Au moment où j’attaque la rédaction de cet article, je tombe sur Twitter sur cette brève de Ouest-France : « Devant la Cité de la mer, quelques petits heurts ont eu lieu, faits des manifestants anti mariage pour tous. La CGT appelle au calme ». [La brève a été modifiée le lendemain de la rédaction de cet article. C’est une petite victoire, même s’il est probable que les lecteurs de Ouest ne lisent jamais la modification : seul un erratum me satisferait vraiment…]
C’est ce qui explique cet article soit aussi classé dans la rubrique « Prix Albert Moscou » : j’y étais, ça ne s’est (évidemment) pas passé comme ça.
Mais ce n’est pas comme si ça nous surprenait. Je me contenterai donc de vous raconter ma manifestation en images. Cliquez pour voir la photo en grand et la légende en entier.
Arrivée sur place, un peu en retard. Il y a déjà du monde (300-400 personnes ?).
Les drapeaux LMPT sont là, clairement en minorité, sur le bord. Un groupe parmi d’autres (CGT/FO/Infirmières/Ouvriers de DCNS).
Nous rejoignons le petit groupe, pour apprendre que certains qui étaient là depuis le début se sont fait arracher leurs drapeaux par (apparemment) le service d’ordre d’un des syndicats. Sans douceur.
(DCNS est là : le groupe vient de signer un gros contrat (Hollande est là en partie pour récupérer les lauriers), mais seule 20% de la production se fera à Cherbourg, et 80% de ces 20% seront… sous-traités sur place.)
Les militants LMPT, des personnes âgées et des mères de famille, sont noyés dans la masse. On envisage suite aux violences d’aller ailleurs.
Le service d’ordre de FO prend des photos, en prenant soin de ne pas cadrer de drapeau LMPT.
Le dispositif policier, lui, n’est pas gigantesque : clairement, ils ne craignent pas grand-chose. On apprend, via quelqu’un qui est avec Hollande, qu’il ne nous entend même pas. Nous sommes donc loin, très loin.
Les infirmières de l’hôpital de Cherbourg arrivent en renfort.
Pendant ce temps, juste à côté, une barque prend la direction du large.
Stoïques, les CRS encaissent les slogans éculés et la mauvaise musique diffusés par les hauts-parleurs des syndicats. J’envisage pour ma part d’aller ailleurs. Très loin…
Les militants LMPT se regroupent pour rejoindre un autre endroit : se fondre dans la masse semble impossible, les regards sont souvent peu emplis d’amour…
C’est donc une manif classique qui se déroule sur place : les syndicats mènent la danse, et entendent bien conserver le monopole de la contestation.
On se retrouve donc, par la force des choses (et des services d’ordre des syndicats) entre LMPTistes, de l’autre côté du bâtiment.
Les forces de l’ordre, comme à chaque fois dans le département, sont amènes et détendues.
Ça discute de militant à policier, dans la bonne humeur.
Le public est le même qu’à chacune de nos manifs : retraités, mères de famille et jeunes enfants.
Du côté des syndicalistes, le PCF et le FDG sont là aussi. Ces derniers tentent, au beau milieu d’une intervention au micro, de lancer leurs propres slogans… Manque de cohésion entre les groupes ? Concurrence ?
De l’autre côté, la section « jeunes » de LMPT, après avoir, selon Ouest-France, provoqué de légers heurts, ourdi un plan machiavélique pour contourner le dispositif policier.
Sur le flanc gauche (LMPT étant sur le flanc droit et les syndicalistes au centre), c’est la même ambiance détendue. Jusqu’à ce que soudain les infirmières quittent la manifestation et se dirigent vers le flanc droit. Vers LMPT, donc.
Les manifestants LMPT, en surnombre (une petite cinquantaine contre 100 ou 150), recommencent à provoquer les défenseurs de l’hôpital public, qui les rejoignaient pour fraterniser.
Certains syndicalistes mastoc se plaindront ensuite à la presse d’avoir été agressés par des mères de familles. À coups de poussettes, probablement.
De leur côté, les forces de l’ordre renforcent le dispositif à l’arrivée des infirmières et de leurs amis. Ce qui prouve qu’ils ne lisent pas Ouest-Franc : ils auraient su que c’était avant que c’était dangereux, quand les manifestants LMPT était seuls sur place.
Malgré ces quelques incidents, la cohabitation se passe plutôt bien, avec un grand flottement toutefois quand le responsable LMPT se met à crier dans son mégaphone des slogans de soutien à l’hôpital… Certains semblent ne pas vouloir crier les mêmes slogans que les fachos de LMPT…
De toute façon, quoi qu’on fasse, Mou est loin, bien protégé de rien par un dispositif conséquent.
Certains jouent même à cache-cache sur les toits.
Finalement, le cortège présidentiel passe de l’autre côté de deux rangées de barrières. Sur cette photo, en zoomant beaucoup, on croit apercevoir Mou. Mais on n’est même pas sûr. C’est beau un président proche de son peuple, quand même…
Devant l’aérodrome où Mou est cloué au sol par le brouillard, une bonne dizaine de fourgons et voitures de gendarmerie. Et au sol, bafouée, humiliée, la promesse de Mou de ne plus prendre l’avion…

Bonus : le zoom sur le type que je soupçonne d’être « le-président-de-gauche-donc-proche du-peuple-et-de-ses-préoccupations-légitimes »…
Finalement, pas grand-chose de particulier à dire sur cette manifestation, sinon que l’union des mouvements d’opposition ne semble pas être pour demain : clairement, les responsables syndicaux n’ont pas tellement envie de nous voir… et personnellement, je ne suis pas sûr d’avoir très envie de manifester avec eux.
Pour commencer, qu’ils changent de musique de fond…
WordPress:
J’aime chargement…
Articles similaires
Pingback: François Hollande accueilli à Cherbourg | CatInfor.com
Pingback: François Hollande accueilli à Cherbourg | Chrétienté Info
Je viens de vous lire !!! Un grand merci : qu’il est agréable de découvrir votre article qui relate l’ accueil tel qu’il s’est déroulé ….et non pas tel que certains pseudo « journalistes » avides de (dé)sinformation l’ont balancé à leurs crédules lecteurs:-))!!