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C'est habile Bill, John Money et Brenda/David Reimer, La théorie du genre est une arnaque pensée par un pédophile, propagande anti-propagandiste
Ne me demandez pas comment je suis tombé sur cet article, je n’en sais plus rien. Il est probable que ce soit via Facebook, ce qui prouverait la dangerosité extrême de ce réseau… Quoi qu’il en soit, je l’ai lu, il m’a énervé, et je me suis dit qu’il fallait y répondre. Non pas pour tenter de faire entendre quoi que ce soit à son auteur, mais simplement pour montrer l’arnaque qui se cache, mal, dans son raisonnement.
Car oui, elle se cache terriblement mal, cette arnaque. L’auteur lui-même nous en donne une énorme piste, en pensant d’ailleurs asséner un ultime argument implacable. Folle vanité !
Pour résumer l’article, en gros c’est un prof qui dit qu’il enseigne le genre à ses élèves de première SES, et qu’il continuera à le faire malgré ce qu’en pense « la manif de la haine » (sic). Et de nous donner un exemple pour bien nous montrer, à nous les « crétins » qui nous opposons à la théorie du genre, que c’est vraiment un truc logique et évident : prenons deux jumeaux, l’un élevé normalement dans le monde, l’autre élevé dans une boite étanche qui l’empêche d’avoir le moindre contact avec le monde. Au bout de 18 ans, shazam !, les deux jumeaux ne sont pas du tout les mêmes. C’est bien la preuve que le caractère d’un individu n’est pas tout entier contenu dans ses gènes. « Si les deux enfants sont les mêmes au bout de dix-huit ans, il nous faudra conclure que la socialisation (ce que l’on apprend en étant avec d’autres personnes) n’a que peu d’importance et que la personnalité est génétiquement programmée », voilà selon monsieur Denis Colombi ce qui fait que la théorie du genre est indiscutable, à moins d’avoir « un niveau inférieur à celui de [ses] élèves ».
L’arnaque est toute entière dans cet exemple : en effet, il faut être très con pour penser qu’un gamin élevé dans une boite imperméable au monde extérieur soit le même que s’il est élevé correctement. Ne serait-ce que parce qu’après 18 ans dans une boite, il est probable qu’il soit devenu complètement dingue… Mais même sans ça, nul ne viendrait contester que deux jumeaux élevés dans des familles différentes ne resteront pas aussi semblables que s’ils étaient élevés dans la même famille. Imaginons rapidement – parce que franchement, bon – un jumeau élevé dans une famille français classique, et l’autre élevé dans une famille aborigène typique. Bon, eh bien en effet le deuxième ne boira pas son thé de la même façon que le premier.
Mais alors, pourquoi ce monsieur Colombi, qui est prof, donc a priori pas complètement débile, nous sort-il un exemple aussi idiot ? La réponse est là : en parlant des opposants à la théorie du genre, il écrit
« Comme d’autres ont transformé l’évolution en « théorie de l’évolution » pour mieux dire « ce n’est qu’une théorie, on n’est pas sûr ». Or l’évolution est un fait : les êtres vivants se sont bien transformés au cours du temps ».
Ah, la théorie de l’évolution.
Revenons un peu en arrière, à l’époque où j’étais collégien et où on a évoqué l’évolution en cours de biologie… Le professeur, doctement, nous expliqua que nous venions tous d’un même ancêtre, un vague truc aquatique, qui avait muté et avait donné un paquet d’animaux différents. Un peu comme le fait cette jolie vidéo, qui nous explique qu’un castor et un rat peuvent donner naissance à un tigre, un singe et un oiseau. Ou comme cette photo semble le montrer :
Ou comme ce schéma l’indique, de façon étonnante puisque dans l’autre sens :
Ou comme cette image le dit, dans on ne sait plus trop bien quel sens :
Ces images, ces schémas, nous les avons tous vus, sous différentes formes, dans nos manuels de bio, dans des revues de vulgarisation scientifique pour les enfants, et même dans des documentaires, dont un que notre prof nous projeta, où l’on voyait une baleine sortir de l’eau sur ses jambes toutes neuves pour devenir un animal terrien.
Si vous avez oublié, faites le test auprès de jeunes issus de l’école publique : ils expliqueront tous l’évolution en évoquant des mutations génétiques qui font que tel animal est sorti de l’eau à un moment, ou que tel autre s’est mis à voler parce qu’il avait des ailes… ou inversement.
Et pourtant, c’est assez dur à croire. Mais c’est là que le parallèle avec l’article qui nous occupe aujourd’hui est intéressant : pour continuer son cours, nos prof nous détailla une expérience menée en Angleterre au siècle dernier, quand une région minière vit ses mines de charbon fermer brutalement. Les scientifiques constatèrent alors qu’en quelques générations, des papillons nombreux dans la région passèrent de noir à blanc, en même temps que la poussière de charbon se faisait plus rare dans le paysage. Explication logique et rationnelle : les papillons les plus sombres, devenus moins discrets, avaient subi une sélection naturelle implacable au profit des papillons plus clairs. Et en quelques générations, la couleur de l’espèce avait changé. Un mécanisme logique qui était censé expliquer la théorie de l’évolution. Et moi, jeune garçon maladivement timide, je hurlais dans ma tête : « Mais putain, comment les jambes de la baleine ont-elles pu pousser ? C’est quand même autre chose que de changer de couleur, des jambes !!! »
Mais non, la théorie de l’évolution était prouvée. Dont acte. Et quiconque la contredit se voit taxer de « créationniste » et se prend l’expérience des papillons (ou une autre du même genre ; les ours blancs marchent assez bien aussi) dans la figure, comme une preuve incontestable que l’homme descend du cœlacanthe.
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C’est exactement ce que fait Denis Colombi : un présentant un exemple qui ne prouve rien d’autre qu’une évidence absolue que personne ne songerait un instant à nier, il prétend renvoyer les opposants à la niche.
Sauf qu’il oublie tout le reste.
Il oublie que l’enseignement du genre ne va plus être fait aux élèves en classe de première, mais bien plus jeune, comme le prouve cet article. Julie Sommaruga, député socialiste qui a présenté cet amendement, explique ainsi « le concept de genre, qui […] montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites ». On est bien au-delà de la question de préférer le bleu ou le rose qu’évoque Colombi (« qui, à part un idiot ou un membre de la Manif de la Haine, aurait le culot de dire qu’après avoir été élevé dans une boîte, un individu de sexe féminin saurait spontanément élever un enfant et choisirait naturellement la couleur rose pour s’habiller ? »), et de l’exemple qu’il donne : on en est à nier les différences de nature entre homme et femme.
Il oublie ainsi que son exemple d’éducation différentes de deux jumeaux a déjà été tentée, par John Money, un psychologue qui a « fortement contribué à forger le terme anglophone gender dans son acception académique, à savoir les différences socialement construites entre hommes et femmes », nous dit la jeune page Wikipédia qui lui est consacrée et que je vous invite avec la plus ferme insistance à aller lire. Et il oublie donc, évidemment, que l’expérience a viré au drame : les deux jumeaux, dont l’un des deux, né garçon, a été éduqué en fille après une opération ratée qui lui a détruit le pénis, se sont suicidés.
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La théorie de Darwin était celle que l’expérience des papillons met en évidence : les espèces évoluent, génération après génération, en fonction de leur environnement. Certains ont vu dans cette constatation logique – mais que Darwin a été le premier à prouver – un moyen de contester le récit Biblique de la création, et se sont donc attachés à faire dire à cette constatation que l’homme n’a pas été créé, qu’il est simplement arrivé par une successions d’accidents, principalement pour emmerder l’Église.
Il semble en être de même avec la théorie du genre : une théorie qui se base sur une constatation de base évidente, selon laquelle les différences entre homme et femme ne sont pas toutes contenues intégralement dans les gènes, mais aussi en partie créées ou accentuées par la société, par la culture. Mais certains s’attachent à en faire un monstre qui dirait qu’on ne nait pas homme ou femme, on le devient. Indistinctement, selon son bon vouloir… ou celui de ses parents.
Et l’objectif est fondamentalement le même : reléguer la Bible, ce vieux bouquin qui dit que « homme et femme il les créa », au rang de cale-meuble.
« Il les créa », c’est fait, reste à bousiller « homme et femme »…
Plus encore que d'habitude, cliquer sur les liens contenus dans cet article est fondamental.
DJM a dit:
Mon Dieu! La vidéo est collector!
Maitre Dan veilleur (@mdan312) a dit:
Tout à fait d’accord:
L’introduction à l’école de la Théorie du Genre et de la Théorie de lEvolution comportent de troublantes ressemblances!
http://www.info-bible.org/science/evolution.htm
Béatrice a dit:
Je suis allée lire l’article en question, et les commentaires qui vont avec… les bras m’en tombent…
Une crétine haineuse…
Skandal a dit:
Juste une petite chose, la théorie de l’évolution s’appelle théorie car justement elle n’est pas formellement prouvée. Cependant, elle la plus « logique » et, comme l’exemple du papillon que vous avez donné (mais ont peut aussi parler des moustiques qui résistent au insecticide ou l’Homme qui perd progressivement sont petit doigt de pied), il est une évidence scientifique c’est que les êtres vivants les mieux armé pour survivre, survivent et donc passent leurs gènes à leur « progénitures ».
La théorie de l’évolution reste une théorie car personne n’a pour l’instant pu observer scientifiquement le passage du singe à l’homme (par exemple) pour des raisons temporelles que tout le monde comprendra.
Dans le même esprit, on peut parler de théorie de la relativité, de la théorie des cordes, des différentes théories quantiques etc…
La théorie du genre ne repose sur rien de scientifique. C’est une théorie sociale, c’est une théorie de science humaine dont par définition elle ne peut répondre aux principes de la recherche scientifique (dont le but est de faire passé les théories aux rang de « vérité »). Son enseignement ne repose que sur un présupposé idéologique de la même façon que le créationnisme repose entièrement sur la foi en la Bible.
Excellent Article Fikmonskov !!!
Skandal a dit:
A noter que ce « prof » dit une autre énormité : l’honnêteté intellectuelle dont il devrait faire preuve l’obligerait à tout de même dire que, son « expérience » n’ayant jamais été réalisé (personne n’a mis un enfant 18 ans dans une boite), on ne peut en tirer la moindre conclusion. Ni dans un sens, ni dans l’autre.
Seule la répétition des expériences avec variation des facteur (la méthode scientifique) permet de faire d’une « théorie », une « vérité ».
Son raisonnement est scientifiquement faux et intellectuellement malhonnête.
Skandal a dit:
J’ai posté un commentaire très correct, je me demande si je vais être censuré…
pilou a dit:
Dites donc! Cette théorie zinzin va poser de sérieux problèmes dans le domaine du sport, et notamment des JO .
Je vois d’ici Maurice haltérophile de 150 kg devenir Mauricette et emporter haut la main la médaille d’or en levant 100 kg de plus que la médaillée d’argent.
Va falloir se préparer à une avalanche de situations cocasses si ils poussent leur logique jusqu’au bout.
armel h a dit:
hmmm, mais j’ai du mal à suivre : on dirait que tu te fondes sur l’idée que la théorie d l’évolution c’est n’importe quoi pour dire que les études de genre c’est n’importe quoi…?
Que la théorie de l’évolution soit souvent très mal comprise, soit, (un film qui montre une baleine sortir de l’eau avec des jambes ? arg mais non les mammifères marins a priori sont des mammifères retournés au milieu aquatique),
mais ce n’est quand-même pas un truc inventé monté de toutes pièces pour embêter les évangéliques.
Pour le reste, à première vue (mais ça rejoint ce que tu en dis), je dirais qu’il commet surtout une grosse erreur de raisonnement, une grosse erreur logique, en passant allègrement et sans développer ni expliquer de « notre personnalité dépend pour beaucoup de notre environnement culturel » à quelque chose comme « ce que nous sommes est une construction artificielle qui nous est imposée ».
Un manque d’honnêteté – ou d’analyse ? – également quand il assimile l’opposition aux discours sur le genre à la croyance que l’être humain serait entièrement déterminé par ses gènes.
Sûr qu’en imaginant une opposition binaire entre ceux qui assimilent l’être humain à ses gènes et ceux qui sont conscients de l’influence du milieu culturel, on peut plus facilement affirmer qu’on a raison et que tout opposant est forcément un idiot,
mais si c’est une situation simplite inventée, alors il est juste en train de se fâcher contre un fantasme. (et je pense que c’est ce qu’il fait, tout en reprochant aux autres une telle attitude)
(Ce qui me rappelle d’ailleurs le même genre de situation quand, pour expliquer pourquoi on a l’idée étrange de considérer que la vie humaine commence à la fécondation, on fait remarquer que c’est là qu’apparaît le code génétique caractéristique d’un nouvel être, et qu’on s’entend répondre « mais l’être humain ne se résume pas à son code génétique », ce qui est vrai mais n’était pas du tout la question…)
Je dirais aussi qu’il refait la bataille interminable entre inné et acquis, nature et culture – débats binaires qui deviennent un peu plus constructifs une fois qu’on se rend compte que la culture c’est naturel, ou d’une manière générale quand on apprend à faire la différence entre suffisant et nécessaire.
Là encore il tombe dans une simplification malhonnête – par exemple, il y a une grande différence entre dire qu’hommes et femmes sont différents de toute façon, quelle que soit la façon dont on les élève,
et croire que « les femmes s’habillent spontanément en rose » ou qu’elles savent spontanément comment élever un enfant. Personne de sérieux n’a jamais prétendu que l’instinct maternel consistait à savoir de façon innée comment élever un enfant.
Là encore, faire mine de le croire permet de simplifier le débat pour s’inventer un adversaire absurde et conclure qu’on a raison, sans pour autant répondre réellement à la question.
J’ai l’impression qu’on retrouve surtout, sur ce sujet, (parce que les gens qu’il imagine comme se sseuls détracteurs existent, malgré tout), une opposition binaire entre les partisans de deux faces opposées en miroir d’un même dualisme – chacun ayant absolutisé une vérité partielle.
Enfin, je te note tout ça en vrac, mais je sens qu’il y aurait matière à creuser dans la critique de cet article, dans la critique de ces simplifications abusives et binaires – tiens, si j’ai le temps, pourquoi pas ? 🙂
René de Sévérac a dit:
Là, Fik vous avez lancé un super débat.
La théorie de l’évolution me semble aujourd’hui un peu plus qu’une théorie (je parle du néo-darwinisme dans la lecture qu’en font les partisans du « Dessein Intelligent » -dont je suis-); mais la transition qu’en fait l’ignorant Colombin vaut son pesant de cacahuètes ….
Vous faites l’hypothèse que parce que prof, il ne peut être sot : vous serez toujours un optimiste ou bien ignorez-vous le niveau de notre Université.
G. mathieu des Planteurs a dit:
Et bien moi je vous dis qu’il va bientôt pousser des poils noirs aux bras et puis un peu partout et une longue queue pour s’accrocher aux branches à ce prof.
Béatrice a dit:
@armelh
Votre commentaire est intéressant, cela mériterait effectivement que vous puissiez le creuser, et aller le placer directement chez ce fumeux professeur qui, comme vous dites, fait exactement ce qu’il reproche aux autres de faire, et semble par ailleurs assez peu enclin à la moindre remise en cause…
C.C. a dit:
ça me rappelle cet autre bonhomme:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Trofim_Denissovitch_Lyssenko#Commentaire_sur_la_th.C3.A9orie_de_Lyssenko.
Autre théorie fumeuse, même négation du donné de la nature, même croyance que le milieu , les circonstances (l’éducation, pour les hommes) sont bien plus importante que la nature. Des hommes en sont morts (de faim) par milliers. Je ne me souviens plus bien des détails, je sais que j’avais parlé de ça dans ma copie de bac… (oui, j’ai planché au bac sur l’URSS…un an avant la chute du Mur!!!). Bref, pour moi, c’est une vieille histoire, mais ça m’avais choquée, au point de m’en souvenir encore! Et, décidément, cette théorie fumeuse qu’on veut nous imposer me fait penser à ça!
AFNOU a dit:
Il est trop scientiste. J’ai l’impression que pour lui, il n’y a pas de doute à avoir en science (cf : ses réponses dans les commentaires). Précisément le genre de chose qui désespérerait un de mes profs, cosmologue, qui nous disait que la science n’est pas exacte et qu’elle tente, par erreurs successives de se rapprocher de la réalité. Cela vaut pour toutes les sciences, cosmologie, biologie, histoire, sociologie, philosophie etc. Sa manière d’asséner que le genre est un fait ne me plaît pas non plus. En sciences, les doutes font partie des avancées. Et comme le disait mon prof, des gens très brillants ont travaillé la moitié de leur vie voire plus sur des théories qui se sont révélées fausses lorsqu’une expérience a été menée. Pourtant, ils étaient dans le genre brillants ces gens…
Skandal a dit:
Et bien comme je m’y attendais j’ai été censuré…
Que l’environnement social ait une influence sur l’être humain est d’une telle évidence que le rappeler est stupide. Mais dire que seul cet environnement influe est scientifiquement faux car cela n’a jamais été scientifiquement expérimenté (ou alors les résultats sont comment dire…. mortels….).
Bref. Ce « prof » apprend à ces élèves des « faits » qui ne sont pas scientifiquement prouvés en leur expliquant que si.
C’est un menteur.
olivier a dit:
Ce monsieur fait surtout une erreur volontaire à la base. Il cherche à défendre ses idées par la science et c’est trompé de matière. La science sert à expliquer, constater pas à légitimer. On ne pourrait défendre l’idéologie du genre que par le biais de la philosophie.. Mais on connait tous trés bien les limites de la philosophie qui se veut relative.
olivier a dit:
Bon aprés il ne faut pas s’étonner. Ce monsieur est enseignant à science po, ou règne la cooptation et le prosélitisme. l’ex patron était « queer » dans l’ame et dans le corps si je puis me permettre et étant mort pour ses idées lui aussi (si je puis encore me permettre).Bizarement les plus farouches défenseurs de cette théorie qui n’existe pas, et là je suis d’accord avec eux, c’est une idéologie, sont issus de ce vivier à cerveaux bien pensant. Je pense notamment à Belkacem qui depuis des années ratisse électoralement dans les milieux associatif homos (vérifiables dans les anciennes brochures de l’APGL). C’est toute une génération dont on a délibéremment « fumé les cerveaux ». Tous ces défenseurs ont le même age, ils se sont fait charmer par quelques vieux fossiles aigri de gauche, (la mère Badinter entre autre). Ils se sentent libre parce qu’ils pensent avoir enfreint au moins une barrière tracée par la société (la sexualité), sans comprendre qu’il est vaint de vouloir faire un phénomène à la mode voir normatif avec des comportement différents qui ont toujours existées.L’homme n’est en effet pas qu’un corps, c’est aussi un esprit plastique qui peut être influencé par de nombreux facteurs, dont l’enseignement, personnellement je refuse que ce dernier facteur aille mettre en l’air le processus naturel de « sexualisation » de nos gamins.
AFNOU a dit:
Je tiens quand même à préciser qu’il n ‘a pas tord sur un point : il n’existe pas « une » idéologie du genre, au contraire, c’est plutôt une galaxie. Nous nous devons de faire la différence et de contester les plus radicales, qui sont visiblement aussi celles adoptées par ce professeur. D’après mon prof d’histoire ancienne, la théorie du genre (il en faisait aussi un paquet global) a permis de lancer des études sur la vie des femmes dans les mondes anciens. Il existe aussi des effets bénéfiques au genre: c’est très rare que quelquechose soit vraiment totalement « bon » ou « méchant »…
Il est évident que ce que nous relevons plus facilement est les excès des théories extêmes du genre et que les modérées (disant qu’il existe de l’inné et de l’acquis pour chaque personne par exemple) sont moins connues.
Tilt a dit:
Bonjour,
J’ai découvert votre blog à l’occasion de votre billet https://fikmonskov.wordpress.com/2013/06/01/anti-mariage-pour-tous-on-ne-transige-pas-avec-la-verite/ , qui m’a paru tout à fait exemplaire et d’une grande honnêteté intellectuelle.
J’adhérais tout particulièrement à cette idée de ne pas décrédibiliser la cause en se prêtant au jeu des approximations et des amalgames erronés, et de la nécessaire rigueur intellectuelle et morale nécessaire pour pouvoir défendre ses positions.
D’où ma surprise à la lecture de ce billet ci : certes l’évolution des espèces est à une échelle de temps qui n’est pas celle d’une vie humaine, certes avoir un prof qui projette des films de baleines à pattes ne doit pas aider, mais la nier et avec elle toutes les traces fossiles, génétiques, etc … qu’elle a laissées me paraît tout à fait contre-productif et de nature à jeter le discrédit sur le reste de votre discours.
J’aurai plaisir à vous lire à nouveau sur des sujets où votre souci du « fact-checking » et de recherche de la vérité au delà de la surface des choses auront su à nouveau s’exprimer. En espérant ne pas avoir été trop rude dans ce premier commentaire … 😉
Bien cordialement
Fikmonskov a dit:
Ce n’est pas « un prof », c’est tous les profs : les manuels de SVT, à mon époque, avaient tous un dessin de cette « chaine de l’évolution » avec le poisson qui se voit pousser des pattes. Et les revues de vulgarisation scientifique aussi…
C’est ce que nos enfants apprennent à l’école.
De plus, vous parlez d’évolution des espèces : vous dites donc d’emblée qu’il y a des espèces, plusieurs, distinctes. Ce n’est pas ce qu’on apprend à nos enfants : on leur apprend que nous avons tous un ancêtre commun. Ce n’est pas du tout la même chose.
La preuve de la confusion qui s’est faite dans les esprits des gens – même de bonne volonté – autour de cette théorie de l’évolution est contenue dans votre commentaire, et dans ma réponse : on ne sait plus de quoi on parle quand on évoque cette théorie.
Tilt a dit:
Oui, évolution « des espèces » à partir d’un ancêtre commun 🙂
Je crois qu’une des difficultés principales est d’arriver à se rendre compte de ce que peuvent donner des changements cumulatifs sur de très grandes échelles de temps : la phalène du bouleau change de couleur en une demi-douzaine de générations, que se passe-t-il au bout de milliers, de millions, de dizaines de millions de générations ? http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/nature-environnement/20120131.OBS0218/l-evolution-de-la-souris-qui-voulait-se-faire-aussi-grosse-que-l-elephant.html
C’est cela qui est difficile à percevoir à notre échelle. Dans l’immense famille des poissons au fil de milliers de générations successives, certains iront se nourrir plus près des côtes, parmi eux ceux qui parviendront à ramper 2 mn sur la plage se débrouilleront mieux, et ainsi de suite, chaque micro-avantage dans ce sens sera capitalisé au fil du temps, et ce ne sont déjà plus tout à fait des « poissons ». Il est clair que les manuels sont trop caricaturaux.
Pour le reste, la « théorie de l’évolution » est aussi prouvée qu’il est possible, même si le détail des mécanismes en jeu reste un champ d’étude très actif.
Fikmonskov a dit:
C’est là que nous ne sommes plus d’accord, justement.
Tilt a dit:
Plus d’accord sur ? Le fait que ce soit prouvé ? Le fait que des nageoires un peu plus fortes permettent d’accéder un peu mieux à des sources d’alimentation complémentaires ?
Y a dit:
Sans méchanceté aucune, vous cherchez à vous discréditer d’entrée de jeu avec votre aparté sur l’évolution?
Parce que dans le genre « j’ai rien compris mais ça va pas m’empêcher de l’ouvrir » ça se pose là.
armel h a dit:
Ah mais je ne pourrai pas faire part de mes réflexions à l’auteur du billet ici cité : il a fermé les commentaires.
Ses derniers messages, notament pour expliquer cette fermeture aux nouveaux commentaires, montrent assez bien la confusion qu’il entretient lui-même sur ce sujet :
son article prétend bien défendre des études scientifiques contre des idées reçues absurdes, prétend qu’il s’agit simplement de défendre l’idée qu’il existe une construction sociale des rôles attribués aux deux sexes, et que ces rôles n’ont pas toujours de fondement biologique ou logique,
mais dans ses commentaires il affirme par contre qu’il s’agit en fait d’accepter en bloc tout un ensemble d’idées qu’il considère comme un fait et qu’il refuse de voir discutées, et qui vont bien plus loin que de dire que les garçons aussi peuvent porter du rose.
Et là tout de même c’est malhonnête de sa part :
autant on peut comprendre l’exaspération d’un chercheur ou d’un enseignant devant la façon dont son domaine de prédilection est mal compris par le grand public, devant un mauvais emploi des termes, ou à contre-sens, devant des lieux communs qu’il sait absurdes ou ne reflétant pas la réalité,
autant considérer comme équivalent de penser que les filles doivent porter du rose et de penser que la sexualité entre un homme et une femme n’est pas la même chose que l’homosexualité,
et protéger ses opinions arbitraires d’une estampille « fait scientifique indiscutable » pour refuser toute remise en question,
ça n’est pas excusable.
Là où le parallèle avec l’évolution est correct, c’est que, de la même façon, on trouve des personnes qui jouent ainsi sur les deux tableaux, en passant dans le même discours, alternativement, de l’évolution en tant que fait scientifique à leurs propres conclusions philosophiques fondées sur le fait de l’évolution,
en refusant du coup toute discussion de leur propre opinion puisqu’ils la considère comme partie intégrante du fait scientifique proprement dit.
Darth Manu a dit:
Denis Colombi vient de revenir dans un nouveau billet sur la désormais fameuse « expérience de la boite », qui apparait très mal comprise ici: http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2013/06/lexperience-de-la-boite.html