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Les féministes sont des complotistes, Qu'on soit de gauche ou de droite on est hémiplégique
C’est une vidéo que j’ai vue plusieurs fois postées par des amies sur Facebook : deux hommes subissent l’équivalent des contractions qu’une femme subit pour mettre son enfant au monde.
En soi, cette vidéo me semble plus absurde qu’autre chose : vouloir faire ressentir à un homme ce que c’est que d’avoir l’utérus qui se contracte… l’absurdité de la chose apparait rien qu’en l’écrivant. Et donc on peut légitimement se demander si ce que ressentent ces deux hommes à quoi que ce soit à voir avec une contraction. Ou alors, j’exige qu’on essaie de simuler un cancer de la prostate sur une femme.
Le problème de cette vidéo (et de son partage quasi-exclusivement par des femmes et des blogs féminins), c’est qu’elle ne fait que réintroduire une fois de plus l’idée que la femme serait le sur-homme que l’homme n’est pas. Elle réintroduit une fois de plus une idée d’opposition entre l’homme et la femme : « Regardez ce qu’on subit, et comme vous ne supportez pas un dixième de ce que nous sommes obligées de supporter ». Certaines vont d’ailleurs jusqu’à rajouter ensuite « par votre faute » :
Tout est dans cette image : la femme, en épousant un homme, lui ferait une faveur énorme, qui se déclinerait en une multitudes de dons tout au long de sa vie : « Elle tombe enceinte pour vous, porte un enfant pour vous. La grossesse détruit son corps, elle devient grosse, s’évanouit presque en salle d’accouchement… » Tout ça pour toi, misérable homme qui a osé exiger tout ça d’elle.
Que des féministes primaires postent ce genre de choses, passe encore (encore que les Femen postent exactement l’inverse), mais que ça vienne de jeunes femmes qui par ailleurs luttent en ce moment pour la complémentarité des sexes, c’est un peu plus dommage.
Qu’est-ce que la complémentarité ? C’est avant tout une égalité parfaite : on n’est pas complémentaire avec un inférieur. Être complémentaire, c’est accepter de reconnaitre ses limites autant que ses avantages, et de compter sur l’autre pour combler ses lacunes, et d’accepter de lui faire bénéficier de nos avantages. Si l’un des deux ne voit que ses limites, il cesse d’être égal pour devenir, par sa propre faute, inférieur. Mais s’il ne voit que ses avantages, il finit par écraser l’autre et par le rendre inférieur.
Malheureusement, en ce moment, je constate trop souvent que beaucoup de femmes sont devenues écrasantes, mettant leurs avantages en avant en même temps que les limites de l’homme : je supporte la douleur de l’accouchement, je sacrifie ma carrière pour mon mari par grandeur d’âme, j’éduque mes enfants – et souvent mon mari par la même occasion -, et regardez comme mes filles sont travailleuses, pas comme leurs frères, qui ne pensent qu’à faire un métier qui rapporte beaucoup d’argent, et qui disent qu’ils iront plutôt boire une bière avec des amis qu’assister leur femme pendant l’accouchement.
Après avoir partagé un article appelant la Manif pour tous à plus de virilité sur Facebook, j’ai eu droit aux mêmes remarques de plusieurs amies m’écrivant qu’elles se sentaient insultées. Pourtant, l’article attaque bien plus les hommes, accusés de manquer de virilité, obligeant ainsi les femmes à en faire preuve à leur place. Mais ces femmes ont cru lire que l’article appelait les femmes à retrouver leur juste place (sous-entendu à la cuisine), alors que c’est les hommes qui étaient appelés à redevenir ce qu’ils doivent être : des hommes.
Ce qui, rappelons-le, c’est pas plus une sinécure que d’être une femme. J’en connais tellement, des hommes malheureux dans le boulot qu’ils ont dû garder toute leur vie pour permettre à leur femme de faire son travail d’éducation des enfants, des hommes qui supportent un patron tyrannique, des horaires à la con, des heures de transport en commun quotidiennes, des coups de fil le week-end, parfois tout ça à la fois, parce qu’ils n’ont pas d’autre solution… Et qui les plaint, eux ? Ont-ils eu plus ou moins le choix que leur femme, qui est restée au foyer toute sa vie pour s’occuper de leurs enfants, qui n’a pas eu de carrière, qui se sent parfois un peu paumée dans les dîners quand on lui fait comprendre que parler de ses enfants n’intéresse qu’elle, seule au milieu de femmes dites « actives » qui se racontent leurs emmerdes au boulot, ce qui est, il faut le dire, tellement plus intéressant ?
Il me semble que les deux étaient libres de prendre cette voie. Pourquoi en permanence nous présente-t-on la femme comme soumise à un diktat masculiniste, en niant les souffrances des hommes ? Ceux-ci ne sont-ils justement pas eux aussi victimes de ce stéréotype qui veut qu’un homme ne se plaint pas ?
Entendons-nous bien : je ne fais pas un concours, je ne joue pas à « je suis plus malheureux que toi ». Au contraire, ce que je veux montrer, c’est que féminité et virilité sont aussi contraignant l’un que l’autre, et qu’il faut donc arrêter ce concours perpétuel, qui s’exprime actuellement principalement par une accusation permanente de l’homme, qui serait un égoïste tyrannique, quand la réalité est qu’il jouit assez peu de la vie et ne tyrannise à la rigueur que les trois personnes se trouvant être ses subordonnés…
Je crois que nous retrouverons un rapport homme/femme sain quand chacun sera libéré de ce besoin de se comparer à l’autre, que ce soit pour se dénigrer soi ou pour dénigrer l’autre. Et ça, ça ne sera possible que quand chacun assumera pleinement ce qu’il est, c’est-à-dire quand on arrêtera de croire que chacun peut être l’autre. Ce qui implique d’oser une vraie réflexion sur ce que sont la féminité et la virilité, libérées du vernis culturel qu’il ne s’agit ni de nier ni de rejeter, mais d’accepter là aussi pour ce qu’il est.
Cette réflexion comporte deux risques :
1. celui de nier cette différence en prétendant qu’elle n’est que culturelle ;
2. celui d’absolutiser cette différence en niant à la fois les différences entre individus du même sexe et la liberté de chaque individu.
Il s’agit donc d’une question très piégeuse, qui exige donc nuance et délicatesse. Il me semble que ça manque un peu trop en ce moment.
Je me demande qui est le plus détruit aujourd’hui : la femme que l’on force à être ce qu’elle n’est pas, ou l’homme à qui on empêche d’être ce qu’il est…
Mais en effet l’homme est le grand oublié dans cette histoire, castré pour ne pas déranger !
Excellent !!!
Pingback: De l’égalité homme-femme | No One Is Innocent…
effectivement la complémentarité implique l’égalité parfaite. Et nous met à l’abri du théorème de « l’insatisfaction égalitaire asymptotique » présenté il y a déjà bien longtemps par Tocqueville (qu’on ferait bien parfois de relire)
« …c’est encore que la passion de l’égalité y devient d’autant plus forte que l’égalité progresse dans les faits et que le constat des plus infimes disparités y devient de plus en plus insupportable »
et pour ceux qui préfèrent les films, je recommande le dvd de la formation de Denis Sonet: « etre en couple aujorud’hui », tout est dit dedans..
Bonjour Fik,
Je suis d’accord avec le fond de cet article. Mais je dois vous avouer que quelque chose me gêne… Je vais essayer d’être claire, même si cela risque d’être compliqué.
Il faut prendre en compte le fait que notre post-modernité (société de consommation, de production, de réussite sociale au travail, individualisme, autogestion…) méprise considérablement le métier de mère, et encore plus celui de mère au foyer. Alors certain(e)s font contrepoids avec ce genre de video, comme pour « rééquilibrer »… peut-etre… Je vais argumenter un peu, et citer des exemples…
– On fait comprendre aux femmes des l’enfance que leur carrière compte bien davantage dans l’ordre des priorités qu’une hypothétique famille.
– On leur inculque l’idée que faire avocate, médecin ou PDG forgera désormais leur principal bonheur a elles AUSSI. (Le fond de l’affaire : elle peut consommer a son tour sans culpabiliser, acheter maison, voiture, fringues, et produire.)
– La mère de famille est caricaturée en « vache », en « poule », on parle autour de moi d’ « élevage » avec un mépris dont vous n’avez pas idée…
– Vous parlez du père qui se sacrifie pour permettre a la femme de rester au foyer… ah si seulement c’était encore vrai aujourd’hui ! Mais voila. Le temps de l' »égalité » est venu (et non celui de la justice) : la femme travaille. Si elle veut des mômes et faire sa « va-vache », qu’elle assume. « Elle n’avait qu’a avorter, on a les moyens maintenant ». (J’ai entendu ce genre de réflexions plusieurs fois).
– La femme doit travailler maintenant, enfants ou pas, car un seul salaire ne suffit plus pour la plupart des gens. DONC double vie : aller au boulot et faire la mère de famille. Soral explique cela tres bien !
– On nous parle de surpopulation toute la journée !
– Combien de fois a-t-on entendu (hors du milieu catho-catho) « ne gâche pas ta vie avec un gamin », « il sera malheureux », « c’est trop tôt pour nous », « une fois qu’il sera la, on ne pourra plus revenir en arrière », « profite de ta jeunesse et de ta beauté au lieu de déjà penser a pouponner »…
– Combien de potes des futurs papas ont ironise sur eux « ta vie est foutue », « alors ça y est c’est le début du cauchemar », « haha t’es foutu mec », « ah, c’est la boulette ! », « prépare toi a ne plus nous voir ! », « le début de la fin ! », « ça y est tu vas t’empâter et devenir un vieux con ! », « mes condoléances ! »….
C’EST HORRIBLE… mais la vie hors du milieu catho, c’est bien cela.
Votre article, je crois, tend a prétendre que le féminisme idéalise la femme, la « superiorise »… mais c’est un leurre, et il ne faut pas tomber dans le piège.
Le féminisme est a l’image du diable : il déteste la femme qui procrée, il la rabaisse a l’état d’animal pour désacraliser son rôle… la société fait exactement cela de nos jours. On veut des femmes qui produisent et dépensent, consomment par elles-mêmes, qui avortent, et on veut des sous-hommes, des métrosexuels, incapables d’accepter qu’une femme est aussi autre chose qu’une source de plaisir sexuel, qui fuient leurs responsabilités quand celles-ci tombent enceinte…
Le féminisme au fond, écrase le bon « macho » responsable et viril, et libère la tapette… et ce même féminisme écrabouille et humilie la mère de famille (nombreuse, n’en parlons même pas !), et la transforme en semi-homme consommatrice.
Le féminisme en réalité, n’est absolument pas pro-femmes. AU CONTRAIRE, justement.
Si vos amies postent ce genre de videos, c’est un peu idiot et niais, on est d’accord, mais il faut savoir que c’est un contrepoids a la haine de la société envers la maternité… et envers la FEMME ELLE-MÊME, la vraie.
Je suis une femme, et je souffre atrocement du féminisme depuis mon enfance. Si vous saviez… surement autant qu’un homme en souffre…
Tres cordialement.
Marie-Claire, je sais tout ça, j’ai déjà écrit sur tout ça, je suis donc 100% d’accord avec vous. Surtout : « Le féminisme au fond, écrase le bon « macho » responsable et viril, et libère la tapette… et ce même féminisme écrabouille et humilie la mère de famille (nombreuse, n’en parlons même pas !), et la transforme en semi-homme consommatrice. », qui résume tout de façon impeccable.
C’est aussi contre ça que je me bats, depuis toujours. Mais justement, ce que je voulais dire avec cet article, c’est qu’il ne faut pas tomber dans l’autre défaut, ce que font beaucoup trop de femmes autour de moi, alors même qu’elles souffrent de tout ce que vous dites, et en refusant de le comprendre quand je le leur explique.
Encore une fois, l’idéologie actuelle, pour faire de chacun un bon petit consommateur, a besoin de monter tout le monde contre tout le monde. Ne tombons pas dans son piège. C’est tout ce que je dis, et j’ai essayé pour une fois de le dire dans un sens à mon avis trop peu exploré 🙂
Les femmes souffrent en donnant la vie…C’est un fait biologique.
Toutes les femmes que je connais disent que cette souffrance est oubliée dès qu’elles ont leur enfant dans les bras.
Moi, c’est ce que j’ai vécu: l’oubli de la douleur et le souvenir d’un bonheur indicible.
Ce qui reste, ce n’est pas la souffrance, c’est le souvenir du bonheur qui est gravé. (Sauf évidemment quand ça ne se passe pas bien, mais c’est une autre question.)
Cette histoire du droit des femmes à dominer parce qu’elles ont beaucoup souffert me rappelle d’autres droits soi-disant aquis par la souffrance (des autres).
Merci pour votre réponse qui me convient parfaitement du coup… Sachez que je compatis a la frustration des bons « machos », et avec les hommes, a 300%. Saint Paul avait raison sur tant de choses…
Bon courage pour vos tentatives de Réconciliation en tout cas, les femmes de bonne foi sont avec vous. Vos articles (en tout cas ceux que j’ai pu lire) sont très bons.
Bonne continuation !
Très juste !
Une seule chose où je ne te rejoins pas complètement. Ou du moins, où j’apporterai une nuance peut-être applicable à certains : si j’acceptais de faire l’expérience proposée par la vidéo, ce serait plus pour essayer de réaliser ce que peuvent être les douleurs de l’accouchement pour pouvoir, si cela m’arrive un jour, mieux accompagner ma femme pendant qu’elle accouche. Et pas pour me dire « qu’est ce que je suis un naze, je pourrais jamais supporter ça. Tant pis on aura pas d’enfants, c’est trop atroce ». Mais je suis bien conscient que ta façon de le présenter est peut-être bien plus réaliste sur les intentions des personnes proposant ou subissant l’expérience.
Mon bon Fik, je n’ai pas lu les commentaires, mais je me permets de témoigner. Pas plus tard que vendredi dernier, nous avons reçu 14 personnes à dîner. La discussion a viré sur les douleurs de l’enfantement qu’aucun homme ne pouvait supporter, une forme de reproche que les femmes adressaient aux hommes Une chose m’a sauté aux yeux : Oui, un accouchement ne se fait pas sans effort, voir même parfois sans douleur (quoique la péridurale est monnaie courante, ouf !) Tous les hommes présents faisaient profil bas jusqu’à ce que je leur rappelle toute la pression sociale qui pesait sur leurs épaules. En plus de devoir assumer leur rôle de père, ils devraient vivre par procuration ce que vivent leurs femmes. Au secours ! Si nos hommes ne sont pas capable de supporter les douleurs de l’enfantement, il faut bien se rentrer dans le crâne que c’est techniquement impossible. Alors, à moins de revoir entièrement la biologie et la physionomie, assez de revendications impossibles. Ce que nous supportons, les hommes ne le peuvent pas. Mais inversons les rôles. Nous attendons de nos hommes des performances, un aplomb, une sécurité Chacun son job. Ils ne peuvent physiquement pas porter un enfant et accoucher, c’est un fait, ils n’y sont pour rien, ne les blâmons pas. Mais nous ne sommes pas équipées pour vivre, endurer ce qu’ils subissent. Chacun son rôle…
Après ce dîner, mes convives m’ont remercié parce que personne ne leur avait dit que leur rôle était d’assurer en tant que père, mari et non en tant qu ‘homme qui ne connaissaient pas les douleurs d’un accouchement.
Ces dernières passent, s’oublient très rapidement. La responsabilité d’un père jamais. Nous avons charge d’âme. Et chacun son job.
Encore un petit mot. J’ai 3 filles ados(14, 15 et 16 ans). Elles m’en font voir de toutes les couleurs. La seule personnes capable de temporiser est mon mari, leur père et il a toute sa place en tant que parent !
Pas d’accord avec vous sur des points importants.
L’idéologie de l’égalité et de la complémentarité a peut-être échoué parce que les femmes bossent vraiment trop et ce n’est pas tenable, d’où peut-être leur agressivité actuelle. Ce que vous dites de l’homme ne me convainc pas non plus puisqu’elles travaillent aussi et supportent au mieux les mêmes contraintes. L’homme n’est plus celui qui ramène la paye à la maison puisqu’elles le font également et il n’est plus un guerrier. Que lui reste t-il? Elles travaillent et elles décident pour la reproduction, ne sommes-nous pas mécaniquement mis de côté? Je ne crois pas à l’égalité si un des camps est mécaniquement en position dominante.
Un homme gagne énormément au mariage, une cuisinière, une femme de ménage, parfois un objet de plaisir. Le fait qu’elles nous critiquent plutôt par l’accouchement et les enfants doit signifier quelque chose.
Cette critique par l’accouchement est délirante puisque nous ne pouvons pas prouver le contraire mais il faut en chercher le sens. Leur niveau d’instruction beaucoup plus élevé chez les nouvelles générations m’amène à être assez pessimiste sur notre avenir. Si nous ne résolvons pas leur problème de la double journée, elles décideront entre elles du nouveau mode de fonctionnement du couple et de la famille qui devrait nous rendre très mal à l’aise.
Reste donc à dire des choses intelligentes, repérer le nœud du malaise, poser les enjeux.
Bonjour Fik, en préambule, je tiens à dire que je fais partie de ces femmes qui abborent le féminisme (je luis préfère de loin la féminité !) et ont partagé sur leur mur la vidéo incriminée.
Peut-être était-ce « un peu idiot et niais » comme le dit Marie-Claire, ou « dommage » selon vos propres termes. Avant d’y voir une vidéo subversive, elle m’a faite d’abord beaucoup rire, avec un brin de malice, j’avoue,, devant ces hommes qui croyaient que les femmes exagéraient leurs douleurs d’accouchement. Soit dit en passant, oui c’est douloureux, mais cette douleur a un sens qui nous permet, je pense, de la surmonter et de la maîtriser. je parle avec ma toute petite expérience de maman depuis… 2 mois ! Et consciente que la douleur et sa maîtrise est propre à chacune. Mais oui, j’assume, avec le post de la vidéo, un peu de légèreté et l’envie de rire.
Pour autant, si cette vidéo sert aux femmes pour afficher leur supériorité en tout point sur les hommes, c’est qu’elles n’ont pas bien compris que le cœur de la vie de couple, et donc d’un amour profond l’un pour l’autre, c’est la complémentarité, dont vous donnez une définition tout à fait lumineuse.
Oui, il est bon que les femmes soient femmes et que les hommes soient hommes ! Et je ne remercierai jamais assez mon mari d’avoir été à mes côtés, non pas comprenant ma douleur, mais m’accompagnant avec son calme et sa présence rassurante dans ce travail de mise au monde.
Après, nous sommes tous faillibles, et la tentation de la supériorité est certainement l’une des plus grande dans un couple.Et ce qui est vrai du couple, l’est dans les rapports hommes/femmes dans la société. Il est bon alors, que les pendules soient remises à l’heure et je lis votre article dans ce sens. Merci.
Parce qu’il est vite arrivé, à l’heure où nous n’avons plus ou presque le choix de préférer élever nos enfants (merci les féministes, vous avez réduit notre liberté à choisir), de reprocher à nos hommes nos cumuls de mandat. Je le sais bien, moi qui non seulement travaille mais suis mon propre chef d’entreprise : oui, certains jours de fatigue, ou tout simplement par bêtise humaine, la tentation de la sur-femme est là. Alors il me faut apprendre de nouveau à voir les sacrifices consentis par mon mari, les efforts fournis, les attentions portées. Parce qu’en effet, comme vous le rappelez si bien, être un homme « c’est pas plus une sinécure que d’être une femme. » C’est juste différend.
Je suis donc 100% d’accord avec vous mais quand même, elle me fait bien rire cette vidéo ! 😉
« et qui disent qu’ils iront plutôt boire une bière avec des amis qu’assister leur femme pendant l’accouchement. »
Quel genre de salaud fini peut oser dire un truc pareil ?!!…
Le seul fait de l’imaginer, moi, ça me débecte !!
😉
Hélie, dans certaine religion, c’est même la règle. Je ne dirai pas laquelle, je n’ai pas le droit 😉 Ceci dit, je connais un ou deux hommes l’ayant fait, à une autre époque il est vrai.
Alix, vous résumez parfaitement mon propos, avec votre regard, complémentaire au mien. Merci 🙂 Et félicitations 😉
Jard, vous tombez dans l’excès inverse à celui que je dénonce : vous vous posez en victime, et donc surjouez ce rôle pour attirer la pitié, et dans le même temps vous écrivez des choses qui prouvent que vous avez un fort sentiment de supériorité. C’est ce que j’appelle à laisser de côté, ce ton à la fois misérabiliste et méprisant, parce qu’il empêche à mon avis d’entendre des choses qui sont pourtant vraies, ou en tout cas qui ont au moins un fond de vrai.
Dupont, rien à rajouter non plus, même remarque qu’à Alix.
Albéric, je ne crois pas que ce soit nécessaire, pas plus que possible. Impossible, je l’ai dit, parce qu’on ne peut vraiment simuler ces douleurs en étant certains que c’est vraiment ce que ressentent les femmes, sans même parler de ce qu’évoquent Alix et Dupont : ces douleurs sont compensées, atténuées, justifiées par plein de choses, qu’elles soient hormonales (la douleur montant progressivement, le corps s’habitue un peu) ou psychologiques (il y a un enfant à la clé). Et inutile parce qu’il n’est pas nécessaire d’avoir ressenti quelque-chose pour compatir. Tu as déjà ressenti de la douleur, ça suffit pour comprendre la douleur de ta femme. Et comme tu aimes ta femme, tu ne peux que compatir entièrement.
Marie-Claire et Carine : merci aussi 🙂
… surtout qu’il suffit d’une bonne crise de coliques néphrétiques pour savoir ce que ça fait d’accoucher… les femmes qui ont eu les deux préfèrent accoucher !!
Bon, après visionnage de la vidéo… je reconnais qu’elle m’a fait sourire. Oui, c’est très très con, ça me rappelle les émissions du type Jackass, vous savez, où des types s’infligeaient volontairement des trucs aussi crétins. Mais bon, hein, tout le monde ne peut pas avoir d’un claquement de doigts des coliques néphrétiques (cf. mon message supra).
Maintenant il me semble que vous faites peut-être faux-sens en reliant cela au genre. Les études sur le genre ne visent qu’à montrer qu’il y a des comportements « genrés », liés culturellement à une donnée biologique. Exemple : l’étude des gynécées dans la Grèce antique, ou la tradition des relevailles dans l’Europe moderne. L’idée est de comprendre pourquoi et comment des phénomènes de sociétés qui s’articulent autour d’une réalité biologique (la différence sexuée). Aujourd’hui, on essaiera de comprendre pourquoi les femmes prennent plus souvent des congés parentaux que les hommes… et ce n’est pas seulement parce qu’elles accouchent ELLES.
Je ne me pense pas spécialement féministe. Mais cela fait écho à une histoire douloureuse à laquelle j’ai été mêlée il y a quelques années. Une connaissance mère de 5 enfants se retrouve veuve, milieu très catho-tradi, mariée très jeune, elle n’a jamais travaillé ni fait d’études. Pour la soutenir, un réseau d’amis s’activent, envoient des mails… pour proposer d’aider cette mère de famille. La teneur du message était de s’organiser pour, en gros, fournir une rente à vie à cette femme. J’ai eu le malheur de m’étonner de ce qu’il n’a jamais été question , par exemple, de l’aider à faire une formation pour qu’elle trouve un travail. « Mais enfin, elle ne va quand même pas travailler, C’EST UNE MERE DE FAMILLE », m’a-t-on rétorqué d’un air outré.
Là, je bloque : mère de famille signifie incapable de travailler ? Et donc il s’agissait de fournir à madame de Truc de Machin une rente de ses serfs ?
Je travaille parce que j’aime ce que je fais d’une part, et parce que je tiens à avoir un métier si mon mari meurt, histoire de ne pas me retrouver dans une situation impossible avec mes enfants. Vivre de la charité d’autrui ad vitam aeternam, non.
Mais je peux aussi raconter ma solitude du temps que j’étais guide-aînée, quand à 18 ans j’étais la seule à évoquer mes études au milieu de regards empreints de commisération de la part des filles qui réfléchissaient plutôt à la couleur de leur robe de fiançailles : « mais enfin tu ne vas jamais trouver de mari ! ».
Autre différence genrée, vous devez sûrement connaître le cérémonial de l’engagement des routiers et des guides aînées : ils ne vous paraissent pas foncièrement fondés sur la différence de sexe ? Ah, l’homme qui s’en va en raid après sa prise d’engagement, alors que la fille rejoint ses compagnes au coin du feu en prière, c’est presque drôle tellement c’en est caricatural.
Maintenant que faire ? Evidemment, je partage tout à fait votre conclusion : il faut assumer pleinement ce que l’on est, en acceptant pour ce qu’il est le vernis culturel. Rien ne sert de nier ces différences, mais il faut aussi être capable d’accepter que tout n’est pas joué d’avance : ce n’est pas parce que vous êtes un homme que vous êtes voué à vous tuer à la tâche pour que votre femme reste à la maison. Faites vos choix en connaissance de cause, en étant heureux de ce que notre société occidentale permette quand même de nombreuses options !!
« Là, je bloque : mère de famille signifie incapable de travailler ? » Je ne comprends pas ça comme ça, du tout, mais plus comme « Elle a déjà le travail qui consiste à s’occuper de ses enfants, l’objectif est juste d’essayer de ne pas lui rajouter un boulot en plus si elle ne le souhaite pas ». Il me semble que vous faites là preuve d’une susceptibilité mal placée, celle dont je parle dans cet article.
En revanche, votre exemple chez les guides est effectivement un problème, là je suis d’accord. Mais la différence entre Routiers et guides ainées ne me choque pas, elle. Elle existe parce que de fait, en général (voir mon article sur la généralisation), l’homme est orienté vers l’extérieur quand la femme l’est vers l’intérieur. L’homme va découvrir de nouveaux horizons, la femme veut garder sa famille unie autour d’elle. C’est comme ça, et encore une fois je pense que c’est directement lié à la sexualité de chacun. Et donc le cérémonial s’adapte à cette réalité, au risque de devenir caricatural, ce qui est le risque de toute généralisation. La clé consiste à le savoir, et donc à ne pas rejeter ce qui ne rentre pas dans le moule. Encore une fois, ça n’équivaut pas à jeter le moule en lançant des anathèmes. Nuance, toujours.
Allez hop, on se détend un peu 😉
Pingback: Où l’égalitarisme forcené sort les femmes de la cuisine pour les faire passer directement à la casserole | Le blog de Fikmonskov
Une femme me donne raison : http://theresehargot.com/2014/03/13/billet-dhumeur-talons-aiguilles-et-baskets-trendy-le-conflit/
Mouahahahahaha ! Alors oui c’est très con d’imaginer que des crampes aux abdos peuvent ressembler à des contractions utérines (faudrait rajouter par dessus un truc du genre boyaux qui se tordent pendant une chiasse monstre), c’est à peu près aussi con que de dire que les femmes font des enfants « pour les hommes » et se sacrifient teeeeellement pour eux…. menfin ça m’a quand même bien fait rire ! Mon côté sadique j’imagine ;D
Pingback: Où, en m’accusant d’avoir retourné ma veste, on me fournit tous les éléments qu’il faut pour prouver le contraire | Le blog de Fikmonskov
Prétendre que la fame est le sur homm’ est tout à fait exagéré
Par contre, l’homm’, lui, est un genre de sous-femme
Ou approchant
Pingback: La « charge mentale , ce virus qui s’attaque exclusivement aux femmes | «Le blog de Fikmonskov