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Alors que la Manif pour tous a d’ors-et-déjà affrété plus de cars et de trains que le 13 janvier, la Préfecture de police de Paris déclare qu’elle attend… 100 000 manifestants demain dimanche. 100 000, soit 3 fois moins que ce qu’ils avaient daigné compter le 13 janvier, alors que le chiffre était déjà ridicule.

Vous direz que ça n’est jamais qu’une annonce, qu’après tout ils verront bien que nous serons plus nombreux, et qu’ils seront bien obligés d’annoncer un chiffre un peu moins ridicule dimanche soir. Vous vous tromperez : jamais la Préfecture de police ne prendra le risque de se désavouer et de reconnaître que son prognostique était honteusement bas. De même, les policiers sur place eux-mêmes auront du mal à déclarer un chiffre beaucoup plus grand que celui-ci : on ne dit pas, même à demi-mots, à sa hiérarchie qu’elle s’est plantée comme une merde.

La meilleure preuve que cette annonce est politique est celle-ci : les Foulées de l’assurance, un événement au profit de la prévention des maladies cardiovasculaires devant se dérouler dimanche, a été annulé. Les organisateurs expliquent : « Nous venons juste ce vendredi soir d’être informé par le Préfet de Police de Paris de l’annulation de notre manifestation pour cas de force majeure. Toute la zone allant du Bois de Boulogne jusqu’à Porte de Champerret servira de base arrière et de stationnement pour les centaines de cars et les centaines de milliers de personnes qui arrivent dès demain sur Paris pour la manifestation contre le mariage pour tous ».

Oui, vous avez bien lu : le Préfet de police, le même qui a annoncé à la Presse attendre 100 000 manifestants, a prévenu les organisateurs d’un autre événement que nous serons « des centaines de milliers », et a annulé leur événement au dernier moment pour cette raison. Un aveu indirect et involontaire que le chiffre donné à la Presse est complètement bidon.

Ainsi, la partie est déjà jouée : nous serons demain au maximum 200 000. Au grand maximum. Même si le dispositif prévu déborde, même si tout le monde ne peut pas aller sur l’avenue de la Grande Armée, même si les photos aériennes le prouvent, même si certains policiers déclareront en privé des chiffres bien plus élevés… Trop tard, nous sommes déjà comptés. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas y aller, au contraire : il faut rendre leur mensonge encore plus évident aux yeux du monde.

Finalement, ce mensonge est un signe supplémentaire que ceux qui nous gouvernent ne calculent qu’à un coup d’avance, qu’ils n’ont aucune vision à long terme. Parce que si à court terme ce mensonge éhonté peut jouer pour eux, ils se retournera forcément contre eux à long terme. Rappelons encore une fois, pour le plaisir, que « gouverner c’est prévoir ».