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Hollande démission !, La France est une demoiselle : elle change souvent de régime, Les journalistes sont des cadavres en sursis, ouvrir la voie à la machette, Qu'on soit de gauche ou de droite on est hémiplégique
La colère est générale : pas une semaine ne se passe sans une manifestation quelque part en France. Certaines semaines en voient plusieurs de suite, telle celle du 11 novembre : lundi 11, François Hollande est hué sur les Champs-Elysées ; mercredi 13, les policiers descendent dans la rue et marchent vers l’Assemblée nationale, et les enseignants appellent les parents à ne pas mettre leurs enfants à l’école ; jeudi 14, les pompiers se confrontent aux forces de l’ordre et enflamment des pneus dans les rues, pendant que les enseignants manifestent ; samedi 16, les routiers organisent de nombreuses opérations escargot sur les routes, des militants de SOS Tout-Petit se font embarquer en nombre du côté de Port-Royal et des poneys manifestent avec des bonnets rouges à Nantes. Une semaine, huit manifestations. Il est donc clair que la situation se dégrade à grande vitesse. Et à chaque fois, la colère des manifestants est orientée en grande partie vers François Hollande. Il n’est plus rare d’entendre des « Hollande démission », même en dehors des mouvements anti-mariage pour tous qui ont lancé le slogan les premiers.
Une démission de François Hollande semblerait donc satisfaire beaucoup de monde. Mais une question revient souvent, de plus en plus pressante à mesure que la situation se dégrade : « Qu’est-ce qui se passera après ? » C’est une question légitime : se débarrasser de Hollande ne sert à rien si on place un autre ponte du PS à la place. Quant à l’UMP, elle ne vaut pas mieux et ne peut de toute façon rien proposer de crédible en ce moment. Pas même un candidat.
Cette colère généralisée révèle un mal beaucoup plus profond. Le peuple de France ne se sent plus écouté par ses dirigeants : si pour certains l’attitude de Hollande n’est pas une surprise, pour beaucoup elle est une profonde déception. Le président de l’écoute et du changement n’entend rien et ne bouge plus. Il y a derrière cette colère focalisée sur le président en fonction une colère bien plus générale, contre des élites qui se sont coupées du peuple, tout en continuant à prétendre parler en son nom : qui peut croire que le peuple de France voulait le « mariage » pour tous ? Qui peut croire que le peuple de France veut de la théorie du genre ? Qui peut croire que le peuple se préoccupe plus du sort des journalistes subventionnés que de sa propre sécurité ?
Une nouvelle élection ne suffira donc pas à répondre aux attentes des Français. Il faut aller plus loin. Voici quelques pistes, quelques ouvertures, quelques suggestions.
Lutter contre l’absentéisme des députés
en fermant l’Assemblée
L’objectif n’étant pas de recréer tout un système (un livre entier n’y suffirait pas, et je ne suis sûrement pas le plus qualifié pour l’écrire), je me concentrerai sur le rôle du député. Redonner au député les moyens de remplir son rôle pleinement serait un énorme début, qui entrainerait beaucoup d’autres améliorations. Le député est la personne qui fait le mieux et le plus clairement le lien entre le citoyen et les hautes sphères du pouvoir : on le voit le samedi sur les marchés, on discute avec lui des ennuis du petit à l’école ou des difficultés à joindre les deux bouts à la fin de chaque mois, et le mercredi il est à l’Assemblée et pose des questions aux ministres eux-mêmes. Entre le Président et le citoyen, il n’y a que 3 poignées de main, grâce au député. Pourtant, celui-ci est en permanence obligé, pour mieux représenter ses concitoyens, de choisir entre les rencontrer dans circonscription ou les représenter à l’Assemblée. Un choix qui peut se révéler vicieux : on sait ainsi que certains débats sur le « mariage » pour tous ont été programmés le vendredi… jour où Hervé Mariton et Philippe Gosselin, farouches opposants à cette loi, ne pouvaient pas prendre part aux débats puisqu’ils étaient ce jour-là, chaque semaine, dans leur circonscription. Ce choix est aussi dangereux en ce qu’il rend obligatoire l’absentéisme à l’Assemblée, absentéisme qui est souvent utilisé, plus ou moins démagogiquement, comme argument contre tel ou tel député : « Il n’est jamais là, comment peut-il prétendre représenter les Français ? » Et le peuple de conclure que les députés ne font pas leur travail, alors même qu’être tous les jours à l’Assemblée est également un bon moyen de ne plus représenter le peuple, ce peuple qu’on trouve assez peu au bar de l’Assemblée.
Une première décision pourrait donc être de n’ouvrir l’Assemblée qu’une partie de la semaine, pour que les députés puissent passer du temps auprès de leurs électeurs sans pour autant être absents lors des débats. En revanche, il serait alors logique de rendre obligatoire la présence de tous les députés à l’Assemblée, et de s’en assurer selon une méthode qui reste à définir. On pourrait également imaginer d’obliger chaque député à se rendre régulièrement, pendant les jours de fermeture de l’Assemblée, dans une circonscription à la physionomie très différente de la sienne : une circonscription rurale pour un député parisien, une circonscription urbaine pour un député de la Creuse, et ainsi de suite.
En plus de renforcer le lien entre le peuple et le pouvoir, cette modification de l’emploi du temps des députés aurait également l’avantage de stopper l’inflation législative : le temps imparti à la confection des lois étant moins long, il faudrait faire un tri dans les domaines de compétence de l’Assemblée et laisser certaines décisions à d’autres, par exemple aux corps intermédiaires. Ainsi chaque région pourrait-elle par exemple légiférer sur l’autorisation ou non de fumer dans les bars, la couleur des disques de stationnement, et tout autre sujet ayant plus trait à la vie quotidienne des Français qu’à la direction du pays. Là encore, le pouvoir se rapprocherait des Français, ce qui ne pourrait être qu’une bonne chose pour eux.
Une autorité supérieure
à l’abri des tempêtes
Dans cette optique, le rôle de l’autorité supérieure devrait lui aussi être repensé : la Ve République est née dans un contexte particulier, qui est aujourd’hui totalement révolu. D’une période d’espoir et de renouveau, nous sommes entrés dans une période de crise et d’inquiétude pour l’avenir ; le président homme-providentiel, sauveur de la France dans l’épreuve, n’existe plus, et nous n’avons aujourd’hui plus d’hommes politiques de cette carrure. Le système créé au sortir de la Deuxième guerre mondiale par de Gaulle ne peut pas répondre aux besoin d’une France en crise dirigée par Hollande : il faut le changer. Les paragraphes précédents tendent à donner à l’autorité supérieure de ce nouveau régime un rôle plus élevé, plus détaché des basses contingences matérielles de la vie quotidienne des Français (rôle confié aux collectivités locales) pour se tourner plus vers un rôle de boussole, d’homme de barre : quelle que soit la dénomination qu’on donne à cette autorité supérieure, elle serait surtout là pour donner une direction et s’assurer que chacun, à sa place et à sa manière, s’efforce de faire avancer la France dans cette direction et pas dans une autre. Et dans une période de crise, qui implique de prendre des décisions parfois impopulaires, il serait bon que cette autorité supérieure ne soit pas trop soumise aux aléas de l’opinion publique, qu’elle ne soit pas en permanence en campagne mais qu’au contraire elle puisse se contenter d’agir en suivant une pensée construite sur le long terme.
zeiyfg
Quoi qu’il en soit, et quoi qu’on pense de ces exemples – qui ne sont, justement, que des exemples –, si on admet que la crise politique actuelle est avant tout une crise de la confiance des Français en leurs représentants, alors il est clair que nous ne pouvons espérer qu’une seule chose après une éventuelle démission de François Hollande : un changement de régime. Toute autre proposition ne pourra revenir qu’à mettre des pansements sur une jambe gangrénée : ça pourra peut-être faire croire à certains que ça va mieux, mais ça ne changera rien. Et la jambe tombera d’autant plus sûrement qu’on n’aura rien fait de sérieux pour la guérir, en entrainant tout le reste du corps avec elle.
Elimines-tu un fédéralisme à la Robert Schuman de ton système ? Ta tête de navire, clairement, sans être de droit divin, pourrait porter couronne…
Un autre mode de fonctionnement de l’assemblée pourrait être de n’ouvrir que quelques mois dans l’année, comme cela se fait au Texas. Les avantages que j’y vois à priori : moindre réactivité à l’actualité, du temps pour le travail de fond pendant la période fermée et possibilité de garder le contact local pendant ce temps, et un temps borné pour délibérer sur les projets de lois. Il n’y a que peu de raisons que l’assemblée doivent décider dans l’urgence, c’est le rôle de l’exécutif.
Guillaume, c’est une option aussi, en effet.
Mary : je suis pour une France unie et indépendante. Quant à la couronne, c’est effectivement une option qui me tente de plus en plus, mais chut, il ne faut pas trop le dire, ça fait peur aux gens 😉
« Quant à la couronne, c’est effectivement une option qui me tente de plus en plus, mais chut, il ne faut pas trop le dire, ça fait peur aux gens. »
Moins qu’on ne pourrait le croire. J’en veux pour preuve le sondage du Parisien cet été où il apparaissait que sur plusieurs dizaines de milliers de votants, 47,2% étaient pour le retour à la monarchie. Fait que je ne puis que confirmer à la suite des innombrables discussions que je peux avoir au quotidien avec des gens tout ce qu’il y a de plus ordinaires et pas de mes amis ou relations. J’ai même rencontré un juif hassidim qui m’a confié être légitimiste.
Comment faire pour que les hommes politiques agissent et pensent sur le long terme ? (à partir de 30 ou 40 ans dans le futur) ? Avec le modèle actuel des démocraties, il me semblent qu’ils ont souvent en tête la prochaine élection, dans 4 (présidents des USA), 5 ou 6 ans, ce qui est court. Cela peut parfois être problématique, surtout si la majorité change tous les 5 ans : un changement de direction à bâbord, à tribord (pour ne pas employer les termes « gauche » et « droite »). Je pense que c’est aussi une question à poser.
Dans l’optique de ces députés, lien entre le peuple et ses gouvernants, il me semble important de ne pas baisser le nombre de députés : plus ils représentent de citoyens, moins ces citoyens sont bien représentés, par dilution.
Le titre était alléchant : « changement de régime », rien de moins !
Hélas, la suite m’a déçu : pour tout changement de régime, tu ne proposes qu’une évolution de l’emploi du temps des députés. Un peu court… 😉
(Et attention, le premier qui ose une mauvaise blague avec « régime » et « banane » sera pendu haut et court.)
AFNOU : « Comment faire pour que les hommes politiques agissent et pensent sur le long terme ? (à partir de 30 ou 40 ans dans le futur) ? »
Grande question !
Bien sûr, il y a le premier élément que vous citez, les échéances électorales fréquentes. (Le balancier droite/gauche n’étant qu’un épiphénomène de ce sous-problème.)
Mais le problème n’est pas que politique : c’est une question de société en général, l’accélération du temps.
Le temps et l’espace ont été rétrécis de manière inouïe en quelques décennies, et cela pose des questions gigantesques dans tous les domaines (métaphysique, philosophique, sociologique, éducation, sciences et techniques, politique, culturel, et j’en passe…) ; questions pour lesquelles nous n’avons aucun recul… par définition.
Une exponentielle, bel outil mathématique, est hélas plus problématique dans un monde matériel limité : on va où ???
Problèmes insondables.
une monarchie parlementaire?
@PMalo.
Oui le temps est un facteur important. J’avais suggéré dans mon entreprise de paramétrer les boites mail pour que chaque envoi n’arrive que le lendemain…
Pourquoi pas appliquer cela au gouvernement, pour limiter la diarrhée législative: toute loi s’applique pendant 10 ans, pas moins, et est caduque au bout de 10 ans à moins qu’on la reconduise explicitement.
J’avais lu il y a qq temps des propos assez intéressants de Michel Serres sur ces histoires d’accélération du temps.
Koltchak, j’espère avoir été, comme vous le suggérez, trop prudent, mais il me semble dangereux, quand on s’adresse à un mouvement aussi large que celui qui se lève depuis quelques mois, de se ranger trop vite dans une case aussi marquée idéologiquement que « royaliste ». Donc oui, je suis prudent, et j’y vais pas étape.
Afnou, c’est évidemment un des points que j’avais en tête pendant la rédaction du paragraphe sur l’autorité suprême. C’est un problème évident, qui me fait détester Chirac plus que tout ce qu’il a pu faire d’autre : passer au quinquennat était la meilleure façon d’être sûr qu’aucun président ne pourrait plus rien faire de son mandat.
PMalo, j’ai bien précisé que je ne pouvais faire que donner des exemples : je n’ai pas les moyens d’écrire de bouquins, et mes articles trop longs ne sont pas lus. Encore une fois, je dois jongler entre « écrire assez long pour être clair et consistant » et « écrire assez court pour être lu ».
Sur l’accélération, il est évident qu’elle est générale et pas uniquement politique. Mais il me semble qu’un système politique de qualité est un système qui prend en compte les défauts de l’époque et tente de les corriger, dans tous les domaines. Les deux erreurs fréquentes sont 1. de ne pas tenter de corriger les erreurs 2. de ne même pas les prendre en compte. Aujourd’hui, on fait les deux…
Hervé, la monarchie parlementaire est effectivement ce qui me semble le plus à même de concilier la stabilité et la démocratie.
Si vous retrouvez les textes de Michel Serres sur le temps, n’hésitez pas à poster les références ici.
La monarchie, pourquoi pas sur le principe. Mais reconstruire une monarchie, c’est bien compliqué. Cela implique de choisir un roi, et même une dynastie : la France en est elle capable ? Cela implique aussi de trouver un ou plusieurs palais, de l’argent pour une liste civile, au total des sommes peu importantes au regard du budget de la France mais difficile à admettre psychologiquement …
Intégrer une notion de stabilité dans la constitution me semblerait plus intéressant : stabilités fiscale et législative, notamment. Le garant de cette stabilité ne pourrait il pas être le conseil constitutionnel, ou son président, nommés pour une longue durée ? mais comment et par qui ?
@PMalo: Comme vous le dites, nous sommes dans un monde fini, donc on ne peut avoir quoi que ce soit d’exponentiel sur la durée. Qu’une chose ait une tendance exponentielle « pour l’instant » ne présage rien de son évolution future, ou plus exactement, nous savons que cette tendance va nécessairement s’infléchir dans un futur plus ou moins proche.
@Fik: Il faudrait aussi se poser la question sur pourquoi la classe politique ne semble pas prendre en compte le bien commun, ce qui me paraitrait une reflexion plus importante que de modifier à la marge le fonctionnement de l’assemblée. Le passage régulier par des élections, s’il a des effets bénéfiques (les citoyens sont consultés plus fréquemment), a aussi des effets clairement négatifs (démagogie, clientélisme …) puisque les politiques vont passer plus de temps à s’occuper de leur réélection. Il faudrait donc aborder le problème de la non représentativité des députés par rapport à la société, le non-renouvellement des mandats, le non-cumul, le mode de choix des députés (élection, tirage au sort, etc…), les contre pouvoirs, etc…
Je comprends que cela ne soit pas l’objet de l’article, mais discuter du rôle du député sans discuter du système politique lui-même revient à se couper d’options possibles et à faire des changements à la marge, alors que le concept même de monarchie parlementaire n’est clairement pas un petit ajustement de notre constitution.
@ G. Nodet : sur l’exponentielle, exact.
Ce qui vaut donc aussi pour la croissance du PIB, non ? 😉
ACU : « Cela implique aussi de trouver un ou plusieurs palais » On n’a pas tout ce qu’il faut en palais ? L’argent aussi on l’a, il suffit de voir comment nos dirigeants dépensent des fortunes. Et si on met un roi au sommet de l’État, on économisera à terme sur les retraites des anciens présidents. De plus, un roi n’ayant pas à se soucier de son avenir, puisqu’il meurt roi, n’a aucune raison de s’en mettre plein les fouilles en prévision de ses vieux jours. Sur le plan financier on y gagne aussi, j’en suis certain.
Et ce roi serait la stabilité : quand on gouverne toute sa vie et qu’on laisse son royaume à son fils, on n’a aucun intérêt à faire n’importe quoi…
Guillaume : encore une fois, l’objet de cet article n’est que d’ouvrir des portes, et surtout d’expliquer pourquoi à mon avis il faut changer de régime, que ce soit pour une VIe République ou pour une Monarchie, même si je préfère la deuxième option. Je ne me coupe donc aucune voie, puisque tout simplement ce n’est pas le sujet. Franchement, quel intérêt aurais-je à bâtir un système tout entier, moi simple blogueur ? J’ai franchement autre chose à faire, même si ça me passionnerait vraiment de m’y plonger à fond. Si on me le demande, et qu’on m’aide à nourrir ma famille pendant ce temps, je m’y mettrai à fond. Pour le moment, je ne peux qu’aider mes lecteurs à ouvrir des portes.
Que ça ne coûterait pas plus cher, j’en suis également persuadé. Qu’on puisse en convaincre une majorité significative de la population, j’en suis moins convaincu. Reste la question du choix … je ne suis pas royaliste (pas anti non plus), je ne sais même pas vraiment qui seraient les candidats en puissance. ni qui pourrait légitimement l’appeler au pouvoir. Bref, je n’y crois pas une seconde.
Je pense qu’une grande partie se laisserait convaincre si elle voyait un roi monter sur le trône, qui ne soit pas une copie de ce qu’ils voient dans les livres d’histoire. Les gens se sont passionnés pour Kate et William : même si ça n’en fait pas des monarchistes convaincus, je pense que ça les rend plus perméable à cette idée.
Et si en plus on ne leur retire pas le droit de vote, alors ça passera.
Juste pour mémoire : la Révolution ne s’est certainement pas faite avec une majorité.
À défaut de monarchie (qui, si ça arrive un jour, se fera soit très lentement pour préparer les gens petit à petit, soit très vite quand tout pétera), faire pour l’autorité suprême un mandat bien plus long (10 ans, ou plus ?) avec impossibilité de réélection (mesure qui, en soi, pourrait peut-être aider à préparer les gens à une monarchie ?).
@PMalo: Bien sûr, et c’est aussi vrai pour la population mondiale par exemple. Ma réflexion sous-jacente est que je ne vois pas l’intérêt de baser une politique globale pour réguler quelque chose qui se régulera de lui-même par la force des choses et que raisonner sur le fait qu’une croissance (de quoi que ce soit) posera des problèmes, parce qu’illimitée me paraît fallacieux, puisque l’on s’accorde justement sur le fait qu’elle ne pourra l’être dans la durée 😉 Mais nous nous écartons du sujet…
@Fik: je ne fait qu’ouvrir d’autres portes 😉
Sur l’aspect démocratie / république, Etienne Chouard a des réflexions intéressantes, même s’il a parfois des tendances un peu marxisantes. D’ailleurs la notion de monarchie n’est pas incompatible avec celle de république (élection) et de démocratie (tirage au sort et/ou expression directe) dans un système hybride (la monarchie parlementaire en est un exemple type).
Un example de constitution, qu’il ne serait pas difficile d’amender pour rajouter un monarque à la tête de l’état: http://wiki.gentilsvirus.org/index.php/Constitution_Wiki_Etienne_Chouard
On pourrait donc imaginer un système hybride avec un monarque comme chef de l’état, d’un pouvoir législatif bicamériste composé d’une chambre de sénateurs élus dans les partis politiques et d’une assemblée de citoyens tirés au sort (pas directement, mais avec des filtres intermédiaires) et non-issus des partis: on aurait un peu de la monarchie, de l’aristocratie (représentation des partis politiques au sénat via l’élection) et de démocratie (représentation de la société civile à l’assemblée par tirage au sort).
La question principale de la monarchie pour moi est celle de la légitimité du monarque: d’où vient-elle ? Je suis sur ce point un peu sceptique (n’étant pas d’opinion nette sur le sujet) et j’aimerais quelques éclaircissements de ceux qui y sont favorables.
@ ACU :
Concernant la dynastie, le problème ne se pose pas. Les règles fondamentales du royaumes sont claires, le pouvoir revient à l’héritier mâle en ligne directe, puis par défaut au mâle de la branche la plus proche. Louis, duc d’Anjou étant descendant en ligne directe de Louis XIV, vous avez votre réponse.
Pour ce qui est de la liste civile, quelques chiffres :
La seule présidence de la république coûte 112 millions d’euros l’an aux contribuables français. La couronne néerlandaise coûte 39,4 millions d’euros, la couronne britannique revient à 38,2 millions d’euros, et la couronne norvégienne quant à elle 25,2 millions d’euros. Et ce sont là les trois monarchies les plus coûteuses d’Europe.
Pour le droit de vote, je me permets de rappeler que, contrairement à ce que la vulgate républicaine ressasse dans ses manuels d’histoire avariés, on votait durant l’Ancien Régime et très tôt, dès le moyen-âge. On oublie d’ailleurs de dire que les femmes à cette époque avaient le droit de vote. Il sera partiellement modifié en 1593 pour être définitivement aboli par la révolution en juillet 1789, principe réaffirmé en 1791 et 1793. On élisait les échevins, ancêtres de nos maires et de leurs conseils municipaux, on élisait les représentants aux états généraux, et provinciaux, les représentants des divers corps intermédiaires (corporations, jurandes, etc.). Le droit de vote fut d’ailleurs maintenu à la Restauration, inscrit et garantit par la Charte.
Il me semble que sur le vote et le bicamérisme sous une monarchie digne de ce nom, on ne pourra rien résoudre si on ne se résout pas à suivre les recommandations de Simone Weil énoncées dans sa célèbre note sur la disparition des partis politiques. On pourrait fort bien envisager la chambre basse comme le lieu où pourraient se retrouver les hommes et femmes élus pour représenter des collèges organiques représentatifs de la société réelle : familles, salariés, cadres, artisans, pme, etc. La chambre haute pourrait être le lieu où siégeraient les collèges représentants les collectivités locales, etc. Ce ne sont que des idées, mais l’urgence de sortir du système partisan qui ne crée rien d’autre que de la division m’apparaît comme une évidence.
L’un des problèmes qui se posent est celui de la dette, accumulée depuis pas loin de 40 ans. Le dernier budget équilibré voté l’a été en 1980 et était préparé par Raymond Barre. L’avant dernier sauf erreur de ma part était en 1973.
Je propose une mesure en 2 points qui aurait le grand mérite de déblayer la classe politique :
1) Tous les parlementaires (sénateurs et députés) qui ont voté une loi de finance déficitaires au cours des 40 dernières années sont déclarés inéligibles définitivement, et ce pour toute fonction élective.
2) tous les membres d’un gouvernement (ministres de tout rang et secrétaires d’état) qui ont exécuté un budget déficitaire au cours des 40 dernières années sont déclarés inéligibles définitivement et ce pour toute fonction élective.
Ce sont ces décisions de déficit budgétaire qui ont littéralement ligoté les citoyens français pour l’avenir : que ceux qui les ont prises en assument les conséquences.
Ensuite, je rejoins Koltachak sur le problème des partis. Une chose me choque : le règlement intérieur du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale impose la discipline de groupe en ce qui concerne les votes. Donc un parti peut brider la liberté d’un député exprimant théoriquement la volonté souveraine du peuple?
Je me demande d’ailleurs si cette disposition n’est pas en contradiction avec l’interdiction du mandant impératif.
On risque quand même de se retrouver avec plus personne à élire, là, c’est peut-être un peu radical dans les faits, même si la théorie est intéressante.
Théorie (enfin bon, ce n’est pas une théorie à proprement parler) intéressante, pourquoi pas.
Mais qui ne répond pas à la question qui est de savoir POURQUOI ces budgets ont été fagotés comme cela.
Se passer de l’étude des idéologies et des mécanismes qui ont abouti à la situation actuelle ne fera rien changer…
Pour dire les choses autrement, il est illusoire de penser que c’est uniquement un problème de personnes. Il y a un problème structurel profond.
Bref, changer les acteurs ne changera pas la pièce.
La monarchie, rien que cela ? Un roi (ou une reine, à moins bien sûr qu’on en soit encore à penser que seule la loi des mâles s’applique au pouvoir) serait donc la panacée à nos maux ? Voila qui me parait être une belle excuse pour ne pas avoir à bosser soi même : on se déclare irresponsable et on passe l’encombrant bébé de la décision à quelqu’un d’autre, sans avoir bien sûr à porter le poids de son choix. Ben voyons.
Il y a quelque chose d’intrinsèque à la monarchie qui me fait horreur dans ce régime, dont je ne conteste pas par ailleurs, l’utilité dans certaines occasions : c’est son aspect liberticide. Mais l’absence de liberté n’est pas là où vous la pensez. Je m’explique.
La monarchie, c’est un régime qui veut qu’une personne incarne un pays, pas seulement par ce qu’elle fait mais d’abord et avant tout par ce qu’elle est. Dans une monarchie dynastique, cette charge commence dès l’enfance.
En gros, un pays dit à une personne « toi, tu seras notre incarnation. Tu ne penses plus par toi même, tu ne dis plus ton opinion, tu n’agis plus selon ta volonté, d’ailleurs, tu n’as plus de volonté, tu es notre représentant. » Notre chose en somme.
Pire : ton conjoint – ou ta conjointe, tu ne le / la choisiras pas librement, tu devras te conformer aux attentes de ton peuple. Et quand tu l’auras choisi, elle / il sera comme toi : plus de liberté, plus d’indépendance. Tes frères et soeurs ? Idem, sans avoir (évidemment) la même considération que celle qui t’es portée. Tes enfants voudraient bien devenir médecin, informaticien, instituteur, chercheur ? Non, ils devront être jet-setteur / militaire pour les garçons, jet-setteuses / épouse-modèle pour les filles. Ou chanteuses (euark).
Bref, la monarchie, c’est condamner une personne ou une famille à vivre dans une prison absolue. Certes, les barreaux sont dorés mais quand on n’a même plus la possibilité de choisir ne serait-ce que ses vêtements et qu’on doit accepter que les mots que tu diras devront toujours avoir été validés au préalable par quelqu’un d’autre …
Excusez moi mais gardez le palais, je préfère ma vie misérable accompagnée de ma liberté de parole.
Et surtout, qu’on ne vienne pas me parler de dévouement, de ce sacrifice fait à la nation. Quand on exige ce dévouement et ce sacrifice dès le berceau, ce n’est plus un don, c’est un carcan, un viol de la condition humaine. (ouais, je sais j’y vais fort mais c’est le fond de ma pensée). Rien de sublime dans cela, quand c’est imposé à un gamin (le droit de l’enfant, dans ce cas là encore, on s’assoit dessus sans remords !).
Bref, non Fik, s’il te plait, garde ta monarchie. En revanche, va voir un peu du coté allemand pour voir comment ils gèrent leur parlement : une semaine à Berlin, une autre semaine en circonscription. Cela évite d’avoir des parlementaires enfermés au Bundestag et déconnectés du peuple, ça évite aussi les cumulards qui, avec un emploi du temps habile, jonglent entre leur mairie et leur bureau parlementaire parisien, sans jamais vraiment bosser, mais en occupant le terrain (et les postes). Ben oui, on ne peut pas gérer une mairie une semaine sur deux.
Tu veux changer de régime ? Fine, je signe tout de suite. Mais pour moi, le bon régime n’est pas celui qui déresponsabilise le citoyen, mais plutôt celui qui le met en situation d’exercer sa souveraineté.
Dernier point, au cas où il y aurait certains douteux : quel que soit le régime, on ne gouverne jamais longtemps sans l’assentiment de ceux qu’on dirige. C’est pour cela que le peuple est toujours souverain, no matter what.
M.
Dès le premier paragraphe, j’ai envie de ne pas répondre. C’est rigolo, hein ?
Malgré tout, allons-y.
« ou une reine, à moins bien sûr qu’on en soit encore à penser que seule la loi des mâles s’applique au pouvoir » Oui, je le pense. L’homme est plus apte à gouverner, car plus rationnel. La femme à ses côtés l’aide en revanche à garder les pieds sur terre et à ne pas s’enfermer dans une tour d’ivoire et de rationalité déconnectée. Tu vas gueuler rien que là-dessus, tant pis.
« serait donc la panacée à nos maux » Non, il n’y a pas de panacée. De même que le « mariage » pour tous n’est pas la panacée à tous les problèmes des homos, tu vois l’idée ?
« Voila qui me parait être une belle excuse pour ne pas avoir à bosser soi même » C’est complètement con, comme remarque, je zappe donc. Tu n’as plus le droit qu’à deux remarques connes et j’arrête ma réponse.
Toute la suite (qui compte pour une seule remarque conne, je suis dans un bon jour) prouve que tu n’as absolument rien compris à ce qu’est la monarchie. On dirait un livre d’histoire, c’est dire.
« toi, tu seras notre incarnation. Tu ne penses plus par toi même, tu ne dis plus ton opinion, tu n’agis plus selon ta volonté, d’ailleurs, tu n’as plus de volonté, tu es notre représentant. » Absolument pas, ou alors tu fais la même remarque pour n’importe quel représentant de n’importe quel mouvement. Tu conviendras avec moi que c’est débile. Un roi a une opinion, forgée par son expérience propre et par les conseils des gens qui l’entourent. Un peu comme un président, en somme.
« Pire : ton conjoint – ou ta conjointe, tu ne le / la choisiras pas librement, tu devras te conformer aux attentes de ton peuple » Oui, tu as raison. Et c’est pareil chaque matin pour tes fringues, en plus. Un vrai cauchemar. Mais comme ça compte comme une seule connerie, je continue.
« Non, ils devront être jet-setteur / militaire pour les garçons, jet-setteuses / épouse-modèle pour les filles. Ou chanteuses (euark). » Même remarque qu’au-dessus. Je continue.
« Certes, les barreaux sont dorés mais quand on n’a même plus la possibilité de choisir ne serait-ce que ses vêtements » Oh merde, il l’avait dit, ma blague d’au-dessus tombe donc à l’eau !
« Excusez moi mais gardez le palais, je préfère ma vie misérable accompagnée de ma liberté de parole. » Ce qui est cool, c’est qu’on ne t’a rien demandé. T’en as de la chance.
Soit dit en passant, tu me fais bien rigoler à te préoccuper tellement du sort de ce pauvre roi. Mais je te signalerais juste que des gens bossent toute leur vie pour pouvoir un jour être envoyé dans cette prison que tu as l’air de trouver si horrible. J’espère au moins que tu ne votes pas : ça ne serait pas très sympa de ta part.
« Quand on exige ce dévouement et ce sacrifice dès le berceau, ce n’est plus un don, c’est un carcan, un viol de la condition humaine » Ah oui, quand même. Ceci dit, un prince peut toujours refuser la charge de roi. C’est possible. De plus, on n’exige rien « dès le berceau » : le roi n’est pas roi dès la naissance que je sache. Tu as une vision de la liberté complètement moderne : la liberté c’est faire ce que je veux. Sauf que la vraie liberté, c’est de faire ce pour quoi on est fait. Un jeune prince est formé à devenir ce qu’il est toute son enfance, sa jeunesse et sa vie de jeune adulte. De ce fait, il es pleinement libre quand il accepte son rôle, de même que nous sommes tous pleinement libres quand nous acceptons le nôtre.
Concernant le Bundestag, c’est très bien, ça me donne raison : c’est exactement ce que je préconise. Mais ce n’est pas contradictoire, et croire que ça l’est relève d’une grave méconnaissance de ce qu’est une monarchie parlementaire.
« Mais pour moi, le bon régime n’est pas celui qui déresponsabilise le citoyen, mais plutôt celui qui le met en situation d’exercer sa souveraineté. » C’est pour ça que les Français ont toujours voté à de nombreuses élections locales, et que je ne propose absolument pas de changer ça. Croire que la seule vraie souveraineté c’est d’élire le président est là aussi une grave limitation de la notion de souveraineté.
« Dernier point, au cas où il y aurait certains douteux : quel que soit le régime, on ne gouverne jamais longtemps sans l’assentiment de ceux qu’on dirige. » Parce qu’un roi serait forcément un tyran, d’après toi ? Troisième et dernière remarque débile. Heureusement que c’est la fin de ton commentaire.
Ok les hommes sont bons pour gouverner, pas les femmes. Je n’ai rien à dire sur une telle affirmation. C’est ta conviction, je ne suis pas là pour te dire si tu penses bien ou mal, t’as une conscience pour ça. Et chuis pas ton père, ni ta mère.
Zappons donc la Reine et reprenons les possibilités que possède un roi : il faudra que tu m’expliques comment Elizabeth II peut donner son opinion sur quoi que ce soit puisque ça lui est interdit. Le discours du trône, seul moment un tant soit peu politique dans son année, est écrit par le cabinet du premier ministre qu’elle ne choisit pas. Enfin, si on se place dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle car sinon, seul le roi pense in fine, puisque tout procède de lui dans ce cas là. Mais bon, que ce soit Elisabeth, Juan Carlos, Willem-Alexander ou les autres, les têtes couronnées doivent être heureuses de penser dans leur fort intérieur sans jamais avoir le droit de l’ouvrir. (les gouuuurdes)
Je zappe sur les frusques, je pense que tu serais ravi de porter les fringues d’Elisabeth et de ressembler à un cupcake. Pardon, au prince Philip et de ressembler à un acteur jouant dans une vieille opérette. (Encore que, un Fik avec un truc monstrueusement jaune orange à pois verts sur la tête; c’est une photo que je voudrais bien voir. Pas en réel, le truc, tu serais tellement exaspéré que tu mordrais, sale bête). Mais bon ,c’est vrai, Elisabeth, Philip, Juan et les autres, ils aiment ça, le look Offenbach.
Le roi n’est pas roi dès sa naissance. Non, bien sûr, c’est pourquoi il vit dans un environnement protégé où on ne l’envoie pas faire de la représentation alors qu’il n’a pas eux ans ( http://fr.wikipedia.org/wiki/William_de_Cambridge ) avec une répétition régulière de la chose. Non le « futur roi » ne doit pas enterrer sa mère alors qu’il n’est qu’adolescent devant des millions de personnes. Non bien sûr que si il choisit de refuser la couronne, les institutions ne tremblent pas sur leurs bases ( http://en.wikipedia.org/wiki/Edward_VIII_abdication_crisis ). Au fait, ce brave monsieur qui a provoqué une « crise constitutionnelle » au Royaume Uni, il l’a fait pour quelle raison ? Epouser la femme qu’il aimait !
Mais, suis-je bête, le prince est libre, toujours libre. Du moment qu’il fait « librement » ce qu’on lui dit de faire.
Tu me permettras de préférer la vérité à l’hypocrisie : le peuple souverain. Car, loin de considérer que le roi est forcément un tyran, c’est là où je voulais en venir en rappelant cette vérité politique ( « on ne gouverne jamais longtemps sans l’assentiment de ceux qu’on dirige. » pour celles et ceux qui ne suivent plus ) : le roi qui règne ou qui gouverne est en fait toujours dépendant des décisions que prend son peuple. Alors, si on doit avoir une marionnette, autant faire en sorte qu’elle choisisse le rôle et qu’on puisse en changer régulièrement. C’est moins cruel.
En conclusion, : je suis sûrement débile mon grand, mais au moins je ne me raconte pas de baratin politique. Je laisse ça aux quiches, blondes ou pas.
M.
PS : tu vas quand même pas t’imaginer qu’un normand; de la manche en plus, va battre un normando-breton au concours de sale caractère. P’tit con va.
PPS : Ce blog commun ne sera pas de tout repos. tant mieux j’aime pas l’eau tiède.
« il faudra que tu m’expliques comment Elizabeth II » On peut avoir d’autres modèles que la monarchie anglaise, voire que les autres monarchies européennes, non ?
« Je zappe sur les frusques » Très bien, moi aussi.
« Le roi n’est pas roi dès sa naissance » Le modèle n’est pas figé : tu prends quelques exemples extrêmes, pour en conclure que c’est général. Pas très honnête. La royauté aujourd’hui ne sera pas la royauté sous Louis XVI, qui n’était pas celle sous Louis VI, qui n’avait pas grand-chose à voir avec ce que vivait Clovis, roi des Francs. Aujourd’hui, ça sera encore autre chose. D’ailleurs, William a épousé Kate, non ?
« le roi qui règne ou qui gouverne est en fait toujours dépendant des décisions que prend son peuple » Non : il ne gouverne pas sur les sujets où le peuple s’exprime. Dans l’absolu, on peut envisager que le peuple soit appelé à se prononcer directement sur des questions plus proches de lui, pendant que le roi gèrerait les question qui concerne l’avenir de la France. Les deux peuvent travailler de concerts, sans se marcher sur les pieds, il me semble.
« En conclusion, : je suis sûrement débile mon grand, mais au moins je ne me raconte pas de baratin politique. Je laisse ça aux quiches, blondes ou pas. » Mais quel baratin ? Pour justifier que mon truc est un baratin, tu prends des bouts d’exemples un peu partout en considérant que chaque exemple suffit à exprimer une vérité d’ensemble. Si ça c’est pas du baratin de première, alors on n’a pas la même définition du mot.
Mes aïeux…
Mon Dieu, délivrez-nous des blogs.
Tu imagines donc une souveraineté partagée entre un souverain et un peuple souverain ? Je vois la difficulté initiale pour dessiner la ligne de partage, j’imagine ensuite le bordel dès que le roi s’avisera de prendre une décision qu’une partie de la population contestera. Prenons un exemple idiot : le roi décide que la France adhèrera à une union politique européenne étroite avec constitution d’un état fédéral. J’imagine les hurlements des nationalistes. Au contraire, le roi décide une sortie de l’Union Européenne, j’imagine les hurlements des pro-européens.
En clair, comment résout-on les conflits entre ces deux souverainetés ? Si l’une plie devant l’autre, il n’y a plus partage mais transfert ou effondrement.
Mais bon, pourquoi pas, on peut imaginer, on peut concevoir, on peut dessiner. Ce qui est évident, c’est que beaucoup de gens ne se satisfont plus des institutions actuelles.
Je vois mal cependant, le rappel d’un membre de la vaste famille des bourbons, que ce soit la branche « espagnole » ou la branche « orléans ». Ces gens n’ont aucune légitimité politique et sociale hors leur origine et notre société voit d’un très mauvais oeil les privilèges attachés à la condition de « fils ou fille de ». Au surplus, au risque de chagriner les royalistes traditionnels, l’histoire ne repasse pas les plats.
Nous devrions alors trouver une nouvelle famille rêgnante, mais sur quels critères et laquelle ? Je te vois mal adhérer à un couronnement de Jean, fils de Nicolas …
Bref, tout cela me parait un peu nébuleux. En revanche, une refonte du fonctionnement parlementaire pour en finir avec le cumul et les problèmes de représentation, là c’est du concret à mes yeux. Qu’on aille chercher notre inspiration en Allemagne ou dans une monarchie constitutionnelle.
« Qu’on aille chercher notre inspiration en Allemagne ou dans une monarchie constitutionnelle. »
Pfiou.
Oui enfin c’est bien jolie tout ceci Mariton etc certes avaient peut-être des obligations dans leurs circonscriptions mais si ils ont été élus à l’origine c’est bien pour voter à l’assemblée. Changer l’emploie du temps de l’assemblée je modifiera pas l’affaire. Il faudrait surtout faire en sorte que les députés soient le plus souvent possible assis à l’assemblée justement, par exemple en déduisant de leurs rémunérations d’élus les temps d’absence à l’assemblé lors des votes au minimum.
Quand on apprend que le mariage pour tous a été voté alors qu’à peine 1/3 des députés étaient présents on comprend aisément le problème général du système… Qu’ils ne suivent pas les débats à la rigueur, après tout un fauteuil vide est toujours moins choquant qu’un député qui joue au scrabble…
Mais ils devraient être obligatoirement présent lors des votes. Et si ils ont un suppléant ce n’est pas pour rien non plus. Les députés sus-nommé auraient quand même pu en fins politiciens revoir leurs priorités quand ils ont été renseignés sur la date des votes pour le mariage pour tous.
Un autre changement de système serait de faire un procès réelle des élus à la fin de leur mandat pour y déterminé clairement si leurs objectifs et promesses ont été tenus et si leurs actions au gouvernements ont été nuisibles ou non pour la population.
Avec tout une hiérarchie de peines ou de récompenses selon le verdict finale, le but étant au finale de forcer les candidats à la présidence de faire de vrai campagnes électorales avec de vrais programmes réalistes et réalisables et non un tas de promesses clientélistes pour les lobby puissants, enrobés de promesses irréalisables pour l’Homme de la rue…
Le problème de « l’autorité supérieur à l’abris des tempêtes » c’est que ça ne marche bien sans être vécus comme dictature que si l’autorité en question est légitime.
La présidence de Hollande et son gouvernement ne sont clairement pas légitimes, leur victoire tiens plus de la méthode de comptage des voies qui exclus les votes blancs et les absentions des statistiques… Sans compter le contexte de perte du vrai candidat PS (DSK) et la mise à la porte de Sarkosy, Hollande n’a au finale pas fait mieux qu’occuper un fauteuil vacant par forfait.
Il est impossible de bien gouverner sans légitimité.
Ce qui à fait la force de la monarchie en France c’est que le système politique était légitime aux yeux du peuple, que le monarque était lui même un enfant « sacrifié »
au bien commun, car extrait dés la naissance du statu d’homme commun pour devenir premier dauphin, dés son enfance toute son existences était orienté vers un seul et unique but : Devenir l’incarnation du politique pour son pays, en ceci son éducation est orienté dans le but effectivement régner que cela lui plaise ou non.
En ceci il est légitime, hors aucuns de nos chefs d’états de Gaulle compris ont jamais été soumis à ce type d’éducation. Donc à moins d’ouvrir un pépinière à monarque et d’y élever à la politique des enfants de la naissance jusqu’à leurs 30 ans je ne vois pas comment obtenir ces prérequis pour une autorité supérieur (très sf comme idée je vous l’accorde).
J’adooooore la SF.
En fait non.
« mais si ils ont été élus à l’origine c’est bien pour voter à l’assemblée » Non, ils ont été élus pour représenter le peuple. Et pour le représenter, il faut le rencontrer.
« Qu’ils ne suivent pas les débats à la rigueur, […] Mais ils devraient être obligatoirement présent lors des votes » Moi je préfère quelqu’un qui ne vient pas au débat mais pas non plus au vote que quelqu’un qui vote sans savoir de quoi on parle. Deux visions différentes du débat démocratique. Ou du débat tout court.
Concernant le monarque, vous vous trompez : les prétendants actuels au trône sont tous les deux prêts, au moins en intention, à devenir l’incarnation de la France. Et ils y sont prêts parce qu’ils s’y sont préparés, et qu’on les a préparés à ça toute leur enfance, tout en sachant qu’il y a beaucoup de chances que ça ne serve jamais. Ils sont prêts à ce sacrifice, tous les deux. Et si on leur demande de le faire, ils le feront, et prépareront leurs enfants d’autant mieux que ce sera cette fois pour les préparer à régner pour de bon. Je ne suis pas inquiet là-dessus.
Salut, je voudrais d’abord dire que j’apprécie énormément ton blog et te féliciter pour ton travail. Je l’ai découvert il y a peu.
Concernant ton article, tu parles ici de la nécéssité de la venue d’un homme providentiel. Bien que je sois d’accord avec toi sur le fond, ne vois-tu pas dans cette tendance une façon de se dérésponsabliser de la vie politique, que l’on évite ainsi de réfléchir sur nous ou notre place dans la cité en remettant toutes les clés dans les mains d’un homme ?
En gros, une manière de dire que si ça a échoué c’est pas de notre faute mais de cet homme là ?
Désolé du déterrage 🙂
Je ne parle pas d’un homme providentiel, puisque je commence par évoquer un changement de fond des institutions : c’est ce changement de fond que j’attends d’abord. C’est lui qui est d’abord nécessaire.
Et ce blog et les idées que j’y développe montre à mon avis assez que je ne me repose pas sur l’espoir un peu utopique d’un homme providentiel. Ce changement que j’espère, il passe par chacun de nous, par un changement profond de chacun de nous.
Non, je ne crois pas en un homme providentiel : un homme seul ne peut rien faire s’il n’a pas le peuple avec lui. Ce peuple, c’est nous.
Pourtant quans tu parles d’homme dans le rôle de boussole, ça fait référence à l’homme providentiel. Ou alors il faut que je revoie ma définition ^^.
Après concernant ton blog, faut encore que j’le découvre j’ai du lire une dizaine d’articles tout au plus.
L’homme providentiel, c’est l’homme qui tombe au bon moment et qui redresse tout tout seul. C’est un mythe, ça n’existe pas.
Bon effectivement c’est pas ce que tu dis alors.
Peut-être que je me trompe de définition, remarquez 🙂
Je ne pense pas non 😀