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Jouer sur les mots pour mieux nous enfermer, La théorie du genre n'existe pas, Le point Godwin du genre, Najat Vallaud-Belkacen a raison
J’imagine que vous pensez que je plaisante, ou que je provoque ? Eh bien non, je suis on ne peut plus sérieux. Et je persiste : la théorie du genre n’existe pas, Najat Vallaud-Belkacem a raison.
Vous allez me répondre : il y a des colloques sur le genre à Sciences-Po, et Najat elle-même a fait signer aux syndicats un document dont l’objectif est d’expliquer « la théorie du genre à des enfants de CP », et Papa porte une robe, et Zazie à un zizi, etc.
Je sais tout ça. Et pourtant je maintiens : la théorie du genre n’existe pas. Aurais-je changé de bord ? Suis-je devenu un suppôt de l’indifférenciation homme/femme ? Suis-je devenu – horreur ! – socialiste ??? [Ajout le 13 septembre : c’est de dont m’accuse le Salon Beige. Je lui ai répondu ici.]
Non. Je me contente de parler le français.
Je répète donc : LA théorie du genre n’existe pas. Il n’y a pas UNE théorie du genre : il y a des études sur le genre, DES théories sur le genre, mais pas UNE théorie.
« Tu chipotes, Fik, et c’est pas le moment », me répondrez-vous. Vous vous planterez. Regardez, écoutez, lisez les déclarations de nos dirigeants : tous répètent à l’envie ce que je répète depuis le début de ce texte : « La théorie du genre n’existe pas ». Pas une seule fois l’un d’eux n’a dit que le concept de genre n’existe pas, que les études de genre n’existent pas.
Ce n’est pas un détail : ces gens ne sont pas cons et leur métier consiste en partie à jouer avec les mots. Ils savent très bien que formellement ils disent la vérité, et ils savent très bien que leurs opposants ont eux aussi raison de s’opposer à leurs projets.
C’est une stratégie, très bien pensée et très efficace.
Cette stratégie a deux versants. Le premier consiste à attaquer son adversaire sur un de ses vices supposés pour l’obliger à perdre tout son temps de parole en justification ridicule. C’est ainsi que la Manif pour tous a utilisé 90% de son temps de parole à se défendre d’être homophobe. Et finalement, à force de se justifier, on finit par croire qu’on l’est : c’est ainsi que Frigide passe aujourd’hui son temps à demander pardon pour l’homophobie de LMPT. C’est ainsi aussi que l’UMP n’a cessé d’accuser Jour de colère d’être une émanation du FN, alors que c’est probablement de ça que l’UMP souffre le plus, comme je l’ai déjà expliqué.
Le second consiste, quand on est attaqué sur un point, à créer un point de fixation sur lequel l’adversaire va se focaliser, jusqu’à devenir complètement obsédé par lui. Et l’obsession, on le sait, crée un discours complètement caricatural et sans la moindre nuance.
« La théorie du genre » est devenu ce point de fixation. Ils ont tout fait pour, en utilisant d’abord cette expression exclusivement, puis en changeant d’un seul coup de discours pour nier l’existence de cette théorie (ce qui est vrai, donc, puisqu’il n’y en a pas qu’une seule). Si bien que maintenant, dès que nous voyons le mot « genre » quelque part, nous hurlons tous en cœur : « C’est la preuve que la théorie du genre existe ! », sans la moindre nuance.
Alors que si on regardait la question avec nuance, que verrait-on ?
– Que la question que posent les études de genre est celle-ci : « Quelle est la part de naturel et quelle est la part de culturel dans les comportements couramment attribués à l’un des deux sexes ? » ;
– Que cette question n’est pas injustifiée : c’est une vraie question. Nous connaissons tous des femmes qui ont certains comportements dits « masculins » et des hommes qui ont certains comportements dits « féminins ». Sont-elles pour autant moins « femme » que celles qui font du shopping le samedi avec leurs copines pour acheter des fringues roses. Sont-ils pour autant moins « homme » que ceux qui boivent des bières devant la télé en se grattant l’entre-jambe ?
– Que cette question est même fascinante ;
– Et surtout que cette question peut permettre d’éviter certaines erreurs, comme celle de forcer un fils à faire du rugby « parce que c’est un sport d’homme » quand il préfèrerait faire du violon, et d’éviter à une fille qui aimerait consacrer sa vie à la recherche scientifique de se sentir obligée de se marier, « parce qu’une femme sans enfants c’est pas normal ». Erreurs qui peuvent briser une vie, ou en tout cas la fragiliser gravement et durablement.
Si la généralisation est utile et bonne, elle est naturellement limitée, parce que chacun est unique. Cette unicité, les questions de genre peuvent aider à la comprendre et à l’approfondir.
C’est pourquoi nous devrions nous intéresser à ces questions. Au lieu de ça, nous nous sommes enfermés dans un refus catégorique, qui nous oblige à nous réjouir de ce qu’un maire offre des cartables roses aux filles et bleus aux garçons, juste parce que ça fait hurler les féministes. C’est crétin. C’est crétin et c’est du pain-béni pour nos opposants : nous sommes effectivement devenus la caricature qu’ils prétendaient que nous étions.
En bref : ne hurlons pas dès que nous entendons le mot genre. Essayons au contraire de recadrer le débat, en y faisant revenir la question du naturel. Essayons d’enrichir ce débat, de l’approfondir, de l’orienter dans le sens que nous croyons juste et bon.
C’est d’ailleurs ainsi que la caricature changera de camps : si nous sommes carrés, nous pouvons facilement montrer que nos opposants se basent quasi-exclusivement sur la théorie de Butler, féministe radicale qui a utilisé les études de genre pour dire que les comportements sexués étaient définis par les hommes depuis toujours dans le seul but d’asservir les femmes, et qu’il fallait donc supprimer toutes les différences sexuées pour enfin atteindre l’égalité.
Cette théorie là, oui : il faut la combattre. Et ce n’est globalement pas très compliqué, justement parce qu’elle est caricaturale. Mais prenons bien soin de toujours préciser que nous ne combattons pas « la théorie du genre », mais bien « la théorie de Judith Butler, extrémiste du genre ».
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BONUS : je ne résiste pas au plaisir de vous partager ce tweet superbe, qui prouve que parfois nos opposants non plus n’y connaissent rien :
Raison de plus pour nous former.
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Je comprends ta démarche, mais je crois que vouloir imaginer du positif dans les études du genre est naïf et dangereux, même par pure stratégie, je pense qu’on se fait aussi avoir complètement en allant dans ce sens. Je m’explique :
En rentrant dans ces questions qu’on nous pose sur un plateau, à terme on sera obligé de donner raison à certaines idéologies, parce qu’on sera obligé d’admettre que non, tout n’est pas naturel dans les sexes – ce qui est vrai, donc indéniable – , et donc oui on peut être librement aussi féminin ou masculin qu’on le souhaite, indifféremment de notre sexe biologique. Et quand bien même nous aurons argumenté que « oui, mais pas complètement, enfin ça dépend », on se sera fait avoir parce qu’en réalité on nous aura mis le nez sur cette question du genre, on se sera engouffré dedans (« c’est fascinant ») et on passera complètement à côté du vrai problème. Et la situation n’ira pas mieux pour nos gosses.
Pour moi le problème n’est pas » pourquoi devrait-on mettre du bleu aux garçon et du rose aux filles »! mais bien plutôt : « Pourquoi les garçons ne veulent plus être des garçons et les filles, des filles ? », « Pourquoi les garçon ne sont plus attirés par la masculinité et veulent se découvrir plus féminins et inversement avec les filles ?! ». Parce que sans ça on s’en foutrait pas mal du genre ! Pour moi cela rejoint à terme la question de l’homosexualité. Il y en a toujours eu, mais il semblerait qu’aujourd »hui quand même bien plus qu’à d’autres époques, ce n’est pas pour rien. Ainsi la question : « Pourquoi mon fils ne pourrait-il pas être homo, après tout s’il est comme ça ?! » est à mon sens piégeuse parce qu’elle empêche de se poser la question : « Pourquoi il y a autant de jeunes qui deviennent homos, et donc qui refusent d’assumer leur masculinité ? » Et donc « Pourquoi mon gamin ne veut pas devenir un homme ?! » (Je pense en effet que pour une partie des homosexuels aujourd’hui c’est lié, mais c’est une théorie personnelle) Mais dès lors qu’on se sera posé ces questions de genre d’orientations, alors nous deviendrons de gentils pères, toujours plus tolérants et ouverts aux désirs de leurs enfants, que du positif à vrai dire ! Et pourtant de plus en plus de gosses fuiront ce qu’ils sont au risque de se perdre, parce qu’on aura accepté comme état de fait les conséquences sans comprendre et réparer la faille à la base, que viennent approfondir encore plus ces théories du genre.
Alors, oui soyons plus intelligents dans nos débats, plus pro, apprenons à connaître nos sujets, pointer telle théorie pour être efficace (même si les autres ne vaudront pas mieux) mais surtout, surtout… tout en étant à l’écoute de nos enfants et de leurs particularités, apprenons à nos garçons à devenir des hommes et à rêver de le devenir (ce qui a disparu) !!! Et à nos filles à devenir des femmes et à y trouver leur accomplissement (idem). Après le bleu, le rose, les muscles pour les garçons ou les manières pour les filles, la nature, la culture… le vrai problème n’est pas là, ne nous y trompons pas.
Je crois que tu n’as pas bien compris mon texte. Tout ce que tu dis, je le dis aussi. Mais on ne fera pas de nos fils de vrais hommes en les forçant à porter du bleu et à cacher leurs sentiments, tu es assez bien placé pour le savoir.
La question que tu poses, elle peut trouver des réponses dans ces questions-là. Ne nous privons pas d’un outil parce que nos adversaires l’utilisent mal. Au contraire, retournons-le contre eux, et à notre avantage.
En l’occurrence, les « adversaires » se retrouvent aussi dans ce texte. Simplement, ils pourraient peut être expliquer qu’on n’est pas moins viril qu’un autre lorsqu’on est homosexuel.
Paradoxalement – ou pas – la bonne question est de faire de « vrais hommes » et de vraies femmes ». Des gens qui vivent bien dans leur peau, qui vivent bien avec les autres et qui regarderont leurs ainés et leurs querelles avec non pas de l’incompréhension mais le soulagement d’être sorti de ces querelles absurdes. Si nous pouvions léguer cela à nos puinés, ce serait pas mal, non ?
En tout cas, Fik, ton texte et ton raisonnement est intelligent et clair. J’ai eu plaisir à le lire et je me retrouve dans la plus grande partie. Ca fait plaisir, je t’assure.
A reblogué ceci sur Ski nautique, kryptonite et rodomontadeset a ajouté:
Parce que j’ai toujours eu la flemme d’écrire un article sur le sujet…
Vous pourriez développer le passage « ils savent très bien que leurs opposants ont eux aussi raison de s’opposer à leurs projets », j’ai du mal à comprendre de quel film vous parlez là.
On ne dit pas se gratter l’entrejambe mais : »se flatter la descendance » !! sinon très bon article rie à dire Bravo 🙂
NVB a elle-même ajouté, après avoir dit que la théorie du genre n’existait pas, qu’en revanche il y avait les études de genre. Mais on s’en fout, nous on englobe toutes ces études dans une seule grande théorie, car finalement il n’y a qu’un conclusion à toutes ces études, sur laquelle ils sont tous d’accord.
Justement non, on ne s’en fout pas : ce n’est pas conforme à la vérité.
Qu’il y ait une ou plusieurs « théories » du genre, le problème n’est jamais de réfléchir, de se poser des questions et d’élaborer des théories.
Le problème que nous pose les socialistes et les partisans de ces théories en général, c’est précisément d’imposer ces idées jusque dans les lois civiles, sans faire la différence entre les idées (pour ne pas dire l’imaginaire) et la réalité.
En l’occurrence, la théorie du genre qui nous est imposée entend dissocier l’identité sexuelle véritable, donnée par la biologie, d’une identité dite « de genre », qui serait définie par les désirs et le ressenti de la personne. Etre de genre masculin ou féminin ne dépendrait pas de ce que nous sommes réellement mais de ce que nous voulons être ou pensons être.
Dans sa forme de projet politique, cette théorie s’appuie sur le principe juridique d’égalité pour nier l’intérêt de prendre en compte la différence biologique entre les sexes, et ce de manière absolue. C’est à dire jusque là où, par nature, cette différence est fondatrice, à savoir dans le mariage et la filiation.
C’est cela qui est grave et qu’il faut combattre.
Dire que toutes les études conduisent à une même conclusion, c’est tout simplement faux. Il suffit de lire des études, des articles, des actes de colloque sur le genre pour s’en rendre compte.
Quant à la lecture des études de genre que fait le gouvernement, on ne peut pas non plus exclure qu’elle soit fausse et caricaturale.
Putain, enfin quelqu’un qui a compris ! Sois grandement remercié pour ça, j’avais l’impression de pisser dans un violon quand j’essayais d’expliquer ça à quelques uns de mon entourage, maintenant je peux leur faire lire ton article !
Bon, sinon, nul n’est prophète en son pays, donc bon courage camarade, parce que la fixation dont tu parles est tellement ancrée désormais que la raison s’est fait la malle et que les réactions des opposants aux études de genre sont complètement passionnelles, (ce qui fait le jeu des tarées façon Buttler), mais je crois qu’il faut insister sur le fait que les études de genre ne promeuvent pas l’indifférenciation, mais s’interrogent tout simplement, sur notre rapport à nous même et que, comme dans tout courant de pensée/de recherche, il y a des ayatollahs, faut juste les ignorer.
Bonne continuation.
Pingback: Najat Vallaud-Belkacem a raison : non, la th&ea...
Ce que je maintiens quand même, c’est qu’on ne parviendra pas à séparer des études de leurs conséquences idéologiques, c’est totalement illusoire.Partout où ces études passent ça fait des ravages ! Théoriquement vouloir avancer que les études du genre n’ont rien à voir avoir les idéologies qui les ont interprétées, ça fonctionne, mais dans la réalité poser ces questions de genre amènera inexorablement à prôner l’indifférenciation des sexes, parc que notre monde est comme ça aujourd’hui, il est impossible que ce soit compris autrement dans un pays où règnent féminisme & Co.
Il y a sept ans, quand tout cela semblait encore loin de nous j’avais eu une conférence d’un psychanayste spécialiste de la question ( fortement attaqué pour ses positions d’ailleurs, ce qui montre qu’avant même que ce soit chez nous c’était déjà idéologisé) et qui nous montrait déjà les dégâts que cette théorie – ou ces études si tu préfères mais c’est lié comme cause nécessaire si tu vois ce que je veux dire – faisait dans les pays où elle était « appliquée » comme la Canada… et décrivait point par point ce qu’on vit aujourd’hui, même si on est pas encore au point de certains pays où l’Eglise est particulièrement attaquée sur ces questions. Nul part je ne vois ces fameux effets positifs qu’on aimerait voir germer. C’est une question honnête, mais théorique, et utopique pour moi. L’honnêteté intellectuelle la justifie amplement, mais non je ne crois pas que ça nous sauvera. Aujourd’hui il n’y a pas d’études du genre en France, il y a la théorie appliquée, la seule qui intéresse nos chez politiciens.
A en entendre certains les réactions épidermiques contre le « genre » de manière générale seraient totalement exagérée et « passionnées », sauf que les conséquences graves pour nos gosses sont là, alors bon, une fois qu’on a dit que certaines études du genre sont intéressantes on fait quoi ? Je ne crois pas à la solution de dialoguer avec ça pour prouver que nous on a compris les études, que la théorie est fausse, parce qu’en face tu n’a pas des gens aussi honnêtes que toi. Alors à la rigueur on pourra être satisfait d’avoir été honnête avec nous même, et à ce titre je crois en effet qu’il faut se renseigner, savoir de quoi on parle, mais je n’y vois pas là une solution contre l’idéologie qui, avec ou sans genre, se serait démerdée pour arriver à ses fins.
Victor Rességier : « Le problème que nous pose[nt] les socialistes et les partisans de ces théories en général… »
Le mot « socialiste » n’a rien à voir avec tout ceci.
Que certains se proclament encore « socialistes », « de droite », ou « de gauche », ne change fondamentalement rien à l’affaire ; la cause est plus profonde, et ces faux clivages de surface ne disent rien, n’expliquent rien, ce sont des mots désormais vidés de tout contenu, des emballages colorés plus ou moins différemment mais qui contiennent le même produit. Nocif.
Petit florilège sur 2 semaines environ :
Regardez QUI se bat aujourd’hui contre toutes ces « avancées sociétales » et au nom de quoi :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/09/07/l-ecologiste-contre-la-gpa-5442214.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/09/05/l-indigne-gpa-commerce-humain%C2%A0-nouvelle-forme-de-proxenetis-5441384.html
… pendant que :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/08/29/la-droite-d-affaires-acclame-manuel-valls-5436333.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/08/27/valls-2%C2%A0-un-gouvernement-tina-there-is-no-alternative-5435107.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/08/26/pour-liberer-la-croissance-les-betonneurs-veulent-annuler-la-5434635.html
Et les chrétiens, que font-ils ?
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/09/06/le-pape-francois-crosse-l-entreprise-thyssenkrupp-5441899.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/08/28/contrairement-a-macron-valls-l-economiste-jesuite-gael-girau-5435954.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/08/27/bresil%C2%A0-au-premier-debat-televise-marina-silva-pulverise-dil-5435346.html
(Désolé pour la source -unique- de tous ces liens, mais pourquoi refaire le travail dont il se charge si bien ?)
En somme (si j’ai bien compris) :
– user d’un vocabulaire rigoureux, afin de bien comprendre ce dont nous parlons et ne pas donner l’occasion de se faire traiter de bas de plafond hystérique et mythomane à tout bout de champ (occasion, aussi, de perdre son temps à se justifier) ;
– ne pas ignorer que certaines questions existent, même si les réponses à ces questions dont on nous abreuve sont souvent démentes, et ne serait-ce que pour suggérer d’autres réponses.
Vaste programme, certes, mais utile.
La prochaine fois, je vous envoie mon article avant publication et je publie le résumé que vous m’en ferez 😉
Je ne voudrais pas gâcher le plaisir des autres lecteurs – ni le mien du reste 🙂
L’ordure Agg nous insulte, tous en bloc, ici : http://lehutinmalgrelui.hautetfort.com/archive/2014/09/07/un-volcan-s-eteint-un-conservateur-s-eveille.html
Si vous voulez faire valoir votre droit de réponse…
Fausse piste à mon humble avis.
Vous raisonnez comme si il s’agissait d’un débat intellectuel rigoureux et courtois.
Le problème n’est pas tant les études de genre qui peuvent être effectivemment intéressantes d’un point de vue spéculatif, mais l’énorme propagande gouvernementale visant à transformer l’enfant pour une société idéale égalitaire utopique.
Est ce que être bac + 15 en études de genre est efficace pour contrer cette propagande ? Si certains s’y collent, tant mieux (malgré quelques aspects ludiques, le sujet est plutot aride). Mais ca va très vite s’engluer dans le gloubi-glouba politico-médiatique tant les relais de l’adversaire sur le sujet sont nombreux (il n’y a qu’à voir le nombre de colloques et comité sur le genre constitué dans l’université et meme les entreprises).
Face à cela, il me semble que le mieux est d’affirmer qu’une simple théorie (et à fortiori des théories) n’ont pas à servir de programme pédagogiques à l’école.
De ce point de vue, Farida Belghoul a il me semble la bonne approche. Ses positions sur les théories du genre sont parfois caricaturales, mais le message passe et c’est elle qui fait peur au gouvernement. Pas un bac + 15 en théorie du genre que personne n’écoute.
L’un et l’autre ne s’oppose pas, bon sang : il faut s’opposer avec force aux applications idéologiques qui en sont faites, mais ça n’implique pas de devenir un crétin qui confond tout !
Il y a un malentendu. Je crois qu’il y a deux choses :
– Se renseigner pour savoir de quoi on parle et éviter en effet de devenir « un crétin qui confond tout »
– Et l’utilisation de cette conscience comme arme pour décrédibiliser les interprétations idélogiques des études du genre en France
(Si j’ai bien compris)
Dans l’ensemble nous sommes tous d’accord sur le premier point. Suite à ton article très clair là dessus personne n’avance qu’il faut continuer à tout mélanger, mais le commentaire de Mangouste, que je rejoins, porte sur le deuxième point.
En résumé, j’inverse ton raisonnement : Il faut se renseigner, il faut être au courant mais cela ne permettra pas de combattre cette idéologie pour les arguments que Mangouste a bien mieux exprimé que moi. Merci 🙂
J’espère n’avoir déformé personne, ni ses propos ^^
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Quant à Agg, tu connais ma philosophie sur ce genre d’énergumène. S’il bavait moins je serai plus empreint à la discussion parce qu’il a surement des choses intéressantes à dire au fond et qu’en effet ma pensée est loin d’être parfaite, mais là c’est juste le plaisir de casser du sucre alors bon, qu’il s’énerve tout seul, moi j’ai plus intéressant à faire et j’apprends bien davantage dans cette discussion où on est pas traité de débile parce qu’on a pas compris quelque chose 🙂
« L’un et l’autre ne s’oppose pas, bon sang : il faut s’opposer avec force aux applications idéologiques qui en sont faites, mais ça n’implique pas de devenir un crétin qui confond tout ! »
OK, mais il n’y a aucun impératif non plus à devenir un docteur es théorie du genre.
Encore une fois que par curiosité personnelle, certains veuillent s’y coller, très bien.
Mais sur le plan personnel, ca ne fera pas de nous de meilleurs parents (des millions d’enfants ont été heureux sans que leurs parents aient lu Judith Butler). Sur le plan politique, ca ne changera rien non plus. Le débat est verouillé. Personne ne vous respectera plus parce que vous avez dit « les » théories du genre au lieu de « la » théorie du genre. Au final, vous serez toujours un immonde facho (ou un conservateur bon teint pour l’intello ratiocineur de service).
Quelque part, une petite vidéo comme celle-ci vaut bien mieux que bien des discours :
Un paquet d’enfants ont aussi été malheureux parce que leurs parents (et ou d’autres adultes) avaient une vision complètement verrouillée de leur sexe, les empêchant de s’épanouir dans tel ou tel domaine parce que « ça fait gonzesse », ou « c’est un truc de mecs ».
Évidemment, ils sont minoritaires, puisque par nature ils sont des exceptions, mais ça n’en est pas moins scandaleux.
« Quelque part, une petite vidéo comme celle-ci vaut bien mieux que bien des discours »
Parce que c’est une caricature. Nous ne pouvons pas être en permanence dans la caricature de l’adversaire, au risque de devenir la caricature de ce que nous devons être.
C’est à peu près ce que dit Philippe Ariño depuis 1 ans:
http://www.araigneedudesert.fr/tag/gender/
Tous les gens un peu sensés disent ça depuis le début.
Oui. Et on a perdu un ou deux ans à hurler comme des blaireaux, au lieu de prendre le problème à bras le corps.
Ce que j’ai essayé de faire, de façon détournée, avec ces articles :
https://fikmonskov.wordpress.com/2014/03/18/ou-legalitarisme-forcene-sort-les-femmes-de-la-cuisine-pour-les-faire-passer-directement-a-la-casserole/
https://fikmonskov.wordpress.com/2014/01/29/sil-y-avait-un-conflit-ceci-serait-un-plaidoyer-masculiniste-mais-heureusement-il-ny-a-pas-de-conflit/
https://fikmonskov.wordpress.com/2013/10/22/une-nouvelle-mission-pour-les-femen-rendre-les-zoe-a-letat-de-nature/
https://fikmonskov.wordpress.com/2013/09/26/le-jour-ou-un-article-polemique-na-pas-declenche-la-polemique-que-jattendais-mais-une-autre-que-je-navais-pas-du-tout-prevue/
Sans écrire les mots « genre », ces articles posaient la question de la nature masculine et de la nature féminine et des relations entre les sexes.
D’ailleurs, ça remonte même à plus loin :
https://fikmonskov.wordpress.com/2011/09/22/lenfer-cest-quand-lautre-nest-plus-autre/
Les commentaires sous ces articles étaient aussi intéressants, souvent.
Pingback: La caricature, genre du moment - Cahiers libres
Je précise tout de suite que je suis « dans le camp d’en face ».
Article intéressant, mais qui pose question : si vous reconnaissez une certaine validité aux études sur le genre, que vous acceptez que la différence entre les hommes et les femmes est pour partie culturelle et que (en simplifiant) une femme peut être une femme sans pour autant s’habiller en rose et un homme peut être un homme sans s’intéresser à la mécanique, sur quoi repose votre combat? le simple refus de l’homosexualité?
C’est une position qui peut se tenir mais qui vous fait avancer sur un fil….
Mon combat (je ne parle qu’en mon nom propre) repose sur le fait que je considère que les différence homme/femme sont en grande partie naturelles, la culture ne venant qu’apposer un vernis sur une réalité qui la dépasse. Vernis qui le plus souvent permet à chacun de savoir plus facilement qui il est, mais qui peut aussi avoir le tort d’accentuer la difficulté de se trouver pour ceux qui ont une personnalité plus complexe.
Il me semble que globalement que la question du genre tend à être utilisée surtout pour montrer que les différences entre hommes et femmes sont principalement – voire intégralement – culturelles, et qu’il faut donc que la société travaille à gommer toute distinction entre les sexes pour enfin que chacun puisse être vraiment soi-même. Je pense que c’est une volonté dangereuse en ce qu’elle aura plutôt pour effet d’interdire à quiconque de comprendre qui il est, et qui sont les autres.
J’en parlais déjà dans cet article : https://fikmonskov.wordpress.com/2011/09/22/lenfer-cest-quand-lautre-nest-plus-autre/
L’homosexualité – ou plus exactement la promotion permanente de l’homosexualité (l’homosexualité existe, c’est un fait, je ne m’oppose pas aux faits) – est une conséquence de ça autant qu’un outil.
Le problème avec l’article cité (l’enfer…) c’est que tu reposes ton expérience de l’altérité en couple pour faire d’un paramètre une vérité universelle. D’autres l’ont déjà mieux dit ailleurs mais il peut y avoir + d’altérité entre deux hommes de culture et d’origine sociale différentes qu’entre un homme et une femme du même milieu. Tu aurais pu dire que l’altérité de ton couple et donc la vérité universelle repose sur le fait que tu es brun et elle est blonde ? C’est tout aussi arbitraire…
En outre : tu penses qu’il y a + d’homos à cause de la promotion qui en est faite ?
Et puis j’aimerais toujours un éclairage sur la phrase « ils savent très bien que leurs opposants ont eux aussi raison de s’opposer à leurs projets »
Sur l’altérité, je vous renvoie à ça : https://fikmonskov.wordpress.com/2013/09/25/petit-point-methodologie-de-lusage-de-la-generalisation/
En clair, je ne crois pas que mon expérience soit universelle comme ça, pour le fun. Non. Je constate que mon expérience rejoint celle de beaucoup d’autres couples (mes parents en premier, puis mes oncles et tantes, mes amis, etc.), et je conclus donc qu’il y a là une partie de la vérité. Ensuite, je constate que tous ces couples ont comme seul point absolument commun à tous d’être des couples homme/femme. Je conclus donc que le critère déterminant auquel on peut lier ces différences est celui-ci.
Rien d’arbitraire, donc, mais au contraire un raisonnement tout ce qu’il y a de plus logique et rationnel. Scientifique, même.
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« En outre : tu penses qu’il y a + d’homos à cause de la promotion qui en est faite ? » Oui. Je l’explique ici : https://fikmonskov.wordpress.com/2013/07/02/theorie-du-genre-lutte-contre-les-discriminations-peut-on-parler-de-promotion-de-lhomosexualite/
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« Et puis j’aimerais toujours un éclairage sur la phrase « ils savent très bien que leurs opposants ont eux aussi raison de s’opposer à leurs projets » »
Je pense que les promoteurs de l’indifférenciation comprennent très bien que c’est ça que nous attaquons chez eux, même s’ils se cachent derrière l’excuse du « Il n’y a pas de théorie du genre ».
Rapidement :
– sur le premier point « je ne connais pas d’homos donc l’homosexualité est scientifiquement anormale », joli…
– sur le deuxième point… ouhla… en fait on ne peut plus rien pour toi depuis longtemps…
– sur le dernier point : les promoteurs du genre ne pensent pas que les détracteurs aient raison de s’y opposer ; on est d’accord mais la formulation est ambiguë
« je ne connais pas d’homos donc l’homosexualité est scientifiquement anormale »
Vous lisez ça où ?
« Je constate que mon expérience rejoint celle de beaucoup d’autres couples (mes parents en premier, puis mes oncles et tantes, mes amis, etc.), et je conclus donc qu’il y a là une partie de la vérité. Ensuite, je constate que tous ces couples ont comme seul point absolument commun à tous d’être des couples homme/femme. Je conclus donc que le critère déterminant auquel on peut lier ces différences est celui-ci. Rien d’arbitraire, donc, mais au contraire un raisonnement tout ce qu’il y a de plus logique et rationnel. Scientifique, même. »
(c’était pas très loin)
Sauf qu’on ne parlait nulle part de « la normalité scientifique de l’homosexualité ». Nulle part. Jamais. C’est vous qui avez inventé que c’était le sujet.
Les différences dont je parle sont celles entre homme et femme.
Dernière chance de commenter intelligemment.
De toute façon il y a un seul mot qui puisse d’un seul coup balayer toutes ces conn….ies sur les dérives du gender: c’est le mot de « liberté ».
La liberté, le plus fort des 3 mots de notre devise nationale, devrait à elle seule permettre de détruire nos adversaires qui veulent tout simplement l’abolir au profit de l’égalité.
Pingback: Quelques vérités sur l’idéologie du Gender … » LMPT Collectif Oise
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Bravo Fikmonskov, une pierre de plus à l’édifice de la lutte éternelle contre le manichéisme et l’esprit binaire.
Quant à cet histrion d’Agg, laissez tomber, c’est juste un coupeur de cheveux en quatre, le ratiocineur ampoulé et abscons comme l’idéologie libérale en produit à la chaîne. Il ne se nourrit que des réactions indignées que son baratin suscite, donc il suffit de le traiter par l’indifférence et plus personne ne le lit.
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