Un mien ami a partagé cet article, qui m’a fait bondir. Je lui ai fait une petite analyse de texte, sans doute un peu trop rapide, mais que je vous partage ici parce que ça ouvre un paquet de pistes de réflexions.
La discussion, comme d’habitude, pourra continuer en commentaires.
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Mais elle les empêche en même temps de grandir en vendant dans d’autres villes
Encore une réaction de croissantiste forcené. Pourquoi faudrait-il forcément grandit ? Une exploitation de quelques hectares peut largement faire vivre son homme, si les prix sont ce qu’ils doivent être (c’est-à-dire, par exemple, si une grande partie du prix n’est pas utilisée… en essence pour emmener le produit à l’autre bout du monde).
Le monde n’est pas infini, la croissance non plus.
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L’augmentation des prix, qui est un moyen de sous-traiter la conséquence de son inefficacité, pénalise bien-sûr le consommateur. Celui-ci risque alors de diminuer sa consommation de pomme en se tournant vers d’autres fruits.
1. Ça oublie que, logiquement, les autres fruits suivront la même pente. Et donc non, personne n’arrêtera les pommes pour autre chose.
2. Ça oublie aussi que la qualité augmentera (parce qu’une pomme menée à maturité sur son arbre est meilleure qu’une pomme finissant de murir en camion frigo, déjà), et donc qu’on pourra manger moins de pommes tout en ne perdant rien.
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Ce risque de passer d’un petit nombre de producteurs de taille critique amortissant leurs coûts sur un gros volume à une myriade de petits producteurs non rentables n’est pas illusoire: le verger français moyen fait en effet seulement 12 ha contre… 200 ha en Argentine.
SCOOOOOP : l’agrandissement des exploitations a bousillé la qualité des produits ET la qualité de vie des agriculteurs. Cf. les suicides quotidiens. Parce que SCOOP numéro 2 : les grandes exploitations ne sont pas rentables non plus, parce qu’elles nécessitent des investissements considérables, et donc des endettements considérables. (Le seul but était en fait de forcer les agriculteurs à acheter des grosses machines, pour relancer l’économie…)
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La préférence locale, loin de favoriser les producteurs de pommes, mine donc leur rentabilité et sacrifie la filière française face aux concurrents étrangers.
Magique, celle-là : en consommant locale, on favorise l’étranger. Gag. Ben non, puisqu’on n’achète plus à l’étranger, qui lui aussi n’a plus d’autre choix que de consommer local.
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les institutions publiques commencent à faire face à des demandes… de subventions, poursuivant un cycle infernal bien connu en France où l’Etat, par ses subventions, essaie d’être la solution aux problèmes qu’il crée.
Ben oui, et pourquoi ? Parce qu’on a voulu des exploitations immenses… et donc demandeuses en matériel coutant des fortunes. Ce n’est que pour ça, les subventions. Un petit verger à taille humaine ne coûte que le prix des arbres à planter. A tout casser, on s’endette 2 ans, pour ça. Aujourd’hui, un agriculteur s’endette sur 2 générations pour acheter son matériel… qu’il doit changer souvent. Il ne bosse plus pour lui, mais pour sa banque. Ou se suicide quand il en a marre et n’arrive plus à manger…
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celui de remettre en cause les bienfaits de la division du travail
Pour qui ? Certainement pas pour les travailleurs. Et finalement pas pour les consommateurs non plus, puisque le produit perd en qualité.
Les seuls qui y gagnent… ce sont les entrepreneurs et les grandes surfaces. Ce sont vraiment ces gens-là que vous voulez engraisser en bossant à la chaîne ?
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Mais le sol d’Agen ne convient pas bien à la pomme, et le rendement n’est que de 20 à 27 tonnes à l’hectare. Pour atteindre son objectif de production, Jacques doit investir dans des engrais, travailler plus longuement la terre,
Là aussi c’est crétin : si les pommes ne poussent pas bien à Agen, allons les chercher là où elles poussent bien… mais au plus proche, pas en Argentine. En échange, la Normandie ne fera pas pousser de vignes…
Seule une profonde méconnaissance des mécanismes du consommer local peut pousser à écrire des trucs aussi idiots.
A reblogué ceci sur No One Is Innocent….
On ne peut plus d’accord avec vous !!!
Les exemples sont légions !!!
Consommer local (ou à défaut, français) et surtout consommer des fruits et légumes de saisons !!!
Lu ce ramassis de conneries.
Heureusement surpris en lisant les commentaires de constater que pas un seul ne l’approuvait 😉 Pôvre petit monsieur !
Le monde change.
Je n’avais pas lu les commentaires. C’est dommage, ça m’avait fait rater cette superbe réponse de l’auteur :
« Merci pour votre commentaire. Mon raisonnement est bien sûr basé « à qualité de pomme égale ». »
A crever de rire 😀
Effectivement, c’est rassurant.
Rhoooo, c’est terrifiant : chacune de ses réponses en commentaire l’enfonce un peu plus 😀 C’est un énorme crétin pontifiant, ce type, et chaque fois qu’on le lui dit il en rajoute une couche 😀
la note finale du texte est fantastique : « … Note: je ne connais rien à la culture de la pomme, les exemples sont donc fictifs et à but d’illustration seulement. Mes excuses aux experts du secteur. … »
Donc notre « économiste » (au sens de « idéologue adepte de l’économisme ») à tendance rousseauiste (« commençons par écarter les faits ») fait tourner son beau petit modèle économétrico-idéologique et nous assène « le Monde DOIT tourner comme ça, parce que {protectionnisme + intervention étatique = summum du mal} cécommessaépicétou. »
Si ce gars là avait un verger, il essaierait d’intégrer des variables exogènes comme la météo… Et là c’est un peu la mort du petit cheval pour le dit modèle économétrico-idéologique.
D’autres commentaires sur le site Contrepoints :
https://www.contrepoints.org/2016/09/06/264966-vrai-danger-consommer-local
L’exemple utilisé du verger de pommiers est vraiment trop caricatural pour ne pas négliger le fait que l’auteur a surtout cherché un support (tuteur?) pour aligner toutes ses critiques.
De fait entre les principes généraux et les contraintes de la culture fruitière (la pomme), on ne sait plus trop qui a raison ou tord.
Perso, je pense qu’il faut laisser le paysan local faire la production qu’il veut sans trop l’influencer par des subventions. Si certains ont fait des sur-investissements insupportables, les matériels actuels sont si efficaces que beaucoup peuvent sous traiter le matériel nécessaire le moment venu, à un coût bien inférieur à l’acquisition.
Savoureuse trouvaille (et juteux commentaires) ! On apprécie particulièrement, comme cela a été relevé par un autre de vos lecteurs, l’aveu de ce M. Silberzahn quant à sa méconnaissance de la culture des pommes, aveu qui suit une appréciation de la part du même des propriétés du sol d’Agen… quant à la culture des pommes. Faut-il s’attendre prochainement à un jugement de sa part sur les difficultés des producteurs bio de framboise arctique en Andalousie ?
j’ai un pommier dans le jardin
il croule sous les fruits
l’automne et l’hiver , c’est pommes au four , compote , tartes et …..pommes crues , naturellement
je contribue à ruiner le modèle économico-idéologico-déconométrique de l’auteur sus cité …..je suis vraiment une mauvaise personne
J’étais déjà tombé sur le papier de contrepoint et je l’ai trouvé dégoulinant de connerie…
Préservons le modèle local. Devenons locavor. Je le constate tous les jours dans la région où je suis les paysans cherchent à développer différents ateliers pour pérenniser leur exploitation et ne pas être uniquement dépendant du modèle grande culture avec 3 voir au max 4 rotations de culture. (blé/orge/colza/betterave)
Aujourd’hui l’agronomie est en train de reprendre le pas sur le tout chimique. jusqu’à aujourd’hui il y avait une molécule pour chaque problème. Et ça a été un progrès formidable, en 30 ou 40 ans on a doublé la production. Mais aujourd’hui cela a ses limites. Cela grève fortement la marge brut à l’hectare et de gros problèmes de désherbage apparaissent car les vulpins et autres devinent résistants aux molécules.
La réponse se trouve dans l’agronomie et le retour aux outils mécanique.
Petit point culture fait, pour ce qui est du « consommer local » la réponse est là. J’emmène régulièrement les petit chercher les légumes à la cueillette qui est à coté de chez nous. vente directe! et je participe à une AMAP. On maintient le tissu local, l’activité local, et cela permet de se lier à une communauté.
Marre de pousser mon chariot comme un zombi à l’hypermarché pour acheter les fraises en hiver, des pomelo du chili, de l’agneau de NZ, des fruits d’afrique du sud…
Restons à nos fondamentaux.