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La force de la non-violence, Opposition au mariage pour tous, ouvrir la voie à la machette
Je vous invite à lire ce très bon texte de Cyril Brun, sur Nouvelles de France. Il aborde une question que j’ai commencé à aborder dans ces pages, et que je continuerai à développer à l’avenir : celle des méthodes que nous devons adopter dans notre lutte.
À lire.
« Comme après chaque manifestation (et avant aussi du reste), ressurgit la question, lancinante… à quoi ça sert ? La loi est passée, tous des pourris, le système ceci, le système cela, nous sommes des amateurs, il nous manque une tête… Oui ! Trois fois oui tout cela est vrai. Mais, il me vient à l’esprit cet extrait bien connu de Victor Hugo :
« Dans cette diable de Vendée, il faut un général qui soit en même temps un procureur ; il faut ennuyer l’ennemi, lui disputer le moulin, le buisson (…) A cette heure, dans cette armée de paysans, il y a des héros, il n’y a pas de capitaine »
Ennuyer l’ennemi, le tarauder, lui tourner autour, lui faire perdre la tête, l’encercler de toute part, tel est le résultat de la multiplicité et de la diversité des actions qui ont été menées depuis deux ans et que, m’est avis, il faut continuer et intensifier. Plus nous les agacerons de nos veillées, contre lesquelles ils ne peuvent rien, de nos sentinelles, qui les réduisent à l’impuissance, de nos marches paisibles, sur lesquelles ils n’ont aucune prise, plus nous gagnerons du terrain.
[…] »
La suite est à lire en cliquant ici.
De cet article de Cyril Brun, je relève le refus du rapport de force, considéré comme une entrée dans le « jeu marxiste ». Je ne suis pas d’accord. Le marxisme prétend se construire sur une perpétuelle lutte des classes les unes contre les autres… or ici il n’y a pas de classes. Ceux qui sont pour ou contre le « mariage ganymède » ne constituent en aucun cas une classe. Ce sont des opinions, et le fait que l’opinion prenne le pas sur tout le reste aujourd’hui montre que la « société » n’en est plus une : les corps sociaux ont implosé.
Par ailleurs, si le nombre, argument numéro 1 de la Manif pour tous pour faire pression sur le pouvoir, n’est pas un élément d’un rapport de force, je ne sais pas ce que c’est.
En fait, je suis beaucoup moins enthousiaste que vous au sujet de cet article. Tout ce que Cyril Brun propose, c’est de continuer les actions de harcèlement en attendant « l’après ». Il serait plus honnête de dire qu’on ne sait pas quoi faire d’autre…
Je ne crois pas non plus au général providentiel qui va retourner la situation, pour la même raison que j’ai invoqué ci-dessus : un homme providentiel ne suscite pas, par sa seule existence, une adhésion des masses. Il faut toujours qu’il s’appuie sur des corps constitués… or ceux-ci sont complètement atomisés. Pour ce que je vois, il n’y a que l’opinion qui fédère, et avoir la même opinion ne fait pas un corps…
Troisième critique : lorsqu’un homme providentiel se lève, ce qui suit est rarement non-violent. Ca me paraît complètement incohérent d’espérer un soulèvement populaire au nom d’une opinion (logiquement suivi du même soulèvement en sens inverse, pour ceux qui sont d’opinion opposée) et d’espérer en même temps que ça finisse autrement que dans le sang.
Je peux me tromper… mais en attendant, je reste sur ma faim…
« Raison invoquéE », mea culpa
Je développerai prochainement ce que moi j’ai vu dans ce texte. Plus tard. Pour le moment, mon énergie part ailleurs 🙂