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Convergence des luttes, La Croissance aussi a le droit de mourir dignement !, Notre-Dame des Landes et anti-"mariage gay" : même combat
Ils étaient venus en famille, parfois de loin, manifester une nouvelle fois leur mécontentement, de façon pacifique malgré leur colère. Deux jours auparavant, ils avaient appris que le parcours qu’ils avaient prévu leur était interdit, et qu’ils étaient repoussés loin du centre-ville, où on les verrait moins, où on pourrait soit minimiser leur mouvement, soit même l’ignorer.
Le jour venu, ils se sont retrouvés face à un gros dispositif policier ; des rues entières barrées par des barrières portées par des camions ; plus de 1000 CRS postés tout autour du centre-ville – sur leur parcours d’origine, donc… Tout ce qu’il faut pour faire monter la colère d’un cran. Certains, poussés à bout à force de n’être pas écoutés sur cette question qu’ils jugent fondamentale, se jettent contre les forces de l’ordre, dans un baroud aussi inutile que contre-productif. Ils le savent, mais n’en peuvent plus.
Le soir même, 50 000 personnes défilant pacifiquement sont assimilées dans la presse à quelques centaines de casseurs, leur cause méprisée, raillée, voire dénoncée avec force.
Ça vous rappelle quelque chose ? La manifestation contre le « mariage » pour tous sur les Champs-Élysées (ou presque) le 24 mars 2013 ? Ça pourrait. Pourtant je parle de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes le 22 février 2014 à Nantes.
Je sais que la plupart d’entre vous n’avez pas vu ce que je raconte : vous avez vu, dans les médias d’abord, puis sur « nos » blogs ou « nos » murs Facebook et Twitter, des dégradations, des « centre-ville de Nantes saccagé », des « plus de 1000 casseurs à la manif contre NDDL ». Vous avez vu ce qu’on vous en a montré.
Je le répète, ils étaient environ 50 000 à défiler samedi dernier à Nantes. 50 000 dont une immense majorité sont venus en famille, comme nous sommes venus en famille à Paris plusieurs fois l’an dernier, et déjà une fois cette année. Ce que tout le monde a retenu, ce sont les débordements provoqués par à peine une centaine de militants Antifas et de ce qu’on appelle les « Black Blocks », ces groupements informels de militants d’extrême-gauche qui s’attaquent à tout ce qui représente le capitalisme, l’État, l’autorité.
Et pour beaucoup d’entre vous, vous avez marché : vous avez amalgamé l’intégralité de la manifestation à ces quelques dizaines de révolutionnaires dont le seul objectif est de détruire, avec autant d’enthousiasme qu’en avaient probablement un gros pourcentage des manifestants de samedi à nous amalgamer à des fachos homophobes, qui étaient pourtant largement minoritaires dans les rangs de la Manif pour tous.
Il me semble qu’après un an à gueuler contre ce genre d’amalgames, nous devrions être vaccinés. Hélas, suis-je naïf…
Saut de ligne
Bien sûr, il convient de remarquer que cette manifestation a été infiniment plus destructrice que toutes celles que nous avons faites en 2013 et 2014 cumulées.
Évidemment, il faut dénoncer les casseurs, ceux qui ont lancé des pavés, qui ont détruit un dépôt de tram ou qui ont taggué « Un flic = une balle » et autres joyeusetés.
Bien entendu, on peut s’insurger contre le deux poids deux mesures qui permet à Valls d’arrêter 250 personnes à Jour de colère et seulement une dizaine de casseurs à Nantes.
On peut aussi y voir la preuve que les casseurs étaient organisés et habitués de ce genre de confrontation. La présidente du tribunal ayant condamné cinq personnes arrêtées pendant cette manif a même reconnu : « Nous n’avons pas les vrais coupables des dégradations ». Si ceux-là ont été condamnés, c’est parce qu’ils avaient déjà un casier. Les vrais coupables, eux, ne se sont pas faits prendre, comme les vrais responsables des rares violences contre les forces de l’ordre à la fin de nos manifs se sont barrés avant de se faire choper, laissant des gamins naïfs se faire embarquer à leur place.
Mais tout ça ne doit pas nous empêcher de cogiter sur le fond du problème, ça ne doit pas nous permettre de ranger tous les opposants à NDDL dans la case « antifas et sales gauchistes ».
Au contraire, nous devrions avoir un a priori positif pour ces 49 500 personnes environ qui ont subi samedi ce que nous avons subi plusieurs fois en un an.
Nous devons comprendre que bétonner un bassin agricole pour y construire un aéroport en période de crise, ça relève du même vice que marier deux personnes du même sexe ou autoriser les médecins à donner la mort à des enfants, avant ou après leur naissance.
Nous devons rejoindre les Zadistes comme nous avons tendu (ou essayé de tendre) des passerelles avec les Bonnets rouges ou avec les sages-femmes, parce que leur combat est juste.
Saut de ligne
Et inversement, les Zadistes doivent faire le ménage dans leurs rangs, pour en virer ces milices qui non seulement détruisent, en même temps que des vitrines, la crédibilité du mouvement, mais qui en plus refusent tout rapprochement avec quiconque n’est pas d’extrême-gauche. J’en veux pour preuve leur agression contre les Veilleurs cet été et leurs articles ultra-violents contre les rares blogueurs ou journalistes de « notre camp » ayant suivi les événements.
Le combat que nous menons aujourd’hui est global : la logique qui sous-tend NDDL est la même que derrière le mariage gay. Il s’agit de créer un nouvel homme libéré des contraintes du réel, parmi lesquelles le lien direct avec la terre qui permet la vie (via l’agriculture, mais pas seulement) ou l’altérité des sexes, qui elle aussi permet la vie.
Ce lien entre ces deux combats n’ayant apparemment rien en commun, il faut le développer, il faut cogiter dessus, et il faut que chacun le comprenne.
J’espère que ce premier article un peu brouillon, trop superficiel et mal foutu ne sera que le premier d’une longue série d’articles, certes, mais aussi de débats, de discussion, ici et ailleurs. C’est pour cette raison que je le publie alors même qu’il ne me satisfait pas. Mais quand on est face à un nœud gigantesque, il faut bien commencer par tirer quelque part.
J’ai essayé de tirer un premier fil. Maintenant, chers amis, tirons ensemble.
—
Pour en savoir plus sur l’affaire de Nantes, je vous conseille ceci et ceci.
Pour comprendre un peu mieux Notre-Dame des Landes, je ne saurais trop vous conseiller d’aller lire tout ce que Breizhjournal a pu écrire sur le sujet en cliquant ici.
Enfin, pour nous rassurer un peu, un article qui prouve que de l’autre côté non plus ils n’ont pas tous compris comment tout ça fonctionnait.
A reblogué ceci sur No One Is Innocent…et a ajouté:
La voix de la raison ? Probablement…
Ce qui énerve, c’est le nombre d’arrestations comparées, les amalgames foireux dans un cas, et les « pas d’amalgames » ministériels dans l’autre…
J’avoue que j’avais assimilé les manifestants contre NDDL à des gauchistes haineux. Mauvais réflexe. C’est vous qui avez raison. Et ce dont vous parlez a un nom : la stratégie de la tension.
Merci Fik.
Pour une fois, je vais pas t’engueuler. 😉
Juste une ou deux remarques, vraiment pour chipoter :
– « …avec autant d’enthousiasme qu’en avaient probablement un gros pourcentage des manifestants de samedi à nous amalgamer à des fachos homophobes, qui étaient pourtant largement minoritaires dans les rangs de la Manif pour tous. »
C’est le « qui étaient pourtant minoritaires » qui m’intéresse -et que j’apprécie à sa juste valeur : ils étaient minoritaires, mais ils étaient bien là. Tout le monde n’est pas prêt à le reconnaître. Bravo de le faire.
– « Au contraire, nous devrions avoir un a priori positif pour ces 49 500 personnes environ qui ont subit samedi ce que nous avons subi plusieurs fois en un an. »
Même si ce n’est faux, vu d’où tu parles, cette petite phrase risque d’en faire rigoler plus d’un.
Depuis que la « France bien élevée » (pwark) commence à connaître les joies de la manif et de ses corollaires, depuis un an ou deux, elle commence à parler comme un vieux combattant… Et ceux qui battent le pavé depuis des décennies, hein ?
C’est vrai, c’est eux qui auraient dû écrire : « Au contraire, nous devrions avoir un a priori positif pour ces xxx xxx personnes environ qui ont subit samedi ce que nous subissons depuis des décennies… ».
Et pour ceux qui veulent approfondir tout ça, il y a toujours le blog de l’excellent Patrice de Plunkett et ses commentaires, à fouiller : plunkett.hautetfort.com.
Même si Fik n’aime pas, pour des raisons d’ego déplacées. 😉
Concernant les « fachos homophobes », je ne sais pas s’il y en avait. Peut-être, peut-être pas, je ne sonde ni les reins ni les cœurs.
Concernant l’a priori, je le prends dans la figure tous les jours depuis que je bosse avec des militants de très longue date 🙂 Ceci dit, je crois avoir partagé un article de Rue89 qui montre que certains dans ce défilé étaient au moins aussi novice que nous 🙂 Mais merci, ta citation me permet de repérer une énorme faute horrible dans mon texte 😀
Je maintiens que je n’aime pas Plunkett avant tout parce qu’il tient pour évident des trucs qui ne le sont que pour lui et ceux qui le suivent depuis 10 ans, et parce qu’il envoie bouler quiconque a le malheur de ne pas trouver ça aussi évident que lui. Comme tu le fais parfois aussi, et comme il peut m’arriver peut-être de le faire aussi, même si j’y fais très attention. Il manque singulièrement de pédagogie, alors qu’il suffirait parfois de rajouter deux ou trois phrases d’explication pour que ça devienne compréhensible par tous. Manifestement, il s’y refuse, et préfère prendre ses lecteurs occasionnels pour des cons, parfois explicitement. Très bien, mais sans moi.
Pour les gugusses qui comparaient les 5 condamnations à l’affaire Nicolas Bernard-Buss, en concluant que la justice avait été plus ferme cette fois-ci : http://www.dailymotion.com/video/x1dazx3_cinq-condamnations-apres-la-manifestation-de-samedi-a-nantes_news
« Sans mandat de dépôt ». En clair, les gusses ont dormi chez eux le soir.
Autant pour la comparaison.
Sur cet extrait d’une vidéo de l’Agence Info Libre, on voit les casseurs se faire engueuler par certains manifestants : http://youtu.be/sDZ56h-wUfQ?t=12m5s
Où l’on voit bien que 1. les manifestants n’aiment pas forcément ces types ; 2. ces types seraient prêts à frapper les manifestants qui les empêcheraient de casser.
Fik, ce malentendu à propos de Plunkett est affligeant. C’est pourquoi j’y vois une question d’ego, il t’a rembarré plusieurs fois et tu en fais toute une affaire.
Tout le monde le sait, qu’il est pète-sec, et surtout envers les personnes d’un certain milieu.
C’est son tempérament, et sa ligne éditoriale.
« Je maintiens que je n’aime pas Plunkett avant tout parce qu’il tient pour évident des trucs qui ne le sont que pour lui et ceux qui le suivent depuis 10 ans, et parce qu’il envoie bouler quiconque a le malheur de ne pas trouver ça aussi évident que lui. »
Erreur. Il a une pensée cohérente, qu’il développe et illustre à l’aide de plusieurs articles par jour sur des sujets différents car d’actualité, et dont il montre qu’ils font souvent partie des symptômes d’un même problème.
C’est pourquoi, et ce n’est pas forcément évident avec le format « blog » qui pousse à réagir au quart de tour, il faut le pratiquer un peu pour comprendre le fond de son discours, qui transparaît au gré de l’écume des articles, et pouvoir peu à peu participer de manière constructive.
Et aussi, persévérer, sans trop tenir compte du ton sur lequel il peut répondre : il est aussi mordant avec toi qu’avec des amis et commentateurs de longue date. Quand il y a désaccord sur un point, il le dit vertement, ce qui n’empêche pas les accords sur d’autres points.
Certains commentateurs s’en prennent plein les dents en permanence, mais persévèrent, et détrompe-toi, il n’y a pas d’unanimisme : il y a de vrais débats.
Bref, tu en fais une affaire personnelle, alors que ce n’est pas le cas : il ne sait pas qui tu es et s’en fout. Des petits bloggeurs comme toi, il y en a des milliers et des milliers. Désolé, mais tu n’es rien.
Tout ça, c’est de l’ego de bloggeur, Fik. Ici, tu es le petit maître de ton petit blog ; chez les autres, non. Tu n’as pas 30 ans et une petite intelligence encore en formation, il en a plus de 65 et un bagage colossal.
(Tous les vendredi, il participe au « grand débat », sur Radio Notre-Dame, avec un protestant et un orthodoxe ; c’est affolant comme sur tous les sujets, en 3 phrases il te resitue la chose et arrive à dire 2-3 idées pertinentes, claires et concises, quand les autres bafouillent, pinaillent, brodent car ils n’y connaissent rien, etc ; franchement, il est à 15 bornes au-delà. Ce bonhomme est une brute, un monstre de culture, et j’imagine un travailleur acharné. Après, être d’accord ou non, c’est autre chose.)
Tout ce que tu ébauches dans cet article, c’est en effet ce qu’il développe depuis 2007 (ça fait pas 10 ans…) sur son blog. Bref, toutes ces questions, tu as de quoi les potasser et les creuser en lisant ses archives. Tu peux faire un bond de géant en quelques semaines de lecture. Pas une lecture format « blog », en virevoltant ; lis-le comme tu lirais un bouquin. Et fais-toi un avis, ensuite.
Il n’y a pas d’égo : ce mec agit comme un connard. Un connard intelligent et cultivé, peut-être, mais un connard. J’ai mieux à faire que lire un connard qui me traite comme un crétin quand j’ose l’ouvrir.
Fin du débat.
La question est et demeure: comment les convaincre de nous voir comme des alliés!?
Ils nous traitent de fachos mais la quasi totalité des soutiens de la manif pour tous est aussi opposée à cet aéroport! Par contre je ne sais pas combien il y avait d’anti-mariage gay parmi les 50 000 de nantes… il devait bien y avoir quelques familles non?
Personne pour leur rappeler qu’en 40, les communistes et les nationalistes ont fait cause commune dans la résistance, en dépassant leur haine et leur idéologie incompatible…?
Pour revenir à NDDL, j’attends qu’on me démontre que les Blackblocs (que j’estime à 20-25) et les autres voyous (une centaine) squattent la ZAD.
Certes il y a là-bas, des marginaux (euh… ça veut dire quoi?), des punks, des ruraux, des lazarcois plus affûtés, un roulement peut-être de militants de la Confédération paysanne, des RG bien sûr, mais c’est trop boueux et malcommode pour les casseurs, surtout l’hiver, avec la saison de pluies que nous avons subie.
Cherchez des citadins, chauffés au gaz, peut-être même des petits bourgeois en révolte adulescente, comme le sucre d’orge qui s’est fait casser Rue Caumartin à Paris.
Il est facile de dire que les débordements sont dus à la provocation policière. La préfecture avait annoncé 2 jours avant déjà que le centre-ville serait interdit à la manifestation; et les heurts ont eu lieu dès le début de la manifestation, rue de Strasbourg où tags, dégradations sévères et caillassage des forces de l’ordre ont eu lieu. Le barrage à Commerce n’est donc qu’un prétexte facile pour légitimer la violence stupide de la part de militants qui de toute façon avaient prévu de guerroyer, vu leur équipement et l’outillage apporté. La préservation du centre ville était donc une mesure de sécurité salutaire.
Il me paraît aussi abusif de comparer ça à la manif pour tous des Champs-Elysées, où les heurts ont été causés par la pression de la foule contenue dans un espace bien trop étroit. Ici la place étaient plus que suffisante pour laisser circuler l’ensemble de la manif, et cela ne légitime pas l’attaque de commerces et de biens privés.
Pour le reste, c’est vrai qu’on ne parle pas assez du projet en lui-même et de la réussite incontestable de la mobilisation (même si je suis favorable au projet de NDDL).
Et c’est idiot de demander aux zadistes de faire le ménage dans leurs rangs, la raison d’être de la zad s’appuie justement sur ces éléments radicaux qui sont seuls capables de tenir tête aux forces de l’ordre sur le terrain. Sans la Zad et les radicaux, NDDL serait déjà bétonnée depuis 2 ans. Ils ont au moins la force d’être déterminés et ne reculent pas devant le combat.
Je ne crois justement pas que les casseurs soient les Zadistes, Catonéo à mon avis a raison là-dessus.
Quant à mes comparaisons, vous avez constaté par vous-même que je les nuançais déjà dans l’article.
Les zadistes sont les mêmes qui ont agité Nantes samedi dernier. En ville ils cassent, brûlent et agressent les CRS. Sur la ZAD, ils édifient barrages, tranchées et agressent les moblos. Il y a bien sûr sur place des punks à chiens et des désoeuvrés qui passent le temps en se droguant, mais lorsque il s’agit d’affronter l’Ordre, ce sont bien les mêmes anarcho-autonomes qui entrent en action.
Je trouve aussi carrément exagéré de mettre sur le même plan mariage pour tous et nouvel aéroport, vous avez peut-être écrit un peu vite. Je suis personnellement plutôt favorable à l’aéroport pour des raisons de sécurité, d’économie, d’urbanisme que je peu développer si vous le souhaitez, tout en étant radicalement opposé à l’union L, G, B,T et autres mutants.
L’affaire de l’aéroport est politique mais est mûe par des ressorts que vous ne connaissez visiblement pas, mais dans le fond il ne s’agit que d’enjeux superficiels (argent, politique, développement), rien à voir avec les enjeux anthropologiques, philosophiques et religieux soulevés par la loi Taubira.
Cependant je salue votre approche clairvoyante de la manifestation, j’ai d’ailleurs suite à notre altercation 😉 sur fb édité un billet qui remets les choses aux clair concernant la manif et son bilan.
Beau billet, qui dit clairement ce que j’essaie de faire comprendre à mes amis depuis samedi (à part le fait que je n’aime pas les Bonnets rouges et que j’aime bien Patrice Plunkett). Je suis sidérée du « deux poids deux mesures » qui sévit un peu trop chez les « cathos de droite » depuis samedi : toute la sympathie va aux forces de l’ordre, tous les opposants à NDDL sont considérés comme des vilains-méchants-pas-beaux-casseurs-en-puissance-qui n’ont eu que ce qu’ils méritaient.
En même temps, je souscris aux réserves de l’ami PMalo sur ceux qui battent le pavé depuis des décennies. Souvenir d’une manif de gauche qui s’est fait pourrir par des casseurs pros sans que la police intervienne et pendant laquelle nous étions encerclés sans pouvoir sortir ni nous mettre en mouvement. Ce jour-là, j’ai eu peur des casseurs, de la police et des mouvements de foule. Comme quoi, le pouvoir change, les techniques de « gestion de manifs » demeurent.
@bretteur808 L’enjeu de NDDL n’est pas uniquement économique, il est aussi écologique. Le site est extrêmement riche en biodiversité, rempli d’espèces menacées. Une espèce protégé n’est uniquement un bestiau coloré sur lequel on s’extasie. Les espèces protégées le sont car leur disparition aurait des conséquences sur l’équilibre des écosystèmes, donc sur la qualité de notre environnement. Or un écosystème rend de nombreux services: fonctionnement des agrosystèmes (pollinisation, vie du sol, etc), épuration des eaux, etc, etc… autrement dit, des fonctions vitales à l’échelle de l’humanité entière. Il n’y a qu’à penser à la baisse massive du nombre d’abeilles et à la menace qu’elle fait peser sur l’agriculture mondiale. Fik a raison dans sa comparaison avec le mariage homosexuel (j’aurais ajouté la PMA et la GPA). L’homme souhaite se libérer des contraintes de la nature et, ce faisant, provoque des catastrophes encore plus grandes.
Tout à fait, les forces de l’ordre ont agit de manière critiquable: elles ont laissé la situation s’envenimer avant d’intervenir brutalement (Alliance dénonce d’ailleurs des ordres trop passifs). Le GIPN est intervenu, était-ce bien utile? Ils ont dégagés certains secteurs en appui des crs et moblos de manière violente, de nombreux blessés dont certains graves ont été relevés (un homme a perdu un oeil). Des enfants et des personnes qui n’avaient rien à voir avec les casseurs ont été blessés, choquées par les grenades assourdissantes, les gaz, les LBD, les coups de matraques. Certains n’avaient jamais vu de CRS, d’autres se demandaient qui étaient ces types à moitié en civils mais casqués (la BAC bien sûr).
Les secouristes de la manif dénombrent une cinquantaine de blessés (à vérifier).
Beaucoup de dommages collatéraux donc mais une gestion lamentable au niveau de la hiérarchie (commissaire et préfecture).
Il est naturel que l’homme aménage le territoire en vue de développer son mode de vie. Un plan écologique a été développé par Vinci afin de transférer les espèces protégées. Après, j’ai beau être un amoureux de la nature, qu’est ce qu’on s’en fout d’un triton ou d’un crapaud face au développement nécessaire de tout l’Ouest de la France…
« Ce mec agit comme un connard. Un connard intelligent et cultivé, peut-être, mais un connard. J’ai mieux à faire que lire un connard qui me traite comme un crétin quand j’ose l’ouvrir. »
Bref, une question d’ego.
Fin du débat.
@bretteur808
Pour le développement de « tout l’ouest de la France » commençons par saturer l’aéroport de Nantes-Atlantique qui est d’un calme inquiétant chaque fois qu’on y fait un reportage. Faut voyager un peu et voir ce qu’est un aéroport saturé, en Grande Bretagne ou en Asie !
Cet argument est brandi par les bétonneurs, mais pas par l’Aviation civile.
Non, ce n’est pas une question d’égo, je ne sais pas combien de fois il faudra que je le dise.
« Je ne veux pas m’intéresser à ce que pense quelqu’un, même si ça peut me faire progresser, même s’il est passionnant, même si xxxxxxxxxxxxxxxxxxx, parce que c’est un connard parce qu’il m’a traité de manière un peu condescendante. »
Ta seule explication et justification se résume à ce mot : « MOI ».
N’est-ce pas la définition même du problème de petit égo un peu froissé ???
Il me semble avoir explicité plus haut d’autres raisons qui font que je ne le lis plus, et qui tiennent à ce qu’il est lui.
Catoneo, pour habiter sous le couloir aérien, je peux vous dire que l’aéroport actuel est loin d’être en léthargie, on peut aussi parler des incidents de vol réguliers au dessus de cet plateforme qui, au dire d’un contrôleur aérien que j’ai rencontré sont chaque année plus nombreux et remettent en cause la sécurité générale. Beaucoup de pilotes paraît-il craignent cet aéroport pour ce manque de sécurité. Et en-dessous de ce couloir, il y a des dizaines de milliers d’habitants; le dernier incident grave remonte à 2 mois seulement.
Remarquons la grande discrétion d’Action Antifasciste Nantes qui ne s’exprime pas sur le sujet… #jdçjdr 🙂
Fik, on parle de toi en bien chez Plunkett. 😉
Euh… « Scoop », c’est moi. 😉
J’avais vu 😉
Il y a plus que le commentaire de Marie-Ange ou ça se limite à ça ?
Ah, ben t’es allé voir ?!
C’est un bon début, non ? Et ce n’est pas la première fois. Certains ont même déjà pris ta défense.
http://www.citizen-nantes.com/article-recit-d-un-tir-de-flash-ball-zele-sur-un-photographe-122735770.html#fromTwitter
Manifestement, les policiers, ne pouvant attraper les vrais fauteurs de trouble, se sont vengés sur les journalistes. Ce témoignage sans équivoque vient confirmer celui de Gaspard Glantz, que j’avais tendance à suspecter un peu, suite à nos derniers accrochages. Avec celui-ci, on ne peut nier qu’il y a eu des abus.
Il y a une nuance assez essentielle dont vous ne parlez pas. (C’est une belle parenthèse HS)
Les zadistes (je dis bien ceux qui se proclament zadistes) ne vivent jamais (ou quasiment jamais) dans les zones qu’ils défendent. Pour moi, ils font d’avantage partie de la case des écolos à deux balles qui ne savent rien à ce qu’ils font.
Pour l’aéroport, c’était effectivement un projet idiot dont on peut les remercier d’avoir contribué à l’abandon.
Pour beaucoup d’autres situation, je pense notamment à la construction d’un Central Park dans l’Isère, je ne sais pas si vous en avez entendu parler, ils viennent, violent la propriété privée (pour moi c’est impardonnable), et décident d’empêcher la construction même lorsque les habitants de la commune concernée soutiennent le projet.
Dans le cas de ce Central Park, la construction aurait tout simplement pu sauver le coin. Il y aurait eu une source d’emplois, une arrivée de touriste qui aurait pu permettre à des restaurateurs et des commerçants de s’installer. Mais les zadistes, venus de la ville, n’ont jamais pu le comprendre. Ils ont tendance à préférer un monde où les humains se concentrent en ville et laissent le désert autour à un monde ‘équilibré ».
Sinon, effectivement, la presse se dévoile incapable de dévoiler honnêtement ses informations, et manipule, manipule, manipule…
Nicolas, vous en connaissez beaucoup, des zadites ?
Oui, il y a des couillons parmi eux. Comme partout.
Mais aussi beaucoup de gens intelligents, conscients, réfléchis. etc.
Quant au Center Parks en question, c’est une vaste connerie inutile.
Ne tombez pas dans le panneau des vendeurs de rêves.
Jamais un truc de ce genre n’a « sauvé » quoi que ce soit…
Le projet d’Ayraultport n’est pas vraiment abandonné, à ce que je sache.
Si des zadistes lisent ce blog -tout peut arriver- sachez qu’une ZAD est en train de se monter à qques km de chez moi.
Si intéressé, demandez mes coordonnées au tenancier. 😉
Je persiste, PMalo.
Quand on habite dans un village, que tout le monde part parce qu’il n’y a rien, et qu’on se demande dans combien d’années notre chez-soi sera devenu un désert, on a les boules.
C’est vrai qu’à court terme, c’est plus beau de voir une forêt encore en état, mais d’une part un central park, ce n’est pas bétonner quinze hectares de forêt, les arguments « écologistes » sont foireux. D’autre part, je préfère voir un central park qui aide à redonner de l’intérêt à une région plutôt que de voir… le désert pur et simple qui nous guette.
La vie en village, aujourd’hui, c’est des écoles qui ferment, poussant les jeunes couples à ne pas s’installer, des artisans qui partent à la retraite et que personne ne veut remplacer car tous les gens qualifiés préfèrent aller dans les zones actives, des difficultés à entretenir l’église, les routes, le cimetière. On se doute bien que si on ne fait rien pour attirer les jeunes, une partie de la carte s’efface. Quand on est vraiment attaché à l’endroit où l’on vit, on prend ça aussi en considération.
Où ça et pourquoi, la Zad chez toi, PMalo ?
À propos du tourisme, qui sauverait les villages : http://www.mauvaisenouvelle.fr/?article=france-villages-de-france-un-petit-lifting—303
Une question, Fikmonskov. Préférez-vous entretenir votre jardin (comme Candide), et à votre mort, laisser un agriculteur belge (pardon pour le stéréotype) acheter votre terre et tout raser ? Pensez-vous que la vie a un sens si nos enfants se cassent dès leur majorité ? Nous n’habitons pas tous dans le littoral, et le principe même d’un center parc, c’est que les gens sont logés sur place.
Moi je préfère qu’il y ait un avenir. Maintenir une activité dans un territoire, c’est tout bonnement ce qui permet d’équilibrer un peu le pays. Dans l’intérêt général, c’est éviter que demain soit des villes où se concentrent les humains entourées de déserts redoutables (Aldous Huxley), et dans un intérêt plus individuel, c’est laisser quelque chose continuer. Peut-être pas tout, mais quelque chose est déjà mieux que rien du tout.
Persistez si ça vous chante.
Si votre équation se résume à « Central Park » ou exclusif « désert », c’est un peu court.
C’est quand même un peu plus complexe que cette simple dualité.
Si votre solution pour sauver les campagnes, c’est d’y fourrer des trucs urbains, il y a comme un bug qque part.
Alphonse Allais y a pensé avant vous -mais lui c’était pour rigoler : « Les villes devraient être construites à la campagne, l’air y est tellement plus pur. »
Figurez-vous que tous les villages ne meurent pas, certains vivent encore ou revivent, doucement certes, à la marge, et ce n’est pas ce tourisme bobo qui les fait revivre.
Au contraire.
Ce sont des gens, jeunes souvent, qui reprennent les choses en main : agriculture, artisanat, des activités durables liées au terroir, à l’histoire du lieu, des trucs enracinés quoi.
Pas avec des attrape-couillons standardisés, aseptisés, disneylandisés, et chers.
Tous les arguments du genre emploi, vie locale, retombées fiscales, sont empiriquement infirmés par la réalité. Ils ne servent qu’à faire briller les yeux des bouseux du coin… et malheureusement ça marche. Pas très longtemps… mais c’est trop tard : combien de centres de vacances et autres projets mégalo tournent au ralenti, ferment au bout de quelques années, et deviennent des friches pour le coup totalement inexploitables ?
Les gens qui viennent dans ces centres ne font aucunement revivre les environs : ils arrivent, consomment en interne, et se barrent.
Les énormes boîtes qui gèrent ces centres sont délocalisées, et n’ont rien à voir avec le tissu économique local.
Tout ça, c’est du bidon, de l’opération immobilière, et ça se pète la gueule, ça fait partie de ce modèle cliniquement mort qui est en train de nous péter à la gueule.
Faut penser autrement.
Quant à la ZAD dont auquelle je causais plus haut, il s’agit d’un golf de 140 hectares, à Fontiers-Cabardès, dans l’Aude, financé par Madame Lacoste.
Deux jeunes couples de mes amis, qui s’installent en agriculture en janvier, sont directement impactés par cette grosse bouse.
Aucune réelle concertation publique, un simulacre permanent, des promesses, tout est verrouillé juridiquement et financièrement (par exemple : la municipalité devrait payer une indemnisation de 300 Euros/j pendant 30 ans si le projet capotait…) : méthodes autoritaires, anti-démocratiques, totalitaires.
Le village est coupé en deux, les anti et les pro. Ça chauffe.
« Maintenir une activité dans un territoire, c’est tout bonnement ce qui permet d’équilibrer un peu le pays. »
Si l’activité en question bousille l’essence même du territoire, non. Ou alors, construisons des mégalopoles partout, bétonnons joyeusement. Ça fera vivre nos campagnes.
« Ce sont des gens, jeunes souvent, qui reprennent les choses en main : agriculture, artisanat, des activités durables liées au terroir, à l’histoire du lieu, des trucs enracinés quoi. »
En ce qui s’agit de l’agriculture, lorsqu’ils reprennent (car ça arrive), ils achètent, rasent, exploitent. Quand je dit « rase », je suis gentil : il ne reste plus RIEN des petites fermes qui constituent vos « trucs enracinés ». Je généralise, évidemment, mais on ne peut pas dire que l’agriculture soit une bonne solution, dans la globalité.
En ce qui s’agit de l’artisanat, ça n’arrive pas, ou alors très rarement, quelques entreprises familiales tiennent encore.
« activités durables liées au terroir, à l’histoire du lieu » > des exemples précis ne sont pas de refus. Pour l’instant, quand je vois le bassin parisien, je ne suis pas très convaincu. C’est peut-être vrai au niveau des châteaux de la Loire, et encore, tout est rasé autour de ces châteaux.
« Pas avec des attrape-couillons standardisés, aseptisés, disneylandisés, et chers. » > on peut désigner ça comme ça, cela ne me pose pas de problème… Mais cependant, ceci est l’affaire des touristes. Une commune appelée Verneuil sur Avre peut illustrer ce que j’appelle « ville sauvée ». Même si je n’irai jamais passer mes vacances là-dedans, même si les industriels qui proposent ça sont probablement pourris, je vois malgré tout qu’à nous, c’est bien utile.
« combien de centres de vacances et autres projets mégalo tournent au ralenti, ferment au bout de quelques années, et deviennent des friches pour le coup totalement inexploitables ? » > ça, ça arrive encore plus souvent lorsqu’on vient empêcher leur construction. Après, je vous met au défi de répondre vous même à votre question.
En ce qui s’agit de votre situation, c’est simple, demandez à ceux qui sont pour la raison pour laquelle ils sont pour : je pense que ce sera l’intérêt collectif. Que ce soit vrai ou non, pour eux, ça profite à tous. Quelqu’un qui est contre ne pourra jamais me dire en quoi c’est intéressant d’empêcher la construction d’un golf du point de vue de l’avenir de la commune (si si, eh bien faites-le !)
Fikmonskov, je vous suggère de vous justifier. Je vous répète que dans le cas du center parc (ou du golf), le bétonnage est négligeable. Comme ils sont logés sur place (ou restent une journée et rentrent le soir), on ne construit pas d’immeubles pour loger. Par contre, que je sache, par le passé, il y avait dans tous les villages une épicerie, une boulangerie, un bistrot-auberge, une petit école. Et ce n’était pas dénaturant, ni « mégalopolisant ». C’est juste qu’aujourd’hui, l’entrée en marché des grandes surfaces (ainsi que l’arrivée de nouvelles normes plus … efficaces les unes que les autres) est une concurrence trop rude aux petits commerces. Ils n’arrivent à se maintenir que dans deux cas : ville ou/et tourisme.
« mais on ne peut pas dire que l’agriculture soit une bonne solution » Vous et PMalo (et moi avec lui) ne parlez pas de la même agriculture. Nous parlons de paysannerie, pas d’une agriculture industrielle qui est tout aussi destructrice que le golf sus-cité, et contre laquelle nous luttons, chacun à notre niveau et à notre façon.
Pour le reste, relisez mon texte sur le tourisme : il répond déjà à vos questions. Le tourisme ne sauve rien, il fait au contraire disparaitre définitivement ce qu’il prétend sauver, en le noyant sous le plastique et le béton et l’artificiel. Un village qui a été touristique ne renaitra jamais de ses cendres, quand un village mort le pourra.
Je ne suis pas convaincu que nous devenons immédiatement des villages artificiels, je ne suis pas non plus convaincu qu’un village mort peut renaître. Je dois avouer que l’idée de se laisser mourir tranquillement ne me plaît guère.
Cependant je comprends ce que vous dites. C’est trop « extrême » (un golf, ce n’est pas tout noyer « sous le plastique et le béton »). Dans tous les cas, une intervention en ZAD n’est pas souhaitable, sauf pour faire monter d’un cran les tensions et pour boucher le dialogue.
« Je dois avouer que l’idée de se laisser mourir tranquillement ne me plaît guère. » Personne ne parle de se laisser mourir. Au contraire. C’est votre « solution » qui implique la mort à court terme, pas la nôtre.
Même remarque que dans notre discussion parallèle : ne rien faire pour ne pas « provoquer », c’est ça qui mène à « se laisser mourir ». Encore une fois, nous sommes face à un monde qui veut notre mort. Il FAUT réagir vite, et parfois violemment.
« Un village qui a été touristique ne renaitra jamais de ses cendres, quand un village mort le pourra. »
Selon vous on a le choix entre « un village mort » et « un village touristique ». C’est ça que je voulais expliquer. Devons-nous laisser notre village mourir dans l’espoir de renaître de nos cendres ? Devons-nous tous nous suicider maintenant pour un monde meilleur ? Je pense que non, on doit entretenir notre jardin, nous sommes le sel de la terre.
En ce qui s’agit des provocations, elles sont vouées à l’échec car elles n’attirent qu’une majorité de regards hostiles, c’est d’autant plus vrai aujourd’hui avec la presse. Lorsqu’une décision s’impose, même lorsqu’elle est proposée par quelqu’un de pourri, elle mérite d’être débattue sérieusement. Les manifestations empêchent ces débats.
Deux points :
– Il y a tourisme et tourisme.
Offrir des lieux de vacances authentiques et sains n’est bien évidemment pas la même chose que de construire des disneyland standardisés.
Il vaut mieux, pour un village, 50 gîtes/accueil paysan/artisans/petits musée/etc etc que un seul golf ou Center Parks. C’est une évidence : dans un cas, ça fait tourner l’économie locale, on est dans la proximité, la rencontre, dans l’autre tout le fric se barre on ne sait où et on reste dans l’entre-soi de la haute.
– Vous partez du principe que, dans les discussions autour de la création de ces « grands projets inutiles » (comme il convient de les appeler maintenant), les parties en présence sont à égalité, et qu’une simple discussion entre gens de bonnes volontés suffit.
Grande naïveté.
Ces projets sont IMPOSES, sous des dehors bonhommes, avec moult promesses, grandes sentences philanthropiques, ces gens sont des professionnels rodés : ils connaissent les rouages juridiques, savent parler, ils en imposent.
Face à eux ? Un petit pépé, maire de sa commune depuis 20 ans, qui gère un budget de 3000 Euros par an et dont la plus grande réalisation est un rond-point à l’entrée du lotissement de pavillons préfabriqués, et trois pelés qui ne sont guère sortis du canton.
C’est faussé. Il n’y a pas de débat possible.
C’est facile de parler d’ouvrir des gites, mais quand il s’agit de le faire, y a plus personne. En attendant, une partie du fric se barre peut-être, mais nous, on a ce qu’il nous faut, on a ce qu’on demande : ça devient moins épuisant pour les petits commerces, les médecins etc… de se réinstaller, et au final, on peut espérer pouvoir à nouveau venir chercher son pain en vélo.
Les projets sont imposés, c’est un fait, oui. Mais on ne manifeste pas parce que c’est imposé. On manifeste parce qu’on trouve ça nul, faut abandonner les prétextes politiques et pseudo-écologiques. Et si on trouve ça nul, manifester, c’est empêcher le dialogue avec ceux qui trouvent ça bien. Comme vous l’avez dit, le village est divisé. Ce n’est pas de la faute des « pour » qui, eux, auraient pu sans problème en discuter avec vous.
« Je pense que non, on doit entretenir notre jardin, nous sommes le sel de la terre. »
Entretenir son jardin, ça ne veut pas dire lui couler une plaque de béton sur la tronche.
« Les manifestations empêchent ces débats. »
Vous avez raison : l’absence de manifestations les facilite drôlement. Vous en êtes à parler de débattre poliment quand les types en face nous alignent à la mitrailleuse lourde. C’est mignon. Con, mais mignon.
« Et si on trouve ça nul, manifester, c’est empêcher le dialogue avec ceux qui trouvent ça bien »
Sans la Zad, Notre-Dame des Landes serait construit et tout le monde s’en foutrait. Sans les manifs de je ne sais plus quand, l’école libre n’existerait plus.
Restez planqué chez vous à « débattre » si vous voulez, mais n’empêchez pas ceuc qui veulent agir de le faire. Chacun son boulot, en sommes. Sans les agitateurs, vous n’aurez bientôt plus aucun sujet de débat : tout se sera fait sans qu’on vous donne même la parole.
« Les projets sont imposés, c’est un fait, oui. Mais on ne manifeste pas parce que c’est imposé. On manifeste parce qu’on trouve ça nul, faut abandonner les prétextes politiques et pseudo-écologiques. Et si on trouve ça nul, manifester, c’est empêcher le dialogue avec ceux qui trouvent ça bien. Comme vous l’avez dit, le village est divisé. Ce n’est pas de la faute des « pour » qui, eux, auraient pu sans problème en discuter avec vous. »
Euh…
Non, rien.
Plus rien.
Oui, excusez-moi d’avoir dit quelque chose de vrai. On ne manifeste pas parce que c’est imposé. C’est une histoire de bon sens. Sinon, autant manifester contre tout ce qui est imposé. Cette idée que « c’est imposé c’est pas juste » est un autre débat sur lequel mon avis joindra sans doute le votre.
Pour en revenir à Fik, j’ai déjà dit que je soutenais très largement votre cause dans le cas de l’aéroport de Notre-Dame des Landes, qui était un projet stupide, inutile pour tout le monde, et destructeur. Mais il n’y a pas de bétonnage massif lorsqu’on construit un golf ou un center parc (je l’ai déjà dit plusieurs fois).
En m’opposant à toutes les manifestations, j’ai trop généralisé, je m’en excuse. Inutile (et mensonger) cependant de parler dans ces situations de types en face qui nous alignent à la mitrailleuse lourde, chose que vous faites souvent. C’est une image, mais une image de quoi, je le saisis mal.
Par ailleurs, même si j’estime que beaucoup de ces manifestations n’ont aucun intérêt, je ne condamne nullement, vous avez le droit. Attention cependant à respecter tous ceux que vous voulez peut-être joindre à votre cause, à respecter la propriété privée, et globalement, sur le moment, à garder d’autres objectifs que pourrir la vie.
On manifeste parce qu’on est contre ET qu’on nous impose sans écouter notre avis.
« Attention cependant à respecter tous ceux que vous voulez peut-être joindre à votre cause, à respecter la propriété privée, et globalement, sur le moment, à garder d’autres objectifs que pourrir la vie. » Sans blague. J’ai un doute : vous m’avez lu ou vous commentez en mode automatique, au jugé ?
Je vous ai lu, rassurez-vous, c’est inutile d’être méprisant. Mais bon, je commence à en avoir assez de me répéter, j’ai déjà répondu à l’ensemble de votre commentaire.
Parce que m’accuser de ne vouloir manifester QUE pour pourrir la vie des mes concitoyens, c’est pas méprisant ?
Vous, ça fait trois jours que vous vous répétez. Moi, ça fait quasiment 10 ans. Vous en avez marre ? La belle affaire…
Je crois en effet qu’il y a pas mal de malentendus…