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A quand le retour de la semaine de 10 jours ?, Méthodologie du promoteur du grand n'importe quoi, Pendant ce temps les Shadoks nous pompent, Réforme Peillon des rythmes scolaires
Dans la première partie (que vous devriez d’abord aller lire en cliquant ici), nous avons vu que bien souvent les gens qui constatent un problème et décident de tenter de le régler ne font en fait que proposer des solutions à très court terme, qui à moyen et long terme ne font qu’aggraver le problème. Je les ai appelé les Shadoks, en hommage bien évidemment à cette série où d’étranges oiseaux passent leur temps à créer des problèmes bien réels pour en résoudre d’autres qui n’existent pas, tout en étant très content d’eux en permanence.
Ces Shadoks-là sont en général de braves imbéciles, qui veulent sincèrement bien faire mais ne regardent pas assez loin au-delà du bout de leur nez – qu’ils ont pourtant long – pour réagir intelligemment. Hélas, tous ne sont pas aussi innocents que ceux-là : d’autres, qui ont tout l’air d’être exactement les mêmes, sont pourtant totalement différents en ce qu’ils font exprès d’être des Shadoks. Ces crypto-Shadoks, pour parler comme un journaliste du Nouvel-Obs, ont un nez aussi grand que les autres, mais ont des lunettes posées dessus, si bien qu’ils voient beaucoup plus loin : ils ont un objectif, dont ils savent qu’il n’est pas encore partagé par une majorité de la population. C’est pour cela que, plutôt que d’y aller frontalement, ce qui déclencherait de nombreuses réactions de colère et de rejet, ils jouent aux Shadoks : ils suivent la pente naturelle des choses, et accompagnent doucement le désastre, tout en prétendant lutter contre de toutes leurs forces, alors que leur objectif est l’accomplissement total du désastre.
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Ici il me semble utile d’ouvrir une parenthèse. Entendons-nous bien : chacun de ces crypto-Shadoks ne vise pas le même objectif intermédiaire, et il n’y a pas de plan global. On m’oppose souvent, quand j’évoque cette idée sur les réseaux sociaux ou dans des discussions, un « Arrête avec ta théorie du complot », qui ressemble assez à un nouveau type de point Godwin. Pour en finir une bonne fois pour toute avec ça, je précise, quitte à sortir un peu de mon sujet du jour.
Je ne suis pas complotiste : je ne crois pas que des gens se rassemblent dans des caves obscures ou dans des bureaux climatisés pour définir des plans d’action ensuite envoyés à une multitude de petites mains qui jouent un rôle écrit et préparé pour mettre le grand foutoir au pouvoir. Le seul complot auquel je crois est le grand complot du mal universel, dont chacun de nous est une petite main chaque fois que nous oublions de lutter pour le bien. Ce grand complot – qui dure depuis que le monde est monde, et durera jusqu’à la fin d’icelui – est parfois formalisé par un homme ou un groupe d’hommes, qui travaillent à l’accomplissement plus rapide du mal global sur un point précis. Mais dans l’ensemble, ça n’est même pas nécessaire : de façon naturelle, chaque homme est poussé vers le mal, parce que le mal est bien souvent plus facile, plus reposant que le bien. La meilleure façon de comploter est tout simplement de faire passer le mal pour un bien, et ainsi de réduire les résistances au mal, qui s’installe donc ensuite tout seul.
Ces crypto-Shadoks ne sont donc pas tous membres d’une confrérie des Shadoks ; ils ne se connaissent pas entre eux, et bien souvent même ils croient combattre les uns contre les autres. Mais ils ne s’opposent en fait que sur les modalités de l’installation du mal, ou sur les étapes intermédiaires.
Enfin, de même que chaque gardien de camp nazi n’avait pas forcément conscience d’être un rouage d’une immense machine, chaque crypto-Shadok n’a pas conscience de lutter pour le mal : la plupart d’entre eux sont convaincus de faire le bien. C’est qu’ils sont eux aussi des victimes des crypto-Shadoks qui les ont précédés, et qui sont parvenus à leur faire prendre des vessies pour des lanternes.
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Revenons-en à nos crypto-Shadoks, et à leur stratégie. Leur objectif est donc l’instauration d’un grand n’importe quoi global. Seulement, ce grand n’importe quoi n’enthousiasme pas tout le monde : certains préfèreraient que leurs élites les tirent vers le haut plutôt que vers le bas. C’est fou, je sais, mais il y en a. La solution pour contourner ces gens qui préfèrent l’exigence à la tolérance, c’est de leur faire croire qu’on est exigeant nous aussi, et de compter sur leur côté Shadok à eux pour qu’ils croient sincèrement que tout ce qu’on fait a pour but d’atteindre cette exigence. Et s’ils ne sont pas assez Shadok pour y croire, alors on se fait passer pour un Shadok, qui ne sait pas trop bien ce qu’il fait et qui approfondit le gouffre à l’insu de son plein gré.
Ainsi, si nous reprenons nos exemples de la première partie et qu’on place un crypto-Shadok dedans, voilà ce qu’on obtient.
1. La musique
Le crypto-Shadok aime la médiocrité, et va donc travailler dans le domaine où il a du pouvoir à la mettre en avant autant que possible. Il fera donc exactement ce que fait un Shadok, dans le seul but de faire en sorte que le CD ne se vende plus. Pourquoi ? Parce que si le CD ne se vend plus, nous l’avons vu, l’exigence de qualité des auditeurs baisse : quand on a deux millions de morceaux de musique sur un ordinateur et qu’on les a tous eus gratuitement, alors la musique n’est plus qu’un vulgaire objet de consommation. Elle perd toute valeur, en vertu du théorème selon « Ce qui est rare est cher ». La musique étant devenue sans valeur, on peut donc continuer à fourguer de la daube de plus en plus daubique, d’autant plus que les auditeurs ne découvre plus rien que via la radio, elle-même fournisseur de daube en quantités industrielles.
Le crypto-Shadok a gagné : en prétendant tout faire pour sauver la musique, il l’a emmenée là où elle n’est plus qu’un de ces trucs dont on gave les oies, les empêchant ainsi de s’envoler…
2. La presse
Il me semble que c’est maintenant évident, je détaillerai donc rapidement. L’objectif du crypto-Shadok, c’est de museler toute opposition, de rendre inaudible toute voix discordante, qui pourrait faire croire aux lecteurs que ce qu’on leur présente comme un bien est en fait le mal absolu. Pour ce faire, il suffit de faire exactement comme le vrai Shadok et de travailler à rendre toute la presse gratuite, pour que le lecteur, ayant pris l’habitude de ne jamais payer l’info, n’aille plus chercher la vraie info là où elle est, parce que la vraie info ne peut exister si elle n’est financée que par la publicité et les subventions. Ainsi, nul besoin d’interdire la presse alternative : les lecteurs ne la lisent simplement plus, parce qu’il faudrait payer d’abord, et parce qu’il faudrait réfléchir ensuite, ce que la presse payante n’incite surtout pas à faire avec ses formats courts.
Le crypto-Shadok a gagné là aussi.
3. Pour le point 3, je vais prendre un exemple plus précis, car d’actualité. Ça nous sortira de l’exemple abstrait, d’autant que vous devez avoir déjà compris le principe.
Parlons donc d’un crypto-Shadok de concours : Vincent Peillon. Monsieur Peillon prétend avoir constaté que l’école Républicaine ne remplit plus son rôle, qui est d’apprendre aux enfants tout ce qui sera nécessaire à leur vie d’adulte. Comme c’est un grave problème, monsieur Peillon a décidé de le résoudre, et a pour cela proposé de changer les rythmes scolaires. Ainsi, disait-il, les heures de cours seront réparties de façon plus équilibrée sur la semaine, et les enfants apprendront mieux. Manque de pot, il se trouve que ça ne marche pas, tout le monde s’accorde à le dire, que ça soit Aleteia ou Libération, en passant par TF1 : c’était une erreur, les enfants sont déboussolés, les profs ne comprennent pas, les parents ne peuvent plus s’organiser. C’est raté.
Jusque là, on pourrait croire que Peillon n’est qu’un Shadok de plus. Sauf qu’il a écrit pas mal de choses sur l’école et sur son rôle : pour lui, l’école sert à « arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel ». Chose qui ne peut se faire qu’en aidant l’enfant à se détacher de sa famille, de son milieu social. Voilà qui est extrêmement difficile à accomplir en 7 heures par jour 4 jours par semaine, quand l’enfant passe le reste de son temps, soit 17 heures par jour plus 3 jours complets, dans sa famille. La solution est donc… celle qu’a appliquée Vincent Peillon : obliger l’enfant à passer non plus 4 mais 5 jours à l’école, et en allongeant les périodes d’activités périscolaires. Ainsi les pauses déjeuner durent-elles maintenant plus de deux heures, par exemple. La réforme Peillon prévoit aussi que, sur ce temps périscolaire, les enfants puissent participer à des activités diverses. Diverses, certes, mais toutes supervisées par l’école. (« Qui est responsable des élèves pendant les activités pédagogiques complémentaires ? Les enseignants sont responsables des élèves pendant ces activités, puisqu’elles font partie de leur temps de service. » Source). L’enfant reste donc beaucoup plus de temps sous la coupe de l’Éducation nationale, au détriment de ses parents. Parents qui par ailleurs ont de moins en moins l’occasion de regarder ce que font leurs enfants, ne serait-ce que parce qu’il n’y a plus de devoirs à la maison : tout est fait à l’école… où restent donc les cahiers de l’élève, par exemple.
Peillon n’est donc pas un homme dépassé par une crise qu’il n’a pas su anticiper. Au contraire, il l’accompagne volontairement, pour atteindre par petites étapes l’objectif qu’il s’est fixé : la main-mise de l’école sur les enfants, pour les « arracher » à l’éducation de leurs parents.
Bien entendu, il n’est qu’un maillon dans une chaîne composée à la fois de Shadoks et de crypto-Shadoks. D’autres avant lui ont travaillé dans le même sens (les devoirs interdits à la maison, ça date de… 1956, avec des rappels en 1962, 1964, 1971, 1986, 1990. Source), certains volontairement, certains par incapacité à s’extraire de la chute, et d’autres derrière lui continueront son travail, certains volontairement, d’autres non. Mais ceux qui le feront à l’insu de leur plein gré y seront poussés un peu plus par ce que Vincent Peillon aura accompli : plus la chute est rapide, plus il est dur de la freiner.
C’est en cela que le crypto-Shadok est peut-être le plus dangereux : par ses manœuvres, il rend encore plus probable le fait que d’autres ensuite prennent les décisions les plus mauvaises possible, même involontairement. On le voit bien avec le « mariage » pour tous, que certains ont préparé depuis longtemps, et qui provoquera à son tour une nouvelle cascade de désastres, PMA et GPA en tête. En cela Taubira est elle aussi une crypto-Shadok d’exception : avec cette loi, elle rend même impossible la moindre alternative ; ce qui doit arriver arrivera, d’une façon ou d’une autre.
Tiens, un saut de ligne, ça faisait longtemps…
Voilà, nous savons tout maintenant sur nos amis Shadoks. Reste à comprendre maintenant comment on peut lutter contre eux. Ce sera l’objet de ma troisième partie, que vous pouvez lire en cliquant ici.
PMalo a dit:
Nous somme tous des crypto-Shadoks.
Fikmonskov a dit:
Mais-euh, arrêtez de m’écrire ma troisième partie !!!
Fikmonskov a dit:
(Ceci dit, je l’ai déjà un peu écrit ici : « Le seul complot auquel je crois est le grand complot du mal universel, dont chacun de nous est une petite main chaque fois que nous oublions de lutter pour le bien. »)
AFNOU a dit:
C’est vrai qu’il est plus facile de faire le mal que le bien. Défendre la veuve et l’orphelin, quoi de plus noble, mais en pratique, on peur prendre des coups, mourir… Mieux vaut rester dans son fauteuil, laisser cela à « ceux qui sont qualifiés pour », les autres. C’est plus facile et c’est ce contre quoi il faut lutter, cette facilité.
Fikmonskov a dit:
Témoignage d’une prof sur le nouveau rythme scolaire :
« Je suis prof des écoles dans une classe de PS/MS à Ris Orangis, dans une école maternelle de 10 classes, sur trois bâtiments, avec 31 enfants par classes dont un tiers n’est pas francophone ou dont le français n’est pas la langue maternelle. Dans ce contexte déjà complexe, nous avons l’IMMENSE PRIVILEGE d’être passé à la semaine des 4 jours et demi et nous sommes témoin chaque jour de la catastrophe.
C’est juste inimaginable!
Nous sommes en train d’achever notre système scolaire, mais il y a plus grave: les enfants sont en insécurité permanente et nous sommes en train de dégoutter les enfants de l’école à tout jamais. Les enfants sont ballotés, de personnes en personnes, de structure en structure, de lieu en lieu, de règles en règles.
Plus rien n’est fixe,tout change tous les jours:
-les horaires changent tous les jours,
-l’emploi du temps change chaque jour ( jours long/ courts, récré/ pas récré, école l’aprem/ pas école l’aprem, cantine/ pas cantine, centre de loisirs/ tap/ apc…) ,
-les intervenants changent tous les jours, les animations aussi,
-les lieux de TAP changent tous les jours,
-le rôle des adultes changent d’un jour à l’autre (atsem/ animateur/ intervenants/…)
-la fonction des lieux aussi change tous les jours (la salle de gym peut devenir la salle de musique , la salle de classe peut devenir la salle de récré, la cour de récré peut devenir le lieux où l’on s’assoit pour attendre les papas-mamans-, le dortoir peut devenir le terrain de foot, la bibliothèque peut devenir la salle de dessin, …)
Ce qui ne change pas depuis 4 semaines, c’est la fatigue extrême des enfants, le stress permanent des élèves qui ne se repèrent plus, qui pleurent énormément, le flottement général lors des prises en charges des intervenants qui ne semblent formés ni à la gestion des groupes, aux « gestes élémentaires » de prise en charge d’un groupe (appel, comptage des enfants, déplacements, règles de sécurité: PAI, Remise aux parents …) ni parfois à l’attitude à adopter avec des enfants (tenue vestimentaire, langage, tonalité…).
Ce qui ne change pas, c’est l’atmosphère de stress des enseignants qui supportent, qui tentent de rassurer les enfants et les parents, qui voient tout cela se passer et qui ne peuvent rien faire , rien dire, à part pleurer tout seuls dans leur voiture tellement il est dur de se faire chasser de sa classe en laissant ses petits élèves en larmes auprès d’un inconnu.
Ce qui ne changent pas, c’est l’insécurité des élèves qui sont dans un environnement de flottement, de tests, d’à peu près (pendant trois semaines, les intervenants n’ont pas eu de liste, et ils ne savent toujours pas où ils peuvent s’installer pour faire leur intervention qui de toute façon n’est que très rarement structurée ou anticipée et errent donc avec leur groupe de 18 MS dans toute l’école), c’est l’insécurité de base lorsque l’on parque + de 300 gamins d’élémentaires dans un préau pendant plus de 50 minutes dans un bruit infernal et une chaleur élevée!
Ce qui ne change pas c’est le désarroi des enseignants face à leurs élèves qui s’endorment d’un coup, crayon à la main sur leur travail, face à l’impossibilité de faire progresser les enfants qui sont épuises et éteint dès le matin et surexcités l’aprem et déjà lassés, face aux inquiétudes des parents qui n’arrivent plus à gérer la fatigue de leur enfants.
Ce qui ne change pas c’est ma révolte, du matin jusqu’au soir, du lundi au dimanche . Je suis révoltée de voir ce que l’on fait subir à ces enfants, je suis révolté que deux jours par semaine on leur demande d’être attentifs, sages, calmes, intéressés de 13h30 à 17h ou 18h (pour ceux qui vont au centre ou à l’étude) sans récré ni encas!!!! Quel adulte est capable de rester opérationnel pendant 4h et demi d’affilées sans pause ni collation?
Je suis révoltée d’entendre des gens que je ne connais pas, qui ne me connaissent pas, qui ne connaissent pas non plus mon métier et mon travail me dire qu’il faudrait que j’arrête de raconter des histoires en fin de classe car c’est ce qu’ils vont faire juste après!!!! En maternelle, ne plus raconter d’histoires le soir!!!!
Je suis révoltée de voir que l’on va lever tous les écoliers de France et de Navarre tous les mercredis pour libérer du temps pour faire « scoubidous » en MS , « coloriages » tennis sans raquettes ni balles, foot à 60 enfants et 1 ballon ou lancers de KAPPLA dans la classe!!!
Je suis révoltée lorsque nous retrouvons l’école sans dessus- dessous le matin en arrivant (classe retournée, gros matériel de sport déplacé et dérangé, meubles de classes détériorés, dortoir retourné)
Je suis révoltée lorsque j’entends les gens dire que les enseignants sont contre cette réforme car ils doivent se lever le mercredi!!! S’ils savaient que nous, enseignants de Ris Orangis, c’est le cadet de nos soucis, que plus personnes parmi les enseignants ne râle pour son petit mercredi matin ou pour ses frais de gardes d’enfants ou encore pour ses frais de transports tellement le problème est plus grave, tellement la situation est d’un autre ordre!
Je suis révoltée par cette réforme qui fait que pour la première fois de ma carrière j’angoisse à l’idée d’y retourner, qui m’empêche de bien faire mon travail. Je suis révoltée de voir cette ECOLE DE LA REPUBLIQUE disparaître, l’école publique qui tentait de donner les mêmes chances à chaque élève. Je suis révoltée de voir que cette réforme prend les familles en otage, ces familles qui travaillent et qui ne peuvent pas faire autrement que de laisser leurs enfants dans ce désordre. Qui peut aller chercher son enfant à 15h30? Quel patron accepte de laisser partir son employé à 15h pour que celui ci soit à la sortie d’école à 15h30! On oblige les familles à laisser leurs enfants à des inconnus pour faire des activités qu’ils n’ont
pas choisies et parfois sans intérêt!
Je suis révoltée d’entendre des médias ou politiques me parler de respect des rythmes de l’enfant car dans cette réforme, l’enfant et loin d’être respecté!!! Son rythme encore moins!!!
Ce qui ne change pas c’est mon refus. Je refuse cette prise d’otage!
Je refuse de me taire car c’est incroyable ce qui se passe et les gens (parents et enseignants) doivent savoir ce qui les attend et ce que reforme des rythmes scolaire signifie concrètement.
Je refuse de mettre mes enfants là dedans l’année prochaine!!!
Je refuse de les laisser à des inconnus non qualifiés.
Je refuse de mettre mes enfants en danger dans une telle désorganisation.
Je refuse de faire vivre à mon petit un rythme scolaire si fou!
Je refuse d’épuiser mes enfants à tel point de les dégouter de l’école tout cela dans le but de faire des scoubidous ou du coloriage…Je refuse d’être inactive, je refuse de laisser faire cela dans la commune où sont scolarisés mes enfants. C’est pour cela que je profite de ce témoignage pour lancer un appel:
Posté par collectif dindon à 18:33 – La parole aux dindons »
Alae a dit:
« Certains préfèreraient que leurs élites les tirent vers le haut plutôt que vers le bas »
Certes. Le problème étant que les crypto-Shadoks autant que les Shadoks sont sûrs de faire précisément ça : ils croient très sincèrement tirer « les masses populaires » vers le haut.
De sorte qu’on n’est pas rendus.
Pingback: Comment les Shadoks ont pris le pouvoir, deuxi&...
Louis-Benoît GREFFE a dit:
Bien le bonjour.
Pas du tout d’accord en ce qui concerne la presse. Ce paragraphe s’appuie sur deux idées fausses (et même d’esprit petit-bourgeois) :
1/ que la vraie info se trouve là où on la paie
2/ que la publicité est honteuse pour la presse indépendante
1/ Il existe plein de supports de presse indépendante GRATUITE et libre d’accès. Pour la seule Bretagne : Agence Bretagne Presse, Ar C’hannad, Breizh-Info, Phare Ouest, BreizhInfo, Châteaubriant Actualités… liste non exhaustive bien sûr. Tous ces médias (et d’autres, ailleurs en France) donnent des infos qui ne sont pas accessibles, bien souvent, sur des supports payants (comme, dans le cas de la Bretagne toujours, OF, le Télégramme, Presse Océan et les divers hebdomadaires). Je dirai même plus : certains supports de presse gratuits (on dit « pure players ») donnent des infos absolument inaccessibles ailleurs (comme l’excellent quoique rustaud « dans la ville rose.com » ou le non moins excellent et mieux écrit Vierzonitude), ce qui est d’autant plus précieux dans un cadre (plus ou moins) local.
2/ Il n’y a guère qu’en France qu’on peut soutenir l’assertion absolument shadokienne selon laquelle la publicité déshonore la presse. Du moins plus (implicitement) que la subvention d’Etat ou le fait que des titres soient la propriété de marchands de canons ou d’affairistes. C’est vrai cependant que cette assertion est largement propagée par des médias qui utilisent tant la pub que la subvention voire la propriété deshonorante pour se renflouer, ce qui marche de moins en moins bien (voir en ce moment les difficultés de OF, du Parisien, du groupe Centre France…).
Les gens sont maintenant habitués à la gratuité, et on ne les ré-habituera plus à payer (trop) cher pour de l’information dont ils pourraient (in fine) se passer, le je m’en fichisme accompagnant toujours la lassitude et la crise (morale, sociale, économique etc.). Tout ce qui peut être fait (et mes collègues indépendants ne s’en privent pas, l’Agence Bretagne Presse en tête, pour les Bretons), ce sont des appels aux dons ponctuels (ou des micro-paiements réguliers, autre solution).
Par ailleurs, le journaliste de l’an 2013 passe – grâce au progrès technologique et au déclin général des moyens (tant des rédactions que des supports gratuits) – plus de temps sur sa chaise et pendu au combiné que celui de 1990; et grâce tant au portable qu’au développement des transports en commun dans les villes moyennes et les cambrousses, il peut (et est bien obligé de faire) plus de sujets dans la journée. Et toujours grâce au progrès technologique (et éventuellement à la culture générale du journaliste), il existe une foultitude de sujets qu’on peut couvrir indifféremment qu’on soit à Besançon, Rennes ou Avignon, et ce sans même recopier les dépêches AFP comme le font 95% des médias en France.
Bien à vous
LB
Fikmonskov a dit:
1. La vraie info se trouve là où on la paie, pour la simple raison que trouver l’info demande du temps, et donc de l’argent. Je ne pense pas te l’apprendre. Ensuite, recouper l’info, aller sur le terrain, rencontrer les gens, ça aussi demande du temps et de l’argent.
2. Sur la publicité, je maintiens : ne vivre que de subventions et/ou de publicité, c’est perdre son indépendance vis-à-vis de l’État et/ou des annonceurs. Quand la presse va bien, que les annonceurs se bousculent et que les lecteurs paient la majorité du journal, on peut se mettre un annonceur à dos, c’est pas grave : il y en a d’autres. Quand la presse va mal, les annonceurs se font rares, et il en faut de plus en plus parce que chaque pub se vend moins cher. Et donc, quand on en a un, on ne veut pas le perdre.
« Les gens sont maintenant habitués à la gratuité, et on ne les ré-habituera plus à payer » : tu fais ton Shadok, là. Si, on pourra réhabituer les gens à payer. XXI le fait, par exemple : ils m’ont fait acheter de l’info, moi qui n’en achetais jamais, et nombre de leurs lecteurs sont comme moi.
« Par ailleurs, le journaliste de l’an 2013 passe – grâce au progrès technologique et au déclin général des moyens (tant des rédactions que des supports gratuits) – plus de temps sur sa chaise et pendu au combiné que celui de 1990 » Ça aussi c’est du Shadokisme : le progrès technique est censé faciliter la vie, et en fait il la complique, pour un gain de qualité qu’il reste à démontrer. Inutile de dire que je suis très sceptique à ce sujet. De plus, tu places le déclin des moyens dans les causes, ce en quoi tu me donnes raison pour le point 1. Quelle solution pour inverser cette tendance ? Refaire payer le lecteur. Encore une fois, ceux qui le font s’en portent bien.
Mais nous commençons à empiéter sur ma troisième partie, j’en reste donc là pour l’instant.
Louis-Benoît GREFFE a dit:
1. Bien moins que par le passé, je maintiens. Et puis par le passé, il n’y avait pas la foire aux informations que constituent les mailles du web.
2. Les médias indépendants sont souvent de toutes petites structures qui ont moins peur de perdre un annonceur que de se prendre un procès et une amende carabinée.Le système français (et US) tout-indemnitaire est une catastrophe. On ne punit pas, mais on paie cash (ça aussi c’est une logique shadok).
2bis. Je reste sceptique. Les gens sont bien heureux d’économiser le journal (1€ par jour sur un mois, voire plus selon la publication choisie), ce n’est pas pour payer une structure indépendante.
Ou alors il faudrait une campagne de propagande, une vraie. Mais même ça aurait une portée somme toute limitée.
Fikmonskov a dit:
« Les gens sont bien heureux d’économiser le journal (1€ par jour sur un mois, voire plus selon la publication choisie) ». Justement, je ne crois pas que le quotidien ait encore un avenir. Je pense que la presse papier doit se concentrer sur des parutions plus étendues, pour laisser l’immédiat à internet.
adricube a dit:
J’ai un enfant en grande section de maternelle et je souscris à ce qui est dit sur l’école et sur M. Peillon. L’objectif final est de retirer encore plus l’éducation des mains des parents pour les livrer, en théorie à l’état, en réalité à personne (pour l’instant ?).
Pour l’instant ce n’est « que » de la décérébration : mon fils passe par semaine 1/2 journée de moins avec sa mère, 3h de moins avec son père et facilement 5 à 6 heures de plus à courir dans la cour de récréation, activité certes nécessaire mais ni vraiment reposante physiquement ni enrichissante intellectuellement. D’activité « non scolaire » (j’aimerais bien savoir d’ailleurs quelle différence il peut y avoir en maternelle entre activité scolaire et périscolaire), pas de ça chez nous (mais finalement c’est à se demander si a serait beaucoup mieux avec)
Je ne suis par ailleurs pas formellement opposé en soi au 4.5 jours d’école ; mais que ce soit le samedi et pas le mercredi, et merde aux parents, aux instits, et aux lobbies du tourisme et leur sacro saint week end ?
Mais que faire ? On pourrait ne pas envoyer le petit le mercredi, mais ce n’est pas ma nature d’apprendre à mes enfants à désobéir aux lois (je leur apprendrai la désobéissance légitime quand ils auront assimilé les vertus de l’obéissance aux règles communes) … Non, on est bien paumé.
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