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Et voilà, Pâques est là. Le Christ est ressuscité !
Et ce Carême étonnant se termine, et pourtant continue un peu.
Nous restons enfermés chez nous, nous restons privés de sacrements, nous restons seuls face à nos interrogations.
Beaucoup de choses sont écrites sur tout ça, un peu partout. Je ne vais pas en rajouter des tartines, j’aimerais juste glisser un petit mot sur tout ça, que j’ai glissé plusieurs fois ici ou là pendant ces dernières semaines. Autant le glisser ici une fois pour toute.
Je suis convaincu que ce Carême exceptionnel est une chance pour nous. Ou plutôt, je suis convaincu qu’il peut l’être. Et qu’il doit l’être. Et que nous devons faire en sorte qu’il le soit.
J’ai vu, comme vous sans doute, circuler au moins deux pétitions « pour que les chrétiens puissent communier à Pâques ». Ça m’attriste, encore plus que ça m’agace, et Dieu sait que ça m’agace terriblement.
Ici ou là dans le monde, des chrétiens ne peuvent pas vivre leur foi librement. Certains ne peuvent communier que de temps en temps, parfois même pas une fois par an, parfois au risque de leur vie.
Nous, nous avons la chance de pouvoir aller à la messe tous les dimanches. Oh, certes, c’est parfois au prix – terrible !!! – de quelques dizaines de minutes de voiture. Et encore, parce qu’on préfère telle ou telle paroisse, qui correspond plus à « notre sensibilité ».
Quelle chance nous avons. Bon sang, il faut le dire, le hurler : QUELLE P… DE CHANCE NOUS AVONS !!! (Et je suis vulgaire si je veux.)
Et aujourd’hui, pour UNE FOIS, nous ne pouvons pas communier à Pâques. Pour des mauvaises raisons, peut-être, je n’en sais rien et sans doute que vous non plus. Peu importe. UNE FOIS, nous ne pouvons pas communier. Presque pire : UNE FOIS, nous avons dû choisir entre communier dans la main ou ne pas communier. Horreur.
Et si c’était une chance ? Et si Dieu permettait ça pour nous rappeler que rien ne nous est dû ? Que tout ça nous est donné gratuitement, par pur amour ? Et que d’autres n’ont pas la même chance que nous ? Et si Dieu permettait tout ça pour que nous fassions enfin un vrai carême (et pas seulement « j’ai quitté Facebook » ou « je n’ai pas mangé de chocolat », voire les deux pour les plus téméraires), c’est-à-dire une vraie privation qui nous permette d’expérimenter réellement le manque de Dieu ? Et si tout ça nous permettait de réaliser vraiment à quel point nous avons besoin des sacrements et de la communion ?
J’ai lu quelqu’un nous inviter à vivre tout ça comme une nouvelle préparation à notre première communion. C’est très juste : quand nous pourrons communier à nouveau, nous revivrons peut-être un peu ce moment de notre première rencontre intime avec Dieu.
Et certains ne trouvent rien de mieux à faire que de chouiner comme un gamin pourri-gâté réclame un cadeau auquel il croit « avoir droit » ? Mais nous n’avons « droit » à rien ! À rien du tout ! Ce cadeau extraordinaire est, justement, un cadeau.
Et le mieux, c’est que nous savons que nous le recevrons à nouveau, bientôt, et à nouveau autant que nous le voudrons.
Mais bon sang de bonsoir : préparons-nous à le recevoir, ce cadeau, avec joie et reconnaissance !
Ce Carême doit être une chance. Et ça dépend aussi de nous, de notre attitude, aujourd’hui, maintenant. Un enfant qui réclamerait son cadeau par pétition mériterait une bonne paire de baffe. Ne soyons pas cet enfant-là. Par pitié, ne soyez pas cet enfant-là…
Je me permets de mettre ma réponse aux différents endroits où tu as relayé ton texte :
D’abord je te rejoins sur le plus important, à savoir : « Je suis convaincu que ce Carême exceptionnel est une chance pour nous. Ou plutôt, je suis convaincu qu’il peut l’être. Et qu’il doit l’être. Et que nous devons faire en sorte qu’il le soit. »
Par contre j’ai quelques problèmes avec la suite de ton texte.
D’abord sur la chance que nous avons de communier habituellement, oui, comme toi je suis persuadé (et conscient) de cette chance. Et dans les signataires des deux pétitions dont tu parles, oui, je sais que beaucoup sont conscients de cette chance, parce que oui, je connais beaucoup de signataires. Le problème de ton texte c’est qu’il présume que ceux qui demandent de communier à Pâques ne sont pas conscients de leur chance habituelle. Postulat qui me semble erroné, du moins infondé, ou donné seulement sur des prémonitions, ce qui est faible.
Je passe sur la moquerie concernant l’obligation qui a été faite de la communion dans la main, était-elle bien nécessaire ? Qu’apporte-t-elle à ton texte ? Le décret pris par certains évêques était illégale, au point de vue du droit positif et au point de vue moral. N’est-ce pas un devoir de s’insurger face à de telles mesures ? On peut ensuite discuter des moyens.
Et si c’était une chance ? Et si Dieu permettait ça pour nous rappeler que rien ne nous est dû ? Que tout ça nous est donné gratuitement, par pur amour ? Et que d’autres n’ont pas la même chance que nous ?
La suite me pose aussi problème : « Et si Dieu permettait tout ça pour que nous fassions enfin un vrai carême (et pas seulement « j’ai quitté Facebook » ou « je n’ai pas mangé de chocolat », voire les deux pour les plus téméraires), c’est-à-dire une vraie privation qui nous permette d’expérimenter réellement le manque de Dieu ? Et si tout ça nous permettait de réaliser vraiment à quel point nous avons besoin des sacrements et de la communion ? »
Pour citer le pape : « qui sommes nous pour juger ? » 🙂 Plus précisément : Comment présumer que ceux qui demandent l’accès à la communion ne se sont pas réellement privé ? Un moins sans communion, ce n’est pas déjà une privation ? Je n’ai pas lu « nous voulons communier quand nous voulons, où nous voulons », j’ai lu « donnez nous la possibilité de communier à Pâques ».
Parce que le postulat me semble erroné, je conseste la conclusion :
« Et certains ne trouvent rien de mieux à faire que de chouiner comme un gamin pourri-gâté réclame un cadeau auquel il croit « avoir droit » ? Mais nous n’avons « droit » à rien ! À rien du tout ! Ce cadeau extraordinaire est, justement, un cadeau. »
Où as-tu vu qu’ils l’exigeaient comme un droit ?
« Et le mieux, c’est que nous savons que nous le recevrons à nouveau, bientôt, et à nouveau autant que nous le voudrons.
Mais bon sang de bonsoir : préparons-nous à le recevoir, ce cadeau, avec joie et reconnaissance !
Ce Carême doit être une chance. Et ça dépend aussi de nous, de notre attitude, aujourd’hui, maintenant. Un enfant qui réclamerait son cadeau par pétition mériterait une bonne paire de baffe. Ne soyons pas cet enfant-là. Par pitié, ne soyez pas cet enfant-là… »
Oui, nous espérons, plus que nous savons, que nous pourrons, si Dieu le veut et ses ministres aussi, communier bientôt. Mais ce ne sont pas des enfants mal-élevés qui « réclament » que je vois. Ce sont des fidèles qui ont soif de Dieu, principalement en cette période de Pâques où Dieu se donne. Le principe de la pétition te dérange ? Moi aussi, plus qu’un outil de pression, ce qui serait absurde, j’y vois un moyen de faire-part aux évêques de la soif qu’ont leurs ouailles de boire à la seule source qui désaltère. Le moyen est mauvais ? Proposons-en un autre, pourquoi le critiquer ?
En résumé 🙂
Partir du principe que ce sont des gosses mal élevés plutôt que des fidèles qui se sentent un peu perdus, ça me semble manquer un peu de charité. C’est dommage.