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Finalement demain aura bien lieu, La Croissance aussi a le droit de mourir dignement !, ouvrir la voie à la machette, Retour à la terre
Il est temps.
Il est temps d’attaquer cet article qui restera dans l’histoire comme le premier article de ce blog ne dénonçant absolument rien, ne critiquant rien (ni personne) et ne présentant rien sous un jour sombre et noir. On me le reprochera même peut-être : « Ouais, c’est mignon tout ça, mais tu rêves complètement ». Je le sais : c’est la réponse que je m’attire neuf fois sur dix quand j’en parle. C’est pour ça que j’en parle peu.
Tant pis.
Précisons tout de même une ou deux choses.
– Tout d’abord, je sais bien que nulle situation dans la vie n’est jamais idéale et que je ne trouverai probablement pas le bonheur parfait sur cette terre. Ce que je vais décrire ici est donc une vision un brin idéaliste de l’avenir, j’en suis plus conscient que chacun de vous.
– Ce que vous allez lire maintenant est une projection, un fantasme : c’est ce que j’aimerais que ma vie soit dans une dizaine d’années. Je sais là aussi pertinemment qu’il est probable que 90% des choses ne se déroulent pas comme ça. Disons que c’est un idéal que je décris, un idéal vers lequel toute ma vie est tournée dès aujourd’hui, un idéal que j’ai en tête à chaque fois que j’ai une décision importante à prendre. Et on verra bien ce que j’arriverai à faire. Ce que nous arriverons à faire.
– Ce texte est purement narratif ; en cela il vous paraitra peut-être frustrant (en plus d’irréaliste, cf. ci-dessus), j’en suis conscient. L’objectif est d’offrir une base à de futurs articles, plus théoriques, qui eux développeront tel ou tel point en l’expliquant. Je précise dès maintenant que certaines explications se trouvent déjà dans les articles passés de ce blog : ce fantasme que je décris ici s’appuie en partie sur la réflexion développée ici au fil des années. Qu’importe, je préciserai la plupart des points à l’avenir. Merci de ne pas lancer de débats trop précis dans les commentaires : les réponses viendront.
– Enfin, ce texte ne prétend pas apporter une solution universelle, qui s’appliquerait à tous et à chacun. C’est ma solution, celle qui me correspond. Elle est basée sur des arguments rationnels, évidemment, mais aussi sur mes désirs, ceux de ma femme et ceux des amis avec qui nous partageons ce rêve. Si j’étais célibataire sans enfants, la solution ne serait pas la même (elle serait encore plus radicale) ; si j’étais plus vieux et père de famille nombreuse, il est probable qu’elle changerait aussi… Et pour chacun de vous, elle est différente. Je ne vous propose pas une solution toute faite, je vous raconte quelle est la mienne ; à vous de voir ce qui rejoint vos envies et vos possibilités, et ce qui ne vous rejoint absolument pas.
Ceci étant dit, allons-y.
—
S’il y a une chose qui n’a pas changé, c’est cette haine que je ressens tous les matins, quand mon réveille sonne. Contrairement à Bernard Campan, je ne suis pas matinal, mais j’ai mal quand même. Le lundi matin a toujours été particulièrement difficile (qui osera prétendre après ça que je cherche toujours et à tout prix l’originalité ?), et ça reste vrai, d’autant que c’est le jour de la semaine où je me lève le plus tôt. Ce matin pourtant, je me suis levé facilement, comme c’est parfois le cas après un bon week-end. Avant même que ma main ait eu le temps d’éteindre mon réveil, j’étais debout et mes pieds me portaient déjà vers la cuisine.
Si je ne suis pas du matin, j’apprécie particulièrement me lever avant tout le monde. Non, erreur : j’apprécie particulièrement être debout avant tout le monde. Dans la cuisine, je jette deux buchettes dans le poêle pour faire chauffer le café, puis j’ouvre la porte qui donne sur la cour pour regarder la vie naitre. À travers le brouillard qui noie mes yeux encore endormis, je distingue vaguement l’ambiance générale. Et si je ne suis pas encore assez réveillé, je tâte l’herbe avec un pied pour goûter la rosée du matin. Aujourd’hui, le brouillard est peu dense : la nuit fut bonne. La porte de la maison d’en face s’ouvre : Jean-Claude (les prénoms ont été modifiés), en robe de chambre et bottes, se dirige vers moi. C’est une habitude que nous avons prise dès notre installation : le lundi matin, nous prenons notre premier café ensemble. Le premier qui rallume son poêle est celui qui invite ; l’autre traverse la cour, par tous les temps.
Le café est chaud, l’atmosphère commence à tiédir. Assis autour de la table, nous sirotons en silence. De quoi parlerions-nous, nous nous sommes quittés hier soir, il y a moins de dix heures. Peu importe, nous prenons le café ensemble, c’est comme ça. À l’étage, des petits pas se dirigent vers l’escalier, qui craque un peu sous le poids de mon ainée, neuf ans, les cheveux en bataille. Elle entre dans la cuisine, embrasse son parrain. Je suis jaloux : c’est à chaque fois pareil, je passe après. J’envisage une seconde de mettre fin à cette coutume débile du café du lundi matin, comme d’habitude. Puis, comme d’habitude également, je me rappelle que ma filleule, huit ans, fait pareil quand je vais en face boire le café, et que Jean-Claude, lui aussi, est jaloux. D’ailleurs il me regarde en souriant bêtement, je feins de me vexer encore plus. « Allez, casse-toi, on t’attend sûrement chez toi. Et rira bien qui rira le dernier. » Il se lève et repart, toujours avec son sourire de sale gosse. Y’a plus d’respect, j’vous dit qu’ça. Un gamin d’à peine 35 ans… J’vous jure.
Je crois que c’est pour ça que le café partagé avec Jean-Claude me fait tant de bien : à peine est-il parti que le petit bout de femme qui me fait face, tout en sortant un pot de confiture étiqueté à la main d’un placard et un gros pain à moitié entamé qu’elle attaque au couteau en tirant la langue, se met à me raconter, en vrac, sa nuit, ses rêves, ses espoirs, ses envies, son programme de la journée, son week-end (qu’on a passé ensemble, ma grande, rappelle-toi), et en gros toute sa vie. Vous avez demandé le silence ? Rappelez ce soir, vers dix heures…
Bref, nous petit-déjeunons ensemble, bientôt rejoints par N°2, un pti gars de sept ans tout juste (faites le calcul : ceci n’est clairement pas une annonce), puis par leur maman et le reste de la marmaille : N°3 et N°4, environ quatre et deux ans, si je me souviens bien des dates, ce qui est peu probable. Le petit-déjeuner devient ce que sont tous les petits-déjeuners familiaux du monde : du bruit, de l’agitation, des tartines qui tombent du côté du beurre, du café renversé. Le bonheur, en somme. N°1 et 2 montent s’habiller dans leurs chambres, moi aussi, et tout le monde redescend. J’embrasse la mère de mes enfants en lui rappelant le programme, qu’elle connait aussi bien que moi : le grain aux poules, l’herbe aux lapins, et n’oublie pas de vérifier l’eau des moutons. Ce matin, c’est elle qui s’y colle, avec les deux nabots qui adorent ça et en foutent partout. Les deux ainés, eux, sont déjà dans la voiture, avec Jean-Claude, qui conduit, et derrière son ainée à lui. Je file ostensiblement embrasser ma filleule, déjà attachée à sa place, puis, après, sa maman, Jeannine, qui semble déjà plus penser à son boulot du matin qu’au départ de sa fille et de son mari. Je lui rappelle un argument auquel on a pensé hier soir, pendant le diner, et qu’elle devrait – à mon avis – insérer dans son article. Elle confirme.
Nous partons, direction l’école. L’école communale du village à quelques kilomètres, dont Jean-Claude est le directeur. Quand nous sommes arrivés, l’école était fermée. Les enfants du coin allaient en bus « à la ville » : dix kilomètres à vol d’oiseau, plus d’une demi-heure de trajet pour certains, le bus faisant des détours pour ramasser les enfants à droite à gauche. Ce qui n’empêchait pas certains parents de devoir prendre la voiture pour déposer leur enfant à l’arrêt de bus. Bref, quand nous avons proposé au maire de rouvrir l’école, avec une liste d’une quinzaine d’enfants pré-inscrits, il n’a pas hésité longtemps, nous a confié les locaux existants et nous a donné carte blanche. Je dis « nous », parce que nous y intervenons tous les quatre : Jean-Claude en est le directeur et le prof d’histoire pour les CM1-CM2, ma femme y travaille deux jours sur quatre (en alternance avec une autre maman du coin, instit’ elle aussi), Jeannine y donne de temps en temps des cours de littérature et de « philo », et j’y viens de temps en temps parler d’arts et donner des cours de guitare à certains élèves.
Comme nous avons carte blanche – et que ça marche, les enfants apprennent bien -, nous avons pu faire les choses comme nous l’entendions. Quelques exemples : nous avons ramassé les journées de classe sur une grosse matinée complète (avec un bon gouter au milieu pour tenir le coup). Les enfants sont tous demi-pensionnaires : deux petites vieilles du village font la tambouille pour une trentaine de personnes tous les jours et s’en portent très bien. Les enfants les adorent et elles rajeunissent à vue d’œil. Et l’après-midi, c’est activités manuelles, artistiques… ou fermières : des parents d’élèves accueillent des petits groupes régulièrement et leur apprennent qui à faire de la confiture, qui à faire des rillettes, qui à traire une vache. Ce qui donne lieu à des scènes cocasses.
Notre village, le village à quelques kilomètres duquel nous habitons, s’est construit autour d’une abbaye, qui vit encore : des moines y vivent, y travaillent, y prient. Cette abbaye attire dans le village quelques familles ayant quitté Paris ou Versailles pour trouver ici une vie plus agréable. Certains pères de famille ont trouvé un travail dans la grande ville la plus proche, et s’y rendent en voiture tous les jours. D’autres continuent à travailler à Paris, où ils se rendent en train. Finalement, tous ont divisé leur temps de trajet quotidien par deux par rapport à l’époque où ils vivaient en région parisienne, et ce trajet se fait en plus dans des conditions bien plus confortables : au lieu de se tasser dans un RER trop chaud l’été et trop froid l’hiver, et toujours plein à craquer, ils voyagent en train, assis, avec une tablette et une prise électrique. La plupart ont un boulot qui leur permet de travailler pendant le trajet. Ils y gagnent en fait sur toute la ligne.
Bref. Certaines de ces familles ont rapidement mis leurs enfants dans « notre » école. Ces enfants-là ont grandi en région parisienne, sans voir beaucoup de vaches et de champs de maïs. Aujourd’hui, ils sont les camarades de classe d’enfants de paysans – dont la plupart n’ont jamais vu Paris, et s’en portent très bien – qui eux connaissent tout ça par cœur. À chaque fois qu’une nouvelle famille BCBG arrive et nous confie ses enfants, ceux-ci commencent par avoir peur des animaux et par manipuler les outils en prenant soin de ne pas trop se salir les mains. À la fin de l’année, on ne les reconnait plus : la plupart sont devenus de vrais petits bouseux, presque plus à l’aise que les enfants du coin. Et à l’inverse, les petits paysans apprennent à chanter en chœur sur des chants qu’ils n’ont jamais entendus, aidés par leurs camarades qui les entendent régulièrement le dimanche. Des amitiés étonnantes se lient, entre le fils d’un journal national (confidentiel, mais quand même) et celui d’un gros producteur de beurre de la région.
Sur le chemin, Jean-Claude me dépose chez les parents d’un élève, qu’il récupère avant de filer pour sa journée de travail. J’embarque de mon côté avec le père, qui va prendre le train et me dépose en ville devant mon boulot. Je ne vous parlerai pas de mon travail : ça n’a que peu d’intérêt en soi. Ce qui est intéressant, c’est que j’ai trouvé un patron qui a compris mon mode de vie et a accepté de modifier un peu sa façon de travailler pour moi. Les autres employés y travaillent de façon plus conventionnelle, mais moi j’ai pu arranger un peu mon emploi du temps : j’y viens trois matinées par semaine, et j’ajoute à ça quelques heures de travail à la maison – globalement l’équivalent d’une demi-journée de plus – pour boucler certains dossiers. Quand une situation particulière l’exige, je peux compresser deux demi-journées en une journée complète, ou basculer une demi-journée de boulot à la maison. En bref, je suis globalement assez libre. Évidemment, vous aurez fait le calcul vous-même : ça ne m’occupe pas à temps plein. Le reste du temps… mais ne sautons pas les étapes.
À 13 heures, je finis ma matinée de travail. Comme il fait beau, je vais m’acheter un sandwich à la boulangerie la plus proche et vais déjeuner au bord de la rivière qui traverse la ville. À 14 heures, je rentre dans la halle couverte pour retrouver Monsieur P., producteur de yaourts dans un village entre ici et chez moi. J’ai rendez-vous avec lui parce qu’il souhaite enrichir et rafraichir le petit site internet où il présente son travail et ses produits, produits qu’il vient vendre deux fois par semaine ici. Nous embarquons dans sa camionnette et filons. Une fois arrivé chez lui, il me présente sa petite exploitation, m’explique rapidement le fonctionnement de la chose pendant que je prends des photos et des notes.
Une heure et demie plus tard, il me dépose au bout du chemin qui mène à chez moi, une petite caisse de yaourts sous le bras. Je récupèrerai la même à la livraison des photos et du texte que je dois rédiger pour présenter tout ça. Nous avons aussi convenu d’un tarif particulier pour moi pendant six mois : pour dix pots achetés, il m’en donnera douze. Ce sera mon salaire. J’écrirai ça dans la semaine, en deux versions : une pour son site, une pour le canard du coin, pour qui je pige de temps en temps.
Je l’ai beaucoup fait en arrivant dans la région : ça m’a permis de découvrir des tas de gens intéressants (c’est l’avantage de la pige : on choisi à peu près qui on va voir), qui m’ont appris plein de choses, et dont certains sont devenus des amis, d’autres des contacts intéressants. J’envoyais mes papiers au canard local mais aussi parfois à des petits journaux nationaux. Dans l’un d’eux, j’ai tenu une rubrique « Mon retour à la terre » pendant un an de façon très régulière (mes galères, mes surprises – bonnes ou mauvaises -, mes découvertes, etc), puis ensuite quelques années encore de façon plus disparate. C’est pas que ça payait beaucoup, mais ça m’a permis là aussi de rencontrer quelques personnes, de récupérer des conseils plus ou moins judicieux de certains lecteurs… et de me pousser au cul pour avoir des choses à raconter chaque semaine.
Ma chère et tendre est là, assise à la table du jardin avec notre N°3, Jeannine et son N°2. Tout ce petit monde épluche des haricots (ou essaie, au moins) ou pèle des patates. Les petits jouent à l’étage. On les entend discuter par la fenêtre ouverte. Je m’assoie un moment, prends un café en même temps qu’un économe et raconte ma matinée, le boulot, les photos, tout en épluchant des patates. Puis j’écoute les deux nains tenter de me raconter leur matinée en des phrases d’autant plus hésitantes que ces haricots sont franchement chiants à éplucher. J’apprends que les poules ont bien mangé l’herbe mais qu’une s’en est mise dans l’oreille, et les lapins ont très peu pondu. Les moutons, eux, semblent aller bien. Je suis rassuré.
Le café fini, je prends N°3 avec moi et vais nettoyer un coin dans la cour : Wolfgang vient demain après-midi. Wolfgang est retraité depuis peu. Avant, il était boucher-charcutier. Je l’ai rencontré alors qu’il était encore en exercice, sur un marché. À cette époque, on lui vendait nos moutons, dont ils nous laissait d’office une partie de la viande. On magouillait un peu, tout le monde y trouvait son compte. Puis il s’est mis à la retraite, et on a continué à magouiller : maintenant il vient chez nous de temps en temps, boit un petit coup pour se motiver, fait son boulot dans un coin propre de la cour, puis repart avec sa part de bidoche, en nous laissant le reste. On met tout ça dans le grand congélo du garage, et on tient un bon moment. Et quand on commence à voir la fin, on rappelle Wolfgang.
Un passage au jardin pour regarder le boulot fait le matin : un coin du carré des patates est retourné, les haricots ont été ramassés. J’enlève quelques mauvaises herbes autour des carottes et fais quelques aller-retour pour arroser les courgettes, en essayant de ne pas écraser N°3 qui me court dans les jambes en criant qu’il veut aller voir « tonton Raphaël ». Ah ben oui, il est là aussi, lui. Raphaël, mon petit frère. Spécialisé dans le travail du bois, il vit avec madame Raph et leur fils à quelques centaines de mètres de là, dans une bicoque à moitié en ruine qu’ils retapent tranquillement. Ils en ont déjà refait une bonne partie : cuisine, salon, sanitaires ; et pour les chambres, ils ont récupéré une caravane tout confort qu’ils ont posée en face de la porte-fenêtre du salon, à quelques mètres. Raph a construit un couloir en bois et toile pour éviter de sortir complètement dans le froid à chaque fois qu’ils ont envie d’aller aux toilettes en pleine nuit. C’est assez rustique mais ça a finalement un certain charme, et je le soupçonne de ne pas avoir la moindre intention de virer tout ça quand la maison sera finie, alors qu’il avait promis de me refiler la caravane pour que j’y installe le petit matériel de musique que j’ai récupéré au fil des années et qui traine pour l’instant dans la pièce qui me sert de bureau.
Pour le moment, il est dans mon grenier, où il retape un bout de charpente qui commençait à ressembler à n’importe quoi mais surtout pas à un truc fait pour empêcher mon toit de se péter la figure. C’est pas vraiment son métier au départ, mais c’est du bois, alors il doit savoir faire. Le reste du temps, il fabrique et répare des meubles dans l’atelier qu’il s’est aménagé dans la grange en face de chez nous. Mme Raph bosse à la ville et fait les trajets tous les jours en laissant son fils chez nous, ou chez Jean-Claude et Jeannine, selon qui est là.
Après que j’ai filé un coup de main à Raphaël, nous redescendons vers mon bureau. J’ai enregistré quelques lignes de guitare samedi, que je veux montrer à Raph pour qu’il puisse réfléchir à ce qu’il pourrait jouer à la batterie. Dans mon bureau, quelques guitares, un piano dans un coin, des percussions diverses récupérées dans des vide-grenier au fil du temps, un micro, mon ordinateur. Quand j’ai un moment de libre dans la journée, j’y passe enregistrer une idée qui me passe par la tête. Nous jouons tous au moins un peu d’un instrument, et les ainées commencent à leur tour à s’y mettre. Avec tout ça, il y a de quoi faire quelques jolies chansons, sans grande prétention mais qui rencontrent quand même un petit succès quand nous les mettons en ligne. Quand on en a eu assez pour faire un album complet, on a cassé la tirelire et payé quelque sessions d’un vrai studio, chez un ami qui nous a fait des prix cassés parce qu’on apportait toujours une caisse de légumes divers ou de confitures faites maison. On en a vendu quelques exemplaires, en mettant ce qu’on gagnait de côté, réservé exclusivement pour faire face aux frais du prochain. Le deuxième a été payé avec l’argent rapporté par le premier, et on prépare le troisième. Les enfants de l’école chanteront probablement dessus : nous les faisons travailler un chœur sur une chanson.
Quand nous sortons, Jean-Claude et les enfants sont déjà là, Mme Raph aussi. Les enfants font leurs devoirs sur un coin de table pendant que leurs parents prennent l’apéro. « Un apéro un lundi soir ? Que nous vaut ce plaisir ? » Réponse immédiate de Jeannine : « Il te faut une raison pour picoler, toi, maintenant ? Tu vieillis, Fik, tu vieillis… » En voilà une qui ne change pas, depuis qu’on s’est rencontrés. Je dois reconnaître qu’elle a raison. Et s’il fallait vraiment une justification, elle serait simple à trouver, dans les jours qui rallongent enfin, dans le temps qui s’adoucit et nous donne envie de rester dehors un peu plus longtemps, dans les enfants qui vont bien, dans les projets qui n’arrêtent pas d’affluer. Dans cette histoire qui s’écrit jour après jour, aussi folle et aussi belle que je l’avais espérée.
—
Bref, l’histoire n’est pas finie, elle ne fait à vrai dire que commencer : dans les lignes qui précèdent, il n’y a guère que quelques points qui sont déjà vrais pour moi aujourd’hui. Tout le reste est à construire. Des bases se posent, doucement, ici ou là, depuis quelques années déjà. Un tel projet ne peut que prendre du temps, beaucoup de temps.
En attendant, je publierai dans les jours qui viennent quelques articles, beaucoup plus courts que celui-ci rassurez-vous, qui exposeront l’un ou l’autre point développé ici de façon plus théorique.
Pour le moment, j’envisage d’aborder les thèmes suivants (les liens seront créés au fur et à mesure) :
– Le retour à la terre
– La vie en communauté
– Le retrait partiel du système monétaire
– L’ancrage local…
Plus que jamais, je vous invite à lire AUSSI les commentaires : de nombreuses questions y sont posées, certaines réponses sont proposées, d’autres restent en suspend. Peu importe : la cogitation continue, et c’est intéressant.
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Raphaël est partant à 99% 🙂
Jeannine valide et signe (surtout pour l’apéro : Fik, tu me connais trop bien). Bon, on y va quand ?
Le temps que je trouve une Madame Raph 😉
Raph, on discutera du 1% qui manque. Et tu n’as pas le droit de répondre que « pour un catho convaincu, 99% ou 100%, c’est du pareil au même », hein, c’est pas du jeu.
Jeannine, on vous attend dans la région 🙂
– Le retour à la terre
– La vie en communauté
– Le retrait partiel du système monétaire
– L’ancrage local…
Si il te faut des bras ou des gens, j’en suis ! 🙂
Avec plaisir : plus on est de fous…
Les héros de ton histoire me plaisent bien l’ami !
Cet été, nous faisons la moitié du chemin qui nous sépare… A vous de faire l’autre moitié ! 😉
Sachant que le boulot dont je parle dans cet article, c’est celui que j’ai aujourd’hui, je te laisse conclure 😉
Change de boulot ! Après tout, ton article n’est qu’une fiction !
Dans ce cas, je peux aussi changer de parrain pour ma fille ? 😉
Keua, un sandwich de boulangerie ? Alors qu’en hiver, une gamelle bien chaude du fricot de Madame Fik serait tellement plus savoureuse, ou une salade du potager avec un oeuf dur, une tranche de terrine aux cèpes et quelques fraises du jardin en été ? Nan mais c’est n’importe quoi, là… 🙂
Il faut faire vivre le petit commerce !
Vous avez besoin d’un dentiste dans le coin? 🙂
Hélas, c’est possible 😉
Et ben moi je vais faire ma fouteuse de merde…. Ne me remerciez pas, c’est avec plaisir.
Étape intermédiaire :
N•1 n’a encore que 5 ans, Jean Claude et Jeannine n’ont encore qu’un enfant de 4 ans donc, vous êtes toujours les meilleurs amis du monde…. Vous partez donc une semaine en vacances ensemble. Et là, douche froide, ça ne colle pas du tout : JC (tu me permets de t’appeler par ton petit nom ?) est du genre à prendre en charge sa puce de A à Z pendant les vacances parce qu’il n’en profite pas assez en temps normal et pour décharger sa Jeannine, tandis que toi tu auras passé ta semaine à l’attendre pour refaire le monde autour d’un apéro, comme au bon vieux temps de vos études. Et puis ta femme, qui est du genre à ne pas s’arrêter deux secondes, ça a fini par l’agacer légèrement de voir Jeannine profiter du soleil et ne jamais prendre l’initiative d’un repas ou d’un coucher des enfants. D’ailleurs leur fille, parlons en : elle n’a aucun sens de l’intimité : elle rentre et sort dans toutes les chambres sans avoir appris à toquer, elle est un peu trop curieuse et intervient dans toutes les discussions et ses parents, décidément, ne la recadre pas assez à ce niveau-là. On l’aime, la filleule, mais elle s’incruste ! A l’inverse, elle se tient super bien à table, et ses parents ont l’air d’y tenir. Ils ont même par moment fait de petites réflexions pas méchantes à n•2 qui parle la bouche pleine et à n•1 qui pousse tout le temps avec ses doigts.
Au final, vous avez tous passé de bonnes vacances, mais celles ci ont également révélé que, malgré votre accord total sur les points essentiels, vous ne vivez pas du tout de la même façon au quotidien : l’équilibre à l’intérieur du couple est totalement différent, vous élevez vos enfants différemment, autant de choses peu importantes mais qui prennent tant de place au quotidien. L’accord entre époux provenant de deux cultures familiales est déjà parfois difficile, arriverez vous dans quatre ans à rajouter encore deux autres cultures familiales à l’équation ??
Tout cela me rappelle un peu (beaucoup ?) le Voyage au pays de l’utopie rustique, d’Henri Mendras, publié chez Actes Sud en 1979. Un livre absolument passionnant, et presque indispensable (si si) vu les thèmes abordés !
Bien sûr, tout cela renvoie également à l’autonomie villageoise prônée par Vinoba, au système de l’arche de Lanza del Vasto, à ce que font aujourd’hui la famille Rabhi et ses affiliés, etc.
Il y aurait beaucoup de preneurs (de fait, ce genre de micro-communauté existe déjà) ; les problèmes viendront quand il faudra parler politique/morale/foi (mais bon, ces sujets seront sans doute abordés dans les prochains billets), et quand le risque de repli (inhérent à toute communauté) poindra le bout de son nez !
Certes, mais ce que Fik décrit n’est pas un système fermé, pas mal d’adultes bossent à l’extérieur, vont et viennent, les enfants grandiront, partiront, au minimum pour étudier, d’autres familles s’installeront… Il y aura à vie des ajustements à opérer, des heurts, des conflits à résoudre, mais finalement, n’est-ce pas la même chose partout ?
Pingback: Ce que je propose : la vie en communauté | Le blog de Fikmonskov
ArmL la conclusion de votre commentaire est-il que la vie en communauté est impossible ?
En revanche, l’objection que vous formulez me paraît très juste, mais je n’ai pas l’impression que Fik décrive dans son article la vie d’une famille composée de plusieurs familles, mais plutôt une vie de village.
Or je pense qu’il vaut mieux vivre cette vie là avec des amis qu’avec uniquement des inconnus.
La vie de village, comme par ailleurs, la vie de famille, n’exclue pas le respect de l’intimité des uns et des autres, et la mise en place de certaines règles permettant la vie en communauté.
Mais j’imagine que ce sera l’objet de plusieurs autres réflexions.
C’est l’objet de l’article « la vie en communauté », que je viens de publier 😉
Il y a trop de mots dans tes articles, c’est fatiguant à lire… 😉
Sans vouloir t’offenser, ce projet ne serait-il pas une idole, au sens biblique du terme?
Plus précisément ?
Bah en fait j’avais l’impression que Dieu était le grand absent de votre récit (mis à part l’abbaye) et puis cette phrase m’a fait tiquer: « Disons que c’est un idéal que je décris, un idéal vers lequel toute ma vie est tournée dès aujourd’hui, un idéal que j’ai en tête à chaque fois que j’ai une décision importante à prendre. »
Je suis désolé mais je pars à l’instant pour une semaine, je serai pas présent tout de suite sur les commentaires.
Bon c’est vrai que vous parliez du lundi mais quand même 🙂
C’est dommage que vous partiez, parce que je ne comprends toujours pas ce que vous entendez par « ce projet ne serait-il pas une idole ».
Tant pis, on règlera ça dans une semaine.
À propos de « Dieu grand absent » : j’essaie de proposer un mode de vie qui puisse s’adapter à chacun, croyant ou non. Et en général, sur ce blog, j’essaie de m’en tenir à des arguments rationnels acceptables par tous. Ramener Dieu dans un article, c’est la meilleure façon de clore le débat pour beaucoup de gens.
Ah, voilà enfin du lourd, mon Fikou préféré !
Je plussoie beaucoup !!!
Mais imagine que mon pays te plaise, comme il plaît à Raph (mais qui est Mme Raph ? J’ai loupé qque chose ? 😉 ) et comme il a plu à JC et Jeannine (si j’ai bien suivi), comment faire ?
Moi, en tout cas, je n’ai aucune raison de bouger de mon petit coin de paradis !!!
PS : j’ai pas droit à un pseudo, moi ? Tonton Malo ? (et tantine Malo ?)
Dans la catégorie proposons joyeusement, cet article est effectivement très joyeux. Et fort sympathique.
Ca fait rêver… et réfléchir… même si ce n’est pas le mode de vie vers lequel je veux tendre…
En tout cas, le choix de la journée type comme support de proposition est très intéressante! ^^
Étant donné justement que je sais que tu ne bougeras pas, et que diverses choses font qu’on ne descendra pas (pour l’instant), je n’avais aucune raison de te faire participer.
Ou alors on fait chacun la moitié du chemin…
Quant au risque que ton pays me plaise, c’est un risque à courir 🙂
Je peux déjà te proposer deux choses faciles et rapides :
1- lire l’intégrale Lanza del Vasto (déjà nommé plus haut par un commentateur), il y a tout dedans, c’est un puits sans fond (on peut en reparler cet été), et on trouve tous ses bouquins à 10 Euros en moyenne sur le net. (J’ai presque tout, et je m’en suis sorti pour à peu près 150 Euros ; investissement rentabilisé dès la lecture de la première ligne).
2- en lien direct avec le 1, entrer en contact avec les gens chez qui vous êtes allés me chercher l’été dernier avant les vacances en famille, ce n’est pas très loin de chez vous !
Chosow : peut-être pondrai-je un article expliquant pourquoi il est nécessaire d’en arriver là. Mais hélas, celui-là retombera dans le démoralisant. Je préfère repousser un peu : il y a déjà assez de pistes sur ce blog.
PMalo, ils m’ont évidemment vachement fait cogiter, tes hôtes de cet été. Je les cite d’ailleurs dans mon article « vie en communauté ». C’est seulement à trois heures de route, il est vrai qu’on pourrait largement y faire un saut un WE. Et si on veut se bouffer l’intégrale de Lanza, par lequel faut-il commencer ? (Le net, c’est Amazon ? Beurk. Mais hélas, j’ai peur de pas avoir le choix…)
Moi, c’est Priceminister ; je ne sais pas si c’est mieux, mais c’est lui que j’utilise.
Par quoi commencer ? Question délicate. Sa pensée est globale, tout se tient. A mon avis, il n’y a pas de porte d’entrée meilleure qu’une autre, car tout est connecté, articulé, et donc tous ses écrits se répondent.
Peut-être une biographie (par A. de Mareuil, celle que je lisais l’été dernier), ou des entretiens (« Les facettes du cristal » ou avec René Doumerc.)
Ensuite…
Ce site, http://www.lanzadelvasto.fr/ , toujours en construction, est déjà intéressant pour un premier aperçu.
Tu y trouveras une liste des livres. Je peux aussi te fournir la mienne (mais il m’en manque encore un peu.)
(Au fait, certains liens de ton article ne fonctionnent pas pour moi.)
J’ai en effet déjà linké des articles pas encore écrits. Ça devrait arriver rapidement.
Je fouillerai pour les bouquins.
Intéressant billet, qui annonce des développements encore plus prometteurs (teasing de ouf!).
A lire éventuellement : http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/16/cest-trou-perdu-bretagne-allez-avoir-envie-dy-vivre-250685
> un développement que vous pourriez également aborder : « démocratie réelle », à l’échelle du village cela peut donner quelque chose de réellement puissant. J’aurais bien rajouté « anarchie » aussi, d’ailleurs…
Sur la question de la « nécessité » d’en arriver là, je dis simplement que ce n’est pas pour tout le monde, quoique certains personnages périphériques ou secondaires aient un certain attrait…
Juste 2 points en l’air, pas la peine de rebondir: en plus du troc, il y a le partage de matériel qu’on peut ajouter (les agriculteurs partagent parfois à plus de 3 la même moissonneuse batteuse, et la location a aussi de beaux jours devant elles); à part la vie à la campagne, on peut aussi vivre en ville et produire des choses soi-même (le pain j’y arrive, si je voulais me lancer dans le yaourt, j’y arriverai surement, et pour la culture de champignons, je ne sais pas comment m’y prendre…^^ mais il faudrait que je me penche dessus)
En plus de la différence citadin/ campagnard, il y a aussi le poste (volontairement flou) mais qui peut être à responsabilité (en mode gérer des équipes de 100 personnes ou plus…) et qui implique un autre mode de vie, tout comme celui de politique, ou autre.
J’attendrai gentiment les prochains articles, ce fil de commentaires est assez chargé comme ça pour le moment.
– Le retour à la terre
– La vie en communauté
– Le retrait partiel du système monétaire
– L’ancrage local…
Excellent !
Au plan réaliste, seule la démocratie directe et réelle permettra de mettre tout ça en place. Et c’est dorénavant possible, depuis quelques mois, sans passer par une révolution et la poudre à canon.
On en reparle.
Amitiés,
Non, ce qui permet de mettre tout ça en place, c’est la volonté et le temps. Vouloir changer les choses par le haut est une erreur : c’est par la base qu’il faut les changer.
Au boulot !
Jean-Claude, j’arrive après la bataille, mon commentaire veut simplement dire que la vie en communauté est tellement difficile qu’elle ne peut fonctionner que si la Charité est la raison (ou plutôt la folie) pour laquelle on le fait… Comme Morituri, je trouve que Dieu est un peu absent de ce récit, et je comprend ce qu’il veut dire en comparant ce projet à une idole. D’ailleurs la phrase qui l’a fait tiquer serait tout autre si elle était « Disons que c’est un idéal [de mode de vie] que je décris… »
Et maintenant je vais aller voir ce que tu entends par « vie en communauté », parce que je suis peut-être complètement à coté de la plaque… 😀
(Je rajouterai juste que ce n’est pas en fonction d’un idéal [de mode de vie] qu’on doit prendre des décisions, mais faire un discernement éclairé par l’ES…. Oeuvre pour Dieu vs oeuvre de Dieu, tout ça tout ça…)
La première étape c’est de quitter Paris (ou la grande ville en général) ; pour l’avoir fait (je ne suis pas à la campagne non plus, mais dans une ville de 5000 h.) je ne peux que le conseiller. Et là on constate déjà que les bases de l’entraide existent, bon an mal an. Un voisin prête sa tronçonneuse ; un autre donne des oeufs ; on va filer un coup de main pour faire du béton ; etc. Et cela au bout de 3 ans, sans connaitre personne au départ. Je suis encore loin de ton rêve (qui n’est pas forcément le mien d’ailleurs) mais je pense qu’il n’est pas forcément irréaliste. Le problème initial c’est quand même le boulot, j’ai eu de la chance sur le coup. Et une madame médecin permet de largement minimiser les risques, je pense à l’aspect financier qui n’est pas à négliger.
Par contre, l’un des points difficiles est à mon sens celui des études. N’importe qui d’un peu éduqué peut enseigner à ses enfants jusque, disons, la fin du collège au plus ; sans doute même mieux que ne le fait l’actuel « éducation nationale ».
Au delà il me semble que cela devient plus compliqué d’assurer dans toutes les matières. Dès lors, que faire des enfants ?
La pension ! Il y a gros à parier qu’ils seront très demandeurs, à l’adolescence, pour quitter un univers trop petit pour leur appétit… Sinon, les cours par correspondance sont très bien faits, et la plupart proposent un soutien par téléphone en cas de besoin, avec au bout du fil des profs compétents et bien rodés à ce genre d’exercice. Donc peu importe si Maman a cartonné en S ou pas, on peut homeschooler jusqu’au bac sans problème.
Enchanté par la lecture de cet article 😀 C’est un plaisir de retrouver ton style narratif, sans parler de la vision que tu y décris.
Je me permets de partager une petite réflexion personnelle en te voyant encore obligé de devoir t’excuser d’avoir un idéal…Ce petit paradis rural est idéaliste, assurément, mais qui a décrété que c’était négatif ? Pour ceux à qui cela fait peur, l’idéal n’est pas un rêve impossible imaginé pour fuir la réalité, ni une utopie que l’on voudrait atteindre par tous les moyens. D’ailleurs, en réalité (très objectivement selon mon avis à moi) l’idéal n’a pas vocation à être atteint mais à tirer vers lui ! Ce qui change beaucoup de choses ! Et de fait, si nous atteignions notre objectif, vers quoi marcherions nous ? Ne pas avoir, ou ne plus avoir d’idéal, c’est s’assoir, c’est cesser de vivre, avec le risque de se coucher et de ne plus jamais repartir… L’idéal, plus qu’une garantie de survie, est l’assurance d’une vie pleine, passionnante et trépidante qu’on ne regrettera pas lors du dernier regard par-dessus l’épaule.
Tout ça pour dire que je trouve super chouette d’entendre quelqu’un exposer et assumer son idéal. Voilà
Si par hasard il manque un personnage en particulier dans ton histoire, je suis toujours intéressé, ça pourra peut-être m’aider à savoir quoi faire de ma vie, parce que là j’ai bien peur d’être en train de m’assoir dangeureusement 😉
——————
Petit commentaire quant à la reflexion sur la (non-)présence de Dieu dans ce projet. Je ne crois pas qu’il y ait besoin de préciser « avec Dieu » ou « sans Dieu ». Fik présente un système pouvant tout à fait convenir à tous, croyants ou non, mais cela n’empêche en rien ceux qui ont la grâce de la foi d’y mettre naturellement Dieu au centre et de tout remettre entre ses mains, de prier ensemble etc… Et avoir un idéal n’a jamais signifié mettre Dieu au second rang, je suis assez surpris par cette réflexion.
Mais attendons les prochains articles, j’espère d’ailleurs n’avoir pas empiété sur le suivant que je vais m’empresser de lire.
Ami Walkelin, il y a toujours de la place pour des bonnes volontés, d’une manière ou d’une autre 🙂 Ce que je décris là n’est qu’une cellule de base, sur laquelle peuvent venir se greffer plein d’autres choses. Il est également souhaitable d’envisager que plusieurs cellules semblables à celle-ci (chacune avec leurs particularités, propres à ses membres) cohabitent à distance raisonnable et créent des liens forts, même si moins forts que ceux unissant entre eux les membres de chacune.
Bref, recrute du monde et crée ton propre petit paradis, pas trop loin du nôtre si tu le souhaites 😉
Rien à rajouter sur Dieu et sa présence ou non.
—
Adricube, vous soulevez là un point difficile en effet. J’y répondrai en partie dans mon article sur « Le retrait partiel du système monétaire » 🙂
J’attends la réponse 😉
En attendant, je vais re-re-…-re-re-relire « Malevil » …
Aaaaah, Malevil… ❤ Dans un genre un peu plus extrême, "Ermites dans la taïga" n'est pas mal non plus (50 ans en autarcie totale en Sibérie). Moins immédiatement transposable, néanmoins !
Et puis assez peu utile, en fait 😉
Pour avoir lu les deux, et à la réflexion, il y a au moins autant à récupérer en matière de tuyaux concrets dans Ermites dans la taïga que dans Malevil, je trouve… Par ailleurs, le premier est un reportage quand le deuxième n’est qu’une fiction bien ficelée, donc on peut imaginer que les techniques employées dans le premier sont plus fiables que dans le second, puisque testées « pour de vrai ».
Ok, la technique pour tuer les ours est peu utile, mais tout le côté potager et économie domestique, bien que très sommaire, est vraiment intéressant. Trrrrrrèèèès roots, mais intéressant.
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Pour Lanza del Vasto, il faut commencer (à mon avis) par l’Anarchisme chrétien (un indispensable sur ces thématiques), chapitre 6, avec le trio Ganghi/Vinoba/Lanza del Vasto. cela peut paraître kitsh comme ça (c’est un peu connoté ‘cool’ jveux dire), mais quand on s’y plonge c’est juste génial. Sinon, tout le bouquin, c’est encore mieux, mais c’est un pavé, alors ça peut rebuter …
« cela peut paraître kitsh comme ça (c’est un peu connoté ‘cool’ jveux dire), mais quand on s’y plonge c’est juste génial. »
Yep.
Lanza, qui était mondialement connu dans les années 70, est totalement retombé dans l’oubli ; et les ceusses qui croient se souvenir de lui en ont une image totalement fausse de gourou hippie allumé.
Oh non, on est bien loin du kitsch cool bisounours flower power !
On est dans le catholicisme (au sens premier, le plus fort, « universel », pas sociologique, « les cathos » rabougris) le plus cohérent et intégral, ouvert mais exigeant, qui soit !
« À propos de « Dieu grand absent » : j’essaie de proposer un mode de vie qui puisse s’adapter à chacun, croyant ou non. »
Ok! Au temps pour moi, je pensais que c’était seulement une confession personnelle. Quelle est alors l’utilité de l’abbaye, pourquoi attire-t-elle des familles de Paris ou Versailles? Une autre question qui me vient, quel est le bénéfice absolu que vous proposez aux lecteurs de ce blog de tout horizon? (Il y a peut être un présupposé Pascalien dans ma question: il faut, je crois, que l’homme se sonde et réalisé par la même sa place dans l’univers, ce qui ne peut nous amener qu’à la constatation de notre finitude, notre misère).
Ce qui m’amène au fond à expliquer ma question sur l’idole: quelle espérance mettez-vous dans ce projet? (Supplante-t-elle l’espérance du chrétien?)
Morituri, je ne comprends pas bien vos questions.
Pourquoi opposez-vous un projet de vie et la vie chrétienne ? Pourquoi opposez-vous une espérance terrestre et matérielle à l’espérance chrétienne ?
Pouvez-vous imaginer que ce projet de vie, avec l’espérance qu’il exprime, soit subordonnée et conséquence de cette espérance chrétienne, soit moyen concret d’expression, mise en oeuvre terrestre, de cette espérance chrétienne ?
Selon vous, un chrétien ne doit rien espérer ici-bas et vivre comme un gnou (sinon ce serait idôlatrie ?) en attendant le paradis céleste ?
Ce serait contraire à tout l’enseignement et la tradition catholique…
Certes, la foi est première, mais si elle ne s’exprime pas au quotidien dans le mode de vie, elle est stérile. La vie chrétienne n’est pas une spiritualité désincarnée.
L’engagement est charité en action, expression de l’espérance, et découle de la foi.
Certes je suis plutôt d’accord avec vous. Et je me rends compte que je me suis mal exprimé.
Ma question sur l’espérance n’était pas rhétorique. Je souhaite vraiment savoir quelle espérance est mise derrière. L’engagement social de l’Eglise est un engagement sain auquel déjà l’Eglise primitive prenait part (la lutte contre l’avortement du temps des Romains, par la construction d’orphelinat et l’adoption). Mais ces actions ont découlé de leur espérance chrétienne. Ils ne pensaient pas qu’un jour ils pourraient créer un « paradis sur terre ». Les espérances matérielles trahiront l’homme si elles lui promettent la réconciliation avec lui-même. D’où ma question: quelle espérance est proposée ici au lecteur? (Ce n’est toujours pas rhétorique 🙂 )
J’espère avoir mieux exposé ma pensée. Mais j’ai la fâcheuse tendance de dire l’inverse de ce que je pense. 🙂
C’est marrant ces questions de paradis sur terre…
Quand on demandait au curé d’Ars qui vivait une vie plutôt misérable s’il n’aurait pas préféré une autre vie dans laquelle il aurait eu du point de vue du monde une meilleure situation, il répondait qu’il avait dès cette vie un avant-goût du ciel, qu’il avait donc des lots de consolation, si je puis dire!
Il existe une espérance chrétienne à être heureux dès cette terre, même si ce bonheur est bien fade à côté de celui qu’on goûtera après la mort. Inutile de défendre la Foi et chercher à convertir par ce qu’elle nous apporte en cette vie, c’est bien l’après qui compte (la récompense!).
Mais d’un autre côté, si on reprend la fin du cinquième chapitre de saint Paul aux galates, les fruits de l’esprit sont très intéressants: amour, paix, joie… rien que ces trois sur les douze, ça vaut le coup de les faire grandir! Et le projet de société, loin d’être un paradis, est en revanche un lieu idéal pour les faire grandir. Ce sera pas parfait… mais s’il y règne l’amour, la paix, la joie… ce sera bien.
Sans chercher à parler à la place du destinataire de la question, il me semble que des pistes peuvent être prises de ce côté-là. Et pas juste au niveau individuel: une société en paix, où le souci de l’autre existe, où le bien commun est une vraie priorité…
Et même en allant plus loin: c’est bien au nom de l’espérance du ciel et du Bonheur accessible qu’il faut donner par le témoignage de notre vie, de notre mode de vie, du projet de société que l’on construit et qui porte du fruit la cohérence de ce qu’on croit et que l’on peut amener les autres vers le ciel. Faire le bien, c’est faire témoigner nos oeuvres quand on ne peut pas témoigner soi-même. Par nécessité de constat devant le bien produit (et on cherche ici un modèle pour produire beaucoup de bien), les gens constatent leurs incohérences et peuvent s’ouvrir à la vérité.
Mais sans aller aussi loin: faire le bien, proposer une société qui favorise le développement du bien commun le plus possible en prenant chacun en compte… c’est déjà un beau et grand projet.
Je dirais même… magnifique.
Merci Choshow.
Pas grand chose à ajouter.
D’accord je vous remercie à tous pour votre temps. C’était bien la le fond de ma question.
Et je réalise à l’instant que ma première interrogation venait du fait que je prenais le problème dans le sens exactement inverse. Il est peut-être temps de mettre fin à la discussion car je digresse, mais du coup êtes vous d’accord avec moi lorsque je déclare qu’il n’y a pas de bon système. La seule solution est de mettre Dieu au centre (le reste découle naturellement, le « tu aimeras le Seigneur ton Dieu » est indissociable du « tu aimeras ton prochain »). En quelque sorte c’est pas le système qui nous permet d’aimer notre prochain. (Je conçois très bien que ça n’empêche pas d’essayer de penser à un système plus juste. Mais le principal problème du système actuel c’est qu’il a oublié les deux plus grands commandements.)
« En quelque sorte c’est pas le système qui nous permet d’aimer notre prochain »
Un bon système devrait au moins le permettre, voire l’encourager. Le problème du système actuel, c’est qu’il semble vouloir l’empêcher.
Yep.
Oh, que je trouve ça excessif! « Il n’y a pas de bon système ». Aucun?!
En fait, il y a plein de bons systèmes à mon sens, les uns étant meilleurs que les autres, et offrant une large palette de possibilité. C’est très riche!
Le système permet bien d’aimer notre prochain s’il nous laisse assez de liberté pour le faire, mais ce n’est pas lui de l’extérieur qui va nous imposer de l’aimer (tout comme Dieu).
Je serais plus tenté de dire qu’il n’y a pas un unique système qui ait le monopole du bien, et qu’il faudrait uniquement tendre vers celui-ci. Il y a plutôt plein de systèmes différents qui découlent de principes fondateurs (dans votre cas, les deux grands commandements) et qui sont tous plus ou moins (et parfois pas) bon.
Celui proposé par fik a plein d’atouts et de points positifs, et à bien des égards sert d’antidote aux problèmes du système dans lequel on évolue.
Mais si on disgresse, on reprendra ça ailleurs! ^^
En tous cas si vous entendez parler d’initiatives du type en Touraine ou dans le Blaisois, ça m’intéresse…
Je vais ouvrir un site de rencontre 😉
Des initiatives en ce genre, il y en a beaucoup et partout.
Certaines revues, comme « Passerelle éco » par exemple, fourmillent de petites annonces et d’articles présentant des trucs comme ça.
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Je sais pas si l’auteur lit les commentaires, mais ce blog est une très bonne initiative, même si d’autres personnes le font déjà : on a le droit de faire ce qu’on aime !
C’est génial, j’aimerais bien écrire aussi bien que toi ! on me dit que j’écris bien mes lettres, mais je n’écris pas en dehors de ça…
Je pense que la vie de famille est le plus grand bonheur qu’un homme puisse avoir sur terre, si chacun y met du sien. Je pense aussi que l’ho s’écarte de la nature avec l’industrialisation, la mondialisation, et d’une façon ou d’une autre, cela ne l’épanouit pas du tout. Le retour à la terre et la vie communale est la seul solution la plus épanouissante pour chaque membre de la famille, parents et enfants.
Mais c’est vrai que, comme tu le dis, avec notre monde actuel, retourner à la terre est très compliqué, et risque de prendre du temps. Mais j’ai bien comme projet de vivre le plus proche de la nature même si mon futur métier d’ingénieur n’en n’est pas très rapproché …
Bref, j’ai bien envie de lire tes prochaines publications !
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Mais ce n’est pas du tout un « système »… au sens où ça repose, pratiquement autant que la vie en ville, sur la productivité de divers galériens qui, eux, n’entrent pas dans ledit « système ». OK on nourrit les poules soi-même (trop fort) et les enfants n’ont pas peur de se salir les mains (les miens doivent déjà être en plein dans le « système », bien que vivant dans le 13ème), mais le monde doit continuer à tourner autour pour que vous puissiez mettre de l’essence dans votre voiture, manger tous les jours (parce que les oeufs, hein, on a vite fait le tour), et glander tranquillou avec votre voisin la moitié de l’après-midi. Et puis ne parlons pas d’autres dimensions absentes du « système » telles que les soins (pour un enfant atteint d’une maladie chronique, au cas où vous auriez déjà essayé). Bref un chouette avenir pour quelques privilégiés, et une réponse à… rien du tout.
Ajax, le XIIIe, c’est siècle ou arrondissement ?
Pour le reste, … si ceux qui essaient de ne plus vivre comme des cochons, dans les limites de leurs possibilités, vous chagrinent, tant pis pour vous.
Et vive les cochons.
Un privilégié mangeur d’oeufs. (Vous n’avez pas dit « parasite », mais on sent bien que ça vous chatouille…)
Ajax, je n’ai jamais prétendu à l’indépendance totale. Y aurais-je prétendu que vous m’auriez peut-être accusé de vouloir retourner à l’âge des cavernes.
Cependant :
– Tout ce que je fais moi-même, c’est des choses en moins à faire pour d’autres. De plus, ce texte n’est qu’un instantané de ce que j’imagine dans une dizaine d’années : ce n’est donc pas ce que je crois ou espère que ça sera vraiment, et de nombreuses choses que je décris ici sont des étapes vers autre chose, sans doute plus radical. Mon retour à ma terre, je l’espère bien plus global et complet que ça. Pour certaines personnes qui sont liées à moi, c’est encore une idée effrayante. J’y vais doucement, j’essaie de présenter quelque chose qui soit supportable, même si j’espère pouvoir aller plus loin.
– L’utilisation de la voiture, que vous me reprochez, n’a rien à voir avec celle qui est la norme aujourd’hui : c’est donc déjà un moindre mal. Mais effectivement, j’aimerais à terme pouvoir m’en passer complètement. De même que de l’ordinateur, je vous vois venir.
J’ai d’ailleurs écrit ceci en considérant que nous aurions à évoluer seuls dans un monde figé dans l’état où il en est aujourd’hui. C’est un choix volontaire et assumé, bien que non explicité jusqu’à maintenant. En vrai, je crois que tout aura radicalement changé dans 10 ans, et qu’on ne pourra plus vivre aussi bien que ça. Mais avoir ces envies en tête, et commencer à les appliquer par petites étapes permettra à mon avis de mieux supporter ce changement radical.
Concernant les soins, j’ai pour l’instant la chance de ne pas en avoir trop besoin, ni pour moi ni pour mes proches. Là aussi, ça fait partie des choses que je ne peux pas prévoir. Dois-je construire ma vie en fonction d’un hypothétique drame ? Dois-je m’interdire de considérer que tout se passera globalement pas trop mal ? Dois-je même m’interdire de réfléchir à tout ça parce que d’autres ne le peuvent pas ?
Maintenant, si vous voulez, j’attends vos réponses à vous.
Ajax, quand vous dîtes ceci :
« Bref un chouette avenir pour quelques privilégiés, et une réponse à… rien du tout. »
– Pouvez-vous simplement imaginer une minute que c’est justement le contraire de « privilégiés » dont nous parlons ici ?
Vivre comme vivent encore les 3/4 de la population sur Terre, c’est-à-dire, par choix (et non, comme pour ces 3/4, par nécessité, même si ça viendra nécessairement un jour pour nous aussi), de discerner et de refuser certains aspects du « confort » moderne, c’est être un privilégié ?
Il faut n’être jamais sorti de Paris (ou autre grande ville, peut importe) pour dire chose pareille.
– Qu’entendez-vous par « réponse à… rien du tout » ?
Que ce n’est pas une réponse à un vrai problème ?
Ou qu’il n’y a pas de problème, « rien du tout » ?
Je me permets d’ajouter quelques considérations pratiques :
. Des poules, bon, des moutons ? Mais du coup il ya combien de terrain ?
Question qui en découle : j’imagine que dans cette situation idéale on est propriétaire : il ya une taxe foncière à payer ; et une aussi pour le terrain.
Je ne dis pas ça juste pour faire du mauvais esprit : ça n’a rien d’anodin. Je ne sais pas combien tu gagnes dans ta projection future idéale, surtout à temps aussi partiel que ça, mais pour commencer un projet comme ça de l’argent il va en falloir :
devenir propriétaire, payer la banque pendant 25 ans, la taxe foncière tous les ans, qui s’ajoute à la taxe d’habitation, les frais d’entretien ou de rénovation pour ceux qui en ont les moyens, parce qu’acheter ancien c’est plus beau, mais c’est plus ancien, etc…
(et s’il y a un souci avec les poules, les lapins ou les moutons, les frais vétérinaires)
. Vivre dans une petite communauté ou un petit village, en harmonie avec ses voisins, c’est bien beau, mais on ne choisit pas forcément ses voisins. Il faut apprendre à apprécier des gens avec qui on ne partage pas forcément grand chose à part l’intérêt pour le potager et les poules ; ce qui est très bien, mais, comment dire… disons qu’il faut savoir mettre de l’eau dans son vin, quoi.
. Remarque sarcastique pour le plaisir : c’est fou ce que vous avez le temps de faire dans une seule journée avec plusieurs enfants à s’occuper…
(j’ai peut-être juste survolé mais ça parle peu de sieste, de couches à changer, de bains à donner, de petits pots à préparer,… et ça, on dirait pas, hein ? mais ça prend beaucoup de temps aussi.)
(je te rassure, les poules demandent assez peu d’entretien ; le potager, hm, un peu plus.)
« ça parle peu de sieste, de couches à changer, de bains à donner, de petits pots à préparer »
Je n’ai pas non plus parlé du fait que, parfois, nous iront encore aux chiottes. J’avais oublié. Voilà mon rêve qui s’effondre.
Enfer et damnation.
Et pour l’argent, je n’y avais tellement pas pensé que j’ai suggéré un retrait partiel du système monétaire. C’est fou comme un petit mot suffit à dire ce que tu étales en 40 lignes.
Je coeur-love, on signe où?!
Pour les couches à changer, je pense que les versions 4, 7 et 9 ans se chargent de la leur seuls. En ce qui me concerne, le deuz n’en n’avait plus besoin non plus à 2ans… Mais le pb soulevé était celui du temps. En bossant à plein temps et avec deux nains de 4,5 et 6ans j’ai quand même le temps de tout cuisiner maison, yaourts et pain compris, et faire mes produits d’entretien. Ok gérer potager et animaux ça prend du temps, mais l’intérêt de deux activités : l’une salariée, l’autre à son compte, c’est aussi de gérer son temps de travail comme on veut et quand on veut.
(PS: Comment ça les lapins n’ont pas pondu?! Ils pourraient y mettre un peu du leur quand même!)