La première partie est ici.
Cliquez sur les images pour les voir en grand et pouvoir lire la légende.
Devant une église perdue au milieu des barres d’immeubles, nous recevons une livraison de bois pour les familles les plus démunies qui ne pourraient sinon remplir les poêles que nous avons livrés.
Retour au monastère… et nous repartons en convoi réduit pour un village dans la montage. La neige tombe, nous avançons en seconde sur la plus grande partie du trajet.
Il fait nuit noire quand nous arrivons au village, dont nous ne verrons donc que le presbytère. Nous y déposons 4 ou 5 poêles, que le pope redistribuera lui-même.
L’occasion d’une petite rakija. Nous n’avons pas eu le temps de déjeuner et la fatigue commence à se faire sentir.
Le fameux poêle, que nous découvrons enfin sans son emballage.
Puis il faut repartir. La neige tombe de plus belle. La camionnette du monastère est une propulsion : nous montons à plusieurs à l’arrière pour améliorer l’adhérence dans la longue montée qu’il faut franchir. Au volant, l’assistant du pope se retourne pour raconter des blagues ; nous rions, un peu jaune…
Nous repassons par le monastère, superbe dans la nuit, puis direction l’auberge.
Les responsables du bureau humanitaire de l’association nous y rejoignent pour le diner. L’occasion de les découvrir un peu plus au calme.
Le lendemain matin, Arnaud contacte les télévisions locales pour qu’elles viennent nous filmer. Les reportages passeront dans tous les foyers serbes du Kosovo et en Serbie : ainsi ils sauront que les Français sont à leurs côtés.
En attendant le top départ, nous jouons aux cartes. Le camion qui devait apporter le matériel que nous devons distribuer a été bloqué à la douane. Un peu de zèle, sans doute destiné à bien nous faire comprendre que nous ne sommes pas complètement bienvenus ici.
Ne pouvant pas partir distribuer cadeaux de Noël, matériel de sport et vêtements neufs, qui sont bloqués avec le camion, nous allons livrer les derniers poêles.
Sur les hauts de Gracanica, une petite écolière croise le convoi.
La neige nous force à pousser le véhicule du monastère, aidés par le père de famille serbe à qui ne venons de déposer un paquet.
Plus loin, c’est la camionnette qui s’arrête au beau milieu d’une côte. Nous ne parviendrons pas à la pousser jusqu’en haut : elle devra redescendre en marche arrière pour reprendre de l’élan.
Pendant que la camionnette fait sa manœuvre, nous aidons un habitant du quartier.
Arnaud essaie d’engager la discussion avec une petite fille serbe.
Au coeur de Gracanica, un mausolée élevé en souvenir d’un petit garçon serbe tué là par une bombe de l’Otan en 1999.
Cette famille vit dans une maison en chantier, le long d’une des route d’accès à la ville, dans des conditions effarantes alors qu’il fait jusqu’à -15°C en plein jour.
Le soir, nous sommes invités par l’ancien responsable du bureau humanitaire de l’association, qui a depuis été ordonné pope et muté en paroisse. Il tient à trinquer avec chacun de nous… alors qu’il est à jeun, Avent oblige. Il finira frais comme une rose…
Le pain est rompu à la façon traditionnelle, par l’hôte et son invité, ici un de nos camarades franco-serbe.
Le lendemain, une télévision venue de Belgrade nous suit toute la journée. Le camion n’ayant toujours pas été libéré, nous livrerons encore… des poêles
Certains de mes camarades sont interviewés devant l’église du monastère. Ils exposent les raisons qui les ont poussés à venir au Kosovo.
Pendant ce temps, de jeunes habitants de la ville viennent jouer dans les jardins du monastère. Une petite soeur vient jouer avec l’un d’eux.
Pour fournir des images à l’équipe de télévision, nous repartons livrer quelques poêles qui restaient. Le refus de la douane de libérer le camion commence à nous inquiéter. Nous avons l’impression de perdre notre temps, alors qu’il y a tant à faire.
La statue de Milos Obilic, pointée vers la partie albanaise de la ville.
La première livraison est dure : la famille que nous visitons est très pauvre, et le contraste entre nous et eux est gênant. Je m’éclipse pour ne pas avoir l’air d’un paparazzi traquant la misère des autres. Cette poule, elle, n’est pas dérangée par mon manège.
Pourtant l’endroit est beau.
Famille suivante : nous sommes accueillis par les cris des cochons, et passons devant leur réserve de maïs pour l’hiver.
Nous offrons des bonbons français à nos hôtes d’un instant, qui sortent la rakija pour fêter notre visite.
Deux livraisons dans la journée. Quel gâchis. Dans la salle de réunion du bureau humanitaire de l’association, ça cogite sec pour trouver une solution pour faire libérer le camion.
Le père Serdjan devant une carte du Kosovo-Métochie. Chaque point rouge est une église : il y en a 1300 sur une surface équivalente à celle d’un département français.
Le camion ne sera pas libéré dans les temps. Nous décidons donc d’avancer notre départ d’une journée. De toute façon, nous ne pouvons plus rien faire ici. Peut-être notre départ accélèrera-t-il la libération du camion ? Nous faisons nos adieux à Serdjan, et échangeons nos cadeaux.
Avant notre départ, nous passons déposer quelques cierges, dont un au nom d’un généreux donateur de l’association, qui a demandé comme seul remerciement qu’un cierge soit déposé à Gracanica pour son défunt père.
Au moment où nous partons, nous croisons Monseigneur Théodose, évêque du Kosovo, qui connait bien Arnaud. Il nous remercie pour notre présence.
Serdjan donne à chacun des membres de l’équipe une généreuse accolade. Il parle et rigole encore plus que d’habitude, signe qu’il est profondément ému.
Alors que les portes de nos véhicules se ferment, il se retourne brutalement et rentre dans son bureau. Arnaud sait que c’est pour qu’on ne le voit pas pleurer. Pour nous, le séjour, difficile, est fini. Pour lui, ça continue, encore et toujours.
Nous laissons derrière nous cette si belle église, et ce pays que nous n’oublierons plus.
Soirée de Nouvel An à Belgrade. Sous le feu d’artifice, nous nous embrassons, heureux d’être là mais déçus de n’être pas, comme c’était prévu, au Kosovo pour commencer cette nouvelle année. Ce sera pour l’an prochain, si Dieu le veut…
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Très beau reportage photo, sobre et émouvant.