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Cinquante nuances de gris, Le Printemps français n'est pas pour tout de suite, ouvrir la voie à la machette, Qu'on soit de gauche ou de droite on est hémiplégique, Tout n'est pas tout noir
Hier, la page Facebook du Printemps français a publié ceci, à propos des huées qui ont accueilli Manuel Valls à Rome :
Je me réjouis de cette analyse, qui me semble éviter les plus gros écueils tout en faisant court et simple. Hélas, j’ai ensuite lu les commentaires…
Un concentré de connerie et de refus de cogiter ne serait-ce qu’une demi-seconde.
– « Pas de quoi se réjouir que le représentant des Français soit Valls » : personne ne dit le contraire, le court texte du PF commence même par « Qu’on le veuille ou non », c’est assez clair. Constater un fait indéniable ne veut pas dire qu’on s’en réjouit ou qu’on s’en contente. En l’occurrence, je doute que le PF soit très heureux de la nomination de Valls au poste de premier ministre. Pour ma part, j’aurais également préféré que la France envoie quelqu’un d’autre à Rome, mais là n’est pas la question.
– « Se réjouir que le gazeur des familles […] serait malvenu ? » Oui, je soutiens le PF là-dessus : Valls sifflé par des chrétiens place Saint-Pierre en un jour de grande fête pour l’Église, c’est la preuve que les blessures sont profondes et douloureuses. Aucun Français ne peut se réjouir de ça. Seulement, pour comprendre ça, il faut savoir lire, puis être capable de regarder un poil plus loin que son premier élan.
Pour être clair, mon premier élan à moi aussi a été de me réjouir : Valls ne peut plus aller nulle part tranquille, il paie partout les conséquences de sa gestion désastreuse de la crise du « mariage » pour tous. Puis j’ai cogité un peu, je me suis souvenu de l’effet que ça me faisait quand on insultait Sarko, et Chirac avant lui ; je me suis souvenu que je gueulais que, à défaut de respecter l’homme, il convenait de respecter la fonction. Et j’ai tempéré mon premier élan, pour en arriver en gros à la conclusion du PF.
Hélas, il est probable que l’auteur de ce commentaire a aussi hurlé contre les insultes faites à Sarko, et hurlera aux injure qui ne manqueront pas d’être lancées au futur président, pour peu qu’il soit de droite. Le « Vous êtes en train de virer de bord » est superbement affligeant…
– « Faut-il vous rappeler … ? » Non, pas la peine : tout le monde s’en souvient, cette même page ne cesse de le rappeler. Encore un qui n’a pas compris que dire « Valls était à Rome pour représenter les Français » n’est pas une absolution. Oui, Valls est une ordure, oui, il est probablement allé à Rome « pour des raisons de politique politicienne », et il est bon de ne pas se laisser avoir… Mais ça n’interdit pas de réfléchir.
On peut enfin rappeler que toute la gauche avait hurlé lorsque le gouvernement de droite avait envoyé Fillon à Rome pour la béatification du même Jean-Paul II. D’ailleurs, tous ces braves gens de droite l’ont rappelé, pour fustiger le manque de cohérence des socialistes, qui font aujourd’hui ce qu’ils ont dénoncé hier…
Manque de chance, ce faisant, ils sont eux aussi tombés dans l’incohérence la plus totale, puisqu’ils font aujourd’hui, en gueulant sur Valls, ce qu’ils reprochent à Valls d’avoir fait hier.
Bref, tout ça pour dire qu’il y a encore du boulot, et que parfois mes camarades de lutte (mais le sont-ils vraiment ?) me désespèrent franchement.
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Le blog de Fikmonskov 
Non, je n’arrive pas à être d’accord avec la dernière phrase du PF : « de même qu’il serait malvenu de reprocher à ces Français d’avoir exprimé leur détresse. »
Détresse ? Mon c**. Quand on est dans la détresse, on supplie, on pleure, on implore ; là, c’est de la connerie pure, et, là on peut le dire, « pour des raisons de politique politicienne ». Retour dans ta gueule.
JPII et Jean XXIII, z’en avaient rien à foutre, les trois couillons siffleurs ? Qu’ils aillent donc au zoo.
Et vu leur tronche, la détresse, ils connaissent pas.
Je les enverrais bien aux Kerguelen sucer des cailloux, ces « français bien-élevés » de mes fesses.
Là, ils connaîtront le sens du mot « détresse ».
Le PF fait aussi de la politique, et tente maladroitement de ménager la chèvre et le chou.
Raté.
(Je m’énerve pas, j’explique.)
Planqué dans ta campagne, tu ne sens probablement pas le vrai ras-le-bol qu’on ressent, nous, ici. Peut-être le mot détresse est-il un peu fort, mais c’est le jeu du langage militant. Et je suis très bien placé pour constater que le PF, sur le coup, a été d’une honnêteté rare.
Drôle d’attitude pour des sympathisants de droite.
Fik, je prends note de ton commentaire.
« Planqué » n’est pas le bon mot. Ce n’est pas une fuite, mais une question de santé mentale et d’efficacité (et de goût personnel, aussi.)
Newton n’a pas inventé la pesanteur, on ne peut pas en dire autant de Pavlov au sujet du réflexe conditionné. Une prise de parole tout à fait dérangeante cher Fik, de mon opinion minoritaire, synonyme de haute vue. Au plaisir de te lire.
C’est marrant -ou pas, je ne comprends rien aux commentaires de Newsoftpclab et Djefbernier…
Cher Fik,
parfois tes camarades de lutte te désespèrent franchement. Logique, la bêtise est rarement enthousiasmante. Elle est aussi la chose la mieux partagée au monde. Si tu changeais donc de crémerie, avec l’espoir de gagner un groupe plus reluisant, tu serais déçu.
(Bon sauf à gauche parce qu’à gauche, on n’est pas des idiots, nous.)
(Mais ça tu peux pas comprendre, t’es pas de gauche)
…
(CQFD)
En conclusion : Keep Calm & Carry On.
Ciao Ragazzo, M.
PS : si PMalo a du mal à comprendre, envoie le moi. Je lui ferai la version intégrale. 😉
Petite précision, là-dessus : « Le PF fait aussi de la politique, et tente maladroitement de ménager la chèvre et le chou ».
En l’occurrence, si les militants représentent le chou, la chèvre est donc Valls, et le PF n’a aucun intérêt à ménager Valls, qu’ils allument quotidiennement. Donc non, vraiment, pas de politique là-dedans : juste une volonté de remettre les choses à leur vraie place.
Tiens, et là-dessus aussi : « Et vu leur tronche, la détresse, ils connaissent pas. » Tu rejoins complètement mon ami Pierre, troll de compétition, qui avait affirmé que non, nous (moi et mes lecteurs et les militants LMPT en général) ne pouvions pas être malheureux, jamais, en rien. Que si nous nous reconnaissions dans la chanson « Run boy run » de Woodkid, c’est uniquement parce que nous ne comprenions rien, et certainement pas parce que nous avons nous aussi, parfois, l’impression d’être plongés dans un monde qui ne veut pas de nous et nous crache quotidiennement à la gueule.
Tu disais ailleurs que j’avais l’air flippé, et c’est pas faux. Seulement moi j’ai un peu d’espérance parce que je comprends un peu des petits bouts de ce qui se passe. D’autres, l’immense majorité, ne comprennent rien et voient tout en encore plus noir que ça ne l’est (cf. les commentaires que je critique dans cet article) ; eux doivent flipper terriblement. Plus j’y pense, plus je crois que ça peut s’approcher, réellement, de la détresse. Alors oui, quotidiennement on sourit parce que la vie au jour le jour n’est insupportable, loin de là, mais ces questions-là, que je pose ici pour tenter d’y trouver des réponses, elles doivent tourner aussi dans leurs crânes, et ça doit faire très mal, parfois.
Encore une fois, tu es dans uns situation « facile » : déjà un peu hors du système, sans enfants, sans dettes à la banque, etc. Pense à un père de famille de 40-45 ans, qui a 4 ou 5 enfants à charge et un emprunt à rembourser pour sa baraque… Comment peut-il, lui, faire le choix radical que tu as fait, quitter la région parisienne ou l’une des grandes villes de France, changer de mode de vie ?
J’en connais, très proches de moi, qui se posent la question et ne trouvent pas de réponse. Ils ne vont pas très bien…
Fik, je comprends très très bien ce que tu me dis là.
Cette détresse existe, je le sais parfaitement.
Sentir (sentir n’est pas comprendre, encore moins verbaliser, encore moins agir en conséquence…) que le monde dans lequel on est ne rend pas heureux, que l’on y est plongé jusqu’au cou, prisonnier, que ce monde ne « nous » aime pas, qu’on n’y est plus qu’une infime minorité, toutes ces contradictions quotidiennes entre ce qu’on croit, ce qu’on veut et ce qu’on vit, je les comprends parfaitement.
Il y a un énooooooorme malaise.
Qui s’exprime de plein de manières.
Dont certaines, purement réflexes, tribales, claniques, pulsionnelles et dénuées de toute analyse et/ou réflexion, flattant les bas instincts et les ego, faites au nom de « valeurs » (que je partage) mais en les bafouant ouvertement, qui me débectent. De plus quand elles viennent de personnes sûres de leur bon droit, bourrées de bonne conscience, censément éduquées, polies et correctes, et qui plus est intelligentes (tu veux des exemples récents ???).
Et surtout quand certains les attisent, les récupèrent, et misent dessus pour leur propre agenda d’ambitieux opportunistes et arrivistes (des exemples récents ???).
La psychologie humaine est bien compliquée !
Un exemple (parmi beaucoup d’autres) concret, des gens que nous connaissons, qui me met très mal à l’aise, même si je comprends très bien le mécanisme : AG., fils et frère de paysans, frustré lui-même de n’avoir pu l’être alors que c’était toute sa vie, obligé (pour plusieurs raisons, pas forcément de sa responsabilité directe, mais c’est la vie) d’aller à la ville, aigri par un boulot de merde à Paris pendant 35 ans, qui interdit à ses propres enfants de retourner au réel (agriculture ou artisanat)…
Je le comprends, mais… merdalors !
Des témoignages comme ça, j’en reçois très très fréquemment.
Et je sais que j’ai une vie très facile… et je l’assume ! (tant que ça dure…)
Bon, donc on en arrive à dire la même chose. Tant mieux.
J’ai anonymisé un peu plus ton exemple.
Ce que j’ai développé ci-dessus ne contredit pas ce que j’ai écrit en premier lieu.
Je l’explicite un peu, c’est moins bourrin, mais je ne renie en rien mon premier commentaire.
L’un ne va pas sans l’autre.
Je suis la personne qui a écrit que RAMIRES ne représente pas la FRANCE, je confirme et j’assume. A mon age on n’attend aucune leçon, on agit au lieu de déblatérer.
Cessez de déblatérer, donc.
T’as mal où Malo ? Je voulais insinuer que le moutonnisme français n’est pas une loi naturelle mais une construction « scientifique », le gros mot étant à une faute près, et grosso modo, l’ingénieurie sociale. Je considère les gouvernemens comme la dernière frontière et j’aime bcp les points d’intérêt de Fik, alors j’y laisse une trace qui me lie.
Désolé, je ne comprends pas ce que vous dites.
Fik, t’as vu ça ???
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/05/04/ce-qu-est-devenue-la-politique-5361929.html
A mettre en parallèle avec le « libéral-conservateur » qui, il y a quelques semaines, n’avait pas d’autre argument pour vanter les mérites de l’Europe aux « jeunes » que ses histoires de films de boules allemands.
Que se vayan todos.
Le plus affligeant, c’est le slogan des verts et de leur capote : « Pour donner vie à l’Europe ».
J’ai peur qu’ils ne soient même plus capables de voir en quoi c’est pitoyable.
Je crains (espère, plutôt) que les pastiches n’inondent bientôt le net.
« Elections européennes : Choisis par qui tu veux te faire baiser », du genre…
Avis aux amateurs (qui ne m’auront pas attendu, je pense !).
Ça me rappelle le sketch des Inconnus (bouffons visionnaires, comme tous les humoristes dignes de ce nom) :
« Hé ben, hé ben jte parie qu’tu sais même pas comment qu’on fait les bébés !
– …
– …
– Ah non, t’as oublié : faut mettre une capote.
-… »
Si ça trouve, EELV (ramassis d’écolos de mes fesses) n’a plus les moyens de comprendre la blague… Affligeant.
Je m’y collerais bien, mais la vulgarité me répugne…
On peut être vulgaire avec classe, c’est tout un art.
Même si là l’exercice s’annonce délicat.
Pauvres de nous…
En remplaçant « baiser » (pardon, c’est dur à l’écrit d’être vulgaire avec classe, pourtant je l’ai tapoté le petit doigt en l’air), par « léser », ça le fait, non ? 😉
Léser avec un grand « B », ça marche moins bien à l’écrit qu’à l’oral 🙂
Certes, mais l’affiche est parlante d’elle-même : si tu écris « léser » (même avec un petit L), tout le monde lira « baiser » (même avec le petit doigt en l’air).
Tiens, d’ailleurs, remarquons que cette affiche est furieusement et archaïquement genrée.
Pourquoi une femme devrait-elle choisir entre deux hommes, non mais alors je vous le demande ?!
Je ne voterai pas pour de tels réactionnaires !