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Être et avoir, BHL en short, Entre les murs, la maîtresse en maillot de bain, propagande anti-propagandiste, RIP Vérité
Après Être et avoir (qui nous prouvait par A+B – si j’ose dire – que « copain » et « ami » s’écrivent exactement de la même façon) et Entre les murs (qui nous apprenait les élèves et les profs sont égaux, et ont chacun autant à apprendre de l’autre), le cinéma français nous offre une autre perle sur l’école : Ce n’est qu’un début, ou le parcours, sur deux ans, d’une classe de maternelle a qui on a fait faire de la philosophie. « Qu’est-ce que la richesse ? Un chef ? La loi ? La différence ? L’amour ? La mort ? La liberté ? », voilà les questions que se posent « Azouaou, Louise, Abderhamène et les autres », nous annonce le petit (12 pages, quand même) fascicule publicitaire édité par le Nouvel Obs.
A l’origine du projet, une réalisatrice qui trouve dommage que rien ne soit proposé pour « échanger sur le sens (le sens de quoi ? Mystère…) avec les enfants », hors le catéchisme. Lequel impliquait selon elle un risque de « parti-pris », ce qui est évidemment vrai. Vouloir parler du sens avec ses enfants sans parti-pris est un droit élémentaire, je souscris donc. De même qu’à sa volonté de « ne rien fabriquer. Se contenter d’observer » pour « apprendre à réfléchir » à ces enfants. Parfait. Et quand Michel Tozzi, « qui milite depuis des années pour faire philosopher les enfants dès la maternelle », annonce fièrement que « l’enjeu, c’est de former un futur citoyen qui ne s’en laissera pas compter, ni par la propagande ni par la publicité. Un citoyen réflexif qui pensera par lui-même », on ne peut là aussi qu’acquiescer vigoureusement.
C’est au moment où j’ai ricané douloureusement que mon rédac’ chef a réalisé que je ne l’écoutais pas, et que j’ai donc rangé ce papier dans ma poche pour pouvoir le lire plus tard. C’est dans le métro que j’ai continué à ricaner sauvagement, au point de faire peur à mes voisins de wagons. C’était d’abord des petits détails, des petites phrases sans grande importance : le réalisateur qui se réjouit d’avoir eu « la chance de tomber sur une classe multi-culturelle » (sans blague, suffit de voir les trois prénoms que vous donnez…), « ces philosophes en culottes courtes (sans déconner, qui porte encore des culottes courtes aujourd’hui ?!) qui se nourrissent du métissage de leurs cultures » et qui « prennent le temps de réfléchir au sens de la vie, à la mort, à l’identité culturelle ». Poncifs d’usage pour lecteurs bobos ? Admettons, jusque là, rien de plus idiot que dans n’importe quelle autre page du Nouvel Obs, du Fig ou de Libé.
Là où ça devient un peu plus gênant, c’est quand on apprend qu’au début, ça marchait pas génial : il n’y avait « pas d’autre évolution dans le raisonnement que celui impulsé par Pascaline (l’institutrice) qui essaie de les emmener d’un point A à un point B ». Ah ? Ah bon. Mais, euh, le but n’était pas de laisser les enfants réfléchir par eux-mêmes ? Soudainement, on apprend qu’il faut quand même les guider jusqu’à un point B. Point B dont on craint d’imaginer la teneur en lisant certains propos des réalisateurs, qui rapportent par exemple, émerveillés par tant de fraicheur, l’intervention de « N’dicou, la petite Sénégalaise, qui parle de la liberté qu’elle éprouve au Sénégal et qu’elle n’éprouve pas en France ». Ou quand on lit cette phrase terrible de Pascaline, la maîtresse : « Ici, […] pas de morale, pas de bonne ou mauvaise réponse ». Donc pas de Vérité non plus. A quoi bon discuter, alors ?
Relativisme absolu, pro-métissage à tout bout de champs (jusque dans la choix de la classe, où seule Louise semble avoir un prénom « européen »), absolutisation de la parole de l’enfant (au démarrage de la crise, « ils nous renvoyaient des choses comme : « Je suis différent de toi, mais on peut quand même parler ». Alors que, derrière, tout le monde paniquait ». Oui, c’est mignon, mais pas de quoi en faire une parole de salut au milieu de la tempête, quoi)… Tout ça transpire à chaque ligne de ce document. Comment peut-on imaginer une seule seconde que ces enfants n’aient pas été influencés par leur instit’, même sans volonté claire de celle-ci ?
Je n’ai pas vu le film. Mais cette seule plaquette publicitaire (donc rédigée par l’équipe travaillant autour du film. Donc j’imagine supervisée et validée par les producteurs) en dit long sur le vrai objectif de ces philosopheurs d’enfants. Et on aurait voulu que Tozzi, dans un élan de Vérité irrépressible, nous annonce que « l’enjeu, c’est de former un futur citoyen qui ne s’en laissera pas compter, ni par la propagande ni par la publicité, et surtout pas par le réel. Un citoyen réflexif qui pensera de lui-même comme il faut penser ». Là, on y aurait cru.
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Ils ont raison…
Vaut mieux les prendre jeunes pour le bourrage de crâne!!
« Éducation », on dit « éducation »…
J’aime bien la légende de la photo. On dirait du Pakounta, quand il est en forme.
Sinon, l’article, bof. Bon début, puis plouf ; à moins que je n’aie perdu le fil quelque part.
Je le relirai, pour en avoir le coeur net.
Je pensais plus à Woland 🙂
Je suis un peu d’accord : j’ai pas réussi à le sortir comme je voulais, cet article. En même temps, le citer aurait suffit, tellement c’était gros…
Je ne vais pas chez Woland. C’est parfois drôle, c’est tout. C’est peut-être déjà pas si mal. Mais apparemment ça dispense parfois de réfléchir.
Mon côté Muray : tant qu’on peut rire, rien n’est perdu. Alors j’y passe. Sans commenter, sans avoir l’impression d’apprendre des choses. Pour rire.
Pas tt compris non plus, mais c’est vrai qu’il y en a un paquet de choses à dire là dessus… difficile de savoir par où commencer…
(manque qqs petits mots par ci par là dans ton 1er paragraphe pour que ce soit français à mon avis…)
Non, j’ai bien l’impression que c’est français…
Quelle horrible propagande des dictateurs de la diversité, holala rien ne va plus, ils nous apprennent a aimer les immigrés, alors qu’il faudrait les jeter aux frontières et construire des bunkers tout le long pour qu’ils ne reviennent plus. Et là on pourra apprendre a nos enfants la grandeur de notre patrie, la petitesse des autres et on vivra enfin entre vrais français de sang pur. Vive l’uniformité française.
Si vous commencez sur ce ton, je vais être mesquin, et censurer. Ouvertement et sans remord. Parce que j’ai autre chose à foutre sur mon blog que de palabrer avec un mec qui n’a de toute façon pas envie de faire l’effort de comprendre ce que je dis.
Ne pensez-vous pas qu’il y a un juste milieu entre ce qu’on apprend de force à nos enfants et ce que vous me faites dire ? Un juste milieu entre « nous sommes tous exactement pareils » et « on est tous complètement différents » ? Entre « L’Indien est un con inutile, voire dangereux, au four » et « L’Indien est le sauveur du monde, ouhlala que ferions-nous sans lui » ?
Si vous n’êtes pas capable de répondre intelligemment, et sans me faire dire des âneries que je ne pourrais même pas penser sans rougir de honte, j’efface.
« Un juste milleu »? c’est pas un terme un peu trop mou et tiède pour un réac?
On est tous pareils et tous différents a la foi, bien sur qu’il y’a un juste milieu, mais ou est il?
Chacun le place ou il croit le voir, pour moi on y est, pour vous on est dans un extrême de promotion de la diversité.
On a des immigrés en France depuis peu, on a une société qui s’efforce a promouvoir l’entente entre les genres, quoi de plus normal ?
La diversité c’est beau, ça plait aux gens, qui sont touchés de voir un noir et blanc s’apprécier après toutes les horreurs qu’on a pu lire dans nos livres d’histoire.
Ce qui vous dérange c’est qu’on banalise la présence immigré ici alors que vous souhaiteriez qu’ils ne soient pas la. je me trompe ?
c’est ce qui me dérange et me fait dire ce que j’ai dit avant. Quelle genre d’idées mettriez vous dans la tête des enfants pour leur faire comprendre que l’immigré doit retourner dans son pays?
« Ce qui vous dérange c’est qu’on banalise la présence immigré ici alors que vous souhaiteriez qu’ils ne soient pas la. je me trompe ? » Ce qui me dérange, c’est qu’on écrase les petits blancs en leur disant que s’ils trouvent le petit coloré différents, c’est des vrais salauds. Et pendant ce temps, on lit des « mort aux blancs » dans le RER, on se fait cracher dessus dans la rue au cri de « sale blanc », et ça ne dérange personne, parce que « les pauvres souffrent d’être incompris et mal aimés ». Alors quand je vois qu’on bourre le crâne de nos gamins dès la maternelle avec des conneries de « diversité youpi », et « différences = richesses, même si différences = vue de l’esprit ».
Mes enfants, je leur apprendrai que l’autre, pour aussi différent qu’il soit (et ce n’est pas valable que pour les différences visibles, alors que toute la propagande est centrée sur cette seule différence : celle de la couleur de peau), est un humain, donc infiniment respectable et digne, et que ces différences ne changent rien à son humanité. En revanche, je leur apprendrai à préférer fréquenter leurs amis intelligents que leurs amis cons, ce qui semble évident. Et peu importe si les cons sont blancs et les noirs intelligents. Ou si, plus probable, il y a les deux.
L’immigré doit rentrer au pays ? Ça dépend. Pour le moment, il faudrait déjà arrêter de laisser entrer n’importe qui, pour pouvoir intégrer ceux qui sont là (et qui le veulent. Sinon, catapulte [© Woland], et fissa). Après on verra. Charité bien ordonnée commence par soi-même. « Si tu donnes un poisson à un pauvre, il mangera une fois. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie », dit un proverbe de je sais pas où. Mais pour apprendre à pêcher à l’autre, il faut d’abord être vivant. Et donc arrêter de donner tous les poissons qu’on pêche…
Je me demande comment ne pas devenir extrémiste devant les propos de ce gros manch… comanche, pardon. Une caricature ambulante qui fait de la caricature, ou comment les extrémistes d’un bord appellent les extrémistes de l’autre.
Vous êtes bien sûr « pour » la « non-violence », comanche ? Moi aussi, malgré les guillemets. Alors évitons de sombrer dedans, et pour cela apprenons à dire des choses sensées. Je veux bien commencer, si vous me promettez d’en faire de même.
Foi de bisounours.
Fik, ta réponse à comanche fait encore trop réac. Pas besoin de créer un blog pour ça, il en existe déjà trop.
« Mais pour apprendre à pêcher à l’autre, il faut d’abord être vivant. Et donc arrêter de donner tous les poissons qu’on pêche… » : petit mantra habituel des réac, pur fantasme.
Creuse le sujet. Prends de la hauteur.
Si tu veux des pistes… demande toujours.
Voilà des pistes sérieuses sur la vision des choses qui me semble la plus juste :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/11/24/igrants-directives-precises-du-vatican-aux-catholiques.html#c6382972
Après, il faut vraiment réfléchir sérieusement sur ce qu’est l’immigration, pourquoi l’immigration, les causes, etc. J’ai personnellement du mal avec cette obsession de « l’invasion » chère aux réacs ; ils prennent les cas isolés et marginaux de quelques excités (autant excités qu’eux) qui en effet appellent à l’invasion pour en faire une généralité. Un immigré, c’est AVANT TOUT un être humain, déraciné de sa terre, qui rêve d’un eldorado fantasmé qui n’est JAMAIS au bout du chemin, c’est quelqu’un qui FUIT une situation de misère, et qui se casse de chez lui parce qu’il n’a PLUS RIEN à perdre. Bref, un homme perdu, déraciné, sans repères, fragile. On n’émigre jamais par plaisir, c’est encore un délire de ces réacs qui eux ont les moyens et donc fantasment de recréer une Terre de France (???) en Patagonie ou au Canada…
Cette immigration anarchique n’est pas le mal, elle est UN symptôme d’un mal plus grand qu’il faut bien déterminer. Ceux qui posent problème aujourd’hui, ces fameuses racailles, ce ne sont pas des arrivants, c’est la deuxième et troisième génération ; ils sont un pur produit de ce déracinement et de cette perte de repères évoqués plus haut cumulé à un gavage des pseudo-valeurs occidentales d’aujourd’hui (matérialisme mercantile); c’est notre absence de civilisation qui est la cause de ces débordements, et eux ne sont que le réceptacle le plus docile à ce néant ; tu prends les mêmes déracinés sans repères, tu les mets dans une société solide, ils poseront infiniment moins de problèmes… Le mal vient en grande partie de chez nous, pas que de chez nous, mais en grande partie. Attention, si tu me balances cette « culpabilisation » chère aux réacs, je t’engueule ! 😉
S’attaquer à un symptôme, c’est con et ça ne résoud rien. On en recherche les causes, et on agit sur elles. Mon choix de vie englobe cette question, et tente d’y apporter une réponse ; n’en déplaise à Pakounta, ce n’est pas une fuite par trouille de la confrontation.
Tu ne m’as rien demandé, mais voilà quelques-unes des pistes auxquelles je pensais. Il y en a d’autres. Creuse.
Réponse rapide parce que je suis crevé et qu’il est tard.
« Cette immigration anarchique n’est pas le mal, elle est UN symptôme d’un mal plus grand qu’il faut bien déterminer. » : le problème que soulève cet article est justement qu’on n’a plus le droit de dire que c’est un symptôme. On doit dire que c’est bien. Si on ne sait pas que le fièvre est un mal, symptomatique d’un mal plus grand, comment soigner ce dernier ? Je suis évidemment d’accord pour dire que l’immigration n’est pas le problème ultime, qu’elle découle d’autres problèmes plus graves et plus profonds (que je ne suis pas sûr de cerner complètement, pour le coup), et que ne résoudre que ce problème revient à ne faire que prendre des antibios pour masquer la fièvre, sans se poser la question de ce que veut dire cette fièvre.
Le problème est qu’on apprend à nos enfants à trouver que la fièvre c’est génial. Moi ça me gène. C’est peut-être bassement réac’, mais ça me gêne.
« Un immigré, c’est AVANT TOUT un être humain, déraciné de sa terre, qui rêve d’un eldorado fantasmé qui n’est JAMAIS au bout du chemin, c’est quelqu’un qui FUIT une situation de misère, et qui se casse de chez lui parce qu’il n’a PLUS RIEN à perdre » : évidemment. Et donc ? On fait rien, on laisse venir, on laisse disparaître notre culture, notre religion ? On laisse nos enfants devenir la minorité chez eux ? Jusqu’à ce qu’ils aient aussi à émigrer, comme le font ou l’envisagent déjà un certain nombre de mes amis ?
« c’est notre absence de civilisation qui est la cause de ces débordements, et eux ne sont que le réceptacle le plus docile à ce néant ; tu prends les mêmes déracinés sans repères, tu les mets dans une société solide, ils poseront infiniment moins de problèmes… » : peut-être, mais quand une étagère est fragile, j’évite de poser trop de choses dessus. Là encore, c’est peut-être réac’ et tout ce que tu voudras, mais il faudrait d’abord commencer à arrêter de remplir les étagères. Et tant pis si ça doit se faire de façon brutale. De toute façon, si on ne le fait pas, dans quelques décennies c’est nous qui devront nous barrer, et eux aussi reprendront leur exode… C’est malheureux pour ceux à qui on refusera ces quelques années de répit, mais c’est la seule solution. En tout cas, la seule que je vois pour le moment. Et pour ça, là aussi, il faut avoir le droit d’envisager le fait que l’immigration c’est pas que youpi youkaïda.
« Le mal vient en grande partie de chez nous » : d’après l’enchainement de tes phrases, notre tort est de n’être pas assez solides pour offrir à ces déracinés des 3e et 4e générations un cadre solide. Tolérance, égalité, fraternité, c’est solide, ça ?
Fik, ça va être violent ce que je vais dire. Arrête de faire le réac.
Une civilisation, c’est mortel. Une civilisation meurt de ses faiblesses, ou de sa trop grande puissance, ce qui est finalement pareil. C’est affreux, mais c’est ainsi.
Mais la vie continue.
Si notre civilisation doit mourir, elle mourra. Ce n’est pas du fatalisme : ouvre un livre d’histoire… Mais il en restera toujours quelque chose. Notre situation ressemble grandement au cas de l’empire romain d’avant la chute (guerres impérialistes lointaines pour permettre au vulgum insouciant de se gaver de panem et circenses). On en parle encore, de cet empire romain, notre civilisation s’est construite sur ses ruines en en gardant le meilleur !
Le bourrage de crâne que subissent « nos » enfants (pas les miens, du moins je crois) est général, et ne porte pas que sur l’immigration. C’est sûr, dire cela ne se veut pas rassurant ; mais je veux juste dire par là que se focaliser sur ce point, même s’il est important, finit par occulter tout le reste : notre civilisation s’effondre. Nous vivons une période de crise systémique, globale, de civilisation ; par définition, un système ne se réforme pas : la pensée systémique n’admet rien en dehors d’elle-même, ne reconnaît pas d’existence en dehors de la sienne, donc ne peut trouver par elle-même les corrections extérieures à elle-même dont elle a besoin.
Notre civilisation s’effondre par là où elle a été la plus puissante : le matérialisme mercantile, la puissance technologique, le sur-confort et l’obésité. Notre propre puissance, faute d’être canalisée, se retourne contre nous. Cette immigration anarchique en fait partie, et accélère certes le phénomène. Ils sont forts de notre faiblesse. Et la force, ce n’est pas la violence, attention, encore un poncif de merde.
Bref, nous sommes sous un bombardement permanent. Et on ne construit pas sous un bombardement. Ca ne sert à rien.
Certains jactent, ruminent leur petite vengeance, d’autres se terrent dans des caves, d’autres bravent les bombes (inutilement à mon sens, il n’y a guère de résultat durable, seulement parfois de petites accalmies qui ne font que retarder l’inéluctable), et d’autres s’écartent un peu du lieu du combat pour préparer la suite. C’est (aussi, pas que) un peu comme ça que je vois mon choix de vie : semer des petites graines pour la suite. C’est un pari sur l’avenir.
C’est donc plein d’espérance : on va s’en prendre plein la gueule, sûrement, mais construire est toujours plus motivant et dynamisant que dénigrer et se lamenter.
J’ai 2-3 petites pensées qui m’aident : « avant tout ne pas nuire », « faire partie de la solution plutôt que du problème » et « vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre » (à peu près équivalente à « la terre peut subvenir aux besoins de tous les hommes, mais pas à l’avidité de chacun »).
Quant à l’aspect insignifiant de notre petite personne, il faut certes en prendre conscience mais cela ne doit pas être un frein à l’action, au contraire : le monde ne dépend pas que de moi. C’est en même temps hyper responsabilisant, et en même temps permet de garder le détachement nécessaire pour ne pas sombrer dans l’aigreur et le ressentiment. Nous avons l’obligation de moyens, mais pas de résultats ! Mais cela demande de savoir prendre de la hauteur, de relativiser : notre monde matériel n’est pas le but de toute notre vie, nous avons un objectif supérieur qui transcende notre action en ce monde. Et Dieu est le maître de l’histoire.
Il y a cette petite fable : un grand incendie de forêt, gigantesque ; tous les animaux fuient en hurlant, sauf le colibri qui va chercher des petites gouttes d’eau dans son bec ridicule pour les jeter dans le brasier. Tout le monde se fout de sa gueule : toi, minuscule piaf, tu prétends combattre ce désastre ? Tu ferais mieux de fuir avec nous ! Et lui de répondre : je ne suis peut-être pas efficace, mais je fais ma part.
Désolé, on s’écarte du sujet strictement parlant, mais c’est pour prendre de la hauteur.
Quand tu montes en haut d’une montagne, tu as une vue d’ensemble, globale. Il faut toujours prendre de la hauteur, attaquer les problèmes par le haut. Sinon tu t’englues dans des raisonnements, des contradictions, dont on ne peut sortir que par le haut.
Je rebondis, comme ça en passant, sur une de tes phrases d’un commentaire au-dessus :
« Pour le moment, il faudrait déjà arrêter de laisser entrer n’importe qui, pour pouvoir intégrer ceux qui sont là. »
C’est bien joli, mais ça ne veut rien dire. Tu veux les intégrer à quoi ? A notre néant matérialiste ? Mais bon sang, regarde ces racailles qui te font devenir réac : elles sont parfaitement intégrées ! C’est une réussite totale ! Egoïstes subjectivistes relativistes à tendance totalitaire, nihilistes et matérialistes avec une bonne dose de rébellion consumériste, des parfaits petits soldats de l’idéal qu’on nous propose.
Pourquoi les petits « de souche » sont moins touchés ? Parce qu’il reste chez nous un zeste de tradition, de racines, de cette foutue morale « judéo-chrétienne », il reste quelques-uns de ces garde-fou sociétaux et culturels « obscurantistes » que notre modernité s’acharne à détruire au nom du Progrès.
Nos bons propagandistes actuels, par leurs pseudo-valeurs, ne font qu’attiser le mal en prétendant le combattre.
Dans 10, 15 ans, nous serons tous des racailles, tous, immigrés ou non, c’est le processus moderniste qui veut ça. Alors ne parlons pas d’intégration. On n’intègre pas à un néant.
Je reviens sur la première partie de la phrase : « arrêtons de laisser entrer n’importe qui ». Mais pourquoi ils veulent venir ?
Imagine un gamin qui passe devant une confiserie ; il veut rentrer, c’est normal. Tu voudrais lui refuser l’entrée ?
Trois « solutions » :
– soit tu laisses entrer « n’importe qui » : tant pis pour toi, il ne fallait pas le tenter, tu n’as que ce que tu mérites.
– soit tu baisses les stores et fermes la porte pour ne pas tenter et ne laisser entrer que les « amis » : c’est tout le contraire qui est fait depuis plusieurs décennies : le monde entier est bassiné de pub occidentales, la télé est souvent le premier accès à la « modernité » qu’ont les populations qui commencent à se développer ; et puis cette solution n’est pas morale : vivre bien replié sur son confort tout en le cachant aux autres de peur qu’ils viennent troubler notre mesquine quiétude embourgeoisée. Hypocrisie notoire.
– soit tu gardes les bonbons dont tu as réellement besoin et distribue le reste aux autres, bien sûr en contrepartie d’un effort de leur part ; ça c’est couillu, ça me rappelle furieusement « vends tout ce que tu as, donne l’argent aux pauvres, et suis-moi », bref tu partages par souci de justice. Bref, « vivre simplement pour que d’autres puissent simplement vivre ». Tout le contraire de notre idéologie du « je sauve le monde en consommant toujours plus égoïstement, le ‘système’ se charge de la répartition, mais je braille parce qu’il y a quand même trop de répartition obligatoire » (schéma libéral, de gauche comme de droite -ce sont les mêmes).
Je pense aujourd’hui que nous devons absolument entrer dans cette logique de « décroissance »(terme dangereux à nuancer !) : les ressources étant limitées, nous avons le devoir de voir nos prétentions à la baisse, par souci de justice, à l’échelle mondiale. (En passant, le nationalisme, c’est dépassé : à problèmes mondiaux, recherche de solutions mondiales ; attention, cela ne veut surtout pas dire que les nations n’ont plus de rôle à jouer, mais qu’elles doivent sortir de la logique nationale égoïste qui prévalait jusqu’à il y a peu -et qui est la première cause de la première guerre mondiale, exploit s’il en est ; là serait le vrai progrès humain).
Imagine que si la population mondiale vivait avec le niveau de vie moyen US, il faudrait 7 planètes Terre. C’est effarant.
Bref, ces questions migratoires ne sontpas à prendre du point de vue uniquement françqis. Ces mouvements de populations sont à considérer d’un point de vue mondial : les populations pauvres se dirigent vers les pays riches ; simple comme bonjour. Fermer les portes est illusoire, et injuste. Nous devons créer les conditions qui rendront ces mouvement migratoires marginaux, et réalisés par des personnes qui le font de manière volontaire, responsable et libre ; les populations qui se déplacent aujourd’hui ne le font pas par liberté, pas par volonté d’invasion, non : elles cherchent la richesse fantasmée de l’occident parce qu’elles ont déjà tout perdu.
Et si on ferme les portes, la réciprocité (encore une question de justice) veut que le portes soient fermées dans les deux sens, ce qui veut dire qu’on laisse leurs ressources aux populations au lieu de les piller sauvagement (ce n’est pas un discours de gauchiste tiers-mondiste : regarde la réalité en face ; un exemple, l’uranium qui nous sert dans nos belles centrales nucléaires vient du Niger, un des pays les plus pauvres du monde) ; bref, la France sombre en trois semaines.
La vraie question est donc une question de développement, et d’équilibre entre les nations, par souci de justice.
Et vu comment vont les choses (on est très très loin de se diriger vers ce dont je te cause là), les phénomènes migratoires que nous connaissons aujourd’hui ne sont que bagatelle avec ce qui va arriver prochainement.
Donc, autant nos réac « anti » que nos illuminés « pro » ne font qu’attiser le problème par leurs gesticulations.
Aouch. J’aimerais répondre, mais là y’a de quoi faire un bouquin, juste avec des réponses…
En gros, je suis d’accord sur tout. J’ai juste du mal à accepter la disparition de notre civilisation, même si, en effet, elle arrivera si elle doit arriver. Mais je préfèrerais que non.
« On en parle encore, de cet empire romain, notre civilisation s’est construite sur ses ruines en en gardant le meilleur ! » Et si y’a pas de meilleur ? Si la nôtre disparait, qu’en restera-t-il ? Une civilisation qui crache sur ce qui l’a construit, qu’est-ce qu’il peut en rester ?
Bon, en gros, si je te suis bien, on fait tous comme toi, on se barre reconstruire ailleurs, en laissant dans leur merde ceux qui ne se rendent même pas compte qu’ils y sont jusqu’au cou ? Ok, je prends (et ce ne sera pas plus une fuite que ça ne l’est pour toit – car je persiste à dire que ça l’est pour toi ; mais fuir n’est pas forcément un mal : le fameux « reculer pour mieux… »). J’attends donc la réponse à mon mail 😉
« Donc, autant nos réac « anti » que nos illuminés « pro » ne font qu’attiser le problème par leurs gesticulations. » Est-ce pour autant qu’il ne faut rien faire ? Grande question que je me pose depuis que j’ai lu Muray. Il insiste bien sur le fait que le FN continue à jouer le rôle de la bête immonde, et qu’en un sens il ne fait que souffler sur le feu de l’anti-racisme. Certes. Et ? Donc on laisse tout détruire sans rien faire, sous prétexte que faire quelque chose « justifiera » la destruction ?
@ Fisk :
Tiens au passage, j’ai vu « Monsieur a bien changé » où tu exerçais tes talents de photographe. Le milieu est vraiment pas grand… :p
http://www.causeur.fr/ce-n%E2%80%99est-qu%E2%80%99un-debut-la-betise-continue,8051