Les événements des deux dernières années ont remis sur le devant de la scène ce qu’on appelle « la prophétie de Marthe Robin pour la France ». Elle s’est rappelée de façon particulièrement forte à mon bon souvenir par deux fois en quelques jours, me décidant à exposer le fond de ma pensée à son sujet. La première, en préface d’un livre dont je ne manquerai pas de vous parler dans les jours qui viennent. La seconde, dans un texte de Philippe Ariño, dans lequel il précise qu’elle est, cette « prophétie », « une des rares béquilles qui soutient [son] Espérance en la France catholique ».
C’est là ce qui me dérange : certains – et pas que des crétins, Philippe le prouve – croient dur comme fer que le renouveau de la France est tout proche, à cause de ces quelques mots. Ça m’inquiète pour deux choses : la première est que le risque existe de se contenter de cette espérance et de ne rien faire soi-même pour accompagner ce renouveau ; la deuxième est que la désillusion risque d’être très très forte.
Regardons donc un peu ce qu’est cette « prophétie ».
Elle se présente sous deux formes :
1 – La première prophétie a été confiée au Père Yannick Bonnet qui, en avril 1973, est allé voir Marthe Robin pour lui demander son avis sur la dégradation sociale et morale de la France (source : bulletin des EDM n°101) :
Ce n’est rien à côté de ce qui va arriver. Vous n’imaginez pas jusqu’où l’on descendra ! Mais le renouveau sera extraordinaire, comme une balle qui rebondit ! Non, cela rebondira beaucoup plus vite et beaucoup plus haut qu’une balle !
2 – La seconde prophétie a été confiée au Père Finet, cofondateur des Foyers de Charité, en 1936 (source : bulletin des EDM n°75) :
La France tombera très bas, plus bas que les autres nations, à cause de son orgueil et des mauvais chefs qu’elle se sera choisis. Elle aura le nez dans la poussière. Alors elle criera vers Dieu, et c’est la Sainte Vierge qui viendra la sauver. Elle retrouvera sa mission de fille aînée de l’Église et enverra à nouveau des missionnaires dans le monde entier.
On retrouve parfois une compilation des deux versions.
De plus, celle du père Bonnet est souvent accompagnée de l’information selon laquelle Marthe aurait dit à son interlocuteur qu’il verrait ce renouveau de son vivant.
Le père Bonnet lui-même, sur son blog, écrit ceci :
« Pour que la France, fille aînée de l’Église, se redresse spirituellement et moralement, il faut qu’elle touche le fond. Le renouveau viendra du Ciel, il sera extraordinaire. » Elle avait ajouté que je verrai ce renouveau.
Pourtant, dans la préface sus-dite, il écrit :
Marthe Robin, sans que je la sollicite sur un éventuel relèvement de la France, m’avait dit ceci : « Vous n’imaginez pas jusqu’où la France descendra, mais VOUS VERREZ le renouveau sera extraordinaire ». À l’époque, je n’avais pas douté un instant, non seulement que je le verrais, mais que […]
Il insiste lui-même sur le « VOUS VERREZ », dont il semble tirer la conclusion que Marthe lui a effectivement dit qu’il le verrait de son vivant, ce renouveau. Or, cette phrase ne dit absolument pas ça : ce « vous verrez » ne ressemble pas à une information capitale, mais seulement à une façon d’appuyer son propos : « Tu verras que j’ai raison ». De plus, en nous plaçant dans une logique chrétienne, on peut dire que « vous verrez » ne sous-entend pas « de votre vivant »…
De plus, il ne me semble pas inutile de se rappeler que nous ne savons ni le jour ni l’heure. C’est vrai pour la fin des temps, mais c’est vrai aussi pour tout le reste : je n’ai pas souvenir qu’aucun prophète de l’Ancien Testament ait jamais daté ses prophétie, ni la Vierge à aucune de ses apparitions. La méfiance me semble saine à l’encontre d’une prophétie datée.
C’est d’ailleurs ce que le père Bernard Peyrous, postulateur de la cause de béatification de Marthe Robin, affirme : « je peux vous assurer qu’on ne peut pas dire que Marthe ait fait une « prophétie » sur l’avenir de la France. Bien sûr, elle avait des opinions sur notre pays. Mais elle a rappelé plusieurs fois qu’elle ne connaissait pas l’avenir. Et surtout qu’elle se plaçait dans une autre perspective concernant le futur… »
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Pourtant, le père Bonnet est convaincu de voir ce renouveau avant sa mort, et a fini par convaincre un paquet de monde. C’est ainsi qu’il peut écrire sans frémir, sur son blog toujours, des phrases comme celles-ci :
Non, j’en suis sûr, on ne pouvait avoir pire [que François Hollande] pour diriger le pays et, compte tenu du message de Marthe, je suis soulagé, la grande dégringolade est en marche.
Ce « Youpi, tout va mal, il était temps » est profondément malsain. Si « À toute chose malheur est bon », on ne peut en revanche pas se réjouir du malheur en lui-même. D’autant moins que la tentation dans ce cas est grande d’accompagner ce malheur, voire de l’encourager, pour faire advenir le bien qui doit en découler plus rapidement. C’est en gros ce que prônaient certains lors de l’élection de 2012.
Mais même sans aller jusque là, je crains que cette certitude que tout va aller mieux rapidement empêche de se préparer à ce qui va se passer avant. Ne soyons pas naïfs : ce n’est pas le mariage gay qui nous met « le nez dans la poussière ». Le mariage gay, c’est un grain de poussière dans une narine. Croire qu’on est arrivés au fond du gouffre parce qu’on a passé quelques heures en garde-à-vue ou parce qu’on risque 18 mois de prison avec sursis, ce n’est plus de la naïveté, c’est de la connerie. Voire de la folie dangereuse : il nous arrivera largement pire, c’est évident. Pour avoir une petite idée de ce qu’on risque, jetez un œil en arrière sur la Terreur, la guillotine et la Vendée ; ou sur l’Irak en ce moment ; ou sur le Kosovo. Il n’est pas impossible qu’on en arrive là, surtout si tout ce qui se passe aujourd’hui n’est comme je le pense que la continuation de la Révolution française, sous d’autres formes. Pour le moment.
Le père Bonnet, qui croit qu’il verra le renouveau de la France, ne semble pas avoir intégré tout ça dans sa pensée. Ou bien il est insensé : se réjouir de ce genre de choses n’est pas d’un homme sain. Hélas, ceux qu’il entraine à sa suite à croire que ce renouveau est tout proche risquent de déchanter sévèrement le jour où tout ça leur tombera sur la figure. Et surtout, n’y étant pas prêts, ils risquent bien de faire partie des premières victimes, et donc de ne jamais voir le renouveau.
Être empli d’espérance est une bonne chose, c’est même nécessaire pour ne pas tomber dans l’excès inverse, qui consiste à dire que de toute façon tout est foutu, qu’on ne verra jamais le mieux, et qu’on ferait mieux de se laisser crever tout en profitant un maximum de ce qu’on a maintenant, quitte à accélérer la chute.
Mais fausse est l’espérance qui conduit à s’asseoir au bord du chemin et à attendre que le mieux arrive. Cette prétendue espérance s’appelle en fait l’optimisme. Bernanos disait que l’optimiste est un imbécile heureux, et le pessimiste un imbécile malheureux.
Nous n’avons pas le droit d’être des imbéciles : un imbécile regarde le monde sans rien comprendre à ce qui se passe, et donc sans pouvoir rien faire de bon pour le monde.
Ne faisons pas de Marthe Robin une imbécile heureuse, une naïve exaltée : ce serait lui faire insulte, comme n’ose pas le dire aussi directement le père Peyrous. Et ne l’utilisons pas pour justifier notre imbécilité, ce serait encore pire.
C’est vrai dans un sens, c’est vrai aussi dans l’autre : laisser l’évocation du nez dans la poussière faire de nous des imbéciles malheureux – comme j’ai trop souvent tendance à le faire – est tout aussi insultant.
Prenons les deux, et préparons-nous au pire en sachant que le meilleur a de toute façon déjà gagné, et que si nous ne le voyons pas de notre vivant, nous le verrons de notre éternité.
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Ajout le 5 juillet : trouvé cette image sur Fb. Elle en dit beaucoup plus sur l’optimisme qu’elle ne le pense.
Rappelons qu’une tortue qui se retrouve sur le dos finit par mourir.
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J’ai même envie de dire qu’on doit se préparer au pire tout en espérant qu’il n’arrivera pas… et en se mettant au boulot, donc, pour qu’il n’arrive pas, tout en sachant qu’il peut arriver malgré nous.
« Si vis pacem, para bellum. » Si tu veux la paix, prépare la guerre… et peut-être auras-tu la paix !
Le père Bonnet n’est plus tout jeune, si il espère le « Renouveau de la France » de son vivant, il va falloir que ça arrive vite. Je crois effectivement que ça arrivera, mais quand. Nous ne savons ni le jour ni l’heure.
Il l’espère, et il croit effectivement que ça arrivera vite. Ce qui est impossible.
En bref, vous faites vôtre la fameuse phrase de Jeanne d’Arc
« Il faut prier comme si l’action ne servait à rien, et agir comme si la prière ne servait à rien »
Qui aurait parié un centime d’euro sur la mobilisation de la Manif pour tous il y a deux ans ? C’est un renouveau imprévisible dû aux méthodes fort peu démocratiques du gouvernement. François Hollande et Christiane Taubira en sont responsables. Certes, le texte a été voté, le mariage gay est légal mais c’est une victoire chèrement acquise. Ils vont y réfléchir à deux fois avant de proposer des réformes aussi clivantes (comme on dit).
Désormais, ils préfèrent réformer de manière plus sournoise, comme en témoignent les ABCD de l’Egalité. Mais là aussi la contestation a été forte et le gouvernement a reculé.
Quant à la prophétie de Marthe Robin, il ne faut pas s’attendre à retrouver la France de saint Louis. Tout cela est bel et bien fini. Je crois plus à un renouveau de la France dans le service et la souffrance. Un Messie a été prophétisé aux juifs dans l’Ancien Testament mais il ne fallait pas imaginer un Messie triomphant, plutôt le Serviteur souffrant d’Isaïe. Il en est de même de la prophétie de Marthe Robin, à mon avis. Par conséquent, le père Yannick Robin a bien vu ce renouveau de son vivant.
Cet article est tout à fait bienvenue, évitant la méprise.
Le caractère prophétique, qu’on n’y croit ou non, des révélations de Marthe Robin ne peut pas être nié, et n’est selon moi pas mis lui-même en cause.
Par contre, notre attitude face à cette prophétie l’est profondément.
– L’attente passive est à proscrire. Car de toute façon, pour qu’une France anéantit puisse se relever, c’est qu’elle dispose en son sein des éléments et des ferments qui la relèveront. Et cela passe par des fondations. Mais j’ai assez peu d’inquiétudes sur ce point. Les fondations sont déjà bien plus solides qu’il y a 20 ou 30 ans, bien que cela ne sot pas encore perceptible pour tout le monde.
– L’Espérance n’en demeure pas moins une vertu théologale. C’est à dire offerte par Dieu à ceux qui croient en lui. Cela signifie que cette prophétie ne suscitent pas l’Espérance, elle la conforte. Elle devient un catalyseur, mais elle n’en est pas la source.
– La date est par contre bel et bien une considération superstitieuse, conformément à ce qui singularise la prophétie dans la perception chrétienne. Elle peut être interprétée individuellement comme le fait Yannick Bonnet. Elle n’est jamais révélée en tant que telle, justement parce que la prophétie doit être catalyseur de l’Espérance ET de l’action qu’elle suscite (son fruit). Elle ne saurait être son moteur.
Il est donc bienvenue de remettre les choses à leur place. L’Espérance, avec ou sans prophétie, nous l’avions déjà. Le fruit de l’Espérance est lui aussi déjà à l’oeuvre. Ceux qui se perdent à des considérations béates et attentistes ont juste besoin de grandir dans la foi, adulte et responsable.
Cependant, je pense que nous entrons dans une époque particulière de l’histoire de la France, où le pire va côtoyer le meilleur. Je nuancerai les propos du Père Vianney ci-dessus. Bien sûr, nous ne pouvons être fauteur de trouble dans une époque bouleversée, et nous sommes tenu à vivre en sainteté, c’est-à-dire l’accomplissement de la Volonté de Dieu. Cependant, à l’image du Christ, aimer ce monde signifie lui souhaiter le meilleur. Or, je ne pourrais contribuer à prolonger d’avantage une « paix sociale » apparente génératrice de souffrances et de violences, une paix factice comme la poussière mise sous le tapis. Des choses « vont péter » et il est bon que cela se produise. Nous tiendrons des propos qui appuieront où ça fait mal, qui provoqueront aussi des incompréhensions et des violences. Nul ne le souhaite, mais comment pourrais-je objectivement chercher à les empêcher quand on les sait tristement nécessaire ?
Et à l’inverse, le jour où une foule réagira, nous devrons nous tenir prêt à en freiner les ardeurs.
Le chrétien, au cœur des tiraillements du monde, essaie d’en amortir les chocs.
Faisant en ce moment de la psycho, et ayant eu un lien avec quelqu’un qui a vu Marthe Robin, je suis particulièrement bien placé pour savoir à quel point une prédiction un peu forte marque et conditionne l’individu qui la reçoit. En ce sens, le père Bonnet n’est absolument pas insensé, il obéit juste aux très fortes incitations qu’il a reçues mais qu’il n’arrive probablement pas à distinguer des unes des autres.
En effet, dans le contexte d’une stigmatisée visionnaire, il faut se rendre compte que tout ce qu’elle dit est bue tel l’Evangile, comme si Dieu lui-même parlait. Je ne sais pas si l’on peut se rendre compte du traumatisme que c’est quand on ne l’a pas vécu. Et mettre en place de la distance par rapport à ces paroles quand on n’est pas coutumier de la psycho, quand on a reçu le « message », et que tout va dans le même sens, on n’imagine pas à quel point c’est difficile.
La clé de compréhension à intégrer est que tous les arguments que tu présentes, Fik, sont vrais, certes, mais très cérébraux, très rationnels. Ça ne compte pas beaucoup par rapport à une expérience de prédiction vécue par le père, où tout son corps, toutes ses cellules, ont été marquées à vie par cette prédiction et lui disent qu’il a raison Autant dire que sans un travail violent sur soi-même, il risque de continuer longtemps sur ce message alors qu’en effet, de la distance s’impose.
@Let’s Comment :
Ne jamais, jamais, jamais, jamais, oublier que l’Espérance est avant tout un lâcher prise. Ce n’est pas nous qui contrôlons, maitrisons l’action.
@Polydamas : où ai-je dit l’inverse ? =)
Le lâcher prise et l’action sont excellemment distincts dans la foi. Puisqu’en sainteté, l’action effectuée n’est pas visée d’abord pour ce qu’elle produit, mais cherche à répondre à ce que Dieu attend réellement de nous.
Il manque un élément essentiel dans ton raisonnement, et qui le vide en partie de sa substance: la durée d’apparition puis de concrétisation de ce renouveau.
Ce dernier peut en effet très bien apparaître aujourd’hui (voire être déjà apparu) et mettre tout de même un certain temps à concrétiser ses bénéfices pour le pays, qui entre temps continuerait à descendre.
Il n’y aura pas de coup de baguette magique, mais plutôt un effet de ciseau…. Peut-être est-ce ce à quoi on assiste aujourd’hui?
C’est possible, à condition de croire que nous avons déjà mordu la poussière. C’est cette croyance que je dénonce avec force : non, nous n’avons pas touché le fond, pas du tout, loin de là.
Bien sûr que le renouveau peut commencer en même temps que la chute continue et s’accélère, et heureusement. Mais à croire qu’on va arrêter la chute maintenant, on risque de finir par se décourager et par lâcher au moment où il faudra impérativement tenir.
Je partage entièrement ton point de vue, et j’irais plus loin: je ne crois pas qu’il existe un « ‘plancher » en dessous duquel on ne pourrait aller. (Ce qui soit dit en passant met en lumière toute la puissance et la beauté de la Création).
J’approuve aussi l’idée qu’il faille lutter sans s’abandonner à l’espoir (=/= espérance, d’après Bernanos..; ^^).
Mais je désapprouve totalement ta conclusion: il est probable aussi qu’il n’y ait pas UN renouveau unique, cad issu d’un événement, mais plusieurs coups de reins successifs… Ce à quoi on assiste aujourd’hui dans l’auto-proclamné » mouvement de réveil des consciences » y contribue indiscutablement.
Bien malin qui peut cependant dire (a priori) le jour et l’heure…. ni même la durée de cet effet ciseau, d’où la nécessité de s’impliquer chaque jour dans nos luttes au maximum de nos possibilités, comme si on se trouvait au creux de la vague.
Mais exclure comme tu le fais la nécessité de voir des signes positifs pour nourrir son espoir est une erreur: nous en avons besoin. Autant l’intellect pour nourrir sa réflexion d’action que le coeur pour sa vertu.
« Mais exclure comme tu le fais la nécessité de voir des signes positifs pour nourrir son espoir est une erreur »
Je ne fais pas ça : j’appelle seulement à ne pas voir des signes positifs là où il n’y en a pas, et à ne pas s’aveugler à coups de signes positifs.
La version « bondieuseries » des Centuries (Nostradamus) – en encore plus vague. Ne sert qu’aux rêveurs. Au mieux.
Très intéressant, cet article.
« Le mariage gay, c’est un grain de poussière dans une narine. » : sortie de son contexte, cette phrase prend un tout autre sens ! ^^ ah ah
Attention à ne pas te faire poursuivre pour homophobie ! :p
Intéressantes aussi les définitions de l’optimiste et du pessimiste, comparées à celle de l’espérance. Comme si l’optimisme avait remplacé l’espérance, tout comme la tolérance a remplacé la charité.
De la même façon qu’être optimiste consiste à considérer l’avenir sous un angle heureux sans travail de réflexion, être tolérant consiste à supporter autrui sans avoir à s’y intéresser et encore moins à s’en occuper.
Depuis quelques temps, on modifie les définitions, on remplace les mots, on crée des non-sens, on gens les gens passifs et assistés ; et depuis seulement 2 ans, on veut donner un radical coup de changement à la civilisation. Il faudra quand même du temps pour habituer les esprits à accepter l’absurde et l’aberrant. Cela dit, on a quand même atteint le stade où les gens trouvent normal qu’on tue un être humain innocent et sans défense ; donc les choses vont peut-être arriver plus vite qu’on ne le pense.
Mais le renouveau ne pourra pas arriver en quelques années. S’il s’agit de la renaissance de la chrétienté, cela signifie que la décadence aura atteint un degré tellement inhumain et injuste que le peuple se sera rebellé. Or le peuple est encore loin de se réveiller tout entier.
On a l’impression de chuter, mais je crois que tu as raison Fik, on est encore en haut de la descente. On a l’impression de ramer, mais malheureusement c’est parce qu’on tire de lourds wagonnets vers le haut de la grande plongée à la manière d’un train sur les montagnes russes…
http://www.prophete-du-sacre-coeur.com
Oh punaise, on tient un champion, là…
Oui, un champion de classe mondiale. C’est fou le nombre de gens qui se mettent à prophétiser sur internet…
Rappelons à tout hasard que nous aurons tous notre fin du monde à nous personnellement quoiqu’il arrive. Une fois qu’on a compris ca, il n’y a plus de quoi baliser sur une prochaine apocalypse.
Hello Fikmonskov. La revolution francaise a pris fin le 18 brumaire non? Certes son écho résonne lors des periodes de révolte qui ponctuent notre histoire. Et nous chantons la Marseillaise les soirs de match mais à part ça… D’où vient le desordre du Kosovo et de l’Irak? Du communautarisme et non du la revolution française. La République et son modèle assimilationiste (aujourd’hui bien mal en point) sont un outil puissant contre ce communautarisme. Quelles sont ces nouvelles formes de la Révolution Française dont vous parlez?
Bonsoir,
Cette « jubilation » de Yannik Bonnet m’a également un peu gêné. D’autant plus que, paradoxalement, il invite à renoncer à tout espoir de redressement politique de la France… Dans ce cas, moi qui suis fonctionnaire d’Etat depuis presque 20 ans (par vocation, si, si…, après avoir dû renoncer à la carrière des armes pour un certain nombre de raisons), je n’ai plus qu’à me flinguer !
Pour en venir à la situation politique de notre pays : quand on croit avoir touché le fond, on peut encore creuser, comme l’on dit. On peut tout à fait imaginer la venue d’un monde totalement invivable…en comparaison duquel notre univers libéral-libertaire pourrissant apparaîtrait comme un Eden. Pour reprendre l’expression du survivaliste Piero San Giorgio, un monde où « le secteur tertiaire serait représenté essentiellement par la prostitution ».
Mais bon : il faut bien reconnaître que notre pays est au bord du gouffre (sans fond ?). Perte de la souveraineté, perte de tout sens de la valeur de la vie humaine, … tout cela dans l’indifférence (ou la sidération, au mieux la rage impuissante) de la majeure partie de nos contemporains. A vue humaine, la France est finie, foutue…
A court ou moyen terme, ce que je verrais, c’est plutôt la réalisation d’une des prophéties dites « du pape Pie XII », concernant notre pays.
« Après une période de dix années de prospérité et de prestige, la France, que nous aimons paternellement, retournera à ses jeux politiques favoris, à ses obsessions destructrices. Une succession de gouvernements faibles, laxistes, démagogues, laisseront se désagréger le sentiment national et les valeurs élémentaires. Une réaction brutale des forces vives et populaires du pays mettra fin à cette déliquescence voulue par certains, tolérée par d’autres. Pour ne pas sombrer, la France changera de régime sans douceur. »
Apocryphe, peut-être.. Mais ça sonne terriblement juste.
Tobey, concernant la Révolution, qui a mon avis n’a justement jamais pris fin, mais uniquement changé de forme, je vous invite à lire ceci : https://fikmonskov.wordpress.com/2013/11/13/la-reforme-des-rythmes-scolaires-de-vincent-peillon-une-decision-proprement-revolutionnaire/
L’objet de toute révolution est de faire advenir un homme nouveau dans un ordre nouveau, ce qui implique le fameux « du passé faisons table rase ». Nous sommes aujourd’hui en plein dedans : les dernières – et les prochaines – avancées sociétales ne visent en effet qu’à couper l’homme de sa nature et de la nature, avec, au bout, l’ultime révolution : l’homme né ex-utero.
Feld, cette « prophétie » dit la même chose que celle de Marthe… et que ce que je dis – et tant d’autres avec moi – depuis longtemps. Que notre civilisation est en bout de course, nul besoin d’être prophète pour le voir. Qu’elle tombera bien bas, il suffit de regarder comment nos civilisations mères sont tombées pour le savoir. Que quelque chose renaîtra ensuite, il suffit de voir que la chute des deux grandes civilisations européennes antiques a donné naissance à notre civilisation, celle qui se casse la gueule aujourd’hui.
Bref, les civilisations meurent et renaissent, c’est une évidence : tout ce qui est humain nait et meurt. Après, on peut le dire comme on veut, ça ne change rien au fait qu’on enfonce une porte ouverte.
Dans ce cas le christianisme est une revolution comme l humanisme de la renaissance. Aussi la revolution serait présente tout au long de l histoire de notre civilisation. Je comprends que l’on peut voir la filiation entre les changements societaux que nous subissons et la coupure entrel homme et la nature datant de la revolution francaise et du rationalisme des lumieres mais je maintiens que je saisis mal le lien entre les causes de la violence sous la Terreur et celles des violences au kosovo et en Irak.
« je maintiens que je saisis mal le lien entre les causes de la violence sous la Terreur et celles des violences au kosovo et en Irak. » Je n’ai pas dit qu’il y en avait : tout ce qui se passe en France n’est pas forcément directement lié à cette volonté de créer un nouvel homme : le mal s’exprime de plusieurs façons, qui parfois d’ailleurs s’opposent. Ainsi, le rejet de l’identité européenne – qui mène au communautarisme – s’oppose au libertarisme : les musulmans, ceux-là même qu’on laisse venir en grand nombre chez nous en les encourageant à rester eux-mêmes, s’empresseront de revenir plusieurs siècles en arrière.
Incohérence du promoteur du grand n’importe quoi : il ne voit pas qu’il combat dans 25 sens qui s’opposent tous entre eux… et qu’il crèvera comme tous ceux qu’il veut voir mourir.
« Dans ce cas le christianisme est une revolution comme l humanisme de la renaissance »
Non : ils ne veulent pas imposer un homme nouveau, mais donner une nouvelle place à l’homme. Rien à voir.
@Fikmonskov
« Incohérence du promoteur du grand n’importe quoi : il ne voit pas qu’il combat dans 25 sens qui s’opposent tous entre eux… et qu’il crèvera comme tous ceux qu’il veut voir mourir. »
>> Je rebondis là-dessus, non pas que je me sente concerné – vous m’avez assez fait grief, à juste titre, de ne rien promouvoir du tout –, mais parce que votre remarque me fait sourire : en tout état de cause, nous allons tous crever, quoi que nous fassions ici-bas. Il ne saurait par suite y avoir d’incohérence au regard de l’existence même, mais simplement au regard de tel ou tel objectif qu’on s’est fixé. Par exemple et là je vous rejoins volontiers, le progressiste qui croit dur comme fer au multiculturalisme et se prend ce dernier en pleine face au détour d’une rue métissée.
« Non : ils ne veulent pas imposer un homme nouveau, mais donner une nouvelle place à l’homme. Rien à voir. »
>> J’ignore qui vous désignez précisément par ce « ils », mais si je m’en réfère par exemple à Claude Tresmontant, je découvre que le christianisme serait le moyen de création d’une nouvelle humanité, en voie de divinisation… Il suffit par ailleurs d’examiner la longue histoire du christianisme pour voir combien ce que d’aucuns tiennent aujourd’hui pour une « loi naturelle » relève en réalité de constructions idéologiques patiemment édifiées – ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’il faille automatiquement, au prétexte de la (post-)modernité, les démolir.
« et qu’il crèvera comme tous ceux qu’il veut voir mourir » « Comme » ici = « de la même façon ». C’est-à-dire salement.
Je ne suis pas sûr que Tresmontant soit très orthodoxe… Vouloir créer une nouvelle humanité est contraire à l’idée que Dieu a créé l’homme à son image.
@Fikmonskov
>> A ma connaissance, Tresmontant, qui était catholique, n’a jamais été désavoué par l’Eglise pour ses travaux, au contraire (prix Maximilien Kolbe en 1973). L’image dont il s’agit dans la Genèse, c’est la part immatérielle de l’homme, qui le distingue des autres créatures. Seulement, l’homme, depuis le péché originel, est déchu et la ressemblance, brisée. La bonne nouvelle, c’est la possibilité de rachat, qui implique bel et bien de délaisser les habits du « vieil homme » au profit de ceux de « l’homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté que produit la vérité » (Ephésiens 4:24).
Dans la religion chrétienne, c’est Dieu seul qui peut « créer une nouvelle humanité » (ou plutôt racheter notre humanité blessée).
Dans les sociétés modernes, c’est l’homme, soit en tant qu’individu autonome (libéralisme) soit dilué dans la société (communisme), avec ses petits moyens matériels et sa petite raison, qui prétend se recréer tout seul.
Le modernisme (sous ses différentes versions, que l’on aurait tort d’opposer) est un messianisme sans Dieu.
(Voir tout ce qui a été dit sur « le drame de l’humanisme athée », ici où là, par untel ou untel (Lubac par exemple…))
Le christianisme reconnaît bien évidemment ET l’importance de la liberté de chaque personne ET l’importance de la société dans laquelle évolue chaque personne, qui sont à articuler et non à séparer, et place le tout sous la primauté de Dieu.
@PMalo
>> Deux remarques :
– En effet, selon la doctrine chrétienne, seul Dieu peut renouveler l’homme. Dans les faits, cependant, le christianisme se donne comme un instrument d’ingénierie sociale : voir par exemple Pierre Legendre qui explique très bien comment l’homme occidental a été littéralement fabriqué au cours des siècles, en particulier à partir du droit romain et du droit canonique.
– Le libéralisme politique ne propose absolument pas de créer un homme nouveau, mais tout au contraire de partir de l’homme tel qu’il est pour fonder un ordre social non pas idéal, mais fonctionnel, « même pour un peuple de démons, pourvu qu’il ait quelque entendement » (Kant). A la lumière de ce rappel, il est assez facile de comprendre combien notre société se révèle profondément anti-libérale dans ses diverses orientations, puisqu’il s’agit toujours de changer l’homme, soit par la grâce du progrès social, soit par la restauration d’un ordre moral…
Deux remarques très pertinentes !
Qui demanderaient des réponses fines et précises…
Pas ce soir, donc 😉
Sur le libéralisme, j’ai répondu dans l’article consacré à ce sujet. Le libéralisme politique n’existe pas indépendamment du libéralisme moral, qui consiste à « libérer » l’homme de ses limites naturelles. Ce qui entraine automatiquement l’idée d’une croissance infinie, qui oblige à transformer l’homme en un consommateur, et uniquement en un consommateur.
Nos sociétés ne sont absolument pas anti-libérales. Et je vous renvoie à mon article sur le sujet.
@Fikmonskov
>> Merci pour le renvoi, mais j’avais déjà lu votre article au moment de sa publication. Je viens de le relire et ma première impression persiste : vous vous êtes fait plaisir, en confectionnant un pot-pourri de vos détestations, pour lesquelles vous accusez le libéralisme – coupable idéal mais largement fantasmé. Faut-il rappeler en effet que les maux que vous déplorez (du mariage gay aux objectifs de croissance du pays) sont des faits de gouvernement ? Des créations grandioses d’un Etat si monstrueux qu’il entend régenter tout ou presque de la vie des individus, au mépris de leur liberté, précisément ? Ce que vous dénoncez sous le nom fallacieux de « libéralisme moral », qui n’existe pas (le libéralisme étant amoral par définition, laissant au soin de chaque individu le choix de son code de conduite, pourvu qu’il respecte le choix d’autrui, à l’intérieur du cadre général de l’Etat de droit : vous trouverez des libéraux aux convictions morales ou religieuses très différentes) et qui n’est à l’examen qu’un progressisme furieux, enfermant l’homme chaque jour davantage dans un nouvel ordre moral, établi par ces ingénieurs sociaux que sont nos responsables politiques nationaux et européens, sous influence de lobbyistes. Quant aux limites, quel tragique contresens sur le libéralisme ! Ce dernier, loin de prétendre affranchir l’homme de ses limites, en appelle au contraire à l’autonomie de chacun, conçu comme un agent suffisamment rationnel pour respecter le droit d’autrui, même s’il ne partage pas par ailleurs ses options de vie. Notre société verse quant à elle de plus en plus dans l’hétéronomie, avec une infantilisation terrible des individus, doublée d’une magnifique uniformisation : une autorité (par excellence, l’Etat, mais aussi l’Eglise, les experts divers et variés ou, dans votre cas, une Nature mythique) sait mieux que vous comment il faut vivre et vous y aidera, même (surtout ?) contre votre gré.
Entièrement d’accord avec vous Fikmonskov. Entièrement.
Et si nous allions chercher le Ciel comme les Vendéens ont été chercher Charette ?
Cliquer pour accéder à Communique_Foyers-de-Charite_Postulateur_ConferencesYannickBonnet.pdf
@ Agg. si je vous comprends bien cette infantilisation et cette uniformisation des individus ne viendrait pas du liberalisme mais d’un etat trop present (orwell sors de ce corps!)? Etrange. Il me semble que l etat (francais notamment) etait autrefois bien plus puissant sans produire les effets que vous decrivez et que nous constatons tous.
@tobey
>> Ce n’est pas un problème de puissance, mais d’attribution. Un Etat fort ne me dérange aucunement, s’il s’en tient à ses fonctions régaliennes (justice, police, défense). En revanche, lorsque l’Etat devient ce monstre tentaculaire censé pourvoir au bien-être des individus dans tous les domaines de leur existence, y compris, voire surtout, contre leur gré, là, je ne suis plus d’accord. Cet Etat-là, l’Etat-providence, est une invention récente et a pris un essor considérable au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Il ne s’est plus arrêté depuis lors. Il n’y a rien de libéral à pondre une loi spécifique pour régler les échanges privés entre individus, au prétexte de leur orientation sexuelle particulière. Il n’y a rien de libéral à décréter de façon purement arbitraire un objectif national de croissance, ou à fausser la concurrence dans tel ou tel secteur d’activité en brandissant le bâton de police pour satisfaire aux revendications d’une poignée de mafieux. Il n’y a rien de libéral à endoctriner les individus dès leur plus jeune âge dans le sens de tel ou tel progressisme moral. Il n’y a rien de libéral à ce qu’une autorité ou une autre décide si un individu a le droit de se droguer, de monnayer ses faveurs sexuelles ou de se faire assister dans son suicide. Les exemples sont multipliables à l’infini, de cette société prétendument libérale qui traite les individus comme des copeaux de bois.
Je ne sais pas bien de quels « effets » vous parlez. Bien souvent, tant chez les conservateurs que chez les progressistes, les cris d’orfraie viennent de ce qu’ils ne supportent pas qu’autrui vive d’une manière différente, sans que le ciel ne se déchire ou que le gouvernement ne s’en mêle.
« Il l’espère, et il croit effectivement que ça arrivera vite. Ce qui est impossible. »
La chute du mur aussi était impossible Fik. C’est arrivé bien plus vite que prévu.
Des miracles peuvent arriver. Les attendre est folie.
@fikmonskov. Je réponds à Agg bien que ce commentaire aurait plutôt sa place avec l’article sur le libéralisme.
@Agg. L’etat providence date certes de l après guerre mais l interventionnisme en France notamment dans le domaine économique est une vieille tradition depuis Colbert. Il me semble comme l’a fait remarquer fikmonskov dans son article que le libéralisme économique est le système économique mondial dominant. Le marché est la rrègle de fonctionnement du monde financier qui domine l economie. La france baigne dans ce bain globalisé et en souffre probablement plus que d autre à cause de cette place particulière de l etat dans son histoire. Les français attendent de l etat qu il intervinne et surtout dans les moments de detresse de notre histoire comme les guerres de religion par exemple. Aujourd’hui encore les salariés licenciés les chomeurs etc veulent etre sauves par l etat. Malheureusement l etat est devenu impuissant sur le plan économique à cause des multiples conventions et traités signés qui lui lient les mains. Dans ce desastre le politique tente de sauver la face et il simule l interventionnisme dans les domaines ou il peut encore intervenir: le societal. Loi sur le voile et mariage homo. Même le regalien l etat n a plus les moyens. Nos armées sont au bord de la rupture tellement les plans d economie budgétaire à repetition les ont fragilisé. Cet interventionnisme est un trompe l oeil.
J’ajoute qu’en faisant éclater les structures traditionnelles de la société le politique sert le marché. Il fragilise l individu en effacant des reperes millenaires et en fera un consommateur facilement manipulable. un homo economicus ideal pour nos grandes agences de publicité. Le liberalisme est une lubie car l homo economicus est un utopisme mort né.
@tobey
>> Merci de votre réponse. J’en reprends quelques passages en y ajoutant mes commentaires :
« le libéralisme économique est le système économique mondial dominant »
>> Heu… non. Les pays du monde sont des économies mixtes qui tendent à se libéraliser, c’est un peu différent. Je vous prédis d’ailleurs le sujet d’un prochain article de Fikmonskov : le TISA. (Salutations au passage !)
« Le marché est la règle de fonctionnement du monde financier qui domine l’économie. »
>> Vous parlez du ‘marché’ comme s’il s’agissait d’une entité réelle. Mais le ‘marché’ n’existe pas. Ce qui existe, ce sont des acteurs économiques dont les transactions constituent ce qu’on appelle par raccourci le marché. Et ces transactions, au niveau mondial, ne se font pas du tout sur la base du seul consentement mutuel, comme le voudrait la vulgate libérale, mais à partir de règles alambiquées, dont certaines sont d’ailleurs à l’origine de la crise dites « des subprimes » et de ses suites… Par conséquent, là encore, parler de « libéralisme économique » me paraît relever de l’abus de langage.
« Malheureusement l etat est devenu impuissant sur le plan économique à cause des multiples conventions et traités signés qui lui lient les mains. »
>> Comment expliquez-vous dans ce cas que d’autres pays, ayant signé les mêmes traités, s’en sortent très bien économiquement ? Je pense qu’il y a un moment où les Français devront assumer leurs responsabilités pour la situation économique déplorable qu’ils vivent, par leur soutien obstiné à des politiques publiques inefficaces et leur attachement à un « modèle social » qui prend l’eau de toutes parts.
« Dans ce desastre le politique tente de sauver la face et il simule l interventionnisme dans les domaines ou il peut encore intervenir: le societal. Loi sur le voile et mariage homo. »
>> Il simule avec brio, alors, parce que jamais l’Etat n’a été aussi invasif et attentatoire des libertés individuelles qu’aujourd’hui, les deux exemples que vous prenez étant particulièrement éclairants : en quoi l’Etat est-il légitime à décider de la tenue vestimentaire des individus et de leurs échanges privés ? Qui décide de l’interprétation symbolique à donner au voile et de la valeur sociale d’une union homosexuelle ? A quand une loi pour interdire aux mâles de pisser debout ? Trop tard : la proposition a déjà été faite par un député suédois (Viggo Hansen, 12/12/2012) au prétexte de l’égalité hommes-femmes et de la santé publique. Vive le libéralisme, hein.
« J’ajoute qu’en faisant éclater les structures traditionnelles de la société le politique sert le marché. Il fragilise l individu en effacant des reperes millenaires et en fera un consommateur facilement manipulable. »
>> Je crains que vous ne laissiez transparaître là votre préjugé au mépris des faits. En effet, ce que vous appelez « structures traditionnelles » renvoie en réalité à des constructions sociales récentes. En particulier, la famille nucléaire, qui serait, à en croire certains, la référence absolue et, comme vous dites, « millénaire », n’existait pas à l’époque de nos grands-parents : pour eux, la famille, c’était un clan soumis à l’autorité d’un chef et dans lequel les enfants ne recevaient pas ce débordement d’attention typiquement moderne et n’étaient pas spécialement éduqués par leurs géniteurs. Par ailleurs, si la famille nucléaire est sur le déclin, c’est au profit d’autres structures familiales tout aussi fonctionnelles (ou tout aussi dysfonctionnelles, bien sûr). Enfin, je trouve amusant cette conception du consommateur comme victime innocente de publicitaires diaboliques. Le consommateur est aussi et peut-être avant tout un acteur qui dicte au moins autant les règles du jeu qu’il ne les subit. Simplement, en France, nombre de gens souffrent d’une forme assez sidérante de schizophrénie en la matière, voulant tout, sans rien sacrifier : le produit le moins cher, mais pas de délocalisation ; le dernier gadget technologique, mais pas de course à l’innovation…
« Le liberalisme est une lubie car l homo economicus est un utopisme mort né »
>> C’est une erreur commune mais tout à fait injuste que de réduire le libéralisme à son aspect économique et encore plus à une forme de consumérisme. On peut être libéral et estimer, à l’aune de son propre système de valeurs, que la consommation de biens et de services ne constitue pas le tout de l’existence. Simplement, les libéraux considèrent que c’est à chaque individu de décider de son système de valeurs : si mon voisin juge désirable d’avoir le dernier iPhone, ça le regarde, lui et ça ne m’empêchera pas de juger plus désirable de visiter la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs. Ce qui est utopique, c’est bien plutôt l’idée qu’il serait possible de formater les individus pour qu’ils vivent tous de la même manière. Vous me direz peut-être que c’est ce que la société de consommation a réussi à faire, mais je pense que c’est une illusion d’optique, précisément entretenue par une certaine classe médiatique. Je préfère l’empirique : quand on va voir sur le terrain, on découvre la diversité des modes de vie qui se déploient aujourd’hui.
Ne souhaitant pas abuser de l’hospitalité de mon hôte, je vous propose, si vous le souhaitez, de poursuivre cette discussion sur mon blog : j’y ai consacré il y a peu quelques billets au libéralisme.
Je me souviens d’avoir parlé de cela avec Bernard Peyrous. Il m’a invitée à aller voir le site officiel (http://www.martherobin.com/site/actualites/prophetie-sur-la-france-123.htm), et m’a dit avoir essayer de discuter avec le P. Bonnet, mais sans succès. Il dit une phrase du genre « il a pété les plombs, Yannick! ». il lui reprochait de trop tirer les propos de Marthe dans le sens qui lui plaisait. bon, le plus simple, c’est d’aller revoir ce qu’il dit avec le lien que j’ai mis, c’est en gros ce qu’il m’a redit ce jour-là !
Agg : Encore une fois, vous parlez de libéralisme sans prendre en compte la différence entre le niveau national et le niveau mondial. Et donc vous discutez dans le vide.
CC, Intéressant, merci.
C’est un excellent article, excellent vraiment. Mais il y a de toute manière une incompatibilité insurmontable qui me sépare des catholiques modernes, même s’ils prétendent ne pas l’être parce qu’ils ont acheté une panoplie Don Camillo.
La « France » sans les Français leur va très bien pourvu qu’elle soit « catholique ». C’est ça, le renouveau, pour eux. C’est même souvent à se demander s’ils ne le souhaient pas. Or la France ne peut exister sans les Français. Pas plus que la Chine sans les Chinois ou l’Arabie sans les Arabes. Point FINAL.
Une fois que la France ne sera plus française, vous pensez bien comme je m’en foutrai qu’elle soit catholique ou non!
Beaucoup considèrent aujourd’hui les « cathos » comme des fous, et moi dont les ancêtres étaient « très-catholiques », mais de différente manière, je ne suis pas loin de le penser aussi.
« La « France » sans les Français leur va très bien pourvu qu’elle soit « catholique ». C’est ça, le renouveau, pour eux. C’est même souvent à se demander s’ils ne le souhaitent pas. Or la France ne peut exister sans les Français. Pas plus que la Chine sans les Chinois ou l’Arabie sans les Arabes. Point FINAL.
Une fois que la France ne sera plus française, vous pensez bien comme je m’en foutrai qu’elle soit catholique ou non! »
Vous confondez deux plans différents, et pas de même niveau.
Vous préférez le niveau « inférieur » au niveau « supérieur », tout en vous proclamant du niveau « supérieur ». Contradiction dans les termes.
Vous êtes en pleine confusion. C’est de la logique.
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Le père Yannik est retourné vers le Père ce vendredi 17 mars 2018 au soir. Sûrement que Marthe l’accueillera et lui montrera son erreur…. Prions pour lui et gardons l’Espérance…
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