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Adolf Hitler et Philippe Pétain ne sont pas morts, Le prix Albert Moscou récompense les grands journalistes de notre siècle, propagande anti-propagandiste, Vincent Lambert doit vivre
Qu’espèrent-ils de cette affaire Lambert ?
C’est très simple : face à l’horreur de la mort qui attend Vincent, nous sommes nombreux à nous élever, à nous indigner, à hurler au scandale. À raison.
Et pourtant, ça leur servira, à eux. Quand les gens auront bien réalisé que ce qui se passe est horrible, ils pourront faire dire à tous les faiseurs d’opinion la phrase suivante :
« Oui, ce qui est arrivé à Vincent est horrible. Il aurait mieux valu qu’on puisse l’aider à mourir. »
(Avec pour les plus salauds une petit allusion à « ces parents intégristes qui nous forcent à laisser leur enfant mourir de façon ignoble ».)
Et l’euthanasie aura gagné un combat de plus.
C’est pourquoi il ne faut pas se contenter de hurler contre cette mise à mort horrible : il faut aussi redire à chaque fois que le principe même de faire mourir un handicapé est ignoble.
C’est bien plus dur… mais c’est la seule stratégie valable. Pour Vincent d’abord. Pour tous les autres ensuite.
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Si jamais je termine dans le même état que Monsieur Lambert, j’espère bien que ma famille m’euthanasiera.
Je parle pour moi, les autres font ce qu’ils veulent.
On aurait évité ce drame si les volontés de Vincent Lambert avaient été respectées
(Volontés telles que rapportées par son épouse, qui est quand même LA personne avec lequel il avait CHOISI de TOUT partager, contrairement à sa mère, qu’on ne choisit pas)
J’ai sur moi en permanence un papier qui demande de ne pas me réanimer en cas d’accident provoquant des séquelles graves. Mon épouse et mes enfants le savent.
C’est un choix mûrement réfléchi qui correspond à ma conception de la vie :
manger, marcher, se laver, aller aux toilettes, .., sans assistance
C’est mon choix et je tiens à ce qu’il soit respecté, malgré les arguties d’un certain blogueur catho breton et ses commentateurs qui prétendent qu’il est sans valeur sous prétexte qu’on ne sait pas quelle serait notre choix après.
Je me suis marié, je ne savais pas du tout ce que c’était : je peux changer d’avis ? Euh non là, t’as pas le droit, c’est la morale catholique
(il me censure, donc je n’écris plus chez lui)
Ce genre de drame peut être évité si les directives anticipées, clairement authentifiées, deviennent IMPERATIVES pour le médecin.
Je dénie en effet à quiconque, fût-il médecin, le droit de m’imposer sa volonté ou sa technicité dans ce domaine si sensible, qui n’appartient qu’à moi (et à Dieu, mais je m’expliquerai directement devant Lui).
Les médecins sont capables de mettre en oeuvre des techniques de réanimation de plus en plus performantes pour vous sauver la vie à tout prix. C’est ce « à tout prix » que je refuse, d’autant que ce prix, ces médecins tarés s’en lavent les mains, ils n’auront pas les drames à gérer derrière.
Ne pas être réanimé en cas d’accident grave, c’est une chose. Je ne crois pas que la question se soit posée en ces termes pour Vincent Lambert.
C’est une vraie question, qu’il faut effectivement soulever en famille. Mais ce n’est pas la même question que celle de savoir si on a le droit ou pas de tuer quelqu’un. Ce n’est pas la même question que de savoir si chacun a le droit de choisir sa propre mort. Ce n’est pas la même question que de savoir si c’est le rôle d’un médecin de tuer quelqu’un, même en accord avec icelui.
« C’est ce « à tout prix » que je refuse, d’autant que ce prix, ces médecins tarés s’en lavent les mains »
Le problème c’est que de l’autre côté on leur reproche facilement de n’avoir pas fait tout leur possible. Les médecins sont comme vous et moi, ils n’ont pas envie de finir leur vie en taule parce qu’un parent de patient les mènera devant un tribunal. Là aussi, se pose en fond la question de la place de la médecine et de son rôle.
Mais là non plus, ça n’est pas la question posée par cette affaire, pas directement.
Euh, les médecins sont traînés devant les tribunaux quand un gamin de cinq ans meurt après une opération des amygdales, pas quand un polytraumatisé ou une victime d’AVC massif n’ont pas pu être réanimés.
En ce qui concerne le cas Vincent Lambert, j’ai bien parlé de drame.
Vincent Lambert a été victime d’un accident de la route qui l’a plongé dans un coma végétatif dû à un trauma crânien, mais effectivement, j’ignore s’il a fallu mettre en oeuvre des techniques de réanimation très lourdes.
Ce que je demande pour moi aux médecins, ce n’est pas de me tuer, mais de me laisser partir en paix, c’est à dire de s’abstenir de la course à l’exploit technique.
« pas quand un polytraumatisé ou une victime d’AVC massif n’ont pas pu être réanimés. » Ça viendra. Très vite.
Je suis d’accord avec vous sur le fond. Je dis seulement que ça n’est pas le débat. Pas le principal en tout cas.
A noter : le témoignage bouleversant de la maman de Vincent Lambert qui vient de sortir en librairie : http://www.chire.fr/A-196844-pour-la-vie-de-mon-fils.aspx
« Pour la vie de mon fils »… Quelle hypocrisie…
De quelle vie parle t’on exactement ? Vivre immobile, couché sur un lit, ne pouvant ni parler, ni manger, ni boire ?
Oui, cette vie-là. Cette vie dont vous n’avez absolument pas le droit de décider qu’elle ne vaut pas la peine d’être vécue, comme aucune autre.
@ Fikmonskov : 11/06/2015 à 08:10
« « pas quand un polytraumatisé ou une victime d’AVC massif n’ont pas pu être réanimés. » Ça viendra. Très vite ».
Je suis certain que non : il faudrait que le Parquet, aux ordres d’un gvt qui promeut l’euthanasie et les économies dans les dépenses de santé choisisse de poursuivre les rarissimes plaintes : rarissimes car je suis persuadé que la très grande majorité des gens sont soulagés de voir leur proche (enfant, conjoint, parent,…) emporté brutalement (si l’accident met en jeu le pronostic vital bien évidemment), même si ce soulagement est emprunt de lâcheté devant la perspective d’avoir à assumer les soins d’un poly-handicapé
« Je suis d’accord avec vous sur le fond. Je dis seulement que ça n’est pas le débat. Pas le principal en tout cas. »
Je suis d’accord avec vous en ce qui concerne ce drame précis, qui n’existe que par l’ambition de certains médecins de se prendre pour Dieu, maître de la vie et de la mort.
C’est pourquoi il est nécessaire d’encadrer les dérives techniciennes de la médecine, justement pour éviter au maximum la survenue d’une telle tragédie , pour laquelle mon jugement est totalement brouillé, aucune solution envisageable ne semblant satisfaisante, Zugzwang pour les amateurs d’échecs ou lecteurs d’Obertone (La France Big Brother).
Par ailleurs, certains avancent l’argument que rendre les dispositions anticipées contraignantes briserait le lien de confiance qui doit s’établir entre le médecin et le malade.
Cette notion de lien de confiance entre médecin et malade n’a strictement aucun sens pour moi
Je viens de finir le livre de la mère de Vincent.
Cette affaire est définitivement une horreur
Pingback: Ce qu’il nous reste à faire pour sauver Vincent Lambert | Le blog de Fikmonskov
Pingback: Sur le Titanic, certains auraient eux-même rempli le navire d’eau pour ne pas couler à cause de l’iceberg | Le blog de Fikmonskov
Si pour vous une vie végétative, dans les mêmes murs, la même position, sans pouvoir communiquer, boire, manger, rire, pisser, marcher, sans même être conscient de soi et de ce qui nous entoure, vaut la peine d’être vécue, faudra vraiment que vous nous expliquiez en quoi ?!
Si pour vous, vivre se résume à respirer et être nourri comme on arrose une plante verte, vous avez une drôle de conception de la vie. C’est bien là un exemple d’orgueil humain que de donner de la valeur aux choses que la nature n’a pas prévue.
« Je viens de finir le livre de la mère de Vincent.
Cette affaire est définitivement une horreur »
Non, c’est le livre qui est une horreur, où la mère parle d’elle, encore d’elle et toujours d’elle. De ce qu’ELLE vit, ce qu’ELLE ressent, ce qu’ELLE pense. Pas une seule fois elle ne parle des volontés de son fils, de son désaccord vis-à-vis de ses convictions religieuses, de son désir de se tenir loin de sa mère.
C’est une vie, il faut la vivre, et elle vaut la peine d’être vécue, quelle qu’elle soit. Il n’y en a pas d’autre, chacun n’en a qu’une. Quelque chose d’unique ne peut être qu’infiniment précieux.
« C’est une vie, il faut la vivre, et elle vaut la peine d’être vécue, quelle qu’elle soit. »
Vous exprimez votre opinion, mais je vous trouve bien directif :
– pourquoi ce « il faut » ?
– pourquoi vouloir m’imposer votre choix ?
– pourquoi réfuter d’emblée toute opinion contraire ou simplement divergente ?
Je demande seulement que les directives anticipées soient impératives ; vous demeurez parfaitement libre (et responsable) de rédiger les votres dans le sens que vous souhaitez (ou de ne pas en rédiger et de laissez les médecins décider à votre place) ; je ne vous impose rien, je ne cherche même pas à vous convaincre du bien fondé de mon choix, je vous demande juste de le respecter.
JE NE VEUX PAS végéter cloué dans une voiturette en bouffant des nouilles avec une paille et en me faisant changer les couches trois fois par jour.
Pour moi, à mon humble avis, ce n’est pas la vie, ni même la survie
Pour VOUS, VOUS faites ce que VOUS voulez.
Vous arrivez à comprendre ça ?
Vous parlez d’imposer un choix… mais que ferez-vous en rédigeant vos directives anticipées (que vous voulez d’ailleurs rendre impératives… que vous voulez donc imposer) ? Vous imposerez à quelqu’un d’autre d’appliquer votre décision. Vous imposerez à quelqu’un de tuer un homme, vous.
La seule chose que je veux imposer, c’est de laisser la nature faire les choses. En gros, je veux imposer de ne rien imposer.
Et c’est moi l’ignoble…
Si vous n’arrivez pas à faire la différence entre
– tuer une personne, c’est à dire donner volontairement la mort à quelqu’un,
et
– s’abstenir de mettre en oeuvre des techniques artificielles de réanimation lourde pour en sortir un légume,
alors je ne peux rien pour vous
« La seule chose que je veux imposer, c’est de laisser la nature faire les choses » Parce que selon vous, brancher un polytraumatisé à une armada de tuyaux et de machines, c’est laisser la nature faire les choses ?
De quoi parlez-vous ? Vincent Lambert n’est branché à rien. Nous ne sommes pas dans un cas d’acharnement thérapeutique.
Personne n’est favorable à l’acharnement thérapeutique ; personne ne demande à la médecine de faire vivre artificiellement un homme qui sans elle ne vivrait pas. Mais encore une fois, ça n’est pas le cas dans l’affaire qui nous occupe.
Je pensais avoir été clair
Je ne vous parlais pas de Vincent Lambert ; j’ai déjà écrit dans ce billet que son cas est à mon avis un drame épouvantable, quasi insoluble, (Zugzwang).
Je vous parlais des directives anticipées
– dans lesquelles j’exprime mon refus de me voir branché à une armada de tuyaux, sans espoir sérieux de retour à une vie que j’estime vivable
– dont je demande qu’elles aient un caractère impératif pour les réa tarés préoccupés de la réussite d’un exploit technique et éventuellement de la perspective d’une publication dans une revue cotée
Et je rappelle que chacun écrit ce qu’il veut dans ses directives anticipées
Je vous avais effectivement mal compris. Pardon.
Si vous exprimez le refus de l’acharnement thérapeutique, alors nous sommes d’accord. Ceci dit, dans ce cas, la loi vous protège déjà.
Au-delà, philosophiquement, je ne peux pas vous suivre : personne ne peut exiger de quelqu’un qu’il tue un autre homme. On a aboli la peine de mort pour moins que ça.
moi je suis pour que lon debranche vincent lambert un point ces tout cest pas tuer enplus c est quand meme sa femme qui doit prendre la decision pas la mere a vincent alain
Cent pour cent d’accord avec Fikmonskov.
Tuer un handicapé par compassion. Quelle misérable foutaise !
Bonjour!
« Tuer un handicapé par compassion. Quelle misérable foutaise ! »
C’est sûr!
Mais vous battre pour les personnes à handicap y avez-vous pensé?
Quand on se retrouve à devoir gérer à soi 8 personnes à poly-handicap, quand on vous interdit de leur faire faire une sortie sous prétexte que ça dérange les « bien-portants », quand les portes sont battantes et que l’on est en fauteuil roulant, quand la loi nous interdit de rouler (quand on a la chance d’avoir un fauteuil électrique) sur les trottoirs (moteur) et sur les routes (moteur trop lent)…
Pourquoi les étiquettes ne sont-elles pas en braille ainsi que les mode d’emploi…
Sans compter les prix des soins, des équipements, des adaptations à faire à la maison…
Le cas Vincent Lambert concerne avant tout la famille, le cas de l’acceptation des personnes à handicap(s) nous concerne tous.
Quant au reste je suis en accord avec PhD et félicitations à Fikmonskov qui a su reconnaitre son erreur d’interprétation;-)
Je profite de cette intervention pour signaler une pétition qui refuse la baisse des allocations aux personnes à handicap : http://www.mesopinions.com/petition/social/baisse-allocation-aux-adultes-handicapes-modifiez/15430
Mais peut-être Fikmonskov crééra un débat à ce sujet : ACCEPTATION DU HANDICAP quel qu’il soit, et ce qui s’en suit!
MERCI de m’avoir lue jusque là
Laetitia M.