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Un Marine est devenu dingue et a buté un village entier avant de se rendre. Encore une fois, comme à chaque fois sur ce genre de sujet, les réactions sont grotesques : on s’étonne qu’un homme puisse faire ce genre de choses, qu’un soldat puisse en arriver à zigouiller dans leur sommeil des femmes et des enfants.

Ridicule.

Les gars, vous n’avez jamais regardé Platoon ? La scène de la destruction du village à proximité duquel les Marines (encore eux) [On m’informe en fait qu’il s’agit « de biffin de la 25 division d’infanterie US », et donc pas de Marines…] retrouvent un de leur camarade torturé à mort, ça ne vous dit rien ? L’état de Charlie Sheen, pourtant volontaire pour le Nam, et loin d’être un fondu dingue de sang, lui, contrairement à certains de ses potes qui auraient bien voulu ne laisser que des cadavres, ça ne vous rappelle rien ?

Et encore, à ce moment du film, il ne tue pas encore ses collègues…

Et Oradour ? Ah non, là c’était des SS, c’est pas pareil… Et pourtant, si, exactement : quand l’ennemi, après avoir buté votre meilleur camarade dans une embuscade, n’a qu’à planquer son fusil et empoigner sa faux pour ne plus être reconnaissable ; quand le moindre gamin qui vous vend des DVD (Cf. le film Démineurs) va peut-être le soir-même donner à l’ennemi des informations sur votre système de défense ; quand la femme que vous croisez dans la rue est peut-être celle qui cache et accueille le type qui, la veille, a posé une bombe qui a tué dix de vos collègues… Alors forcément, un jour, le paysan qui passe, le gamin qui veut jouer au foot ou la femme qui va faire son marché semble vouloir vous faire la peau.

Et alors on se retrouve avec un village incendié, des femmes et des enfants tués dans leur sommeil. Et on n’a pas le droit d’être assez faux-cul pour s’en étonner.