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Le Bon berger est le même qui a viré les marchands du temple, ouvrir la voie à la machette, Proverbe bantou, Surtout pas d'amalgame, Un grand philosophe méconnu : Othon von Khaka
Suite au Jour de colère, et plus généralement à cette même colère grandissant dans les rangs contre-révolutionnaire, beaucoup se sont levés pour fustiger – parfois violemment, de façon assez paradoxale – cette colère sous prétexte qu’il vaut mieux reconstruire en profondeur, de façon moins visible mais plus efficace.
Je suis d’accord avec cette idée de reconstruire en profondeur, tellement d’accord que je l’écrivais déjà le 19 avril 2013 (lien). Et pourtant, je me suis opposé farouchement – et alors même que mon avis sur Jour de colère était assez peu favorable, principalement parce que je n’avais pas vu assez de colère (lien) – à ceux qui tapaient à bras raccourcis sur ses organisateurs ou ses manifestants.
Tout d’abord parce que la plupart ont pris comme prétexte les bras tendus par quelques dizaines de manifestants, tombant allègrement dans le travers qu’ils n’avaient pourtant cessé de dénoncer chez les journalistes qui traitaient un million de manifestants de fachos à cause d’un infime pourcentage d’entre eux. Pour moi, ceux-là ont été les frères de ceux qui, avant la manifestations, dénonçaient JDC comme une antenne du Front National (lien) : sommés en permanence de dénoncer le moindre dérapage venant de chez eux, ils en ont tellement pris l’habitude qu’ils sont devenus de parfaits petits soldats qui à leur tour hurlent au fascisme à la moindre occasion, pour peu qu’ils ne soient pas impliqués dans l’affaire. Alors qu’il faudrait justement se libérer des armes que l’ennemi a forgé contre nous (lien) (lien2), ceux-là même qui en ont le plus souffert finissent par les utiliser avec rage contre leur propre camp, espérant ainsi recevoir je ne sais quel certificat de bonne conduite de la part d’un ennemi qui ne les absoudra de toute façon jamais.
Mais aussi parce que m’est revenu en tête ce fameux proverbe bantou : « Rien ne sert de se coller du café en perfusion si tu n’as pas d’abord tué la mouche tsé-tsé ». Et aussi cette superbe phrase du philosophe Othon von Khaka : « Da es nicht notwendig, Deodorant Spray, wie wir nicht geleert ist, ist es nutzlos, zu erwarten, eine gute Idee zu sehen, eine stinkende Gehirn zu bekommen, bevor in gelöscht haben jeder Ecke. » (lien)
Nous devons reconstruire en profondeur, mais est-ce possible quand les fondations attaquées de toute part ?
Nous devons reprendre la culture, mais est-ce possible quand on attaque de façon à peine masquée un spectacle qui le fait de façon magnifique, tellement qu’il est salué partout dans le monde ? (lien)
Nous devons réinformer nos concitoyens, mais est-ce encore possible quand l’ennemi veut nous interdire de dire la vérité ? (lien) (lien2) Voire quand il prépare une offensive de grande envergure contre l’espace de liberté que représente Internet ? (lien)
Nous devons former nos enfants, mais est-ce encore possible quand l’école veut nous les enlever (lien) pour leur parler de sexualité dès la maternelle (lien), tout en nous interdisant de les éduquer et les instruire nous-même ? (lien)
Nous devons travailler à unir les Français, tous les Français, d’où qu’ils viennent, mais est-ce encore possible quand le mot « assimilation », qui implique que l’arrivant doit faire l’effort de se dépouiller de ce qu’il était pour devenir un Français comme tous les autres, est remplacé par le mot « intégration », qui indique que c’est aux déjà-Français de s’adapter à celui qui arrive, mot qui lui-même est supprimé car trop exigeant ? (Lien) [Merci à Franck Ferdinand de m’avoir corrigé sur ce point.]
Nous devons reprendre contact avec la terre pour reprendre pied dans le réel, mais est-ce encore possible quand toutes les semences et tous les animaux sont contrôlés par quelques industriels amis des États et des banques, fragilisant ainsi un équilibre construit au cours des siècles (lien), ou quand le simple fait d’avoir un potager pourra bientôt nous mettre hors-la-loi ? (lien)
…
Il faut reconstruire en profondeur, c’est une évidence. Mais il me semble tout aussi évident qu’on ne construit pas sur un terrain miné ; on ne plante pas du blé dans un champs envahit par les sauterelles ; on ne met pas des moutons dans un alpage où vivent des loups.
On commence par déminer, par éradiquer les sauterelles et par repousser les loups. Toutes choses qui ne se font pas dans les chants et les rires.
Bien sûr, il ne s’agit pas de tout déminer avant de commencer à reconstruire. Il est nécessaire par exemple de construire, le plus rapidement possible, sur un petit coin déjà déminé, de quoi accueillir les démineurs, qui travailleront d’autant mieux et d’autant plus vite que la reconstruction se fera rapidement et efficacement après leur passage.
Les constructeurs ont besoin des démineurs autant que les démineurs ont besoin des constructeurs.
Les opposer est ridicule, contre-productif et même dangereux.
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Je ne saurais trop vous conseiller d’aller lire, en plus de chacun des liens du texte ci-dessus, cet autre texte, en cliquant ici : il dit tout.
Je me permets de signaler ce que je pense être une erreur de votre part. L’assimilation est ce qui était demandé aux étrangers désireux de devenir français dans le vieux code civil. Assimilation : le fait de devenir semblable. Article 21-24 du code civil : « Nul ne peut être naturalisé s’il ne justifie de son assimilation à la communauté française. » C’est l’anti-racisme des années 80 qui a substitué à ce concept exigeant celui d’intégration. Intégration : le fait de s’intégrer, de faire partie. Il semblerait que, désormais l’intégration soit déjà elle-même abandonnée au profit de concepts tels que le « vivre-ensemble » ou la « société inclusive ». Sur le reste, le fond, rien à redire, vous posez bien les enjeux.
Oui, en effet je me suis planté, j’ai écrit ce paragraphe un peu vite. Je vais corriger ça, merci 🙂
Je vous en prie.
Salut FIk,
Je suis d’accord et pas d’accord avec toi.
Les démineurs sont hyper importants. Mais un démineur est intelligent. Il approche de la bombe avec circonspection, prend le temps de la travailler, de détricoter petit à petit l’enchevetrement de ses cables. Et là, je trouve que le véritable défaut d’une action telle que JDC vient plutot de son caractère illusoire que de sa prétendue violence. Les lobbys gays n’ont pas influencé et remplis nos esprits de leur diktat en lancant des bouteilles sur les CRS. Ils sont beaucoup plus sournois. En ce sens le déminage ne peut se faire par la force mais par une action intelligente. Ou l’art de faire la guerre. A ce propos, il est fort dommageable que n’ait pas été reprise ton idée subversive d’une manif eclatée. Mais ceci dit, face à l’étendue des problèmes de notre société, le déminage ne peut être quelque chose de ponctuel…
Je reste convaincu qu’il sera nécessaire de porter un coup d’arrêt très violent très rapidement, avant d’être complètement submergés. La métaphore du démineur est limitée, je le remarque seulement maintenant, en ce que les mines n’attaquent pas : on peut se contenter de ne pas marcher dessus.
Là, nous sommes face à des gens qui nous attaquent, nous, directement et sauvagement, en plus de miner le terrain sous nos pieds. Il va falloir frapper fort pour les repousser suffisamment loin pour ne plus risquer de nous prendre leurs attaques dans la figure en permanence.
Je remarque également que beaucoup de ceux qui ont attaqué JDC, et à travers lui ceux qui pensent ce que je pense, sont des personnes d’un âge un peu plus avancé que la majorité des participants à JDC. Je pense qu’au lieu de nous traiter de petits cons, ils auraient mieux fait de nous désigner les cibles les plus urgentes et de nous désigner les pièges où ne pas tomber.
Ils ne l’ont pas fait : ils se sont contentés de dire qu’on était vraiment trop cons, et que la colère c’est caca. Et je ne caricature pas : c’était de ce niveau-là.
Bon.
J’ai décidé de ne pas m’énerver non plus. 😉
Ils ne l’ont pas fait : ils se sont contentés de dire qu’on était vraiment trop cons
Et ils avaient raison, mais je ne vais pas vous en dire plus, ça vous éduquerait…
Le niveau monte.
Vous pouvez lire ceci. Surtout ne nous divisons pas. Restons unis
http://leprintempsdesconsciences.unblog.fr/2014/02/07/dissidents-de-toutes-tendances-unissez-vous/
Merci Fik. Ce texte donne des perspectives très utiles.
Construire et déminer, cela fait deux objectifs très clair. Dans ce contexte d’hystérie collective avoir en tête des objectifs est précieux.
Cependant je ne vois pas en quoi JDC serait un meilleur moyen que LMPT, les veilleurs, les Hommen ou encore les Gavroches (un mouvement plein d’avenir ; ) ?
Il me semble que cette question du/des bon moyen est clé.
Sur quels critères JDC serait un moyen pertinent ?
Rien à redire au texte de Le Gallou : il est parfait. Je le rajoute en lien à la fin de mon texte.
Guillaume, la réponse est dans le texte de Le Gallou : chacun fait ce qu’il pense devoir faire, comme il peut, en sachant compter sur le soutien des autres.
JDC n’est pas mieux ou moins bien qu’aucun des mouvements que vous citez, il est aussi bien. Sa spécificité est d’étendre la lutte à d’autres sujets que la famille, sur laquelle les autres sont spécialisés. C’est un charisme particulier, qu’on certains des organisateurs que je connais : ils ont des sensibilités qui les poussent à aller voir un peu plus loin, comme j’essaie moi-même de le faire, par exemple avec les sages-femmes depuis quelques temps, et sur d’autres sujets dont certains sont évoqués dans cet article-ci.
Il n’y a à mon avis pas de bons moyens et de mauvais moyens. Il y a des moyens, divers et variés. Tant que nous restons sur la ligne qui doit être la nôtre, à savoir le refus du mensonge et de l’idéologie aveugle (entre autres, je résume ce que j’écris ici depuis un an), tous les moyens sont bons.
Le plus important est donc de ne surtout pas nous taper dessus en permanence les uns les autres. Je ne me reconnais plus dans les méthodes d’action de LMPT, très bien, c’est mon droit ; ce n’est pas pour autant que je dis qu’ils font de la merde. Je signale les choses qui me semblent mauvaises dans leur façon de faire (« mauvaises », pas « inadaptées »), mais je ne les attaque pas eux : ils font ce qu’ils pensent devoir faire, et comme clairement ça rejoint les envies ou les possibilités de nombreuses personnes, alors très bien. Tant qu’ils ne m’empêchent pas de faire la même chose de mon côté, tout va bien.