Étiquettes
C'est habile Bill, Chiots de moins de 12 semaines, Eviter une vie de tristesse à des chiots, L'homme est un animal comme un autre mais moins bien, Oeil pour oeil dent pour croc, RIP Vérité, Sauver les bébé phoques
C’est une simple vidéo qui a lancé un de ces vent de folie qu’on ne trouve que sur internet. Moins d’une minute qui a fait user beaucoup de claviers un peu partout dans le monde. Une jeune fille, dissimulée dans un de ces monstrueux sweat à capuche qui font presque passer la burqa pour un vêtement classe, pioche tour à tour cinq petites boules de poil dans un carton, et les lance devant elle, dans les eaux agitées d’une rivière. Le tout avec une joie non dissimulée.
Si l’acte en lui-même, bien que peu glorieux, me laisse relativement froid, le fait d’y prendre du plaisir me semble légèrement déplacé. Quant à l’idée de le filmer et de le diffuser sur Internet, elle est au moins vicieuse, sinon malsaine. Mais rien ne peut justifier la violence des réactions que cette vidéo a provoquées.
Très vite, une armée de défenseurs des animaux s’est mobilisée pour s’indigner de cette exécution publique. Avec des méthodes légèrement douteuses : un certain nombre de forum ou de groupes facebook demandait à quiconque aurait des informations sur la demoiselle de la vidéo de se manifester. Le but ? Trouver son nom, son adresse, son école, son profil Facebook. Ce qui fut rapidement fait.
Bientôt, certains s’enorgueillissaient d’avoir piraté son compte Facebook, et d’avoir mis « son adresse, l’adresse email de ses amis, de son frère sont en pleines circulation sur le net ».
Ce qui ne pourrait être après tout qu’une flagrante violation de la vie privée d’une mineure devient légèrement plus inquiétant quand on lit le ton général des commentaires. Les menaces de mort sont légions, certains allant même jusqu’à détailler la chose avec force détails.
En voici un exemple tout plein de poésie et de douceur :
One day, when she is walking home from school, I will fucking smash her over the back of the head with a brick. Whilst she is out, I am going to put cement blocks on the bottom of her feet. Im going to fucking throw her off the nearest bridge, and fucking record her drowining. Im going to post the video on YouTube, and let everyone enjoy watching her die.
(« Un jour, quand elle reviendra à la maison après l’école, j’exploserai par derrière sa putain de tête avec une brique. Pendant qu’elle sera évanouie, je vais lui attacher des blocs de ciment aux pieds. Et je la jetterai par dessus le putain de parapet du pont le plus proche, et filmer cette pute en train de se noyer. Je posterai la vidéo sur Youtube pour que tout le monde puisse la regarder crever »).
Même s’il est probable que personne n’aille jamais jusque là, Internet favorisant l’ouverture de grandes gueules et ne posant aucune limite, on peut supposer que la pauvre gamine aura reçu quelques messages du même tonneau. Ce qui n’est guère rassurant pour son état psychologique.
Le plus grave dans cette histoire n’est pas tellement l’état de santé mentale du bourreau d’un jour devenu victime d’une haine mondialisée. Pour voir ce qu’il y a des plus grave ici, faites l’essai suivant : ouvrez youtube, et tapez les mots « violence, animal, cruauté », ou autres du même genre. Sélectionnez quelques vidéos, et lisez les commentaires. Petit pot-pourri, sur une page de commentaire d’une seule vidéo :
Le prochain qui joue au pyromane sur un chien, promis, je le poursuit, le traque et il paieras…
si il y en as un qui ose faire sa a un de mes chiens ou a un autres , je le promet, je lui pourirais la vie
si je voi un mec faire sa je brule sa maison!!!
😦 les gens non rien dans la tete ma parole on devrai leur faire la meme chose au personne ki on fe sa pffff povre ti chien
5 LITRES D ESSENCE ET UNE ALLUMETTE SUR CES BATARDS!!
Je prie les les témoins de cet acte odieux de communiquer sur le net les noms et adresses de ces ordures……………
Tout y est : demande d’informations sur les coupables, menaces de mort, détails sur l’exécution.
L’idée est très simple : quiconque s’en prend à un animal mérite le même traitement. « Œil pour œil dent pour dent », en quelque sorte. L’égalité parfaite entre la faute et la peine (ce qui était, rappelons-le, un progrès, puisque la loi précédente demandait que la punition soit le double du préjudice : deux yeux pour un oeil). Ce qui sous-entend tacitement que la victime et le coupable sont égaux en valeurs. Que l’homme et l’animal sont parfaitement égaux. Que l’animal, érigé en victime pure et innocente, devient même plus digne de vivre que celui qui porte atteinte à son intégrité physique. Que l’homme n’est finalement qu’un animal comme un autre. En pire, car capable de cruauté.
Et c’est ainsi que noyer des chiots semblent finalement – et le plus naturellement du monde – plus inhumain que de jeter, avant sa naissance, un enfant dans une poubelle.
—–
Sur le même thème : une pub vue dans le métro :
Et celle qu’on n’y verra jamais :
Je pense comprendre votre point de vue, mais je ne le partage pas. Non, les animaux et humains ne sont pas sur un pied d’égalité. C’est précisément parce que nous avons une conscience que nous sommes tenus de ne pas faire preuve de cruauté pour nous divertir. Oui, nous avons des abattoirs, oui, non mangeons de la viande pour nous nourrir, il y a un monde entre cela et le fait de se repaitre du spectacle de la souffrance.
– je ne suis pas une greluches à poney ni une fervente supportrice de la Peta –
Quand à l’analogie avec l’avortement c’est une autre question, en ce qui me concerne je ne trouve pas le rapprochement spécialement pertinent. L’IVG est une chose terrible, malgré tout j’ai la conviction que son interdiction serait une IMMENSE connerie. C’est sans doute une alternative préférable à des options comme
a) se faire lapider ou rejeter par sa famille (je connais une fille qui a été poursuivie par son père, machette à la main)
c) se jeter d’un pont
d)avoir recours aux services d’une « faiseuse d’anges » dans une roulotte pourrie et mettre ses jours en danger
-On ne réalise peut-être pas spécialement tout ça quand on a pas d’utérus. Soit.-
Mettre au monde un enfant qu’on est inapte à élever pour raison X ou Y est irresponsable, et personne n’est à l’abri d’un accident de contraception. A part les personnes qui ont fait le choix de l’abstinence, cela s’entend, choix qui n’engagent qu’elles. Les convictions religieuses sont dans la sphère privée, et meme si interrompre une grossesse est un acte qui me pose problème sur le plan moral, je ne me vois pas manifester pour empêcher des filles d’avorter au nom de mes croyances si elles ne les partagent pas.
« Non, les animaux et humains ne sont pas sur un pied d’égalité » Je suis largement d’accord. Mais ce n’est pas du tout le cas de tout le monde. Et ce qui était réservé à une époque à quelques illuminés (les deep ecologists, qui prônent par exemple la stérilisation humaine… mais pas animale), ça devient une idée commune. Certes, pour le moment c’est encore inconscient, mais pour combien de temps ?
Bien sûr que notre conscience doit nous interdire ces actes de cruauté sur les animaux. Mais cette même conscience ne doit-elle pas à plus forte raison nous interdire de même envisager de tels actes de cruauté sur des humains ? Il me semble que si. Là aussi, apparemment, ça n’est plus évident pour tout le monde.
Quant à l’analogie avec l’avortement, elle n’est pas du tout centrale dans ce texte, vous l’aurez compris. Ce n’est qu’un clin d’oeil, parce que c’est un sujet qui me tient à coeur (on le saura), et que c’est à mon avis l’exemple le plus frappant de violence de l’homme contre l’homme. De plus, l’analogie chiots/bébé était facile. Les deux sont mignons tout plein, et sans défense.
Je ne répondrai donc pas à vos remarques, d’autant qu’il y a déjà des réponses dans et sous mon texte sur le sujet, sur ce même blog 🙂
Merci pour votre lien sur votre blog, je viendrai visiter tout ça quand j’aurai un peu de temps libre, et l’esprit moins accaparé par certaines choses, promis 🙂
Une question me turlupine , tu es contre l’avortement, es-tu également contree la contraception? Et si oui, pourquoi?
Déjà 2 pages de Word…….. Je vais en faire un article, je pense. Ça prendra probablement un peu de temps…
ma grand mère noyait les chatons dans la rivière car elles pouvaient pas s’en occuper.
Une jeune fille tombe enceinte et va se faire avorter.
Qui des deux est le plus coupable?
Oui mais coupable vis à vis de quoi, de qui?
Chacun voit midi à sa porte, et internet ouvre toutes les portes.
Il y a des choses hautement plus dégueulasse dans le monde mais là personne n’ouvre sa gueule. Pour ne citer que la famine dans le monde alors qu’on jete par m3 de nourriture dans les pays riches…etc…
Aucune des deux. Sauf si la jeune fille en question n’a absolument rien fait pour éviter ça, d’aucune façon, et qu’elle pourrait en plus très bien s’occuper du-dit enfant, sans danger pour elle ni pour personne. Dans ce cas, c’est elle la plus coupable. Mais sinon, ta grand-mère fait ce qu’elle veut, tant qu’elle le fait sans sadisme, et la jeune fille est à plaindre.
« Il y a des choses hautement plus dégueulasse dans le monde » Oui, exact. Est-ce pour autant qu’on doit fermer sa gueule sur ce qui se passe à nos portes ? Je ne peux rien faire pour les malheureux Syriens qui se font tirer comme des lapins par leur gouvernement, je ne peux rien faire pour les enfants du Sahel qui crèvent la dalle (sinon éviter le gaspillage ici, ce que j’ai toujours appris à faire)… Pour les victimes quotidiennes de l’avortement, à deux pas de chez moi, je crois pouvoir faire quelque chose. Alors j’agis.
Si on pense toujours à ce qui va mal ailleurs, et à tout ce qu’il faudrait faire, on ne fait rien, tétaniser par la (juste) sensation qu’il y a trop à faire et qu’on est inutile.
Certains créent Emmaüs et les Restos du Coeur, personne ne peut leur reprocher de n’avoir pas créé Medecin sans Frontières.
Chacun son taff.
Il faut apporter tout de même une précision au premier paragraphe de la réponse de Fikmonskov à herger :
Aucune des deux n’est coupable ? Je n’en sais rien : le cas est abstrait, et, dans le domaine de la culpabilité, on ne juge des actes qu’à propos de cas concrets.
En revanche, quand il s’agit de juger l’acte objectivement, c’est-à-dire non pas l’intention de votre grand-mère ou celle de la jeune fille en question, ni non plus les circonstances, mais l’objet de l’acte en lui-même, c’est-à-dire « ce qu’est cet acte », il n’est pas difficile de juger justement que tuer un chat (ou 57 chats, ou 10 000 chats) est toujours objectivement infiniment moins grave que de tuer une personne humaine, parce que la valeur d’une personne humaine n’est pas comparable à la valeur d’un chat.
Un truc que j’ai découvert il y a pas longtemps, certains clochards ont des animaux de compagnie parce qu’ils reçoivent plus de dons, les passants ayant davantage pitié des animaux que de leurs maitres. Ça veut tout dire…
Poly : C’est exact, et largement démontré.
Pour le reste, on nage vraiment en plein délire. Chapeau à ceux qui ont encore le courage de se battre, d’expliquer et ré-expliquer ce qui devrait être l’évidence.
Vianney, tu as tout à fait raison, mais le langage que tu tiens n’est même plus audible aujourd’hui, où la notion même d’objectivité est incompréhensible, voire rejetée avec force.
Qui parlait de relativisme totalitaire ? Perso, je n’en peux plus ; je suis à plat.
Quand un de mes contact Facebook avoue que la mort d’un tueur de chat ne lui ferait ni chaud ni froid. Calmement, sans même avoir l’air de réaliser l’immense connerie de ce qu’il dit.
http://www.facebook.com/media/set/?set=a.10150404613139155.423375.624084154
http://www.20minutes.fr/societe/845356-chat-homme-comme-autres
« Les relations chat-maître avoisineraient souvent une «intensité comparable à une relation entre deux êtres humains». Voilà le constat (inquiétant?) d’une étude Harris Interactive pour Purina One révélée le 13 décembre, à propos des Français et leur chat. »
Notons tout de même les parenthèses autour de « inquiétant », et le point d’interrogation. On est pas sûr, chez 20 minutes, que ce soit un problème. Ou alors on veut pas passer pour un fasciste…
« C’est précisément parce que nous avons une conscience que nous sommes tenus de ne pas faire preuve de cruauté pour nous divertir. » a écrit un commentateur.
Je pense au contraire que c’est parce que l’homme a une conscience qu’il est capable de cruauté gratuite
« » » » »Que l’homme n’est finalement qu’un animal comme un autre. » » » » »
>> Que diable serait-il d’autre ? L’homme est cet « animal malade » (Max Scheler), qui, non content d’exterminer son prochain, étend l’exercice de sa pulsion morbide au reste des vivants. Qui juge de la valeur d’une vie ? L’homme, bien sûr, qui a pris soin de se placer tout en haut. D’aucuns s’essaient à penser contre leur espèce et se demandent si les dés n’étaient pas pipés. Entre un chaton et un violeur d’enfants, le choix ne paraît pas si évident…
Pingback: « La folie, c’est de croire que la nature puisse, en agissant de la même façon, obtenir deux résultats différents Einstein (ou presque) | «Le blog de Fikmonskov
Notre exception humaine ne nous autorise pas à prendre des airs supérieurs. Elle implique à l’inverse des responsabilités, des devoirs, en particulier celui de respecter et protéger ceux qui ne peuvent exprimer leurs souffrances, les animaux non-humains, des êtres doués de sentience.
« protéger ceux qui ne peuvent exprimer leurs souffrances »
Désolé, moi je pense d’abord aux enfants non-nés ou aux handicapés incapables de communiquer. Les uns qu’on tue déjà, les autres qu’on aimerait pouvoir tuer.
Penser d’abord aux animaux, pour moi, est excessivement grave. C’est d’ailleurs l’objet de cet article, que vous venez appuyer magnifiquement, merci.