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Les cathos et la stratégie, Prier n'est pas manifester, SOS Tout-petits milite pour l'avortement
Certains n’ont toujours pas compris…
Prier n’est pas manifester.
Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme la porte, et prie ton Père qui est là, invisible ton Père voit ce qui est invisible : il te le revaudra.
Mathieu, chap. 5, v. 10-11
Si vous voulez prier, priez chez vous ou dans une église. Si vous êtes vraiment chrétiens, vous savez que ça sera tout aussi efficace ici qu’ailleurs. Voire plus.
Et si vous voulez sortir dans la rue et vous faire entendre, alors manifestez.
Mais par pitié, ne mélangez pas tout : ça décrédibilise à la fois la prière (« En fait c’est juste un truc pour faire chier le monde ») et votre combat (« Ils sont contre l’avortement uniquement en raison de leur foi… Moi je m’en fous, je suis rationnel, pas comme eux »).
Bref, c’est nul.
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Entièrement d’accord!
http://madame.lefigaro.fr/societe/jeunes-militants-anti-avortement-harcelent-des-femmes-au-planning-familial-060815-97686
Concernant l’article que tu viens de citer, je trouve… ébahissant que la justice s’occupe d’eux… Ils n’ont menacé personne, ils n’ont violenté personne, ils ont juste essayé de pousser ces femmes à réfléchir, à se poser des questions. Après cela a peut-être été vécu comme une agression, mais quand même, ça me fait mal de voir qu’on prend ces gens pour des extrémistes qui s’attaquent aux droits des femmes.
Il me semble qu’en Amérique, cela arrive souvent et n’a rien d’illégal (d’ailleurs en France je vois qu’on les arrête pour « délit d’entrave à l’IVG et à l’accès à l’information sur l’IVG », c’est délirant comme motif.).
Tout est à faire pour donner une bonne formation humaine à ceux qui de bonne foi veulent exprimer leur indignation. Je m’explique : pourquoi ne pas prendre l’initiative de s’adresser avec respect et compassion à ceux et celles qui passent par le drame de l’avortement provoqué et subi.
Un mot, un sourire, une parole courtoise ne peuvent t’elles pas être plus inspirées que de longues heures de prière publique ? Je connais l’expérience du Dr. Jesús Poveda de Agustín et j’apprécie plus les efforts pour rechercher le contact humain que le vis a vis des croyants qui ne cherchent pas à dialoguer… Encore faut il que l’on accepte de communiquer.
Ce qui n’est pas le cas des doctrinaires et des fanatiques pour qui tout est simple.
Bon courage,
Budu
Je pense que vous avez raison, André d’Aneth. Mais dans le cas présent, il y a bel et bien eu du dialogue, ils ne se sont pas juste mis à prier devant le bâtiment comme ça, ils ont d’abord parlé aux femmes et visiblement ils ont été courtois avec elles puisque le seul motif d’arrestation est « délit d’entrave à l’IVG et à l’accès à l’information sur l’IVG ». S’ils avaient été malpolis ou violents, je pense qu’on aurait trouvé des motifs plus crédibles à ajouter.
Sur le point de la prière, c’est bête de la faire en public, c’est bien différent d’une manifestation, mais il faut voir que le dialogue qui a eu lieu avant la prière est quand même le genre d’actions que nous devons soutenir.
@ Nicolas,
La version de l’association ne mentionne pas un quelconque dialogue courtois dans la compassion, mais une intrusion avec distribution de tract et des actes d’intimidation, selon un témoin présent sur les lieux.
Il s’agit d’une action militante, donc.
Ce sont bien ces différents actes qui leur valent d’être poursuivis pour entrave, et pas le fait d’avoir prié dans la rue, comme le suggère le Salon Beige, qui n’est pas toujours très honnête dans sa présentation de l’information.
D’après le texte de loi, le fait de prier dans la rue ne pourrait constituer le délit que si la prière a pour effet de perturber l’accès au locaux: sur la photo, on voit que les trois militants ne prient pas devant la porte d’entrée, on peut donc penser qu’ils ne perturbent pas l’accès.
Vous pouvez toujours estimer qu’il y a eu dialogue, ce qui est votre droit le plus strict, mais le concept de dialogue suppose une écoute mutuelle, or il ressort du témoignage cité dans l’article du Figaro, aimablement mis en ligne par notre hôte, que les militants ont adopté un autre style de communication, si je puis dire: le sermon.
Quand on sermonne quelqu’un, il n’y a pas de dialogue, on lui dit « ce que tu fais est mal » et on ne cherche pas à savoir s’il a raison de le faire, ou à connaitre ses raisons, puisque par définition on estime qu’il a tort.
Bref on est très loin de l’écoute compassionnelle ou charitable, mais plutôt dans la conversion de l’autre à ses propres croyances, par l’action militante du zélote.
Le zélote, c’est celui qui non seulement veut vivre sous l’empire de certaines croyances ou lois qui lui sont personnelles, mais qui entend les imposer aux autres sans leur demander leur avis.
Reste à voir si vous entendez réellement soutenir les zélotes, qui ne sont pas une catégorie d’êtres humains particulièrement aimables, ni aimants. Le zélote, en définitive, ne veut qu’une seule chose: avoir raison. Il est bien loin du message christique, il me semble.
Alors, réfléchissez à deux fois avant d’accorder votre soutien à leur cause, parce qu’elle n’est pas forcément celle que vous croyez.
Je suis tombé sur cette article. Cela demanderait a être vérifié, mais cela pourrait légitimer dans certains cas les prières devant les cliniques d’avortement :
http://droitdenaitre.org/un-ex-sataniste-temoigne-jai-pratique-des-avortements-rituels/
C’est un cas très précis, et donc ne remet pas en cause le fond de l’article, mais je voulais le mentionner…
« Oui, trois fois… Les avortements n’ont pas pu être faits à cause de quelque chose d’inattendu qui ne peut être attribué qu’aux prières de ceux qui se trouvaient devant la clinique. »
Si on croit à la prière, alors qu’elle soit faite devant la clinique ou ailleurs ne change rien.
Organisons des veillées perpétuelles dans une église à cet intention, ça sera tout aussi efficace.
Ou inversement, il n’est pas nécessaire de prier ostensiblement : si vous voulez prier devant une clinique, faites-le, discrètement. Là aussi, ça revient au même.
« Si on croit à la prière, alors qu’elle soit faite devant la clinique ou ailleurs ne change rien. »
Dans le cas d’une lutte contre les démons, et non d’une prière classique d’intercession, la proximité est nécessaire il me semble (les exorcismes ne peuvent pas être faits à distance).
Mais je ne veux pas polémiquer inutilement…
« Ou inversement, il n’est pas nécessaire de prier ostensiblement : si vous voulez prier devant une clinique, faites-le, discrètement. Là aussi, ça revient au même. »
Certainement.
J’avais raté le post de tshok :
« La version de l’association ne mentionne pas un quelconque dialogue courtois dans la compassion, mais une intrusion avec distribution de tract et des actes d’intimidation, selon un témoin présent sur les lieux. » > Si cette version est vraie, je trouve que le seul nom du délit est quand même un peu à côté du véritable problème.
Pour ma part j’ignore vraiment s’ils ont sermonné les femmes. Si oui, alors je vous accorde que… c’était un geste stupide, mais rien ne l’indique, et ça me surprend. C’est plutôt le genre de détails qu’en général le journalisme aime bien livrer… et cet aspect aurait au moins été évoqué lors du procès. Au niveau des tracts qu’ils ont livré, tout est possible, mais là encore rien n’a été relevé. Lorsque si peu d’informations sont divulguées, c’est généralement que le scandale n’est pas très fondé.
Malgré tout, je maintiens que pour moi la meilleure façon d’éviter des avortements « automatiques », c’est d’aller sur place, voir les femmes enceintes, et leur montrer toutes les aides dont elles disposent si elles désirent garder l’enfant. Parce que oui, aujourd’hui, il y a encore des gens qui sont là pour aider les personnes en détresse, qu’il s’agisse de jeunes étudiantes paniquées, de couples irresponsables, de pauvres, d’alcooliques, de drogués… Après, il suffit de faire de l’information, pour contrer toute la désinformation officielle.
Derrière ça, pour moi, y a toujours l’idée que le gouvernement encourage des femmes en situation difficile à se persuader qu’il n’y a aucun espoir, qu’elles perdront tout si elles accouchent, que c’est tout à fait compréhensible, que de toute façon si elles ne le faisaient pas ici, elles sortiraient toutes l’aiguille à tricoter… Alors que la vérité c’est que tout le monde a droit au pardon et à une deuxième chance.
C’est en ça que le geste de ces « dangereux extrémistes » me semble intéressant. Au niveau de leur prière en public, cependant, je suis d’accord que c’est décrédibilisant. Mais l’est-ce plus qu’une manifestation ? J’imagine bien les réactions médiatiques face à une « manif pro-vie ».
« Mais l’est-ce plus qu’une manifestation ? »
Oui : parce que ça trahit ce qu’est la prière.
C’est sans doute plus facile d’exprimer à une femme enceinte en difficulté que je ne me sens pas représenté par trois blaireaux qui prient dans la rue que de lui dire que je ne me sens pas pas représenté par 10 000 manifestants parmi lesquels de nombreux membres de mon association se sont très probablement faufilés.
Parce qu’au fond, la presse fera ressortir la même chose dans les deux cas : « ces gens sont des Fous Furieux Extrémistes Traditionalistes Fascistes Machistes Nationalistes Catholiques (FFETFMNC) »
@ Nicolas,
En France, comme dans beaucoup d’autres pays, le droit à l’avortement est connecté au droit des femmes à disposer de leur propre corps, ce qui est une conquête du féminisme aujourd’hui considérée comme normale par l’ensemble du corps social, sauf quelques attardés.
Je ne pense pas que l’Etat encourage particulièrement les femmes à avorter, tout simplement parce que ça lui coûte cher et que la question n’est plus un enjeu politique majeur en France aujourd’hui. On lui reproche même de délaisser la question de l’avortement et de laisser le champ libre aux associations d’illuminés qui s’opposent parfois violemment à l’avortement.
La création et le renforcement récent du délit d’entrave est une réponse de l’Etat à ce reproche.
Pour ma part, je ne sens pas de fébrilité de l’Etat sur ce sujet. Je crois que dans l’esprit des décideurs politiques, la question de l’avortement occupe une place très annexe. Et il y a quantité d’autres problèmes de santé publique bien plus urgents à régler.
Et puis le temps est venu d’avoir une approche pragmatique: si des associations, même religieuses, se proposent d’aider des femmes en état de détresse ou en difficulté, du moment que cette aide est utile, peu importe qu’elle tende à éviter l’avortement: il n’y a que le résultat qui compte. Et le résultat recherché, c’est d’apporter une solution à une femme qui est confrontée à un problème.
« ce qui est une conquête du féminisme aujourd’hui considérée comme normale par l’ensemble du corps social, sauf quelques attardés. »
Vous écrivez chez un de ces attardés. La moindre des choses est de rester correct envers votre hôte et ses invités. Même un attardé comprendrait ça.
« Et puis le temps est venu d’avoir une approche pragmatique: si des associations, même religieuses, se proposent d’aider des femmes en état de détresse ou en difficulté, du moment que cette aide est utile, peu importe qu’elle tende à éviter l’avortement »
Sauf que c’est faux : un site internet qui faisait tout ça a été violemment attaqué par NVB, qui a fait créer – avec notre argent – un autre site pour dire le contraire.
Donc oui, il y a bien entrave à la liberté d’information, et donc à la liberté des femmes puisqu’on ne peut être libre si on n’a pas toute l’information.
« …droit des femmes à disposer de leur corps… »
Sauf que dès la fécondation, l’ADN des cellules de l’oeuf puis de l’embryon puis du foetus n’est pas le même que celui de la mère. C’est donc un AUTRE corps.
L’argument « droit des femmes à disposer de leur corps » est inopérant pour justifier l’avortement.